Revue de presse du 15 mai 2025

Mali: une vingtaine de personnes disparues après une opération de l’armée à Diafarabé, dans le centre du pays
Au Mali, une centaine de personnes ont manifesté mardi 13 et mercredi 14 mai à Diafarabé, dans le centre du pays. Une manière de protester après la disparition d’une vingtaine de personnes à la suite d’une opération menée par l’armée malienne lundi dans cette localité située près de Tenenkou, dans la région de Mopti. Selon les informations recoupées par RFI, ces hommes avaient été interpellés le matin même sur un marché à bétail. Les familles, sans nouvelles, craignent qu’elles aient été exécutées. L’armée malienne n’a donné aucun détail sur cette opération. Les soldats maliens – en l’occurrence sans leurs partenaires de Wagner – entrent lundi matin, peu après 11 heures, dans le marché des petits ruminants de Diafarabé. Selon les nombreuses sources locales jointes par RFI – habitants de Diafarabé et représentants communautaires –, les soldats arrêtent une trentaine d’hommes. Certains sont immédiatement libérés. Tous ceux qui sont gardés appartiennent à la communauté peule. La localité de Diafarabé est entourée par les eaux du fleuve Niger. Selon les témoignages recueillis, les personnes arrêtées sont transportées en pirogue sur la rive opposée, près du cimetière de Danguere Mamba. Plusieurs témoins rapportent avoir alors entendu des coups de feu. En début d’après-midi, les militaires maliens reviennent, interdisent aux habitants de traverser le fleuve et promettent que les personnes emmenées seront rapidement de retour. Depuis, 27 hommes manquent toujours à l’appel.  RFI

Burkina Faso : deepfakes, célébrités et fausses informations utilisées pour glorifier le chef de la junte
Depuis la fin du mois d’avril, des centaines de vidéos générées par l’intelligence artificielle et présentant M. Traoré comme un héros panafricain, dont beaucoup contiennent de fausses informations, inondent les plateformes de médias sociaux dans toute l’Afrique subsaharienne. La tendance a une grande portée, avec des utilisateurs de médias sociaux sur X, Facebook, Instagram, TikTok, WhatsApp et Youtube de pays comme le Nigéria, le Ghana et le Kenya, vantant M. Traoré comme un exemple pour d’autres dirigeants africains. Certains influenceurs se qualifient eux-mêmes de « panafricanistes » et s’appuient sur la désillusion à l’égard des gouvernements locaux. Le chef de la junte militaire, âgé de 37 ans, qui a pris le pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en 2022, se présente comme un champion de l’anti-impérialisme, critiquant ce qu’il considère comme l’ingérence des puissances occidentales, en particulier de la France, tout en positionnant la Russie comme un allié stratégique. Sous la présidence de M. Traoré, le Burkina Faso a connu un déclin démocratique, avec des rapports faisant état de journalistes et d’opposants détenus et enrôlés dans l’armée. Un récent rapport de Human Rights Watch accuse les forces gouvernementales d’avoir tué au moins 100 civils lors d’une attaque en mars…Sous la présidence de M. Traoré, le Burkina Faso a connu un déclin démocratique, avec des rapports faisant état de journalistes et d’opposants détenus et enrôlés dans l’armée. Un récent rapport de Human Rights Watch accuse les forces gouvernementales d’avoir tué au moins 100 civils lors d’une attaque en mars. BBC

Coopération sécuritaire : avancées dans la mise en œuvre de la force conjointe Centrafrique-Tchad
Bientôt l’opérationnalisation de la force mixte pour sécuriser de la frontière entre la RCA et le Tchad. La deuxième réunion de validation et de finalisation des documents stratégiques, s’est tenue ce 13 mai à Bangui, en présence des experts des deux pays. La République centrafricaine et le Tchad souhaitent rétablir la sécurité le long de leur frontière commune, où subsistent encore des poches d’insécurité. Un projet stratégique, à en croire la partie centrafricaine. « Cette initiative est une illustration concrète de la solidarité entre nos deux Nations face aux défis sécuritaires transfrontalières. Elle témoigne également de la confiance accordée à nos institutions et à nos experts respectifs pour faire avancer ce projet stratégique. Une étape décisive dans la mise en place effective de notre force mixte », a indiqué le général Freddy Johnson Sakama, sous-chef d’État-major des Forces armées centrafricaines, chargé des opérations. La délégation tchadienne se félicite également des avancées enregistrées dans ce processus. « En effet, cette rencontre vise à finaliser les documents administratifs afin de rendre opérationnelle, dans les meilleurs délais, la force mixte de sécurisation de la frontière Tchad-RCA. Du côté du Tchad, le commandant de la force est déjà nommé. Nous pensons qu’ici, le chef de l’état-major sera aussi désigné afin d’accélérer la mise en place du poste de commandement dans les meilleurs délais », a indiqué le général Mianro Samson, chef d’état-major particulier adjoint du ministre tchadien de l’armée. Selon les experts, cette rencontre devrait s’achever avec l’élaboration d’un ordre d’opération. Ce document permettra aux deux forces de se déployer sur le terrain dans les plus brefs délais. Radio Ndeke Luka

Éthiopie: le TPLF, parti historique du Tigré, radié par la Commission électorale
La Commission électorale éthiopienne a annoncé ce mercredi 14 avril la radiation officielle du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) des listes des partis politiques du pays. Cette révocation fait suite à une suspension appliquée en février dernier, lorsque le TPLF n’avait pas organisé d’assemblée générale, comme l’exige la loi électorale. « Le TPLF n’a pas respecté ces conditions », assure la Commission dans sa déclaration. De son côté, le TPLF répond que l’Accord de Pretoria, qui a mis fin à la guerre du Tigré en novembre 2022, lui accorde de facto son inscription en tant que parti politique. « Refuser notre reconnaissance légale sape les fondements mêmes de l’accord de paix », ont martelé la formation la semaine précédant leur radiation. Une défense balayée par la Commission électorale, qualifiant l’argument de « non recevable ». Ce n’est pas la première fois que le TPLF est écarté du jeu politique. Fin 2020, au début de la guerre entre les rebelles tigréens et les forces gouvernementales, le parti avait déjà perdu son statut légal. Cette radiation n’est en revanche pas irréversible. Le parti peut demander à être réenregistré en tant que parti politique en vue des élections de juin 2026. RFI

Libye: trêve fragile dans la capitale après trois jours de combats
La capitale libyenne connaissait jeudi une trêve fragile après trois jours de violents combats dans des quartiers densément peuplés entre de puissants groupes armés que le gouvernement de Tripoli tente de démanteler et des forces loyalistes. Jeudi, les établissements scolaires et l’Université de Tripoli restaient fermés tout comme Mitiga, le seul aéroport desservant la capitale. De nombreux commerces gardaient les rideaux baissés hormis de rares épiceries éloignées des artères principales, selon les journalistes de l’AFP. Les affrontements qui ont touché le coeur de Tripoli ont éclaté lundi soir après l’annonce de la mort brutale du chef du groupe armé SSA (Autorité de soutien à la stabilité), Abdelghani « Gheniwa » el-Kikli, dont la puissance était devenue, selon les analystes, une menace pour le chef du gouvernement de Tripoli, Abdelhamid Dbeibah. Des combats se sont poursuivis jusqu’à mardi entre les forces du SSA et des groupes fidèles à M. Dbeibah, faisant au moins six morts, selon un bilan officiel. Malgré l’arrêt de ces affrontements, les partisans du SSA ont averti dans un communiqué avant l’aube jeudi que la mort de leur chef « ne fait qu’ancrer (leur) détermination à poursuivre sans relâche les personnes impliquées où qu’elles se trouvent ». AFP

Au Cameroun, la Cour suprême doit statuer sur les demandes de libération de 23 opposants
A cinq mois de l’élection présentielle au Cameroun, l’opposition est maintenue sous la pression du pouvoir judiciaire. Détenus depuis cinq ans à la prison centrale de Yaoundé après avoir manifesté en 2020 contre le pouvoir en place, 23 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) doivent comparaître, jeudi 15 mai, devant la chambre judiciaire de la Cour suprême. Les juges de la plus haute juridiction du pays devront statuer sur les demandes de libération déposées par leurs avocats en juillet 2024. Après plus d’un an en détention préventive, ces 23 militants avaient été condamnés en première instance par le tribunal militaire de Yaoundé, en décembre 2021, à des peines allant de cinq à sept ans de prison pour « révolution », « manifestation publique » et « attroupement ». Les pourvois en cassation introduits par leurs avocats sont toujours en cours d’instruction. Quant aux demandes de mainlevée des mandats d’incarcération, elles concernent 36 militants du MRC mais seuls 23 d’entre eux sont appelés à comparaître jeudi. Tous avaient participé aux manifestations du 22 septembre 2020 organisées dans plusieurs villes du pays. Ce jour-là, sur fond de difficultés économiques et de réélection contestée du président Paul Biya pour un septième mandat, en 2018, les manifestants, qui réclamaient notamment une refonte du système électoral et un retour à la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avaient fait l’objet d’une « violente répression », selon des experts des Nations unies. Le Monde

En Mauritanie, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz condamné en appel à quinze ans de prison ferme
Mercredi 14 mai, un tribunal de Nouakchott a condamné à quinze ans de prison ferme l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz (2008-2019) pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une immense fortune. Condamné en première instance, en décembre 2023, à cinq ans de prison ferme, Mohamed Ould Abdel Aziz comparaissait en appel depuis le 13 novembre 2024 aux côtés d’une dizaine de hauts responsables et de proches, dont deux anciens premiers ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires, pour « enrichissement illicite », « trafic d’influence » ou « blanchiment ». Lors de l’audience, qui s’est déroulée sous haute surveillance policière, la cour a également confirmé la confiscation des biens de M. Aziz et la déchéance de ses droits civiques. « Cette décision confirme qu’il s’agit purement et simplement d’un dossier politique marqué par le règlement de comptes et non un dossier judiciaire jugeant des faits par la loi », a déclaré à la presse Mohameden Ould Icheddou, le coordonnateur de la défense de Mohamed Ould Abdel Aziz. L’avocat a dénoncé des violations dans la procédure et a annoncé le dépôt d’un recours en cassation devant la Cour suprême. Le parquet avait requis une peine de vingt ans de prison ferme contre Mohamed Ould Abdel Aziz, qui est resté impassible au moment de l’annonce de la décision. La cour d’appel a toutefois rejeté les recours du parquet contre les deux anciens premiers ministres et deux anciens ministres qui avaient été blanchis en première instance. M. Aziz, 68 ans, est l’un des rares ex-chefs d’Etat condamnés pour enrichissement illicite dans l’exercice du pouvoir. Ses pairs jugés par les justices nationale ou internationale le sont surtout pour des crimes de sang. Le Monde avec AFP

Yenga, village minier disputé entre la Guinée et la Sierra Leone, ravive les tensions
Le 28 avril, la tension est montée d’un cran dans la région frontalière de Yenga, à l’est de la Sierra Leone. Des soldats guinéens ont tenté d’entrer dans Sokoma, un village voisin. Des coups de feu tirés en l’air, des civils en fuite : la panique s’est propagée aux villages voisins, jusqu’à Yenga, plus à l’ouest…Le litige autour de Yenga ne date pas d’hier. Ce village stratégique, riche en minerais, est revendiqué par les deux pays depuis plus de vingt ans. Pendant la guerre civile en Sierra Leone, dans les années 90, Conakry avait envoyé des troupes en soutien à Freetown. Mais les soldats guinéens ne sont jamais réellement repartis. Aujourd’hui encore, leur présence ravive la colère de la Sierra Leone. Le ministre des Affaires étrangères, Timothy Kabba, dénonce une situation la mauvaise foi des soldats guinéens : « À chaque fois qu’on engage le dialogue au plus haut niveau, ils acceptent de partir. Mais une fois les diplomates rentrés dans leurs capitales, ils reviennent. Cette fois, nous mettons la pression maximale. Ils doivent comprendre que Yenga appartient à la Sierra Leone, et nous allons protéger nos frontières. » Face à cette nouvelle incursion, la Sierra Leone menace de saisir la CEDEAO, l’Union africaine et même la Cour internationale de Justice. RFI

En RDC, les sénateurs examinent la demande de levée d’immunité de Joseph Kabila
Réunis au Palais du Peuple, les sénateurs devaient, avant même d’aborder ce dossier sensible, étudier d’autres éléments à l’ordre du jour. L’examen de la demande de levée d’immunité devrait commencer par la lecture du réquisitoire adressé par l’auditeur général des FARDC, dans lequel sont exposées les accusations portées contre l’ancien président. Deux membres du gouvernement ont pris la parole ces dernières semaines pour mettre directement en cause l’ancien président Joseph Kabila. Jacquemain Shabani, vice-premier ministre chargé de l’Intérieur, et Constant Mutamba, ministre de la Justice, l’accusent de jouer un rôle actif dans le conflit armé dans l’Est de la RDC… Félix Tshisekedi lui-même, président actuel de la République, est allé plus loin en affirmant publiquement que Joseph Kabila serait à l’origine de l’AFC/M23, le groupe armé qui contrôle plusieurs villes et localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Côté justice, le ton est ferme. Le ministre Constant Mutamba a promis des procès imminents et annoncé que tous les biens identifiables de l’ancien président, y compris ses comptes bancaires et ses avoirs, seront visés par des mesures de saisie. Mais avant cela, la procédure parlementaire doit suivre son cours…La date de la décision finale dépendra du bureau du Sénat…Mais même si le Sénat venait à approuver la levée de l’immunité, la procédure ne serait pas encore achevée. Car Joseph Kabila est à la fois sénateur à vie et ancien président de la République. Or, la levée de l’immunité pour un ancien chef de l’État nécessite une autorisation du Congrès, c’est-à-dire une réunion conjointe des deux chambres du Parlement. RFI

La Côte d’Ivoire et des entreprises américaines s’entendent pour des contrats de près de 7 milliards de dollars
Mercredi 14 mai 2025, la Côte d’Ivoire a signé à Abidjan des protocoles d’accords de coopération dans les domaines de l’énergie et des mines avec des entreprises américaines. Ces investissements pouvant atteindre près de sept milliards de dollars, selon le ministre des Mines. Trois mémorandums d’entente ont été signés, dont deux mercredi 14 mai 2025 en marge d’un sommet des entreprises de la chambre de commerce américaine à Abidjan. Ces mémorandums peuvent déboucher sur « près de 4 000 milliards de francs CFA (6,8 milliards de dollars) d’investissements », a dit à la presse Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie. Le plus important – plus de 3 000 milliards de FCFA (5,1 milliards de dollars) – concerne la construction d’une deuxième raffinerie de pétrole dans le cadre d’un partenariat entre la Société ivoirienne de raffinerie (SIR) et l’entreprise américaine Yaatra…Un deuxième protocole d’accord porte sur l’exploitation de deux blocs pétroliers de la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci), en partenariat avec l’entreprise américaine Valco Energy Systems. Avant le sommet des entreprises de la Chambre de commerce américaine à Abidjan, un autre mémorandum d’entente sur l’énergie avait été signé avec l’entreprise Sun Africa. TV5 Monde avec AFP