Revue de Presse du 15 novembre 2019

Le Kenya et la Somalie « normalisent » leurs relations, après des tensions
Le Kenya et la Somalie, opposés depuis de longs mois par un différend portant sur la démarcation de leur frontière maritime, sont convenus de « normaliser » leurs relations et de recommencer à délivrer des visas aux citoyens de l’autre pays. Cet accord a été annoncé dans la soirée de jeudi par la présidence kényane, après une rencontre à Nairobi entre le président Uhuru Kenyatta, et son homologue somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed. Les deux dirigeants ont « réaffirmé la valeur inestimable des relations existant entre le Kenya et la Somalie et se sont mis d’accord pour explorer les voies qui permettraient de renforcer (leurs) liens bilatéraux et diplomatiques », selon un communiqué de la présidence kényane. Les services de M. Kenyatta ont posté sur le compte Twitter de la présidence des photos du président kényan et de M. Mohamed, plus connu sous le surnom de « Farmajo », se serrant la main en souriant. AFP

RDC : 6 civils tués malgré des offensives de l’armée contre des rebelles ougandais
Un père et ses cinq enfants ont été tuées par les rebelles d’origine ougandaise ADF contre laquelle l’armée congolaise affirme mener des offensives d’envergure dans l’est de la République démocratique du Congo depuis quinze jours, ont indiqué vendredi des responsables locaux. « Nous sommes au regret de constater ce matin (vendredi) la mort de six civils, un père et ses cinq enfants, à Oicha (territoire de Beni, Nord-Kivu, est), œuvre des ADF lors de leur incursion (jeudi) vers 21h », a déclaré à l’AFP Donat Kibwana, administrateur de territoire de Beni. « Il y a aussi trois blessés dont un enfant grièvement blessé. La situation est présentement tendue. Nous sommes entrain de calmer la population », a-t-il ajouté. De son côté, l’armée indique qu’une de ses patrouilles s’est « heurtée à l’ennemi » qui s’était infiltré en contournant les positions des forces régulières, limitant ainsi le nombre de civils tués. AFP

Guinée : nouvelle journée de violence, un jeune tué
Gendarmes et policiers guinéens ont dispersé par la force une nouvelle manifestation de masse des opposants au président Alpha Condé jeudi à Conakry, faisant un mort par balle, ont déclaré la famille de la victime et un médecin. Un mois après le début d’une contestation qui a déjà fait une quinzaine de morts, des heurts ont éclaté quand les manifestants ont tenté de dévier de l’itinéraire fixé par les autorités. Alpha Souleymane Diallo, 19 ans, a été pris dans des affrontements après son retour de la manifestation et, quand il s’est mis à fuir, a fait face à des policiers qui lui ont tiré deux balles dans la poitrine, selon le témoignage de ses camarades rapporté par son frère aîné Boubacar. Un médecin de l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne a confirmé qu’une personne y avait succombé à ses blessures par balle. Les forces de sécurité déployées en nombre le long du parcours les ont repoussés à l’aide de moyens anti-émeutes et ont fait usage de gaz lacrymogène, provoquant la débandade du cortège. AFP

La Guinée réattribue l’exploitation d’un immense gisement de fer à un consortium asiatico-guinéen
Le consortium asiatique et guinéen SMB a annoncé, mercredi 13 novembre, avoir obtenu l’exploitation en Guinée de deux des quatre blocs d’un des plus importants gisements de fer au monde. L’exploitation a été entravée de longue date par des soupçons de corruption et le volume des investissements nécessaires. La Société minière de Boké (SMB) a été informée par les autorités guinéennes qu’elle avait décroché l’appel d’offres pour l’exploitation des blocs 1 et 2 du gisement de Simandou (sud-est), a-t-elle indiqué dans un communiqué. La SMB a été préférée à l’Australien Fortescue Metals Group, a dit à l’AFP une source proche du dossier. L’engagement de SMB à exporter le minerai via le territoire guinéen (et non pas le Liberia voisin par exemple) et à construire à cette fin une voie ferrée de plus de 650 km ainsi qu’un port en eau profonde à Matakong, sur la côte Atlantique de la Guinée, ont contribué à emporter la décision, a dit cette source. Le Monde avec AFP

Le Nigeria, le Bénin et le Niger lancent des patrouilles communes aux frontiers
Le Nigeria, le Benin et le Niger ont décidé de lancer des patrouilles communes contre la contrebande. Ils vont créer également un comité conjoint pour relancer les échanges commerciaux. Et peut-être, ainsi mettre fin aux tensions provoquées par la fermeture unilatérale et partielle des postes de frontière du Nigeria. Plusieurs ministres des trois pays étaient présents au siège de la Cédéao avec le commissaire au commerce de la communauté ouest-africaine. Marcellin Laourou était un des membres de la délégation derrière trois ministres du Bénin. Cet inspecteur des Douanes est chef de service d’intervention rapide. Il sera donc en première ligne sur la mise en place des contrôles et évaluations de l’opération décidée ce jeudi lors de ce premier comité tripartite. « Il y a des problèmes juridiques, il y a des problèmes techniques que nous essayons quand même de surmonter. Mais ce qui est sûr on va trouver une solution parce qu’on le veuille ou non, nos populations que ce soient celles du Niger, du Bénin ou du Nigeria, nous sommes tous des frères », explique Marcellin Laourou. RFI

Bénin : le Parlement adopte un nouveau Code electoral
Le Parlement béninois a adopté à l’unanimité jeudi un nouveau Code électoral instaurant notamment un poste de vice-président mais qui ne répond pas aux principales revendications de l’opposition qui avait été exclue des dernières législatives. Les nouvelles réformes introduites concernent l’organisation à l’avenir d’élections générales regroupant tous les scrutins, l’institution de mesures de discrimination positive au profit d’une meilleure représentation des femmes au Parlement, la création d’un poste de vice-président, la mise en place de nouvelles listes électorales et la réforme de la Commission électorale nationale autonome (Cena) à partir de 2021, année de la prochaine présidentielle. Autre innovation, le code électoral réduit à 50 millions de francs CFA (76 200 euros), la caution à payer par les candidats à l’élection présidentielle alors qu’elle était de 250 millions auparavant. Jeune Afrique avec AFP

Mozambique – Contentieux électoral : la requête de l’opposition rejetée, risques de violences
Pour le Conseil constitutionnel mozambicain, la Résistance nationale du Mozambique (RENAMO) n’a pas fourni de preuves « suffisantes » pour obtenir l’annulation des élections d’octobre dernier. Le parti d’opposition redoute la résurgence des violences, malgré un accord de paix avec le pouvoir. Dans un communiqué publié sur son site, le Conseil constitutionnel du Mozambique a récemment rejeté la requête en annulation des élections générales (provinciales, législatives et présidentielle) du 15 octobre dernier. D’après la commission électorale, le président sortant Felipe Nyusi et son parti le Front de libération du Mozambique (FRELIMO) ont remporté toutes ces élections. Des résultats aussitôt contestés par la RENAMO qui, après avoir conclu un accord de paix avec le pouvoir avait introduit une requête en annulation au Conseil constitutionnel. Africa News avec Reuters

Mission des Nations Unies au Mali : Un dernier trimestre mouvementé
La MINUSMA a animé ce jeudi 14 novembre son point de presse régulier dans ses quartiers. Il s’agissait pour la force onusienne de faire l’état des activités d’octobre à ce jour. Violence communautaire, appui aux institutions, gouvernance et dialogue inter-communautaire, droits de l’homme, opérations militaires ou activité de la police de la MINUSMA, rien n’a été occulté. 1, 250 milliard de Francs CFA. C’est la nouvelle contribution de l’Allemagne au Fonds fiduciaire. C’est l’information phare de ce rendez-vous avec la presse. La somme est destinée aux travaux de réhabilitation de la piste de Kidal. Elle servira également à soutenir deux brigades de gendarmerie à Mougna et Somadougou dans le cercle de Mopti, le peloton d’intervention et de surveillance de la gendarmerie à Gao. Une partie du fond sera injectée dans un mouvement citoyen pour la consolidation de la paix et le leadership politique des femmes au Nord et au Centre du Mali. Journal du Mali

Mali : Mahamadou Kassogué, l’incorruptible procureur qui fait trembler Bamako
Procureur intransigeant, peu connu il y a encore quelques mois, il veut en finir avec la corruption. Et fait trembler l’establishment bamakois. Les moqueries, Mahamadou Kassogué n’en a cure. « Peu importe que j’aie l’air pauvre et qu’à Bamako je fasse sourire. Seule compte la manière dont je fais mon travail. » Longtemps, il a conduit une Mercedes de 1984, « un vieux tas de ferraille, très résistant », dont il a fini par se séparer il y a quelques mois après un accident de la circulation. Il a depuis jeté son dévolu sur un modèle de 1990, à peine en meilleur état, sur lequel il a fait installer le moteur – intact – de son ancien véhicule et qui lui permet de faire le trajet entre son bureau de Bamako et son domicile, situé à quinze kilomètres de là, à Kati. « C’est là que j’ai acquis une parcelle et fait construire ma maison, il y a une quinzaine d’années, explique-t-il. Je n’avais pas les moyens d’acheter à Bamako! » Jeune Afrique

Les chasseurs dozos, gardiens sacrés et encombrants du Nord ivoirien
Dans la nuit de Korhogo, la plus grande ville du nord de la Côte d’Ivoire, quelques voitures se croisent sous les lampadaires. Soudain, trois hommes, fusil calibre 12 en main, chaudement vêtus et coiffés d’un chapeau tacheté, arrêtent leur véhicule tout-terrain et baissent la vitre : « Montez ! », lance celui qui semble être le chef du groupe. « On est un peu en retard, nous faisions nos rituels quotidiens », justifie Brahima Coulibaly, qui précise aussitôt : « Des sacrifices d’animaux. » Malgré leur équipement, ces hommes au regard sévère ne sont ni gendarmes ni policiers. Ce sont des chasseurs traditionnels plus connus sous le nom de dozos. Jadis chargés de protéger les grands royaumes sahéliens des animaux féroces et de soigner les populations à l’aide de plantes médicinales, ils forment aujourd’hui un service d’ordre parallèle dans les villes et les villages, traquant délinquants, voleurs, trafiquants et coupeurs de routes. Le Monde

Soudan du Sud: à Bentiu, au nord du pays, l’attente des populations déplacées
Le Soudan du Sud attend toujours son gouvernement d’union. Les parties ont prolongé de 100 jours la transition, jusqu’en février, pour la nomination des nouveaux ministres et le retour du chef rebelle Riek Machar. La ville de Bentiu, dans le nord du pays, a subi de terribles combats et violences. Une partie de la localité a été abandonnée et les bâtiments vacants sont occupés par des familles déplacées. Nyaogaï passe le balai dans un bâtiment administratif qu’elle squatte depuis cinq ans avec six autres familles. Tout le quartier a été abandonné pendant la guerre. Des déplacés ont profité du vide pour occuper ces bâtisses aux murs parfois encore criblés d’impacts de balles ou noircis par les incendies. « Quand les violences ont éclaté près du village, on a pris les enfants et on a fui sans réfléchir. Ma maison a été détruite. Il n’y a plus rien. Quand on est arrivés en ville, on a vu que la boutique était vide. On a décidé de s’y installer. Les humanitaires nous ont donné des matelas, des ustensiles et de la nourriture. On gagne aussi un peu d’argent en vendant du bois de chauffe. » Des familles ont tenté d’aller au POC, le grand camp de Bentiu où vivent plus de 100 000 déplacés. Mais certaines ont renoncé, comme Lilian Narieni, qui vit avec une vingtaine de personnes dans un une boutique abandonnée. RFI

Algérie : les journalistes s’unissent contre les pressions et la censure
Certains ne se sont pas vus depuis longtemps. Des années. « Mais on t’a perdu de vue », « ça fait trop longtemps, tu es dans quel journal là ? », « ça fait plaisir de te voir »… Mais bises, accolades, chaleureuses poignées de main n’estompent pas la gravité de la situation, les regards fatigués, les mots qui se brisent sur la douleur, la pression, l’humiliation, le harcèlement. Ce 14 novembre 2019, une cinquantaine de journalistes algériens se réunissent, pour la seconde fois en une semaine, pour dénoncer les entraves à leur métier. Femmes et hommes, du service public et des médias privés, jeunes et vétérans, free-lance ou patrons, tous ressentent l’urgence de faire front face au net recul des libertés et du droit d’informer dans une Algérie secouée par les soubresauts du 22 février. « Ce n’est pas un mouvement partisan ou d’opposition, c’est avant tout une initiative pour retrouver un cadre de travail acceptable pour les journalistes », précise un des initiateurs de la démarche. Le Point

Suez, le canal historique
INFOGRAPHIE – Il y a 150 ans, le canal de Suez était inauguré sur un air de trompette. Longtemps incontournable, il pourrait, dans un futur proche, faire face à une nouvelle concurrence. Le 17 novembre 1869, dix ans après le lancement des travaux, l’impératrice Eugénie inaugure le canal de Suez, en compagnie de son concepteur Ferdinand de Lesseps et du khédive égyptien Ismaïl Pacha. Cette percée fluviale, financée par la France et l’Egypte, concrétise ainsi l’un des plus vieux rêves antiques : relier la mer Méditerranée et la mer Rouge. Lien de communication majeur entre le Nord et le Sud, le canal est surtout vital pour l’économie égyptienne. Avec 9 % du transit des hydrocarbures par mer et 22 % du trafic Mondial des conteneurs maritimes, il constitue, via les droits de passage, la 3e source de revenus du pays. L’élargissement de 2015 vise à accroître le trafic et donc les revenus. Le Figaro

La démocratie par le cinema
Huit ans après la crise post-électorale de 2011 qui a coûté la vie à 3.000 personnes, la Côte d’Ivoire présente aujourd’hui une image de relative stabilité favorisée par une croissance économique solide. Mais la situation en matière de démocratie demeure fragile à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle. C’est du moins ce qu’affirme Céleste Assi, interrogée dans les rues de Cocody, à Abidjan. « Il y a encore des progrès à faire en terme de liberté d’expression. Parce qu’on remarque que les libertés publiques sont entravées. Il y a des prises de paroles effectuées sur les réseaux publics qui ailleurs ne seraient pas sanctionnées mais qui le sont en Côte d’ivoire. », déplore cet habitant de la capitale ivoirienne. La liberté d’opinion et d’expression est inscrite à l’article 19 de la constitution ivoirienne. Mais depuis quelques semaines, la section ivoirienne d’Amnesty Internationale conduit une campagne de sensibilisation qui invite la population à « oser parler ». DW