Hakainde Hichilema était la figure même de l’éternel opposant, toujours second. La persévérance de l’homme d’affaires zambien parti de rien mais aujourd’hui à la tête d’une grande fortune personnelle, est enfin arrivé au sommet de l’Etat. Il a battu dans un raz-de-marée son rival de toujours, le président sortant Edgar Lungu, avec 2,8 millions de voix, soit près d’un million de plus que le président sortant. La course était pourtant annoncée serrée depuis des semaines. Elevé comme un « garçon simple, qui surveillait le bétail », « HH » comme le surnomment les Zambiens, tentait, à 59 ans, sa chance à la présidence pour la sixième fois, et pour la troisième face à M. Lungu. Celui que la rue surnommme aussi « Bally », terme affectueux réservé aux pères ou aux aînés, a perdu toutes les élections régulières ou anticipées organisées dans le pays depuis 2006, mais a fait progresser son pourcentage de voix à chaque tentative. La dernière fois, en 2016, il a perdu avec une marge si faible -à peine plus de 100.000 voix- qu’il avait contesté les résultats, affirmant que le scrutin lui avait été volé. Arrêté une quinzaine de fois depuis qu’il fait de la politique, il a passé quatre mois à l’isolement en prison pour « trahison » après avoir refusé le passage à un convoi présidentiel juste après l’élection de 2016. AFP
Le président zambien Edgar Lungu a reconnu sa défaite lundi après la victoire écrasante du chef de l’opposition Hakainde Hichilema, marquant ainsi la troisième passation pacifique du pouvoir à un parti d’opposition dans ce pays d’Afrique australe. Après le dépouillement de l’ensemble des 156 circonscriptions du pays, à l’exception d’une seule, M. Hichilema, 59 ans, a obtenu 2 810 777 de votes, contre 1 814 201 pour M. Lungu, 64 ans, selon la commission électorale de Zambie. « Je me conformerai aux dispositions constitutionnelles pour une transition pacifique du pouvoir. Je tiens donc à féliciter mon frère, le président élu, Son Excellence M. Hakainde Hichilema », a déclaré M. Lungu dans une brève allocution télévisée. En Zambie, la présidence est passée du parti au pouvoir à l’opposition à deux reprises depuis l’indépendance en 1964. Ce dernier changement renforce la crédibilité démocratique de la Zambie et constitue un exemple sur un continent qui n’a pas toujours connu de changements pacifiques. Reuters/VOA
Plus de 540 000 personnes ont reçu leur injection ce dimanche 15 août. Une nouvelle journée nationale de vaccination contre le coronavirus était organisée après le succès de l’édition du 8 août. Les 18-39 ans étaient appelés à se rendre dans plus de 400 centres sur l’ensemble du territoire, gérés en grande partie par des bénévoles. Ce sont ces personnes, souvent issues de la société civile, qui permettent chaque semaine à la Tunisie de relever le défi logistique de ces vaccinations de masse. Depuis 7h du matin, Adil Ben Ghazi fait la navette entre les centres de vaccination. Il prend dans sa voiture ceux qui ne disposent pas de moyen de transport. « Le rôle des bénévoles est très important, insiste-t-il. Primordial. Vous allez voir dans les centres, la majorité des gens sont des bénévoles. Certains viennent aider de leur propre initiative, d’autres font partie d’associations locales, il y a aussi le Croissant Rouge, les Scouts. » RFI
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a réceptionné un lot de plus de 50.000 doses de vaccin anti-Covid AstraZeneca offerts par la Grande-Bretagne, après 35 jours de rupture de stock, a indiqué samedi le ministère congolais de la Santé. « La République démocratique du Congo vient de bénéficier d’un lot de plus de 50.000 doses du vaccin AstraZeneca. Cela dans le cadre de la facilité du mécanisme Covax. Ce lot (…) est offert par le gouvernement de la Grande-Bretagne », fait savoir le ministère. « Ce lot de vaccins servira à administrer la seconde dose à la majorité des personnes ayant déjà reçu la première dans le cadre de la vaccination lancée le 19 avril 2021 », selon le bulletin quotidien du ministère de la Santé reçu samedi. Dans cet immense pays de près de 90 millions d’habitants, seules 81.910 personnes avaient été vaccinées dans 13 des 26 provinces au 10 juillet, date de péremption du dernier lot disponible de plus de 300.000 vaccins AstraZeneca, le seul utilisé en RDC. Parmi elles, 4.260 ont reçu la deuxième dose, mais 77.650 personnes l’attendent. Deux autres lots avaient périmé fin juin. AFP
Dimanche 15 août, le président Félix Tshisekedi a autorisé des experts antiterroristes américains, arrivés deux jours plus tôt en République démocratique du Congo (RDC), à appuyer l’armée congolaise dans sa mission de lutte contre les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé présenté par l’Etat islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale, a-t-on appris auprès de la présidence congolaise. Ces forces spéciales américaines ont pour mission d’« apporter un appui aux Forces armées de la RDC (FARDC) dans la lutte contre le terrorisme et aux gardiens des parcs nationaux des Virunga et de Garamba, devenus le sanctuaire des forces terroristes », explique le communiqué de la présidence, précisant que cette mission doit durer « plusieurs semaines ». Le très actif ambassadeur américain à Kinshasa, Mike Hammer, qui a conduit la délégation militaire auprès du président Tshisekedi, a rappelé qu’il s’agissait de la mise en application du partenariat privilégié pour la paix signé par la RDC et les Etats-Unis en 2019. A l’origine, les ADF étaient des rebelles musulmans ougandais qui voulaient chasser le président Yoweri Museveni du pouvoir. Mais ils ont fait souche depuis près de trente ans dans l’est de la RDC, où ils sont accusés d’être responsables des massacres de plus de 6 000 civils depuis 2013, d’après un bilan de l’épiscopat congolais. Le Monde avec AFP
Trois mois après la proclamation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, les députés procèdent à l’évaluation de son efficacité. Les députés veulent avoir des explications claires avant de procéder à une éventuelle sixième prorogation de l’état de siège dans ces deux provinces. Ils ne comprennent pas pourquoi et comment les violences se poursuivent en dépit des moyens déployés. Tous les ministres et officiers supérieurs de l’armée auditionnés par les députés sont revenus sur le manque de moyens, qui ne faciliterait pas les opérations sur le terrain. L’armée recourt souvent aux drones de la Monusco pendant ses opérations et bénéficie parfois de la logistique de la mission onusienne pour le transport des militaires blessés. Bertin Mubonzi, président de la commission Défense et Sécurité, a écrit au président de l’Assemblée nationale, pour que les ministres des Finances et du Budget soient à leur tour auditionnés afin d’apporter des explications sur la question des moyens. Il demande aussi que la Monusco soit invitée pour détailler son appui à la lutte contre les groupes armés, particulièrement pendant l’état de siège. RFI
Les journalistes réclament justice pour leur confrère sauvagement assassiné la semaine passée par des hommes armés non identifiés. Cela s’est passé à Kenya, dans le territoire de Mambasa, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Bunia, la capitale provinciale. Joël Musavuli était le directeur de la radio communautaire RTCB/Biakato. Joël Musavuli, qui recevait des menaces de mort depuis plusieurs semaines, a été agressé -de même que son épouse qui a été grièvement blessée- à son domicile. « Nous avons pris la décision nécessaire de ne plus faire émettre car nous sommes choqués, touchés par la disparition de notre ami, notre collègue, nous explique Esdras Kaghoma directeur d’une autre radio de la région, joint par Victor Mauriat du service Afrique. Le journaliste et directeur Joël Musavuli qui a été froidement tué à coups de machettes par des inconnus (…) avec sa femme, qui est entre la vie et la mort présentement. Et nous, comme professionnels de micro, nous nous sommes dit que ce n’est pas le premier cas qui arrive dans le territoire de Mambasa. Nous demandons aux autorités de l’Etat, surtout aux autorités de l’état de siège de diligenter les enquêtes pour que les auteurs de cet acte crapuleux soient arrêtés et déférés devant la justice, que la lumière soit faite et qu’on sache pour quel mobile, notre ami, notre collègue a été assassiné. » RFI
Depuis samedi et la mort des pèlerins musulmans dans l’attaque de leur convoi à Jos, le gouverneur Simon Lalong multiplie les appels au calme. Il demande aux habitants de l’État de Plateau d’éviter toute action ou propos qui pourrait envenimer davantage la situation. La décision du gouverneur de mettre Jos sous couvre-feu depuis dimanche après midi pour 24 heures s’explique d’ailleurs par la multiplication de foyer de tensions. Depuis le récent meurtre de trois femmes de la communauté Irigwe dans leurs fermes le 10 août, les nerfs sont d’ailleurs à vif au sein des Irigwe. Certains de ces membres sont accusés par la police d’être les assaillants des bus attaqués samedi. Tout en regrettant la mort des pèlerins musulmans, Davidson Malison, un porte-parole des Irigwe demande une enquête impartiale. Et il déplore aussi la mise sous silence des six victimes issues de sa communauté sur les 70 personnes tuées sur ces trois dernières semaines. Ces morts sont liées aux clashs de Bassa, Riyom, Jos Sud et Barkin Ladi. Ces attaques et représailles inquiètent, car elles deviennent courantes dans l’État du Plateau. Et jour après jour les gains enregistrés, suite au rétablissement de la paix par le gouverneur Lalong, s’amenuisent. RFI
Trois soldats maliens ont été tués dimanche dans l’explosion d’une mine artisanale au passage de leur véhicule près de Ménaka (Nord-Est), a annoncé l’armée malienne. « Un véhicule des FAMa (forces armées maliennes, ndlr) en partance pour l’aéroport de Ménaka a sauté sur un engin explosif improvisé ce dimanche 15 août 2021, vers 14h30 », a écrit l’armée malienne sur son compte Twitter. « Le bilan fait état de trois morts », a-t-elle ajouté. Plusieurs militaires, dont le nombre n’a pas été précisé, ont aussi été blessés. Ces blessés ont été stabilisés dans les installations de la force Takuba, unité de forces spéciales européennes chargée d’accompagner l’armée malienne au combat face aux jihadistes. Ils doivent ensuite être évacués vers Gao par la Mission de l’Onu au Mali (Minusma), a souligné l’armée malienne. AFP
Vue du Mali, la chute de Kaboul, c’est avant tout un électrochoc, la prise de conscience du fait que l’agenda des forces étrangères ne peut être maîtrisé et que leur retrait doit être pris en compte dans les stratégies de règlement du conflit, explique un chercheur sur les questions sahéliennes. Pourtant, sur le plan militaire, comparaison n’est pas raison. Pour Rida Lyammouri chercheur au Policy Center for the New South « les groupes jihadistes au Sahel n’ont ni les bases, ni les capacités et ni la popularité pour gouverner » à l’inverse des talibans dans leur pays. De plus, l’armée américaine était perçue comme une force d’occupation. Pour d’autres, les similitudes idéologiques entre les talibans et les groupes terroristes du Sahel font craindre le pire dans un contexte où les forces françaises ont prévu de réduire leurs effectifs. Malgré la présence de Barkhane et des armées sahéliennes, les attaques et les morts atteignent des seuils critiques. RFI
Saleh Kebzabo, principal opposant au régime de l’ancien président tchadien Idriss Déby Itno, tué en avril par des rebelles, a été nommé samedi vice-président du comité d’organisation du « dialogue national inclusif » devant conduire à des élections présidentielle et législatives. « Je tiens absolument à ce qu’il y ait tous les Tchadiens autour d’une table ronde pour discuter de nos problèmes », a indiqué à l’AFP M. Kebzabo, plusieurs fois candidat à la présidentielle face au maréchal Déby, et dont la nomation a été officialisée samedi par un arrêté. « Je lance un appel pressant à l’opposition armée à mettre de côté toute autre considération. Le gros obstacle qui était Déby, n’est plus là. On doit s’asseoir, se regarder dans les yeux et se dire la vérité pour repartir sur des bases nouvelles dans une structure démocratique », a-t-il expliqué, estimant que « la rébellion armée a miné le Tchad depuis une cinquantaine d’années ». En mai, deux membres de son parti ont fait leur entrée dans le gouvernement de transition et M. Kebzabo a reconnu les nouvelles autorités militaires. AFP
Depuis la signature de l’accord du 27 mai, « en vue de la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives et du règlement des questions litigieuses », entre le Premier ministre somalien, Mohamed Hussein Roble, et les dirigeants des États membres de la fédération, le Premier Ministre a fait preuve de leadership, a expliqué le chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), James Swan, aux membres du Conseil. Également présent, le chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), Francisco Caetano Jose Madeira, s’est aussi réjoui de voir que la récente impasse politique du pays a été remplacée par des progrès certains puisque « les dirigeants somaliens mettent davantage l’accent sur les questions qui les fédèrent et parlent d’une même voix au sujet des élections ». S’agissant de la mise en œuvre du modèle électoral, M. Swan a indiqué que des organes de gestion des élections ont été créés au niveau fédéral et au niveau des États, tandis que les élections pour pourvoir des sièges à la Chambre haute du Parlement ont commencé dans quatre des États membres, dont le Jubaland. ONU Info
Le président malgache Andry Rajoelina a annoncé dimanche soir la composition d’un nouveau gouvernement, après avoir suspendu tous les ministres mercredi en les chargeant uniquement d’expédier les affaires courantes. Le Premier ministre Christian Ntsay, 60 ans, est maintenu et dix ministres reconduits, tandis que 22 nouveaux font leur entrée au gouvernement, a-t-il précisé lors d’un discours télévisé. Evoquant les « défaillances » de l’ancien gouvernement, il a pourtant affirmé « aucune faute ne peut leur être reprochée, mais c’est la règle, chaque personne peut être remplacée à son poste Sont notamment reconduits les ministres de la Défense, de la Sécurité publique, ainsi que Lalatiana Rakontondrazafy, ministre de la Communication. Ce sont trois piliers de la défense du régime face à ses détracteurs. Parmi les nouveaux ministres, l’ancien conseiller du président, Patrick Rajoelina (qui a le même patronyme que le chef de l’Etat, mais pas de lien familial direct) est nommé aux Affaires étrangères. Belga
Les pompiers ont poursuivi, dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 août, leurs efforts pour lutter contre des feux qui ravagent pour la deuxième journée consécutive des forêts dans le nord du Maroc, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les vents changeants « n’aident pas à maîtriser l’incendie », a expliqué Rachid El-Anzi, le directeur régional des eaux et forêts à Chefchaouen. Selon lui, 200 hectares de forêts avaient déjà été détruits en fin de soirée dimanche. « Aucune victime n’est à déplorer, la priorité ayant été donnée à la prévention de la propagation du feu vers les zones habitées », a-t-il ajouté. Les équipes de pompiers ont notamment bénéficié de l’appui de quatre avions bombardiers d’eau. Les causes de ces incendies ne sont pas encore connues, a précisé M. Anzi, estimant que les fortes chaleurs et les vents pouvaient constituer des éléments déclencheurs. Plusieurs régions du royaume enregistrent depuis vendredi des températures pouvant aller jusqu’à 49 °C, selon le département de météorologie. Des températures élevées accompagnées de vents étaient prévues jusqu’à lundi dans plusieurs régions du Maroc. Une vague de chaleur « exceptionnelle », entre le 9 et le 11 juillet, avait déjà « favorisé le déclenchement de 20 feux » dans le royaume, incendiant 1 200 hectares de forêts, selon le département des eaux et forêts. Le Monde avec AFP
Près de deux mois après l’annonce de la fin de l’épidémie de 2021 en Guinée, un cas d’Ebola a été détecté à Abidjan, en Côte d’Ivoire, une situation « extrêmement préoccupante », selon l’OMS. Les autorités sanitaires ivoiriennes « ont été informées samedi 14 août par l’Institut Pasteur d’un cas positif de maladie à virus Ebola après examen d’un échantillon prélevé » vendredi « sur une jeune fille âgée de 18 ans de nationalité guinéenne », a déclaré à la télévision nationale RTI le ministre, Pierre Demba. Il a précisé que cette jeune femme avait quitté la ville de Labé en Guinée par la route et était « arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août ». « Il s’agit d’un cas isolé et importé », a-t-il assuré, ajoutant que la patiente était « actuellement en isolement et prise en charge au centre de traitement des maladies hautement épidémiques du CHU de Treichville », à Abidjan. Selon le ministre, la Côte d’Ivoire dispose de vaccins contre Ebola et « procèdera à la vaccination des groupes cibles, personnel de santé de première ligne, contacts immédiats de la patiente, forces de sécurité à nos frontières ». France24 avec AFP
Il y a deux ans, une révolution mettait fin à trois décennies de dictature islamiste au Soudan. Désormais, sa capitale renaît et ses habitants redécouvrent des libertés et le mélange des cultures. À l’image d’un petit cimetière juif. Lorsque autour du cimetière les gens avaient aperçu un étudiant en train de regarder les tombes brisées, ils s’étaient mis à l’apostropher : “Ouh le Juif, le Juif, le Juif !” Chaim Motzen avait traversé Khartoum à pied pour voir ce cimetière juif peu connu de la ville, mais il n’avait pu y rester que quelques minutes. Le valeureux étudiant canadien était revenu à l’aube pour s’introduire discrètement sur le site funéraire. Il avait constaté que le lieu avait été transformé en décharge, où s’empilaient des monticules d’immondices. Il l’ignorait à l’époque, mais cette brève escapade allait marquer le début d’une mission de dix ans visant à restaurer un symbole du passé multiculturel du Soudan. Courrier International