Darfour : les dernières violences tribales ont fait au moins 145 morts
Les récents affrontements au Soudan ont fait au moins 145 morts et blessé plus de 180 autres depuis le début du mois de juin selon l’ONU. Les violences ont eu lieu dans la région de Kulbus, dans l’ouest du Darfour, à 100 km au nord d’El Geneina, la capitale de cet État en proie à des troubles. Le conflit sanglant entre les tribus Gimir et Rizeigat a éclaté la semaine dernière en raison d’un différend sur des terres agricoles. Depuis l’irruption de la violence, environ 12 000 résidents de la ville ont fui la zone, dans le même temps les autorités soudanaises ont déployé des troupes dont 80 véhicules de sécurité pour mettre fin aux attaques et protéger cinq sources d’eau potable. Selon plusieurs sources locales, la situation est sous contrôle dans 70 % de la localité de Kulbus. Les groupes locaux accusent souvent les miliciens de la RSF, issus des tribus arabes, de soutenir leurs clans en affirmant qu’ils utilisent les armes contre les civils. AfricaNews
Niger : 8 gendarmes tués à Waraou
Le détachement de la Gendarmerie nationale de Waraou, en mission de sécurisation des villages environnants, a fait l’objet d’une attaque le mardi 14 juin 2022, par des groupes armés terroristes, aux guidons de plusieurs dizaines de motos et de véhicules, selon un communiqué du ministère nigérien de la Défense. Waraou est une localité située dans le département de Gothèye (sud-ouest) près du Burkina Faso. Le bilan provisoire fait état de 8 morts et de 33 blessés dont 6 graves admis dans les hôpitaux de Niamey. Selon le communiqué du ministère de la Défense, une riposte rapide des forces sécuritaires, a permis d’éliminer une cinquantaine de terroristes. Cinq voitures et un camion des forces nigériennes ont été « détruits » lors des combats, ajoute-t-il, précisant que les opérations de ratissage se poursuivent. Sahel-Intelligence
Au Burkina Faso, un nouveau carnage attribué à l’Etat islamique
Oussou (le prénom a été changé) remercie le ciel d’être encore en vie, mais cherche en vain la trace de ses proches, disparus depuis l’attaque meurtrière qui a frappé sa commune dans la nuit du 11 au 12 juin. Ce soir-là, la ville de Seytenga, dans le nord-est du Burkina Faso, s’est fait encercler par des dizaines d’hommes lourdement armés, affiliés, selon plusieurs sources sécuritaires, à l’organisation Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Vers « 16 ou 17 heures », lorsque les premiers coups de feu retentissent, Oussou réussit à prendre la fuite et observe de loin, impuissant, l’étau djihadiste se resserrer. « Ils bloquaient toutes les sorties de la ville et tuaient tous ceux qui tentaient de s’échapper », raconte le rescapé, aujourd’hui réfugié, comme plus de 3 100 autres personnes, dans la ville de Dori, chef-lieu de la province du Séno, à 47 kilomètres de Seytenga. « Ensuite, ils ont ouvert les portes des maisons une à une et exécuté tous les hommes qu’ils ont trouvés », poursuit le Burkinabé de 30 ans, encore sous le choc après cette attaque à laquelle il a échappé de justesse. Il s’agit de l’un des assauts les plus meurtriers depuis le coup de force du lieutenant-colonel putschiste Paul-Henri Sandaogo Damiba, le 24 janvier. Le Monde
Mali : la France capture un haut cadre de l’organisation État islamique au Grand Sahara
Une opération de la force Barkhane près de la frontière entre le Mali et le Niger dans la nuit du 11 au 12 juin a permis l’arrestation un haut cadre de l’organisation État islamique au Grand Sahara, a-t-on appris mercredi par l’état-major de l’armée française. L’homme dirigeait les opérations du groupe jihadiste dans la région du Gourma, au Mali, et dans le nord du Burkina Faso. L’armée française a arrêté un haut cadre de l’organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS) au cours d’une opération de la force Barkhane près de la frontière entre le Mali et le Niger, dans la nuit du 11 au 12 juin. Dans un communiqué, l’état-major des armées précise qu’Oumeya Ould Albakaye dirigeait les opérations du groupe jihadiste dans la région du Gourma, au Mali, ainsi que dans le nord du Burkina Faso. « La mise hors d’état de nuire d’Oumeya Ould Albakaye constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les groupes armés terroristes (GAT) tout en se réarticulant hors du Mali », insiste l’état-major alors que l’armée française, qui doit achever son retrait du Mali d’ici à la fin de l’année, vient de quitter sa base de Ménaka. France24
Ituri : attaques présumées de la CODECO, 8 morts à Djugu
Des présumés miliciens de la CODECO ont tué 8 personnes et kidnappé 6 autres dans deux attaques survenues, mardi 14 juin, aux villages Ndiridjo et Bandombo, en territoire de Djugu (Ituri). Selon des sources concordantes, ces assaillants ont également incendié plusieurs maisons et se sont livrés au pillage des biens de la population. Des leaders communautaires locales demandent au gouvernement d’accélérer le processus de paix avec les groupes armés de l’Ituri ayant déjà manifesté leur engagement à déposer les armes. Radio Okapi
RDC : les affrontements entre l’armée et le M23 sèment la terreur dans l’est du pays
Germain, 6 ans, et Isaac, 7 ans, étaient copains. Une bombe est tombée dans la cour de leur école, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), pendant des combats entre l’armée et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Ils sont morts déchiquetés, victimes d’un conflit qui sème panique et terreur dans la région. Les deux enfants allaient à l’école Saint-Gilbert de Biruma, à environ 50 km au nord de Goma, à mi-chemin entre le chef-lieu du Nord-Kivu et Bunagana, un centre d’échanges commerciaux situé à la frontière ougandaise dont se sont emparés les rebelles du M23, lundi 13 juin. Pour le bombardement de l’école de Germain et Isaac, vendredi dans le territoire de Rutshuru, l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’être responsable de ce qu’elle a qualifié de « crime de guerre ». Pour la prise de Bunagana, elle a accusé le même pays d’« invasion » du territoire congolais, affirmant encore une fois que l’armée de Kigali combattait aux côtés des rebelles. Ce que le Rwanda dément. Mardi soir, le gouvernement congolais a haussé le ton, « condamnant la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l’armement de cette rébellion » et promettant de défendre « chaque centimètre » de son territoire. Le Monde/AFP
Manifestation anti-Rwanda à Goma
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi à Goma, à la frontière avec le Rwanda, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), pour dénoncer l' »agression rwandaise » et exprimer leur soutien à l’armée congolaise, dans un contexte de tension maximale entre Kinshasa et Kigali. Dans une ambiance très tendue, les manifestants, de jeunes hommes surtout, certains torse nu, se sont dirigés en courant en deux groupes vers la frontière, à la « petite barrière » et la « grande barrière » qui séparent la RDC du Rwanda, en scandant des slogans hostiles à ce pays et son président Paul Kagame. « Nous ne voulons plus des Rwandais, laissez-nous aller affronter Kagame chez lui », criaient-ils. Ces manifestants, de plus en plus nombreux, ont été dispersés par la police anti-émeute alors qu’ils tentaient de forcer le passage vers le Rwanda. Une personne au moins a été blessée. VOA/AFP
Sahel : 11 millions de personnes sont menacées par la famine, selon la Croix-Rouge
Quelque 11 millions de personnes dont plus d’1,6 million d’enfants de moins de cinq ans sont menacés de famine au Sahel, alerte mardi la Croix-Rouge de Belgique à la veille de la Journée mondiale contre la Faim. De nombreux pays d’Afrique et notamment la région du Sahel qui englobe la Mauritanie, le Mali, le Niger ou encore le Burkina Faso, font actuellement face à la pire crise alimentaire de ces dix dernières années, rappelle l’organisation humanitaire. Le phénomène s’explique par la combinaison de différents facteurs tels que le réchauffement climatique et les violences parfois à caractère ethnique qui ont déjà entraîné le déplacement d’au moins 2 millions de personnes. A cela s’ajoute la crise économique, renforcée par les effets de la pandémie Covid-19 et par l’impact de la guerre en Ukraine, détaille Félix de Marliave, représentant de la Croix-Rouge de Belgique au Sahel. RTBF
L’Éthiopie étudie la possibilité de négociations de paix avec le TPLF
En Ethiopie, le Premier ministre Abiy Ahmed a évoqué publiquement pour la première fois la possibilité de négociations de paix avec les rebelles du Tigré. Il a démenti le fait que des pourparlers secrets étaient déjà en cours avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), mais a affirmé que le gouvernement avait formé un comité chargé d’examiner l’éventualité de négociations entre les deux camps. Ce comité sera dirigé par le vice Premier ministre et ministre des affaires étrangères Demeke Mekonen. « Il n’y a pas de négociation simple, cela demande du travail. Un comité a été mis en place pour étudier comment nous pourrions mener des pourparlers, et ils examinent la possibilité de tenir des négociations, mais ils n’ont pas encore fait leur rapport aux dirigeants. Nous espérons qu’ils le feront d’ici quatorze à quinze jours », a déclaré Abiy Ahmed. Depuis le mois de mars, une « trêve humanitaire indéfinie » a été établie jusqu’à la région du Tigré. AfricaNews
Au Mozambique, au moins sept morts et 10 000 nouveaux déplacés après de récentes attaques djihadistes
Au moins sept personnes ont été tuées, dont quatre décapitées, dans de récentes attaques djihadistes dans le nord-est du Mozambique. Ces violences touchent désormais des zones relativement épargnées jusque-là et provoquent un nouveau déplacement massif de populations. Selon l’ONU et l’ONG Save the Children, 10 000 personnes ont fui leur foyer au cours de la semaine écoulée. Le pays est en proie depuis 2017 à des violences djihadistes qui ont déjà fait près de 4 000 morts, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), et forcé environ 800 000 personnes à fuir. Les groupes armés sévissaient principalement dans l’extrême nord-est de la province pauvre mais riche en ressources naturelles du Cabo Delgado, près de la frontière avec la Tanzanie. Le Monde/AFP
Éthiopie: une opération coup de poing de deux mouvements rebelles dans l’ouest du pays
Le Front de libération de Gambella et l’Armée de libération oromo ont lancé, dans la nuit de lundi à mardi, une attaque conjointe de la capitale de la région de Gambella, à la frontière avec le Soudan du Sud, ainsi que dans deux localités de la région voisine de l’Oromia. Et ce alors que le gouvernement fédéral a lancé un dialogue national boycotté par une bonne partie de l’opposition et évoqué de possibles négociations avec la rébellion du Tigré. Des tirs d’armes légères ont commencé à claquer dans la nuit dans Gambella City, ainsi dans les localités oromos de Dembidolo et Gimbi. Des affrontements violents, selon des témoins, qui ont duré toute la matinée dans les trois villes, alors que les habitants étaient terrés chez eux. À la mi-journée, un porte-parole de la rébellion du Gambella a affirmé que ses forces contrôlaient « la moitié » de la capitale de l’État de Gambella, une information confirmée par le gouvernement régional dans un communiqué. RFI
Ghana : 38 étudiants blessés dans une manifestation, les autorités suspendent trois policiers
En Afrique, les manifestations sont souvent pour certains policiers l’occasion de faire montre de leur talent en tir. Cela s’est encore illustré au Ghana précisément à Kumasi. Selon Africanews, des étudiants du lycée islamique de cette cité, deuxième plus grande ville du Ghana, ont protesté contre les accidents de la route fréquents devant leur établissement. Pour se faire entendre, les étudiants ont érigé des barrages sur la route. En réaction, la police ghanéenne a fait usage de gaz lacrymogène et tiré des coups de semonce. Conséquence, 38 étudiants ont été blessés. « Même si personne n’a été touchée par balle, la gestion de l’incident par la police n’a pas été à la hauteur de notre procédure opérationnelle standard sur le contrôle de foule », a déclaré dans un communiqué la porte-parole de la police, Grace Ansah-Akrofi. Les autorités ont demis de ses fonctions le commandant adjoint de la police régionale et deux autres officiers ont été suspendus. Sidwaya
Mobilisation pour sauver un Marocain condamné en Ukraine
Des ONG marocaines ont appelé mardi les autorités de Rabat à intervenir pour « sauver » un jeune Marocain, Brahim Saadoun, condamné à mort avec deux Britanniques pour « mercenariat » en Ukraine, où il combattait pour Kiev contre les forces russes. « Le plus important maintenant c’est de protéger le jeune Brahim Saadoun, en tant que citoyen marocain, du danger d’être exécuté, ce qui nécessite une intervention urgente des autorités marocaine », a plaidé Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), un organisme officiel. « Le Conseil suit de près les détails et les développements du dossier », a déclaré Mme Bouayach au site d’information local Madar21. De son côté, le Collectif marocain contre la peine de mort a exhorté dans un communiqué les autorités à « intervenir de toute urgence pour sauver la vie du citoyen marocain et exiger que la peine de mort ne soit pas exécutée ». Ce Collectif, qui rassemble plusieurs associations marocaines de défense des droits humains, a demandé au gouvernement de « garantir le retour (de Brahim Saadoun) né dans son pays en toute sécurité ou qu’il puisse se rendre dans le pays de son choix ». VOA/AFP
Annulation du vol britannique de migrants vers le Rwanda
Le premier charter qui devait expulser des demandeurs d’asile du Royaume-Uni vers le Rwanda a été annulé au terme d’une bataille juridique de dernière minute. Jusqu’à sept personnes devaient être renvoyées au Rwanda, puis une seule, mais le vol a donc été annulé suite à l’intervention de la Cour européenne des droits de l’homme, basée à Strasbourg. La CEDH a motivé sa décision par les préoccupations soulevées par le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés. Le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, avait en effet rappelé lundi que le Royaume-Uni était bien signataire de la Convention internationale sur les réfugiés. Et selon le responsable onusien, le fait d’essayer d' »exporter » les responsabilités qui en découlent « va à l’encontre de toute notion de responsabilité et de partage international des responsabilités ». C’est aussi l’analyse de Nando Sigona. Ce professeur spécialiste de la migration internationale et des déplacements forcés dirige l’Institut de recherche sur la super diversité de l’Université de Birmingham. « L’un des problèmes auxquels le gouvernement britannique est confronté aujourd’hui est que les autorités ont constaté que la grande majorité des personnes qui sont arrivées sur leur territoire par bateau étaient en fait de véritables réfugiés. » a-t-il dit. … Plusieurs ONG s’étaient émues du transfert de réfugiés vers le Rwanda, un pays où de nombreuses violations des droits humains sont régulièrement dénoncées comme l’a rappelé hier Christian Rumu, depuis Nairobi. Responsable de campagne à Amnesty International pour la région des Grands Lacs, Christian Rumu qualifie même la politique des autorités britanniques de « raciste ». DW
Cameroun: libération de leaders syndicaux détenus depuis une semaine
Ils avaient prévu un sit-in devant la primature le lundi 6 juin 2022 pour demander des réponses à leurs revendications. Plusieurs leaders syndicaux du secteur des transports et quelques-uns de leurs adhérents viennent de passer sept jours en garde à vue à Yaoundé. Ils représentent les conducteurs de taxis, de cars interurbains et les chauffeurs routiers. Ils plaident pour plus de contrôles pour lutter contre les transporteurs clandestins qui leur font concurrence. Ils sont sortis ce mardi de leurs cellules. RFI
Le gouvernement tanzanien veut instaurer une taxe sur les géants du numérique
La Tanzanie veut instaurer une taxe de 2% sur les revenus réalisés par les géants du numérique dans ce pays d’Afrique de l’Est, a annoncé le ministre des Finances devant le parlement. Le ministre tanzanien des Finances et de la planification, Mwigulu Nchemba, a officialisé ce projet de taxe mardi lors de la présentation du budget annuel. Le Parlement doit encore l’approuver avant son entrée en vigueur prévue début juillet. « L’Autorité fiscale de Tanzanie établira un processus d’enregistrement simplifié pour les opérateurs de l’économie numérique qui ne sont pas présents en Tanzanie », a déclaré Mwigulu Nchemba. « Cette mesure est destinée à suivre le rythme de la croissance rapide de l’économie numérique », a-t-il ajouté. Cette annonce fait suite à des discussions tenues en avril entre l’Autorité fiscale de Tanzanie et le géant américain Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. VOA/AFP