Deux ans de guerre au Soudan : des vidéos analysées par « Le Monde » documentent des crimes contre des civils
Selon l’ONG Acled, spécialisée dans l’analyse des conflits, plus de 2 800 cas de violences ont été commis contre des civils depuis 2023 au Soudan. « Le Monde » a documenté plusieurs de ces cas. Sur les images prises quelques instants après l’attaque, le sol est encore fumant. Le 24 mars 2025 à Tora, dans la région soudanaise du Darfour du Nord, le marché de la ville est bombardé. Conséquence directe de l’attaque, des dizaines de civils sont tués. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), elle a été menée par les forces armées soudanaises. Cette attaque est l’une des nombreuses perpétrées contre des civils dans le pays. Selon l’ONG Acled, spécialisée dans le recensement de ce type de données, plus de 2 800 cas de violences ont été commis contre des civils depuis 2023 au Soudan, comme des attaques de groupes armés, ou bien des enlèvements, voire des violences sexuelles. Depuis le 15 avril 2023, deux camps s’affrontent au Soudan. D’un côté, l’armée soudanaise régulière. De l’autre, les Forces de soutien rapides (FSR), une milice nationale opposée à l’armée. Entre les deux, des milliers de civils, très souvent touchés par les combats, au sol comme dans les airs. Le Monde
RDC : Du coltan acheté provient des mines occupées par le M23
Un rapport de l’organisation Global Witness accuse le négociant en matières premières Traxys, basé au Luxembourg, d’acheter du coltan congolais introduit illégalement au Rwanda. Le coltan, un minerai contenant du tantale, est utilisé dans la fabrication de produits électroniques comme les téléphones mobiles et les voitures électriques. Le M23, qui contrôle des régions minières dans le Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, profiterait de l’exploitation de ces ressources minières pour financer ses opérations militaires. Et pour en parler, Georges Ibrahim Tounkara a joint Alex Kopp, chercheur à Global Witness. Selon les informations recueillies par Global Witness, Traxys a acheté 280 tonnes de coltan en provenance du Rwanda en 2024. Une analyse des données commerciales et des témoignages de contrebandiers suggère qu’une grande partie de ce coltan provient des zones de conflit dans l’est de la RDC, où le M23, soutenu par le Rwanda, est actif. Traxys a démenti tout lien avec le financement du M23 et a nié que le coltan proviennent des zones de conflit en RDC. La mine de Rubaya dans le Nord-Kivu produirait entre 20 et 30 % du coltan mondial. DW
RDC : Controverse autour du débat sur l’adoption d’une constitution fédérale
Dans une tribune publiée le mardi 15 avril, Olivier Kamitatu, cadre du parti politique Ensemble pour la République, a plaidé pour un dialogue national inclusif en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution fédérale. Selon lui, le fédéralisme représente une voie réaliste et nécessaire pour construire un Congo uni, prospère et pacifique, où chaque région jouerait un rôle actif dans le destin commun. Fort de son expérience et de vingt ans de recul, l’ancien président de l’Assemblée nationale constate que la centralisation excessive de la gouvernance freine le développement du pays, malgré ses immenses richesses naturelles et culturelles.… Le professeur Ngomabinda, spécialiste en philosophie et auteur de plusieurs ouvrages sur le système politique et la gouvernance, soutient que le fédéralisme est la forme d’État la mieux adaptée pour la RDC. Cependant, il estime que ce débat n’est pas opportun en cette période où la partie Est du pays est sous occupation par les rebelles du M23.… La plateforme politique LAMUKA s’oppose fermement à l’idée de fédéralisme, qu’elle considère comme une menace pour la Constitution. Son porte-parole, Prince Epenge, affirme que l’échec de la gouvernance en RDC est dû à l’irresponsabilité de la classe politique, et non à la forme unitaire de l’État. Il déclare : « Proposer de déchirer la Constitution pour transformer la RDC en un État fédéral est une insulte à la lutte de Lumumba. Le terme fédéralisme est utilisé pour masquer l’intention de balkanisation de la RDC. » Radio Okapi
Le géant minier canadien Barrick Gold contraint de fermer ses bureaux au Mali
Les autorités maliennes ont fermé les bureaux du groupe minier canadien Barrick Gold à Bamako mardi pour « non paiement d’impôts » d’après les services fiscaux maliens, dernier épisode d’un bras de fer que se livrent l’industriel et l’Etat malien. Le géant minier et Bamako sont en conflit depuis des mois à propos du complexe de Loulo-Gounkoto (ouest), un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali. Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier en 2024 et réclame des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts à Barrick Gold.… « Le Mali a adopté un nouveau code minier en 2024 et voudrait y assujettir les sociétés minières presque avec effet rétroactif. C’est ce sur quoi les discussions achoppent », a expliqué à l’AFP un conseiller au ministère des Mines malien. Les activités d’extraction à Loulo-Gounkoto sont suspendues depuis la saisie en janvier de trois tonnes d’or sur le site par les autorités maliennes.… L’or contribue à un quart du budget national du Mali. France24
Tanzanie : le Chadema dénonce son exclusion de la présidentielle
En Tanzanie, le principal parti d’opposition dénonce son exclusion du processus électoral en cours. Le Chadema a estimé mardi que la présidentielle à venir en fin de cette année était inconstitutionnelle, quelques jours seulement après l’arrestation et de son leader. Le parti a refusé de signer le code de conduite à adopter lors des élections, ce qui l’empêche alors de se présenter au scrutin d’octobre, selon la commission nationale électorale indépendante – CENI, qui s’est exprimé samedi. Tundu Lissu, leader du parti, qui avait survécu à une tentative d’assassinat en 2017, a été inculpé pour haute trahison la semaine dernière – après avoir prononcé un discours appelant à la rébellion et au boycott des élections. AfricaNews/AP
Gabon : l’élection d’Oligui Nguema nourrit l’espoir d’un nouveau départ
Le général Brice Oligui Nguema a remporté la présidentielle gabonaise avec 90,35 % des suffrages, selon les résultats provisoires annoncés par le ministère de l’intérieur. Il devance largement ses sept adversaires, dont le Premier ministre sortant Alain Claude Bilie-By-Nze, crédité de seulement 3 %. Le taux de participation atteint 87,21 %, sur près de 920 000 électeurs inscrits. Il s’agit de la première élection organisée depuis le coup d’État militaire d’août 2023, qui avait mis fin à plus d’un demi-siècle de pouvoir exercé par la famille Bongo. Ce scrutin est considéré comme un tournant pour ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole, où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Dans les rues de Libreville, les attentes sont élevées. « Nous voulons des emplois pour les jeunes », confie Elodie Koby, étudiante. D’autres appellent à une politique sociale plus juste et à une amélioration des conditions de vie dans les quartiers précaires. AfricaNews
Des exercices maritimes inédits entre l’Inde et dix pays Africains dans l’océan Indien
La marine Indienne et celles de dix pays Africains réunis en Tanzanie. Jusqu’au 18 avril, des exercices maritimes conjoints y seront menés pour renforcer la coopération maritime et la lutte contre la pirate dans la région. Un format multilatéral aux dimensions inédites visant pour l’Inde à s’affirmer dans l’océan Indien, notamment face à la Chine. Les exercices ont commencé le 13 avril dans le port de Dar Es Salam où l’Inde a dépêché un destroyer, un navire de débarquement de chars et un patrouilleur. On compte aussi quatre navires de la marine tanzanienne ainsi que l’unité navale spéciale du Kenya dédiée aux interceptions. L’Afrique du Sud, les Comores, Djibouti, l’Érythrée, Madagascar, Maurice, le Mozambique et les Seychelles participent à ces manœuvres. Après des entraînements portuaires, la phase en mer s’ouvre ce mercredi 16 avril avec des exercices anti-piraterie, de recherche et sauvetage et des opérations héliportées. RFI
Maurice : l’ex-ministre des Finances à nouveau arrêté pour une affaire de fraude
L’ancien ministre des Finances mauricien Renganaden Padayachy, libéré sous caution lundi après cinq jours de détention, a été interpelé mercredi matin à son domicile pour une deuxième affaire de fraude, a-t-on appris de source policière. Cette nouvelle arrestation, à la demande de la Commission des crimes financiers (FCC), porte sur une fraude présumée au préjudice de la Mauritius Investment Corporation (MIC), une entité créée en 2020 par la Banque centrale de Maurice pour soutenir les entreprises en difficulté pendant la pandémie de Covid-19, selon la même source. Dans cette affaire, la police s’intéresse au décaissement par la MIC d’environ 960.000 euros au profit de Menlo Parks ltd/Pulse Analytics, une société de sondage connue pour ses analyses politiques diffusées sur les réseaux sociaux, a-t-elle précisé. Des perquisitions ont été effectuées mercredi dans deux propriétés de l’ancien ministre, qui doit être conduit au tribunal pour y être interrogé en présence de ses avocats, selon une source proche de l’enquête. Renganaden Padayachy, ministre des Finances sous la précédente législature entre 2019 et 2024, avait déjà été inculpé pour fraude mais libéré sous caution lundi, après cinq jours de détention, dans une première affaire concernant la MIC. TV5Monde
Sénégal : le Pastef relance l’affaire de la « dette cachée » de Macky Sall
À Dakar, le nom de Macky Sall refait les gros titres. Mardi, le député Guy Marius Sagna, membre du parti au pouvoir Pastef, a officiellement demandé la mise en accusation de l’ancien président devant la Haute Cour de Justice, pour haute trahison. Motif de cette offensive : le rapport de la Cour des comptes qui a révélé plus de 2 517 milliards de francs CFA contractés hors des circuits légaux sous le mandat de Macky Sall. Le député accuse entre autres l’ancien chef de l’État d’avoir instauré une gestion opaque, marquée par des manipulations comptables Face à cette initiative, la réaction de l’opposition n’a pas tardé. Le groupe Takku Wallu Sénégal dénonce une « forfaiture » politique et promet de défendre l’honneur de l’ex-président. L’affaire est désormais entre les mains de l’Assemblée nationale. AfricaNews
Tunisie : des centaines de manifestants en colère après la mort de 3 élèves, tués dans l’effondrement d’un mur
Pneus brûlés, slogans de colère : des centaines de Tunisiens ont manifesté mardi à Mazouna après la mort de trois lycéens dans l’effondrement d’un mur de leur établissement, une affaire qui a suscité une vive émotion dans le pays. Des habitants de cette ville défavorisée se sont rassemblés devant un poste de la garde nationale (Gendarmerie) en réclamant « justice ». « Nous n’allons pas nous taire », ont-ils scandé devant un dispositif de gendarmes qui essayaient de les calmer. D’autres manifestants ont incendié des pneus à quelques mètres du poste de la garde nationale. « Nous n’avons ni travail, ni protection, ni rien du tout ! Mazouna est marginalisée », criait une habitante, selon une vidéo circulant sur les réseaux sociaux. RTBF
Kenya: quatre personnes arrêtées pour trafic de fourmis
C’est une affaire surprenante au Kenya. Quatre personnes ont été arrêtées pour avoir tenté d’exporter illégalement plusieurs milliers de fourmis vivantes pour les vendre à des collectionneurs en Europe ou Asie. Deux jeunes Belges arrêtés à Nakuru dans le centre du Kenya ainsi qu’un Vietnamien et un Kényan à Nairobi, sont accusés de possession illégale et de trafic de faune sauvage vivante. Les photos partagées par les autorités kényanes montrent des centaines d’éprouvettes et de seringues contenant des fourmis vivantes, avec des boules de coton pour les maintenir en vie. Plus de 5 000 insectes ont été saisis, pour une valeur estimée à 7 800 dollars. Parmi les fourmis, des Messor Céphalotes, une espèce de fourmis très prisée par les collectionneurs. De par sa couleur rouge, la taille de sa reine allant jusqu’à 24 mm, et ses capacités à former des colonies très nombreuses.… En 2023, trois personnes avaient déjà été arrêtées au Kenya après avoir tenté d’exporter illégalement des fourmis vers la France. Les quatre personnes arrêtées récemment ont toutes plaidé coupables. Les deux belges âgés de 19 ans ont assuré ne pas savoir que la collecte de fourmis sauvages était illégale. RFI
Afrique: Les mouvements sociaux africains prônent le dialogue entre Etat et société civile
Au Baraza des Mouvements Sociaux Africains, la responsabilité et l’engagement des acteurs sociaux sont ressortis comme des piliers pour le développement politique et socio-économique du continent. Réunis à Accra, du 14 au 16 avril 2025, les Mouvements Sociaux Africains ont ce pouvoir d’orienter le système politique du continent en se solidarisant et en posant des actes capables d’attirer l’attention des gouvernants. Cette deuxième journée a permis aux intervenants de revenir sur l’importance du contexte historique et de la responsabilité personnelle des acteurs. Ils ont également mentionné le rôle des institutions et des coalitions dans le maintien du pouvoir politique. Les intervenants ont exposé la nécessité d’avoir des institutions auxquelles les gens veulent appartenir, où ils sont entièrement satisfaits, et où ils peuvent s’organiser et faire de la politique d’une manière profondément connectée. Ils ont ainsi souligné l’importance de construire des institutions et des coalitions qui peuvent soutenir le pouvoir politique et offrir une proposition aux masses. Par conséquent, ils ont prôné un nouveau type de politique qui va au cœur des gens et répond à leur besoin de connexion, de sens et d’appartenance, d’où la vision d’un pouvoir durable. M. Ibrahima Sall, Directeur exécutif de Trustafrica, pour sa part, a mentionné l’importance d’un engagement quotidien en faveur de la liberté. Selon lui, la conversation entre partis politiques et société civile devrait aller au-delà des problèmes systémiques, soulignant la nécessité de dépasser les frontières et d’explorer de nouvelles idées. AllAfrica
« Musiques urbaines » : le hip-hop se popularise à Pointe-Noire
Au Congo-Brazzaville, la ville de Pointe-Noire a récemment vibré au rythme de la deuxième édition des « Musiques urbaines ». L’événement culturel a mis en scène le rap et le battle dance. Objectif poursuivi par l’organisateur, l’Institut français du Congo (IFC) de Pointe-Noire, promouvoir des artistes de la capitale économique et des villes voisines de Nkayi et Dolisie.… Le concours de danse a opposé une quinzaine de groupes de la ville océane. Peu importe la sentence du jury, dans une société congolaise où les musiques urbaines s’expriment peu ou pas du tout dans les quartiers populaires, l’opportunité aura été trop belle pour chacun de sortir de l’anonymat. AfricaNews