Revue de presse du 15 mai 2024

Présidentielle au Tchad: deux candidats déposent un recours et contestent les résultats
Au Tchad, deux candidats ont déposé leur requête auprès du Conseil constitutionnel pour contester les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 6 mai remportée au premier tour par le président de Transition Mahamat Idriss Deby avec 61 % des voix. Il s’agit du premier ministre Succès Masra, arrivé second avec 18% mais qui revendique la victoire, et de l’ancien premier ministre Albert Pahimi Padacké, crédité de 16 %, mais qui pointe des irrégularités dans la campagne. Arrivé troisième, Albert Pahimi Padacké a été le premier à féliciter Mahamat Idriss Déby pour sa victoire, et le premier à déposer son recours devant le Conseil constitutionnel. L’ancien premier ministre demande l’annulation partielle des résultats dans cinq provinces tchadiennes, l’Ennedi Est et Ouest, mais surtout les deux Logones et le Moyen Chari. Dans ces provinces, où le Premier ministre Succès Masra a récolté le plus de voix, l’annulation du vote pourrait inverser les positions finales des deux candidats. RFI

Union africaine : qui pour succéder à Moussa Faki Mahamat ?
La course à la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat, qui quittera son poste à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA) en février 2025, est officiellement ouverte. Les candidats, qui ont jusqu’au 6 août pour déposer leur dossier, seront tous issus d’Afrique de l’Est, en vertu du principe de rotation voulu par la réforme des institutions de l’UA. En vigueur depuis 2018, celui-ci permettra à un ressortissant de cette région de diriger la Commission jusqu’en 2029. Chef de l’exécutif de l’UA et représentant légal de l’organisation, le président de la Commission est censé être le moteur des grandes orientations du continent, en particulier en ce qui concerne le règlement des crises sécuritaires et le dossier de l’intégration économique au sein de la future zone de libre-échange africaine. Un rôle dans lequel la Commission montre régulièrement ses limites, faute de moyens financiers et de capacités pour mettre en œuvre ses décisions. Lors de la dernière élection, en 2017, le poste avait échappé de justesse au Kenya. Cette fois, Nairobi entend bien imposer son prétendant : Raila Odinga, l’opposant historique, défait cinq fois à la présidentielle…Trois autres Etats se sont pour l’heure officiellement portés candidats : Djibouti, les Comores et la Somalie. Le Monde

Au Sénégal, le gouvernement suspend les chantiers de construction sur le littoral de Dakar
Au Sénégal, le nouveau gouvernement a annoncé, mardi 14 mai, la suspension pour deux mois de toutes les constructions sur le littoral de Dakar et sa région, confirmant une mesure saluée par les défenseurs de l’environnement devant la bétonisation de la côte. Le gouvernement a aussi décidé la création d’une commission chargée de vérifier la légalité des titres délivrés pour les occupations anciennes et nouvelles du Domaine public maritime, précise un communiqué du cabinet du premier ministre, Ousmane Sonko…Cette décision a contribué à l’ouverture d’un débat plus vaste sur l’accaparement du foncier à travers tout le pays. Bassirou Diomaye Faye a promis de rompre avec le système incarné par son prédécesseur, Macky Sall. Ce dernier avait signé en avril 2023 un décret déclassant une forêt de 826 hectares destinée à empêcher l’avancée de la mer, pour y autoriser la construction d’infrastructures, d’équipements collectifs et de logements. Ses détracteurs l’accusent d’avoir favorisé des proches du pouvoir dans l’attribution de parcelles ouvertes à la construction. La commission de vérification créée par le gouvernement réunira des représentants de différents ministères et de l’Assemblée nationale, de hauts responsables des services de l’Etat et des représentants des corporations de notaires, d’architectes, de géomètres ou d’avocats, selon un arrêté pris par le premier ministre et daté de lundi. Elle produira un rapport qui sera soumis au président. Le Monde avec AFP

Génocide rwandais : les fugitifs recherchés par la justice internationale déclarés morts
Les deux derniers fugitifs recherchés par la justice internationale pour leur rôle présumé dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, Charles Sikubwabo et Ryandikayo, sont décédés, a annoncé mercredi le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI). Recherchés depuis 1995, les deux hommes étaient notamment poursuivis pour « génocide », « complicité de génocide », « complot en vue de commettre le génocide », « meurtre constitutif de crime contre l’humanité », « extermination constitutive de crime contre l’humanité » pour leur implication présumée dans des massacres dans la région de Kibuye, dans l’ouest du Rwanda…Après enquête, Charles Sikubwabo, maire de la commune de Gishyita en 1994, « est décédé à N’Djamena, au Tchad, en 1998 et y a ensuite été enterré » dans une tombe anonyme, écrit dans un communiqué le MTPI, organisme qui a pris le relais du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) après sa fermeture en 2015. Hommes d’affaires local, Ryandikayo est, lui, « décédé en 1998, probablement des suites d’une maladie, quelque temps après son arrivée à Kinshasa », la capitale de la RDC, selon le MTPI. Si plus aucun suspect recherché par le MTPI n’est vivant ou en liberté, « il reste encore plus de 1.000 génocidaires fugitifs recherchés par les autorités nationales », souligne le procureur du MTPI, Serge Brammetz, dans le communiqué. AFP

Rwanda: la justice a tranché, Bernard Ntaganda ne pourra pas se présenter à la présidentielle
Au Rwanda, l’opposant Bernard Ntaganda ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle le 15 juillet prochain. La Haute Cour a refusé ce mardi la réhabilitation de ses droits civiques, déchus après sa condamnation en 2011. Libéré il y a dix ans, en 2014, l’opposant Bernard Ntaganda souhaitait affronter cette année dans les urnes en juillet le président Paul Kagame, candidat à sa réélection pour un quatrième mandat. Chose impossible, puisque selon la Haute Cour, l’homme condamné en 2011 ne remplit pas les conditions pour sa réhabilitation. L’institution évoque notamment des frais de justice impayés. Une justification que dément le fondateur du parti PS-Imberakuri, qui affirme cependant ne pas être surpris : « Je dis toujours que nous avons une justice non indépendante, on a utilisé la justice pour rejeter toutes les demandes des opposants indépendants. Donc, avec cette décision, on a ouvert le boulevard pour le président Paul Kagame d’être réélu », a cinglé Ntaganda. Pour rappel, ce dernier avait été déchu de ses droits civiques après une condamnation en 2011 pour « atteinte à la sûreté de l’État », « appel à la division ethnique » et « manifestation non autorisée »…La commission électorale ouvre ce vendredi 17 mai le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle du 15 juillet prochain. RFI

Des assises nationales fin mai pour décider de la suite de la transition au Burkina Faso
Le gouvernement du Burkina Faso, pays dirigé par un régime militaire depuis 2022, a annoncé mardi la tenue les 25 et 26 mai d' »assises nationales », pour décider de la suite de la transition, qui s’achève le 1er juillet. « Il est convoqué des assises nationales les 25 et 26 mai à Ouagadougou à partir de 8h (GMT et locales) dans la salle de conférence de Ouaga 2000 », indique un communiqué lu à la télévision nationale (RTB), signé par le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo. « Les dites assises permettront aux représentants des forces vives de la nation de délibérer sur la suite à donner à la transition, dont la durée impartie par la charte du 14 octobre 2022 court jusqu’au 1er juillet 2024 », a-t-il précisé. AFP

Présidentielle en Mauritanie: l’ex-président Aziz écarté selon son porte-parole
L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, condamné en 2023 à cinq ans de prison ferme pour enrichissement illicite, est écarté de la présidentielle du 29 juin faute de parrainages nécessaires, a indiqué son porte-parole mardi. Le porte-parole, Mohamed Ould Djibril, a dénoncé auprès de l’AFP le système de parrainage en place. « Ce blocage voulu par le pouvoir est anti-démocratique », a-t-il dit. « Nous sommes dix candidats victimes de ce complot du pouvoir », a-t-il ajouté. M. Aziz, qui a dirigé jusqu’en 2019 ce pays charnière entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, avait entrepris des démarches en vue de sa candidature, selon son porte-parole…Même si M. Aziz avait collecté les parrainages, sa qualification était des plus aléatoires. Les candidatures doivent être soumises au Conseil constitutionnel. Or la Constitution stipule que le président « est rééligible une seule fois ». M. Aziz a exercé deux mandats. Les candidats ont jusqu’à mercredi minuit (jeudi 00H00 GMT) pour déposer leur dossier. M. Ghazouani et trois autres l’ont fait. Trois autres candidats de l’opposition ont réuni les parrainages mais pas encore déposé leur dossier, a-t-on appris auprès de leurs états-majors. AFP

RDC: Onze morts dans une nouvelle attaque des ADF en Ituri
Une attaque menée lundi en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, par les ADF, groupe armé affilié à l’organisation Etat islamique, a fait au moins 11 morts, dont un enfant, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Lundi soir, les rebelles ADF (« Forces démocratiques alliées ») « ont de nouveau attaqué le village de Ndimo. Ce mardi, nous avons retrouvé 11 corps de civils dont 6 femmes, 4 hommes et 1 enfant », a déclaré à l’AFP Dieudonné Malangay, président de la société civile de la « chefferie » (entité coutumière et administrative) de Walese Vonkutu, dans le territoire d’Irumu, où se trouve ce village, cible d’attaques des ADF depuis 2022. « Les victimes ont été tuées par balle et à la machette », a-t-il ajouté. Interrogés par l’AFP, une source humanitaire, l’entourage de l’administrateur du territoire d’Irumu et le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri, ont confirmé le bilan de 11 morts. Selon M. Malangay, l’attaque a eu lieu pendant que des militaire congolais et ougandais étaient déployés dans le village. « Ils sont intervenus, mais en retard », a-t-il indiqué. AFP

Violents combats entre les FARDC et le M23 à Kikuku, dans le Nord-Kivu
De violents combats opposent, depuis ce mardi 14 mai, l’armée congolaise aux rebelles du M23 autour de l’agglomération de Kikuku, dans le territoire de Rutshuru. Ces affrontements ont débuté à 5 heures du matin. Des sources locales et proches des groupes armés locaux parlent des bombardements des FARDC qui ont atteint plusieurs positions des rebelles près de Kikuku. Une artillerie lourde du M23 aurait été détruite, indiquent ces sources. Toutefois, ces sources indiquent que ces combats entraînent d’autres conséquences. Des centaines d’autres ménages ont fui Kikuku et ses environs en direction de Kanyabayonga, Lusuli et Mutanda. Radio Okapi

Gabon: l’ex-président Ali Bongo en grève de la faim pour protester contre des «actes de torture»
Au Gabon, l’ancien président Ali Bongo et ses deux plus jeunes fils Jalil et Bilal ont entamé une grève de la faim pour protester contre la « séquestration » et les « actes de torture » dont plusieurs membres de leur famille seraient victimes. L’annonce a été faite mardi 14 mai par leurs avocats, qui indiquent également qu’une plainte a été déposée devant le tribunal judiciaire de Paris. Les maîtres François Zimeray et Catalina de la Sota ont publié un communiqué annonçant leur dépôt d’une plainte avec constitution de partie à Paris. Cela alors que le général Brice Oligui Nguema, à la tête du Gabon depuis le putsch d’août 2023, doit se rendre à Paris dans les prochains jours. Avec cette procédure, la défense de la famille Bongo vise à obtenir la désignation d’un juge d’instruction en France pour enquêter sur ces accusations. Dans une interview à RFI, Me François Zimeray explique que des membres de la famille Bongo ont décidé de commencer une grève de la faim, « parce que cela fait neuf mois que cette famille est privée de sa liberté, que leur mère et leurs frères sont arrêtés et torturés, et qu’eux-mêmes ne jouissent d’aucun des droits fondamentaux qui sont reconnus à chacun ». RFI

Au Togo, la nouvelle Constitution se fait attendre, vives critiques de l’opposition
Le Togo a une nouvelle Constitution depuis une dizaine de jours. Le texte a été promulgué le lundi 6 mai par le président Faure Gnassingbé, après son adoption en seconde lecture par l’Assemblée nationale. Il fait passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, et continue de provoquer de vives protestations dans une partie de la société civile et de l’opposition. À ce jour, plus d’une semaine après sa promulgation, le texte n’est pas encore publié. « C’est incompréhensible », estime David Dosseh. « Il est impossible de savoir ce qu’il y a dans la nouvelle Constitution », poursuit le porte-parole du front citoyen Togo Debout, alors que le texte a été adopté il y a près d’un mois par l’Assemblée nationale, puis promulgué depuis le 6 mai dernier. La nouvelle Constitution doit désormais être publiée dans son intégralité au Journal officiel. RFI