« La crise humanitaire s’est aggravée » dans la région du Tigré, en Ethiopie, avec des premiers cas de personnes mourant de faim, a affirmé au Conseil de sécurité de l’ONU, jeudi 15 avril, le secrétaire général adjoint de l’organisation pour les affaires humanitaires, Mark Lowcock. Sur le terrain, « aucune preuve » n’est venue confirmer un retrait des forces militaires érythréennes, accusées d’exactions, comme l’avait annoncé fin mars le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a-t-il ajouté lors d’une session à huis clos du Conseil de sécurité, selon son discours obtenu par l’AFP. … Dans un communiqué après la réunion, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a affirmé que « le gouvernement érythréen devait retirer ses forces d’Ethiopie immédiatement ». « Nous sommes horrifiés par les informations faisant état de viols et d’autres violences sexuelles d’une cruauté indescriptible qui continuent de faire surface », a-t-elle ajouté, réclamant aussi le départ du Tigré des forces régionales amhara, accusées également d’exactions. « Le conflit n’est pas terminé et les choses ne s’améliorent pas. Sans un cessez-le-feu, cette crise humanitaire déjà grave ne fera que s’aggraver, a averti Mark Lowcock. Le Monde avec AFP
Trois semaines après l’insurrection soutenue par l’organisation État islamique, la situation sécuritaire continue de se dégrader au Mozambique. De nouveaux affrontements ont eu lieu, jeudi 15 avril, dans la ville de Palma, dans le nord-est du pays. « Il y a eu des tirs, mais la situation est sous contrôle », a déclaré à l’AFP une source militaire. Une source sécuritaire a confirmé les affrontements à Palma, ainsi que des attaques simultanées dans deux localités situées dans un rayon de 200 km. « Ils ont attaqué Mueda, Pundanhar et Palma presque simultanément », a affirmé cette source. Le 24 mars, des groupes armés qui ont fait allégeance au groupe État islamique (EI) ont semé la terreur dans la ville portuaire de 75 000 habitants située dans la région pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, à seulement quelques kilomètres d’un méga-projet gazier piloté par le groupe français Total. La crainte de nouveaux raids menés par des rebelles galvanisés, qui ont pu se ravitailler en nourriture et en armes à Palma, planait depuis cette attaque considérée comme un tournant depuis le début des violences jihadistes en 2017 dans le Cabo Delgado. France24 avec AFP
Les militaires maliens devraient avoir rendu le pouvoir aux civils d’ici mi-2022. Les autorités de transition dominées par les militaires ont dévoilé, jeudi 15 avril, le calendrier électoral qui permettra de sortir de la période ouverte par le coup d’État du 18 août dernier. Les premiers tours de la présidentielle et des législatives auront lieu le 27 février 2022, et d’éventuels seconds tours respectivement les 13 et 20 mars, a précisé lors d’une conférence de presse le ministre de l’Administration territoriale, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga. Ce double scrutin s’inscrit « dans le cadre strict du respect de la durée de la transition, c’est-à-dire 18 mois », a-t-il souligné. La présidentielle et les législatives seront précédées le 31 octobre par un référendum qui doit permettre une révision de la Constitution, longtemps promise mais jamais concrétisée. Des élections régionales et locales sont également prévues le 26 décembre, a aussi indiqué le ministre. France24 avec AFP
Le Président Amadou Toumani Touré a créé 11 nouvelles régions par une loi en date du 2 mars 2012. Elles devaient toutes être opérationnelles au plus tard cinq ans après, soit en mars 2017. Neuf ans plus tard, le processus est toujours à la traîne. Sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Kéïta, des avancées ont été enregistrées, mais mitigées. Sur les 11 régions créées, 6 avaient des gouverneurs mais seulement 2 ont eu droit à un découpage administratif. Dans sa feuille de route, le gouvernement de transition se saisit du dossier au titre de ses réformes politiques et institutionnelles. Les lignes bougent très rapidement, mais le chemin est jalonné d’obstacles. Journal du Mali
Les Cap-Verdiens élisent leurs députés, dimanche 18 avril, avec à l’esprit l’état de leur économie et de leur secteur touristique – durement affectés par la pandémie de Covid-19 – bien plus que l’exemplarité démocratique qui fait pourtant de leur archipel une exception durable en Afrique. Indice de cette singularité sous les tropiques, l’issue de la consultation est incertaine entre les deux partis historiques, quand, ailleurs au cours du même mois, le président de Djibouti vient d’être réélu avec 98,58 % des voix après vingt-deux ans à la tête du pays, que celui du Bénin l’a été avec 86 % et que celui du Tchad, au pouvoir depuis trente ans, attend sans trembler la confirmation d’un sixième mandat. Le Monde avec AFP
L’Afrique est « dans une impasse » pour son approvisionnement en vaccins contre le Covid-19, qui pourrait affecter les campagnes de vaccination dans certains pays, a déclaré jeudi le directeur pour l’Afrique des Centres de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). De nombreux pays africains dépendent des livraisons de vaccins AstraZeneca produits en Inde, notamment par le Serum Institute of India, et distribués dans le cadre du programme Covax qui vise à fournir un accès équitable en particulier aux pays les plus pauvres. Mais l’Inde a annoncé fin mars qu’elle allait retarder ses exportations pour lutter contre une nouvelle vague de contaminations. « Nous sommes dans une impasse en tant que continent », a déclaré jeudi le Dr John Nkengasong lors d’une conférence de presse. « L’accès aux vaccins a été limité pour nous en tant que continent et cela affecte la manière dont nous déployons notre programme de vaccination », a-t-il ajouté. AFP
Amadé Ouérémi a été condamné à la prison à vie pour sa participation au massacre de plusieurs centaines de personnes à Duékoué en 2011. Mais en l’absence à la barre d’autres mis en cause, le procès, tant attendu et nécessaire par les victimes, semble incomplet. Six jours de débats, 84 victimes parties civiles, 24 chefs d’accusation. À l’issue d’un procès qui s’est ouvert le 24 mars à Abidjan, Amadé Ouérémi a été condamné mercredi par le tribunal criminel à l’emprisonnement à vie pour son rôle dans l’attaque de la ville de Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, les 28 et 29 mars 2011. Il a notamment été reconnu coupable de « crimes contre les populations », « pillages », « séquestrations », « coups et blessures volontaires » et « destructions de biens ». Selon la Croix-Rouge, plus de 800 habitants ont péri lors de cette charge sanglante sur fond de conflit politique et communautaire. Les témoins à la barre, des civils, ont décrit des scènes souvent insoutenables d’exécutions sommaires, de viols, de mutilations et d’incendies de leurs habitations. Jeune Afrique
« En vingt-cinq ans de carrière, je n’avais jamais vu des agents de police débarquer ainsi et maltraiter des journalistes devant leur propre lieu de travail », s’indigne Mustapha Fradi, 52 ans, rédacteur en chef au service multimédia de la TAP (Tunis Afrique Presse), à Tunis. Ce jeudi 15 avril, il est venu manifester devant les locaux de l’agence de presse officielle, comme une centaine de ses confrères, pour dénoncer ce qu’ils estiment être de graves atteintes à la liberté de la presse en Tunisie. Tout a commencé le 6 avril avec la nomination par le chef du gouvernement d’un nouveau PDG à la tête de la TAP, Kamel Ben Younes, accusé d’être proche des cercles de l’ancien dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir en 2011. Pour protester contre cette décision, une partie des journalistes de l’agence ont organisé un sit-in devant les locaux de leur entreprise. Mais une semaine plus tard, le 13 avril, alors que le nouveau dirigeant est empêché d’accéder à son bureau, la police intervient, forçant le passage sans ménagement. Le Monde
Depuis sa libération en 2017 à Zentan, Saïf al-Islam, fils cadet de Mouammar Kadhafi, n’est jamais apparu en public, mais ses proches s’activent pour préparer son retour sur la scène politique. L’automne dernier, des sympathisants de l’ancien régime ont participé, pour la première fois depuis 2011, au processus politique de Genève. … Ces déclarations du cousin de Kadhafi et membre dirigeant du Front populaire pour la libération coïncident avec des accusations émanant des proches de Saïf al-Islam à l’adresse du fils du maréchal, Saddam Khalifa Haftar : Ils l’accusent de fomenter un plan pour assassiner Saïf al-Islam. Les médias de l’ancien régime relaient ces accusations et livrent des détails sur une « tentative échouée d’assassinat » : Un responsable de Zentan aurait été payé 30 millions de dollars pour éliminer Saïf al-Islam. Le camp du maréchal Haftar nie ces « allégations ». A son tour, il accuse le camp Kadhafi de « quémander les sentiments du peuple libyen dans cette période sensible du processus politique ». Entre les deux camps, une guerre silencieuse est engagée. L’officier Saddam Haftar qui ne cache plus son désir de se présenter aux élections mène des poursuites contre les kadhafistes. La tension est palpable à Benghazi. RFI
L’Union européenne (UE) et l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP, anciennement groupe des États ACP) ont conclu ce vendredi 15 avril, un nouvel accord de partenariat qui marque la conclusion officielle des négociations de l’accord post-Cotonou, qui fixe le cadre de coopération politique, économique et sectorielle pour les vingt prochaines années. Il s’agit de l’aboutissement d’un processus qui aura duré près de 3 ans entre les deux parties. Un processus de négociation « ardu », relève le ministre togolais, représentant des pays de l’OEACP, dans un communiqué officiel. « Mais je me réjouis du résultat final », a-t-il ajouté, précisant que le « nouvel accord prend en considération les préoccupations et les attentes des États de l’OEACP et constitue une base solide pour un futur renforcement des liens déjà étroits mis en place avec l’UE ». Financial Afrik
Des jihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont attaqué pour la quatrième fois depuis samedi la ville de Damasak, dans le nord-est du Nigeria, faisant au moins huit morts et des milliers de réfugiés, selon les Nations Unies et des sources locales. « Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) est très inquiet de l’attaque violente menée sur Damasak, dans l’Etat du Borno, qui a fait huit morts et au moins 12 blessés », rapporte l’agence onusienne dans une note envoyée à l’AFP. « Selon les premières informations que nous avons reçues de nos contacts sur place, les hommes armés ont brûlé des bâtiments, le commissariat, la clinique, des habitations des officiels ainsi que les bureaux du HCR », affirme la note. Le HCR estime que 8.000 personnes ont traversé la frontière pour se réfugier au Niger, venant s’ajouter aux flots de réfugiés et de déplacés qui sont partis ces derniers jours vers le pays voisin, mais également vers le sud, en direction de Maiduguri, la capitale du Borno. AFP
Mardi 13 et mercredi 14 avril, c’est au pas de course que Franck Riester, le ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité, est venu pousser le projet de la France – esquissé par Emmanuel Macron – de faire du Nigeria l’un de ses partenaires privilégiés sur le continent. Le président nigérian, Muhammadu Buhari, fait partie de la petite dizaine de chefs d’Etat africains invités à participer au sommet sur le financement des économies africaines qui se tiendra à Paris le 18 mai, à l’initiative du président français. En préparation de cette visite, M. Riester s’est rendu dans la capitale fédérale, Abuja, où il a rencontré Zainab Shamsuna Ahmed, ministre des finances, Otunba Niyi Adebayo, ministre de l’industrie, du commerce et de l’investissement ainsi que les gouverneurs locaux – preuve que la France ne s’intéresse pas qu’aux grandes villes. Peuplé de plus de 200 millions d’habitants, le Nigeria est le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne et le quatrième à l’échelle du continent (derrière les pays du Maghreb). Le Monde
La Monusco s’inquiète de la persistance de l’insécurité à Shabunda, ce vaste territoire du Sud-Kivu. Insécurité due à l’activisme des groupes armés qui s’illustre par les attaques, les pillages et les violences sexuelles dans cette région forestière pleine des minerais. C’est notamment le cas du village de Kigulube. Dans ce village d’environ 4 000 habitants, des femmes et surtout des jeunes filles expriment leur chagrin avec prudence car, à quelques mètres d’ici, les combattants Maï-Maï se cachent dans la forêt. RFI
Le procès des assassins des experts de l’ONU se poursuit depuis près de 4 ans à Kananga au Kasaï Central. C’est dans cette province que Michael Sharp et Zaida Catalan avaient été tués le 12 mars 2017 non loin du village de Bunkonde. Jeudi, notre consoeur Sonia Rolley a témoigné devant la Cour sur différents détails relatifs aux différentes enquêtes menées par RFI sur le sujet. Mais depuis mars 2017, trois Congolais sont portés disparus, Betu Tshintela, un ancien agent de renseignement présenté comme le traducteur des experts, et deux motos-taxis, Isaac Kabuyi et Pascal Nzala. RFI a rencontré les familles des deux accompagnateurs. RFI
Les États-Unis ont injecté 38 millions USD dans le projet «Elimu ni jibu ya USAID» (qui signifie ‘‘l’éducation est la réponse de l’USAID’’ en français), lancé par leur ambassadeur en République Démocratique du Congo, Mike Hammer, mercredi 14 avril à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. D’une durée de 5 ans, ce projet qui s’inscrit dans le cadre d’un contrat « cooperative agreement », vise à améliorer le bien-être des populations affectées par des conflits et des crises à travers un accroissement de l’accès aux services d’éducation inclusive de qualité et sensible au genre, au renforcement de la résilience des personnes et des communautés par l’éducation et l’amélioration de la collaboration entre les acteurs de l’éducation. Financial Afrik
L’épidémie d’Ebola connaît une accalmie en Guinée et en République démocratique du Congo, les deux pays où le virus a fait sa réapparition en début d’année. Mais les experts de l’OMS Afrique restent très prudents car ils manquent encore d’indicateurs fiables sur son évolution. L’épidémie d’Ebola connaît une accalmie en Guinée et en République démocratique du Congo, les deux pays où le virus a fait sa réapparition en début d’année. Mais les experts de l’OMS Afrique restent très prudents car ils manquent encore d’indicateurs fiables sur son évolution. RFI
Au Mozambique, le 24 mars, un groupe se revendiquant du jihad international a fait une attaque spectaculaire sur la ville de Palma, dans le nord du pays. Depuis la situation est loin d’être revenue à la normale et la crise sécuritaire s’ajoute à la crise humanitaire. Dino Mahtani, directeur adjoint du programme Afrique de International Crisis Group, s’est rendu début 2021 dans le Cabo Delgado pour enquêter sur ce groupe jihadiste qui déstabilise depuis 2017 cette province à la frontière tanzanienne. … RFI : D’après les recherches que vous avez pu mener sur place, qui sont les combattants qui composent ce groupe ? Dino Mahtani : Les insurgés viennent de groupes ethniques bien particuliers : les Mwani, peuple côtier, et les Makwa, présents dans le sud et l’ouest du Cabo Delgado, à l’intérieur des terres. Certains combattants ont d’autres origines bien sûr, mais ce sont ces deux ethnies qui sont principalement représentées au sein de l’insurrection. (dans la province du Cabo Delgado, les Makonde représentent le groupe ethnique majoritaire, dont est issu le président mozambicain Filipe Nyusi, ndlr). D’un point de vue socio-économique, les membres de ce groupe viennent de la même « strate » : pêcheurs, ouvriers agricoles, mineurs artisanaux ou encore petits contrebandiers. Des garçons qui ont en commun un sentiment de marginalisation et qui se sont mobilisés sous la même bannière. … RFI