Huit policiers kényans tués dans une explosion imputée aux shebab
Huit policiers kényans ont été tués dans la destruction de leur véhicule provoquée par un engin explosif improvisé dans une attaque présumée des islamistes radicaux shebab basés en Somalie, a indiqué la police. L’attaque a eu lieu mardi dans le comté de Garissa, dans l’est du Kenya, une région frontalière avec la Somalie, où les shebab mènent une insurrection sanglante contre le fragile gouvernement de Mogadiscio depuis plus de 15 ans. « Nous avons perdu huit policiers dans cette attaque », a déclaré le commissaire régional du Nord-Est, John Otieno. « Nous soupçonnons » les « shebab qui ciblent désormais les forces de sécurité et les véhicules de tourisme », a-t-il ajouté. L’armée kényane est intervenue en 2011 en Somalie pour combattre les shebab. Ses forces ont ensuite intégré en 2012 la force de l’Union africaine (UA) en Somalie (Amisom, devenue Atmis), qui a chassé les shebab de plusieurs de leurs bastions. VOA/AFP
Le Sénégal enquête sur des hommes armés en civil lors des manifestations
Le gouvernement du Sénégal a annoncé mardi avoir ouvert une enquête après la diffusion de vidéos dans lesquelles apparaissent des hommes armés en civil, accusés de s’en être violemment pris à des manifestants lors des troubles ayant suivi début juin la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. « Une enquête a été ouverte sur les controverses suscitées par des vidéos (sur des hommes armés en civil) circulant sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Il appartiendra à la justice du Sénégal d’établir la vérité », a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diome. Il s’exprimait en présence du Premier ministre Amadou Bâ, lors d’une visite des chantiers du BRT, un projet de bus rapides devant circuler sur des voies réserves conçu pour désengorger Dakar, dont des installations ont été endommagées par des manifestants. Des vidéos et des témoignages font état d’hommes en civil, armés et à bord de pick-ups, chassant des manifestants lors des troubles ayant suivi la condamnation de l’opposant Sonko. Les pro-Sonko accusent le camp présidentiel d’avoir payé ces « nervis » pour prêter main forte aux policiers et gendarmes et mater les contestataires. La présence de ces hommes armés, relayée par de nombreux médias locaux et internationaux, a été dénoncée par des défenseurs des droits humains. AfricaNews/AFP
Conflit au Soudan : l’ONU sonne l’alarme quant à la dimension ethnique croissante de la violence
Le conflit en cours au Soudan a fait surgir le spectre de la violence ethnique et des crimes contre l’humanité, ont averti mardi de hauts responsables de l’ONU. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit profondément préoccupé par la dimension ethnique croissante du conflit et consterné par les informations faisant état de violences à grande échelle au Darfour. Les combats entre les Forces armées soudanaises (SAF) et le groupe militaire rival des Forces de soutien rapide (RSF), qui ont éclaté à la mi-avril, ont fait des milliers de morts et de blessés, et déplacé plus d’un million de personnes. Les communautés sont toujours confrontées à de graves pénuries de nourriture, à des difficultés d’accès aux fournitures médicales et à des restrictions de déplacement hors des zones de conflit, tandis que des allégations de violences sexuelles à l’encontre de femmes et de jeunes filles ont été formulées. Le Représentant spécial des Nations Unies pour le Soudan, Volker Perthes, a déclaré que la sécurité, les droits de l’homme et la situation humanitaire continuaient à se détériorer rapidement dans tout le pays, en particulier dans l’agglomération de Khartoum, au Darfour et dans le Kordofan. ONU Info
Premières frappes aériennes de l’armée sur une ville du sud du Soudan
Des avions militaires ont bombardé mercredi une ville du sud du Soudan pour la première fois depuis le début il y a deux mois des hostilités entre l’armée et une puissante force paramilitaire qui ont plongé le pays dans une grave crise humanitaire. L’armée de l’air a mené « des frappes aériennes pour la première fois sur El-Obeid », à 350 kilomètres au sud de la capitale Khartoum, « qui est encerclée par les forces paramilitaires depuis le début des combats », ont raconté à l’AFP plusieurs témoins. VOA/AFP
Au Soudan, les multiples visages du général « Hemetti », seigneur de guerre et « fils du désert »
Le chef des Forces de soutien rapide (FSR) se présente comme le défenseur des « marginalisés » face aux élites militaires et politiques qui ont gouverné le pays depuis son indépendance. Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. Le général « Hemetti » est introuvable. A l’exception d’une poignée d’interviews données par téléphone, la voix haletante, sur les ondes des télévisions arabes, et d’une brève apparition filmée à la tête d’un convoi de miliciens, publiée sur les réseaux sociaux, le chef des Forces de soutien rapide (FSR) est resté dans l’ombre depuis le 15 avril et le début de la guerre l’opposant aux Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane. Alors que l’armée régulière a fait de sa capture, mort ou vif, son objectif numéro un, les rumeurs se multiplient quant à son éventuelle blessure des suites d’un bombardement. Son dernier signe de vie est un message envoyé sur WhatsApp, fin mai, incitant ses soldats à poursuivre les combats « jusqu’à la victoire ou jusqu’au martyre ». Le Monde
RDC: recrudescence des violences aux portes de Kinshasa
Commencées dans la province de Mai-Ndombe depuis l’année dernière à partir d’un différend foncier entre les communautés teke d’une part et d’autres communautés dont les Yaka, les violences se rapprochent davantage de la capitale. Des insurgés yaka investissent des villages dans la commune de Maluku, à Kinshasa, et s’attaquent aux membres de la communauté teke. Ces derniers jours ont été marqués notamment par la mort d’un chef coutumier et des membres de sa famille. Une situation qui inquiète à un mois de la tenue des jeux de la Francophonie et à six mois des élections générales. RFI
En RDC, les démêlés judiciaires d’un député au coltan très convoité
Edouard Hizi Mwangachuchu, fondateur de la Société minière de Bisunzu, est jugé devant la justice militaire, qui le soupçonne de collaborer avec les rebelles du M23. Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. De toutes les collines verdoyantes du Masisi, un territoire agricole de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), c’est la seule à se démarquer par sa couleur pourpre. Sur les hauteurs de la mine de Rubaya, les arbres et la végétation ont été rasés depuis longtemps. Chaque jour, des milliers de creuseurs piochent dans le sol riche en coltan. De cette région serait extraite, selon l’ONG Global Witness, au moins 15 % de la production mondiale du précieux minerai, utilisé notamment pour la fabrication de smartphones, ordinateurs et voitures électriques. L’un des hommes forts qui dominent cette colline depuis plusieurs décennies est le député Edouard Hizi Mwangachuchu, traduit depuis le 28 mars devant la justice militaire à Kinshasa. La Haute Cour le soupçonne notamment de détention illégale d’armes, de trahison ou d’espionnage et de participation à un mouvement insurrectionnel, celui du M23 (Mouvement du 23-Mars). Le groupe armé à dominante tutsi a resurgi fin 2021 et a lancé une large offensive dans la province du Nord-Kivu, avec, selon l’ONU, l’appui de l’armée rwandaise. Le Monde
Mali: la justice ordonne la dissolution du parti d’opposition PSDA
Dans son jugement, le tribunal de la commune 2 de Bamako a condamné, mercredi 15 juin, le parti d’opposition PSDA pour « trouble à l’ordre public » et « atteinte à la souveraineté nationale ». La procédure avait été engagée en avril, sur la requête du ministre de l’Administration territoriale, en raison de propos tenus sur RFI par le président du parti, Ismaël Sacko. Ce dernier affirme qu’il fera « appel dans les 24 heures » après la décision. Le ministère malien de l’Administration territoriale est à l’origine de la procédure, après des propos tenus sur RFI par le président de ce parti. Le 30 octobre 2022, Ismaël Sacko critiquait le Premier ministre Choguel Maïga, l’accusant notamment d’être « ingrat », « imbus » et « pleurnichard ». De quoi susciter l’ire de Bamako, qui considère que ces propos relèvent de l’« insulte », de « l’atteinte à l’ordre public et à la souveraineté nationale » : Bamako avait alors demandé donc la dissolution du parti. Pour Ismaël Sacko, cette décision est injuste, mais elle n’est pas une surprise, affirmant que « le PSDA demeurera, le parti va faire appel dans les 24 heures. Nous allons poursuivre la bataille judiciaire et nous avons décidé de ne pas reconnaître Assimi Goïta comme président du Mali. Donc, ses lois ne s’appliqueront pas à nous ». RFI
Le référendum constitutionnel au Mali, un scrutin contesté dans un pays en crise
Le projet de loi fondamentale proposé au vote dimanche fait la part belle aux forces armées, légitime les autorités traditionnelles et renforce les pouvoirs du président. Les Maliens sont appelés aux urnes, dimanche 18 juin, pour approuver ou non une nouvelle Constitution soumise par la junte à un référendum que conteste une opposition hétéroclite et qu’une insécurité persistante compromet dans de nombreuses régions. Ce vote est le premier organisé par les colonels depuis qu’ils ont pris par la force, en août 2020, la tête de ce pays plongé dans une profonde crise multiforme, sécuritaire, politique et économique. Il est un jalon saillant sur le chemin censé conduire à un retour des civils à la direction des affaires en mars 2024, en vertu des engagements pris par les militaires eux-mêmes. Moins de neuf mois avant le terme annoncé, de fortes incertitudes subsistent, dont la place qu’occuperont l’actuel numéro un, le colonel Assimi Goïta, et les militaires dans le Mali de demain. Les Maliens se prononceront dimanche à partir de 8 heures sur le projet constitutionnel à l’aide de bulletins verts pour le oui, rouges pour le non. Les résultats sont attendus dans les soixante-douze heures qui suivent. Les autorités se sont beaucoup investies en faveur de cette réforme qui doit pallier les insuffisances de la Constitution de 1992, volontiers désignée comme un facteur de la faillite de l’Etat face à la multitude des crises : expansion djihadiste, pauvreté, ruine des infrastructures ou délabrement de l’école. Le Monde
Mali : entretien Poutine–Goïta sur la sécurité, l’économie et les céréales
Le président russe Vladimir Poutine et le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, se sont entretenus des relations sécuritaires et économiques entre les deux pays, ont rapporté leurs services mercredi. Lors de cet entretien « à l’initiative de la partie malienne », les deux dirigeants ont accordé une « attention particulière » aux relations commerciales et économiques, dont la livraison de céréales, d’engrais et de carburant par la Russie au Mali, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Le colonel Goïta a, selon le Kremlin, « remercié Vladimir Poutine pour l’aide humanitaire apportée, ainsi que pour l’aide fournie pour assurer la sécurité, neutraliser la menace terroriste et stabiliser la situation » dans son pays, pauvre et enclavé et plongé depuis 2012 dans une profonde crise multiforme. AfricaNews/AFP
L’UE veut aider Brazzaville à professionnaliser sa police
C’est officiel : Brazzaville a lancé le 13 juin, un projet destiné à professionnaliser la police congolaise. Financé à hauteur de cinq millions d’euros – soit environ 3,2 milliards de francs CFA – par l’Union européenne. A l’origine de ce programme : une affaire qui remonte à 2018. Cette année-là, au moins 13 jeunes avaient été retrouvés morts des suites de tortures dans le commissariat de police du quartier Mpila à Brazzaville. En 2020, ce sont six autres personnes qui ont trouvé la mort au commissariat central de la capitale, dans des conditions similaires. Le projet « Police + » prévoit notamment d’accompagner l’Etat congolais dans la promotion du respect des droits humains au sein des forces de police. Et le chemin est long … très long nous explique Trésor Nzila. Il est à la tête du Centre d’actions pour le développement, une ONG qui dénonce notamment les bavures policières. DW
Le président nigérian suspend le chef anticorruption
Le président du Nigeria Bola Tinubu a suspendu le responsable de la lutte anticorruption dans le pays, visé par une enquête pour abus de pouvoir, a annoncé le gouvernement. L’éviction du président de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), Abdul Rasheed Bawa, est la seconde d’un haut responsable ordonnée par M. Tinubu depuis qu’il a pris ses fonctions le 29 mai en promettant des réformes économiques. « Il a été ordonné à M. Bawa de transférer immédiatement la gestion des affaires de son bureau au directeur des opérations de la Commission, qui en aura la responsabilité jusqu’à la conclusion de l’enquête », a annoncé le gouvernement dans un communiqué publié mercredi soir. Cette sanction a été prise en raison de « lourdes accusations d’abus de pouvoir contre lui », a-t-il ajouté sans les détailler. M. Bawa a ensuite été interrogé dans ce cadre par les services de sécurité et de renseignement de l’Etat, a précisé le gouvernement. Sa suspension intervient juste après l’éviction et l’arrestation la semaine dernière du gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, lui aussi dans le cadre d’une enquête. VOA/AFP
En Côte d’Ivoire, le gouvernement face à la fronde de l’Eglise catholique
Dans un discours devenu viral, l’évêque Marcellin Yao Kouadio a dénoncé la « corruption généralisée » des élites politiques, les inégalités économiques et, pêle-mêle, le « tribalisme » et la « justice sélective ». C’est devenu une plaisanterie récurrente sur les réseaux sociaux en Côte d’Ivoire : « Et toi, tu vis dans le monde de Kouadio ou dans le monde d’Ams ? » Ams, c’est Amadou Coulibaly, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement ; Kouadio, c’est l’évêque Marcellin Yao Kouadio, du diocèse de Daloa (centre-ouest), devenu il y a peu le nouveau président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cecci). L’organisation religieuse tenait début juin son habituelle assemblée générale plénière, pour la 123e fois de son histoire. C’est au président fraîchement désigné, Mgr Kouadio, qu’est revenue la parole pour la messe de clôture, le 4 juin. Dénonçant le climat sociopolitique régnant dans le pays, les inégalités économiques et, pêle-mêle, le « tribalisme » et la « justice sélective », le prélat s’est lancé dans une flamboyante homélie, plusieurs fois acclamée par les fidèles. Le Monde
Tchad: une cinquantaine de généraux envoyés à la retraite, une première depuis plus de 20 ans
Le président de transition vient de signer un décret ce sens qui concerne 48 officiers généraux, dont le général de corps d’armée Moussa Haroun Tirgo, qui a été le patron de la police pendant longtemps. Depuis 2011, la mise à la retraite des généraux était gelée, officiellement pour éviter qu’ils ne tombent dans la précarité, car aucune pension n’avait été prévu à cet effet. Leur nombre n’avait donc cessé d’augmenter. Jeune Afrique les a estimés récemment entre 400 et 600, autant que la France et les États-Unis réunis. Mais impossible de tirer un chiffre du ministre tchadien de la Défense, qui nous a opposé le « secret défense ». Le général Daoud Yaya Brahim a toutefois salué « une avancée qui va nous permettre d’avoir une armée jeune, moderne et efficace » et qui a été rendu possible notamment par l’adoption du statut des Forces de défense et de sécurité en 2022. RFI
Au Kenya, trois plaintes contre Meta lèvent le voile sur « le côté obscur des réseaux sociaux »
Le groupe propriétaire de Facebook, WhatsApp et Instagram est attaqué en justice par des modérateurs de contenus dénonçant notamment des conditions de travail « inhumaines ». Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. Condamné fin mai en Europe sur la protection des données, le groupe Meta est attaqué sur un autre front au Kenya : le travail des modérateurs de contenus, employés de l’ombre chargés de retirer de Facebook les publications violentes et haineuses. Au Kenya, trois plaintes visent Meta et la société californienne Sama, à qui le groupe propriétaire de Facebook, WhatsApp et Instagram a sous-traité la modération des contenus de son réseau social pour l’Afrique subsaharienne entre 2019 et 2023. Deux ont été déposées par des modérateurs de contenus employés par Sama à Nairobi. Leur travail était de visionner et de retirer de Facebook les publications violentes, appelant à la haine ou propageant la désinformation. Sollicités par l’AFP, ni Sama ni Meta n’ont souhaité commenter les affaires en cours. L’AFP est un partenaire de Meta, fournissant des services de vérification des faits en Asie-Pacifique, en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Afrique. Le Monde