Revue de presse du 15 septembre 2023

Inondations en Libye : la ville de Derna pleure ses morts et cherche ses disparus
Secouristes et volontaires s’activent, vendredi 15 septembre, à la recherche de milliers de personnes portées disparues à Derna, après des inondations qui ont dévasté la ville côtière de l’est de la Libye. Le déferlement d’eau dans la nuit de dimanche à lundi a rompu deux barrages en amont, provoquant une crue éclair de l’oued, qui traverse la ville et des flots de plusieurs mètres de haut, ont rapporté des habitants. Selon un photographe de l’AFP sur place, le centre ville de Derna ressemble désormais à un terrain aplati par un rouleau compresseur. Les arbres ont été déracinés, les immeubles et les ponts détruits. Les dégâts sont considérables et les autorités craignent un bilan humain très lourd dans la ville qui comptait 100 000 habitants avant la catastrophe. … L’ONU, les États-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont promis d’envoyer de l’aide. Des équipes de secours étrangères sont déjà à l’œuvre à la recherche d’éventuels survivants. Jeudi soir, le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (OCHA) a lancé un premier appel à des fonds de plus de 71 millions de dollars pour venir en aide immédiatement aux quelque 250 000 personnes les plus touchées par les inondations au cours des trois prochains mois. « Cet appel pourra être mis à jour dès que des informations supplémentaires seront disponibles », précise l’agence de l’ONU en charge des réponses aux urgences humanitaires. France24 avec AFP

Maroc: après le séisme, les défis de la reconstruction
Comment assurer la rentrée scolaire avec 500 écoles en ruine ? Et surtout, comment reconstruire après le séisme destructeur d’il y a une semaine ? Ce sont les questions qui se posent aujourd’hui aux autorités et architectes marocains. D’abord, il faut faire l’état des lieux. Les maisons doivent-elles être détruites ou restaurées ? Sur le pont dès samedi matin, les architectes participeront aux inspections de tous les bâtiments, rapporte notre correspondant au Maroc, Seddik Khalfi. « On a ouvert des listes, on est à des centaines d’architectes bénévoles », explique Jawad el-Basri, président de l’Ordre des architectes de Marrakech. Pour la reconstruction, priorité aux équipements collectifs : écoles, mosquées et dispensaires doivent reprendre au plus vite. « Rien que sur Marrakech, il y a 86 écoles qui ont été touchées, précise-t-il. On fait des commissions par rapport à ces équipements socio-collectifs. C’est une coordination extraordinaire. Tous les efforts se sont concentrés et on a essayé de ne pas se disperser. » RFI

Pour le président de Guinée-Bissau, « l’intervention militaire au Niger est toujours sur la table »
Pour Umaro Sissoco Embaló, les coups d’états sont inacceptables au 21ème siècle. Sur les coups d’États au Niger, au Mali ou encore au Gabon, le président de la Guinée-Bissau estime que la Cédéao a des responsabilités sur ces comportements : « dès le premier coup d’État, on aurait dû être ferme et prendre des mesures. C’est antidémocratique. C’est la tradition des années 70-80 qui est en train de revenir ». Pour Umaro Sissoco Embaló, la question de l’intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest est toujours sur la table. Pour lui, c’est la crédibilité de la Cédéao qui est en jeu et l’organisation doit trancher. Umaro Sissoco Embaló estime que c’était « une grande erreur de la part de la Cédéao de lever les sanctions au Mali ». Quant au Niger, « une transition n’est pas acceptable ». Le président de la Guinée-Bissau ajoute qu’il n’a pas peur d’un coup d’État dans son pays. France24

Au Mali, la junte annule les fêtes de l’indépendance à cause des tensions dans le nord du pays
Face à la montée des tensions dans le nord du pays, la junte malienne a annulé les festivités entourant l’anniversaire de l’indépendance. Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, « a décidé de surseoir aux activités festives du 22 septembre 2023 marquant la commémoration de l’indépendance de notre pays, qui sera célébrée dans la sobriété et dans l’esprit du sursaut national », a indiqué le conseil des ministres dans un communiqué, mercredi 13 septembre au soir. Les autorités installées après le double putsch de 2020 et 2021 avaient initialement dit leur intention de célébrer l’anniversaire en grande pompe. … Ce regain d’activité militaire des séparatistes touareg va de pair avec une succession d’attaques attribuées surtout au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Il coïncide avec le retrait en cours de la mission de stabilisation de l’ONU, la Minusma, poussée vers la sortie par la junte après dix années de déploiement. Le Monde avec AFP

Comment les populations de Tombouctou vivent-elles le blocus imposé par les djihadistes ?
À Tombouctou, on vit dans le stress depuis que les djihadistes ont imposé un blocus sur cette ville du Nord du Mali. Le 8 août dernier en effet, le commandant du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GNIM) dans la région de Tombouctou, Tahla Abou Hind, demandait à ses combattants d’arrêter les camions en provenance d’Algérie et de Mauritanie vers Tombouctou. Depuis lors, la ville vit « sous embargo ». Plusieurs axes routiers sont bloqués par des groupes armés. Sur l’axe, Tombouctou- Goundam, long de 90 km, il est difficile de voyager avec de la marchandise. … Tombouctou, dite ville des « 333 saints » vit sous psychose. Les habitants vivent désormais avec un œil fermé. « La population est stressée, elle craint le pire », nous fait savoir Sané Chiffi qui travaille avec les habitants. Ceci en raison d’une fréquence inhabituelle de tirs d’obus. « On ne connaissait pas cette situation. Rien qu’en un mois, on a connu au moins trois obus sur la ville » déplore le journaliste Alhousseyni Alhadji. C’est désormais une ville qui « vit au jour le jour » martèle Sane Chiffi. Il se réjouit tout de même que pour le moment, l’accès aux services sanitaires est encore possible. BBC

Émoi autour de la remise en cause de la coopération culturelle avec le Niger, le Mali et le Burkina
Le gouvernement français a assuré dans la soirée du jeudi 14 septembre n’avoir demandé « aucune déprogrammation d’artiste » du Niger, du Mali et du Burkina Faso, face à l’émoi suscité par une note de l’administration faisant craindre une suspension de tous échanges culturels avec ces pays. Les professionnels de la culture ont tiré le signal d’alarme, via le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) et ses homologues, l’Aac, l’Accn, l’A-CDCN, l’ACDN et l’ASN. France24 avec AFP

En intégrant le G20, l’Union africaine espère peser davantage sur l’agenda international
L’entrée de l’Union africaine (UA) dans le groupe des économies les plus puissantes du monde, le G20, souligne l’influence croissante du continent sur l’échiquier mondial et offre une opportunité aux pays africains de peser enfin sur les décisions internationales. Les dirigeants africains ont largement applaudi cette intégration, alors que seule l’Afrique du Sud était jusqu’ici représentée au G20, dont le sommet s’est tenu à New Delhi samedi 9 et dimanche 10 septembre. Ils espèrent ainsi que la voix du continent comptera davantage dans les décisions concernant la finance mondiale, le commerce international ou encore le changement climatique. Cette adhésion intervient au moment où l’ordre mondial est largement rebattu, où la Chine et la Russie voient leur influence grandir, et alors que le groupe commercial des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) s’élargit pour inclure deux nouvelles nations africaines, l’Egypte et l’Ethiopie. Le Monde avec AFP

ONU : avant l’Assemble générale, la RDC alerte sur « l’agression » du Rwanda
A la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies, la République démocratique du Congo a alerté jeudi sur « la tragédie humanitaire » et les « dommages » causés par « l’agression » du Rwanda, accusé de soutenir une rébellion dans l’Est de son territoire. Devant la presse à Kinshasa, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, et la ministre de la Justice Rose Mutombo, ont présenté le « volume II » d’un « livre blanc » documentant selon eux « l’ampleur de la catastrophe ». La première version, en décembre 2022, avait déjà « démontré l’agression avérée de la RDC par le Rwanda », a déclaré Patrick Muyaya, qui a évoqué des « preuves irréfutables des activités criminelles pilotées par l’armée rwandaise avec ses supplétifs du M23 ». Les rebelles du M23, pour « Mouvement du 23 mars », se sont emparés l’année dernière de vastes pans de territoire de la province du Nord-Kivu, qu’ils occupent encore actuellement. Africanews avec AFP

Congo-Kinshasa: « Au moins 318 écoles détruites dans les territoires sous occupation », selon Patrick Muyaya
Le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a indiqué, jeudi 14 septembre, qu’au moins 318 écoles avaient été détruites dans les zones sous occupation du M23, au Nord-Kivu. Patrick Muyaya a livré ces statistiques lors de la présentation du livre blanc, répertoriant les crimes que cette rébellion a commis dans les agglomérations sous son administration. Selon lui, le pays a subi une perte énorme dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’environnement et autres : « Dans le territoire de Rutshuru, 247 écoles ont été détruites et incendiées ainsi que 61 écoles occupées. A Masisi, nous avons 244 écoles primaires désertées et 113 écoles du secondaire désertées. Nous avons 51 écoles occupées par les déplacés internes et presque 318 écoles, si nous devons cumuler dans les territoires sous occupation ». Radio Okapi

RDC: les réactions se multiplient alors que le journaliste Stanis Bujakera a été transféré en prison
En République démocratique du Congo (RDC), le journaliste congolais Stanis Bujakera, arrêté par la police le 8 septembre 2023 à Kinshasa, a été transféré le 14 septembre dans la prison de Makala à Kinshasa. Il est soupçonné notamment de « propagation de faux bruits et diffusion de fausses informations pour un article publié par Jeune Afrique mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre Chérubin Okende », selon le site congolais d’information actualite.cd, dont Stanis Bujakera est directeur adjoint de la publication. … Malgré de nombreux appels d’organisations de défense des droits humaines et de la liberté d’expression, Stanis Bujakera a passé une septième nuit en détention. Une situation que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une association basée aux États-Unis et qui alerte sur les abus concernant la liberté de la presse, dit suivre de près. RFI

En Ethiopie, l’exode des médecins du Tigré, épuisés par deux ans de guerre civile
Après deux années de guerre civile (2020-2022) marquées par le blocus de la région, les pénuries de médicaments, l’occupation et la destruction de l’ensemble des structures de santé, le Tigré en paix fait face à une nouvelle menace : l’exode de ses soignants. La faculté de médecine de l’hôpital Ayder indique que 67 des 190 chirurgiens spécialisés de la région ont profité de la réouverture des frontières, après les accords de paix de novembre 2022, pour fuir un Tigré en ruines. Soit plus d’un tiers. En tout, 221 médecins ont quitté leur poste. « Le personnel de l’hôpital Ayder a travaillé sans relâche pendant deux ans sans être payé. Il a fait preuve d’un dévouement et d’une compassion incroyables, mais il est maintenant à bout. Tous sont épuisés, démoralisés et commencent à quitter l’hôpital », constate le directeur de l’établissement, Kibrom Gebreselassie, en guise d’appel à l’aide. Le Monde

L’envol des prix du riz préfigure les risques alimentaires liés au climat
Le prix du riz qui s’est envolé à son plus haut niveau depuis quinze ans, après les restrictions imposées par l’Inde sur les exportations de cette céréale, préfigure la façon dont le changement climatique va perturber l’approvisionnement alimentaire mondial, selon des experts. Les prix du riz ont bondi de 9,8 % en août, annulant les baisses d’autres produits de base, a annoncé la semaine dernière l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). C’est l’annonce en juillet par l’Inde, qui représente 40 % des exportations mondiales de riz, d’une interdiction des ventes de riz non-basmati à l’étranger, qui a mis le feu aux poudres. New Delhi a justifié cette mesure par une flambée des prix du riz sur son marché intérieur provoquée par la géopolitique, le phénomène climatique El Niño et des « conditions climatiques extrêmes ». Cette année devrait être la plus chaude jamais connue par l’humanité et l’impact du phénomène saisonnier El Niño pourrait encore aggraver la situation. Malgré de graves inondations dans certaines zones du nord de l’Inde, ce mois d’août a été le plus chaud et le plus sec jamais enregistré dans le pays. La mousson, qui apporte jusqu’à 80 % des précipitations annuelles du pays, a été bien inférieure à la normale. Les restrictions imposées par l’Inde en juillet font suite à un embargo, en septembre, sur les exportations d’une autre variété de riz, aliment essentiel dans certaines régions d’Afrique. Jusqu’à 8 % des exportations mondiales de riz pour 2023/24 pourraient désormais être retirées du marché, selon une analyse de BMI, qui fait partie de l’agence de notation Fitch. Le Monde avec AFP

Au Sénégal, la discrète ascension d’Amadou Ba
Le président sénégalais aura pris son temps avant de dévoiler à ses compatriotes l’intégralité de son plan, pourtant mûri de longue date. Le 3 juillet, il avait exécuté un magistral contre-pied en révélant qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession en février 2024, mettant fin à un débat empoisonné sur la perspective d’un troisième mandat dont lui-même ne s’était pas privé, par touches successives, de l’alimenter de façon subliminale. … « Il a effectivement établi des passerelles avec le parti d’Ousmane Sonko, confirme, off the record, le chef d’un parti de l’opposition. D’ailleurs, vous remarquerez que l’état-major de Pastef s’est abstenu de toute attaque virulente à son encontre depuis qu’il a été désigné candidat. » « L’un de mes atouts, c’est que je parle à tout le monde, reconnaissait Amadou Ba lors de notre rencontre en juillet. Je suis en mesure de mobiliser aussi bien dans les milieux d’affaires que dans la société civile, et je cultive de bonnes relations avec les partenaires techniques et financiers internationaux du Sénégal. » Jeune Afrique

Des artistes africains chantent la démocratie à Paris
Brigitte Améganvi , porte-parole du collectif Tournons La Page (TLP) raconte que ce projet pour la limitation des mandats a démarré en 2019 au sein de « Tournons la page ». Le collectif a souhaité associer la musique à cette campagne, pour toucher un public très large. Le concert devait avoir lieu l’an dernier au Sénégal… Mais il avait été interdit. Aujourd’hui le but reste le même : sensibiliser les opinions africaines autour de la problématique des transitions démocratiques explique Brigitte Améganvi. « Cette campagne sur la limitation des mandats est en fait une campagne qui a pour objectif d’améliorer le protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la Cédéao, de le rendre beaucoup plus opérationnel. De faire en sorte que la Cédéao soit véritablement une Cédéao des peuples et non le syndicat des chefs d’Etat, et pour cela, nous avons pensé qu’inscrire la limitation des mandats dans ce protocole serait la meilleure garantie pour les instructions de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et de transparence des élections que ce protocole contient » explique-t-elle à la DW. DW