Les Tunisiens, en particulier les jeunes électeurs, ont confié un mandat présidentiel clair à Kais Saied, en élisant avec 72,71% des voix cet enseignant de droit à la retraite, quasi inconnu jusque-là sur la scène politique, pour revitaliser la jeune démocratie. L’instance chargée d’organiser les élections a confirmé lundi soir que M. Saied, 61 ans, avait été élu avec 2,8 millions de voix, soit 72,71% des suffrages, et une participation en nette hausse à 55%. Une victoire « éclatante », titrait dès le matin le quotidien arabophone Chourouk. Qui l’eut cru il y a encore deux mois, quand ce néophyte en politique, sans structure partisane, menait une campagne de terrain low-cost peu visible et sous-estimée ? « Il a été élu très confortablement », constate le politologue Selim Kharrat, notant qu’il a obtenu un nombre de voix comparable à la totalité des suffrages engrangés par l’ensemble des députés aux législatives. AFP/VOA
Deux mois après la signature d’un accord historique entre les deux partis rivaux, les Mozambicains votent pour des élections générales cruciales pour le maintien de la paix. C’est un grand jour pour les Mozambicains. Plus de 13 millions d’électeurs se rendent aux urnes pour élire le président de la République, 250 parlementaires et, pour la première fois, 10 gouverneurs de province et leurs assemblées provinciales. C’est la sixième élection que tient l’ancienne colonie portugaise dirigée depuis 1975 par le puissant parti du Front de libération du Mozambique (Frelimo). Affaibli par une crise économique et les conflits armés, le parti du président sortant Filipe Nyusi pourrait, à l’issue du scrutin, céder une partie de son contrôle sur le pays au terme d’une campagne considérée comme l’une des plus violentes de son histoire. … Sur les réseaux sociaux, un seul enjeu semble compter pour la plupart des Mozambicains, c’est celui de la paix. Le Point
« Avec ce projet, les enfants de paysans seront docteurs et les enfants de mineurs avocats ». Le président mozambicain sortant Filipe Nyusi l’a répété à chaque étape de sa campagne pour les élections générales de mardi : le gaz va changer l’avenir de son pays. Depuis la découverte au début des années 2010 de vastes réserves sous-marines au large de ses côtes nord, le pays s’est pris à rêver, à commencer par ses dirigeants. Les chiffres donnent le vertige. Estimé à 5.000 milliards de m3, ce trésor doit transformer un des pays les plus pauvres de la planète en un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) de tout premier plan. Un « nouveau Qatar », ont prédit les plus optimistes. Les consultants de la firme Wood McKenzie ont estimé que le gaz devrait lui rapporter jusqu’à 3 milliards de dollars de gains annuels à partir de la prochaine décennie. De quoi, selon eux, « doubler les revenus actuels » du pays. Ce vaste projet gazier a longtemps été retardé mais il vient opportunément de commencer à se concrétiser. AFP
Le mot d’ordre du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui avait appelé à manifester à partir de ce lundi contre la réforme constitutionnelle, a été suivi dans la capitale et dans plusieurs villes du pays. Des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, lors desquels il y a eu au moins deux morts. Banques et stations-services fermées, rideau tirés sur la majeure partie des commerces, circulation au ralenti dans la majeure partie des quartiers… « La ville est complètement paralysée », constate un habitant de Dixinn, habituellement peu concerné par les manifestations qui se concentrent dans la grande banlieue de Conakry. Mais cette fois, les pneus usés traînant ici et là ont été collectés et rassemblés dans l’enceinte du siège de la commune, pour éviter qu’ils ne servent à renforcer d’éventuels barrages montés par des manifestants. Jeune Afrique
Seize personnes ont été tuées et plus de 30 autres blessées, lors d’une attaque menée, le week-end, par des hommes armés dans la région d’Afar, dans l’est de l’Ethiopie. Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes de cette attaque qui a eu lieu à Obno Kebele, près de la frontière avec Djibouti. Pour sa part, le ministère éthiopien de la Défense a démenti les informations qui prétendent que des hommes armés auraient traversé la frontière depuis Djibouti pour perpétrer cette attaque. «Les informations relayées sur les médias sociaux prétendant que des forces armées djiboutiennes ont franchi la frontière éthiopienne et commis des actes préjudiciables aux citoyens dans la région de l’Afar, sont fausses», a affirmé le colonel Tesfaye Ayalew dans une déclaration à l’agence officielle ENA. Aucune indication précise n’a été donnée sur l’identité des assaillants qui étaient armés de mitraillettes. Sahel Intelligence
Quatre jours après que le prix Nobel de la paix a été décerné au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, aucune réaction officielle du côté de l’Erythrée. Le dirigeant éthiopien a pourtant été récompensé « pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier » avec son voisin et rival d’Asmara, selon le Comité Nobel. Vendredi soir à 21h00, sur Eri-TV, il n’y a eu aucune mention du prix Nobel de la paix décerné le matin même – ni en titre, ni en bref – dans le cours du très officiel journal de la télévision d’État. Le lendemain, dans les périodiques vendus dans les rues d’Asmara, rien n’y figurait non plus. Du côté du porte-parole du gouvernement, Yemane Ghebremeskel, c’est le silence également et, depuis, aucun des canaux de communication habituels de l’État n’a mentionné la récompense attribuée au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. RFI
Une attaque contre des fidèles qui priaient vendredi soir dans une mosquée a fait au moins 16 morts dans le nord du pays. Un millier de personnes se sont rassemblées le lendemain contre le « terrorisme » et pour dénoncer la présence de forces armées étrangères dans le pays. « Des individus armés ont attaqué la grande mosquée de Salmossi (à une vingtaine de km de Gorom-Gorom, une des grandes villes du Nord) entre 19h et 20h, faisant au moins 16 morts », a déclaré une source sécuritaire. « 13 personnes sont mortes au cours de l’attaque et 3 autres ont succombé quelques heures après », a-t-elle ajouté. « Deux autres blessés sont dans un état critique ». « Les victimes sont tous des musulmans qui étaient en prière au sein de la grande mosquée », ajoute un habitant de Gorom-Gorom, joint depuis Ouagadougou. Jeune Afrique avec AFP
Trois soldats congolais et deux assaillants ont été tués vendredi lors d’affrontements avec des miliciens d’un groupe sécessionniste à Lubumbashi (sud-est), deuxième ville de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source militaire. « Nous avons perdu trois de nos hommes de troupe et nous avons tué deux miliciens », a déclaré à l’AFP un officier de l’armée sous couvert d’anonymat. « Le ratissage se poursuit dans les quartiers nord-est de Lubumbashi (Haut-Katanga) où l’attaque a eu lieu ce matin », a-t-il ajouté. « Les miliciens Bakata Katanga (…) ont attaqué les quartiers nord-est de Lubumbashi. Mes hommes sont sur place. Ils ont bouclé le quartier où l’attaque a eu lieu », a déclaré à l’AFP le général Paulin Kyungu, chef de la police du Haut-Katanga. Jeune Afrique avec AFP
La République démocratique du Congo va-t-elle lancer des opérations conjointes avec ses voisins de l’Est ? Des documents signés par le chef d’état-major congolais circulent depuis la semaine dernière à Kinshasa, et laissent entrevoir l’organisation d’une future riposte basée à contre les groupes étrangers et congolais. Le plan opérationnel est accompagné d’une lettre adressée au chef d’état-major du Burundi. Le général Célestin Mbala invite son homologue à une réunion qui doit se tenir les 24 et 25 octobre à Goma. Une première réunion s’était tenue les 13 et 14 septembre derniers. Les états-majors de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda avaient convenu de travailler ensemble pour l’éradication des groupes armés, étrangers comme congolais. Ce document présente la composition du futur état-major intégré. Les armées burundaise, rwandaise et ougandaise pourraient y avoir des délégués, l’Africom et la Monusco, qui ont déjà des observateurs dans les réunions de Goma, également. RFI
Les experts ont confirmé mardi 15 octobre que les débris trouvés près de Kole, dans la province de Sankuru, étaient ceux de l’AN 72 opéré par la force aérienne pour la logistique présidentielle. L’aéronef avait disparu jeudi dernier, quelques minutes après son décollage de Goma. Parmi les indications qui confirment l’identification du crash figurent le numéro d’immatriculation EK-72903. Quatre corps sans vie ont été tirés de décombres et leur processus d’identification est en cours, d’après le service de communication de la présidence de la République. Une équipe d’enquêteurs expérimentés, renforcée par des experts de la MONUSCO, se trouvent sur le lieu du crash pour des investigations préliminaires approfondies. Selon la même source, la présidence de la République a mobilisé des moyens humains et matériels nécessaires pour faire la lumière sur ce drame. Radio Okapi
En Centrafrique, après Birao et Pissi, deux villes de la préfecture de Vakaga dans l’extrême nord-est du pays, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique de Nourredine Adam a été chassé lundi matin de la petite localité de Am-Dasock, située à la frontière avec le Soudan, à une soixantaine de kilomètres de Birao. Le FPRC a cédé à la suite d’une offensive lancée par un autre groupe armé, le MLCJ, du ministre délégué chargé justement des Groupes armés, Gilbert Toumou Déa. L’offensive du MLCJ, le Mouvement des libérateurs centrafricains, a débuté vers 4h30 du matin et a duré d’une à trois heures selon les sources. Les près de 3 000 habitants de Am-Dasock avaient été prévenus de l’imminence de cette attaque, ils ont fui dès dimanche vers le Soudan voisin. RFI
Depuis quelques jours, des manifestations sont organisées par la Plateforme Fasso Ko, dans cette ville de la région de Mopti, contre la présence des forces internationale dans le pays. Censées être pacifiques, ces manifestations ont dégénéré samedi. Plusieurs dizaines de containers de stockage de la MINUSMA situés à l’extérieur de son camp de Sévaré ont été pris pour cibles. « Les jeunes sont sortis et ensuite cela a dégénéré », a expliqué le gouverneur de la région de Mopti, Abdoulaye Cissé, dans un entretien accordé à nos confrères de Mikado FM – la radio de l’ONU au Mali. Selon la MINUSMA, des manifestants ont dérobé du matériel logistique et de construction. D’autres se sont mis en danger aux alentours de citernes de carburant « qui heureusement n’ont pas explosé malgré la proximité d’un camion incendié », a précisé la mission onusienne. Le personnel civil, de police et militaire de la MINUSMA ont pu remettre en ordre dimanche l’aire de stockage attaquée. ONU Info
Après trois jours d’échanges, le dialogue politique réunissant huit partis dont les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE – opposition), a pris fin ce samedi sur un ensemble de recommandations que le président Patrice Talon a pris l’engagement de respecter. Des élections générales anticipées en 2020 ou 2021 précédées du toilettage de la charte des partis politiques et du Code électoral ; la libération de certains prisonniers impliqués dans la crise électorale, l’abandon des poursuites contre certaines personnalités… Telles sont les principales recommandations issues du dialogue politique national ayant fait l’objet d’un consensus. Jeune Afrique
Le parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin, où deux touristes français avaient été enlevés par un groupe jihadiste et leur guide assassiné, a lancé mardi sa nouvelle rentrée touristique avec de nouvelles mesures sécuritaires, après plusieurs mois de fermeture. … Il est prévu notamment des distributions de traqueurs GPS pour les visiteurs entrant dans le parc, l’utilisation d’un guide accrédité par la direction du parc est désormais obligatoire et les circuits sont davantage tournés vers le sud que vers la frontière avec le Burkina Faso. Le parc a également installé des postes de surveillance à des points stratégiques proches des installations touristiques et prévoit des vols réguliers de surveillance aérienne à la frontière. Le parc de la Pendjari, qui s’étend dans le nord du Bénin sur 5000 km2 le long de la frontière avec le Burkina Faso, est l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l’Ouest. Sa sécurité avait été l’objet de grands débats après l’enlèvement de deux touristes français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, et l’assassinat de leur guide, Fiacre Gbédji, en mai dernier. AFP
Ce que tout le monde pressentait a fini par devenir réalité ; Guillaume Soro, l’ancien chef rebelle, ex-Premier ministre puis récemment président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a officialisé sa candidature pour la présidentielle de 2020 qui se tiendra dans son pays. L’ancien allié du président Ouattara a annoncé la nouvelle à Valence (Espagne), en présence de ses inconditionnels. C’est donc désormais officiel, Guillaume Soro vise le fauteuil suprême de son pays. Celui que les Ivoiriens surnomment Thiéni Gbanany (l’enfant terrible, surnom inspiré d’un livre ivoirien de contes pour enfant, qui relate la vie d’un petit garçon intrépide, NDLR) l’a fait savoir au cours d’une réunion retransmise sur les réseaux sociaux qu’il a tenue en présence de ses sympathisants. Après avoir maintenu le secret de Polichinelle dans ses tiroirs pendant longtemps, Soro se lâche, non sans se voir déjà bien lancé dans la course au sommet … Africa News
Au Soudan du Sud, le 12 novembre, le chef rebelle Riek Machar doit rentrer à Juba pour participer à un gouvernement d’union nationale. Mais les groupes d’opposition estiment que les conditions de sécurité, notamment à Juba, ne sont pas garanties pour qu’il rentre au pays. En attendant, la communauté internationale perd patience. Riek Machar devait rentrer en mai, mais après un passage éclair à Juba en septembre, il n’a toujours pas fait son retour définitif dans la capitale sud-soudanaise. Et malgré le délai accordé jusqu’au 12 novembre, son retour, et donc sa participation à un gouvernement d’union nationale s’annonce, toujours hypothétique. Passablement énervé, Brian Hunt, chargé du dossier au département d’État américain, lance un avertissement : « Il n’y a pas d’autre option que la formation d’un gouvernement le 12 novembre. … » RFI
Ce lundi, près de 300 personnes ont assisté à une rencontre sur une future « monnaie unique » ouest-africaine à la Fondation nationale des Sciences politiques, à Paris. Les organisateurs souhaitaient un débat « dépassionné » autour de cette monnaie arrimée à l’euro. Cela ne l’a pas empêché d’être enflammé. Le débat opposait l’ex-Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, à un ancien ministre togolais, Kako Nubukpo. Le premier a plaidé pour une réforme d’une monnaie qui a le mérite, à ses yeux, de garantir la stabilité des taux de change, notamment. Pour le second, le franc CFA contribue à « asservir » l’Afrique parce que cette devise est, pour lui, « une taxe sur les exportations et une subvention aux importations ». RFI
Pourquoi les centaines de milliards de dollars engloutis année après année dans les politiques de développement semblent-elles produire si peu d’effets ? Lorsqu’on lui pose cette question, Ester Duflo, l’une des trois lauréats du prix Nobel d’économie décerné lundi 14 octobre, renvoie dos à dos ceux qui pensent comme Jeffrey Sachs que l’insuffisance d’argent mobilisé explique ce piètre résultat et ceux qui comme William Easterly dénoncent les conséquences perverses de l’aide. Sans aller jusqu’à le qualifier de stérile, la Franco-Américaine, professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), a choisi de trancher ce débat en prenant pour seul arbitre le verdict de l’évaluation. Le Monde