La guerre civile en Libye se meut en une lutte de plus en plus géostratégique pour le contrôle de ce pays riche en pétrole et situé sur la rive sud de la Méditerranée. Le dénouement de ce conflit retentira sur les environnements sécuritaires du Maghreb, de l’Europe, du Sahel et du Moyen-Orient. Dans ce nouveau Bulletin de la sécurité africaine, « Les enjeux géostratégiques de la guerre civile en Libye », Tarek Megerisi explique comment différentes influences étrangères sont, depuis le début, des moteurs de ce conflit, ainsi que la source de sa récente escalade. Les revers récemment subis par le General Khalifa Haftar suite à son offensive pour prendre Tripoli représentent une opportunité pour enrayer le conflit. Mais il faudra que les acteurs non-alignés soutiennent les efforts de médiation de l’ONU et forgent un compromis politique dont les Libyens seront propriétaires. En l’absence d’un tel accord, les factions rivales escaladeront vraisemblablement encore le conflit, augmentant les risques d’instabilité dans les régions voisines et endommageant la sécurité internationale. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Des djihadistes liés au groupe Etat islamique ont abattu au moins 38 personnes, samedi 13 juin, lors de l’attaque d’un village isolé du nord-est du Nigeria, ont indiqué, dimanche à l’Agence France-Presse (AFP), des habitants. Ce village, Goni Usmanti, est situé à une soixantaine de kilomètres de la localité-garnison de Monguno, également attaquée un peu plus tard, samedi, et où 15 personnes ont été tuées, selon un nouveau bilan communiqué dimanche à l’AFP par une milice locale et un habitant. A Goni Usmanti, samedi, des combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) à bord de pick-up ont brièvement affronté des membres d’une milice locale d’autodéfense soutenue par le gouvernement, avant d’abattre les habitants fuyant le village. Le Monde avec AFP
Deux soldats de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) ont été tués par des hommes armés « non identifiés » dans le Nord de ce pays ouest-africain en proie aux attaques jihadistes, a annoncé l’ONU dimanche 14 juin. Un convoi logistique de la Minusma reliant Tessalit et Gao, dans le Nord, a été attaqué « hier (samedi) aux alentours de 19 heures » (locales et GMT) par des « individus armés non identifiés » qui ont « tué deux soldats de la paix », a indiqué la Minusma dans un communiqué, sans préciser la nationalité des soldats tués. Le convoi « était à l’arrêt » quand il a été attaqué « vers la commune de Tarkint, au nord-est de Gao », plus grande ville du Nord du Mali. « Les Casques bleus de la Minusma ont riposté avec fermeté et mis en fuite les assaillants », a indiqué la force de l’ONU. France24 avec AFP et Reuters
Elle était annoncée par les chefs d’Etat lors du sommet de Pau, en janvier 2020. La Coalition pour le Sahel s’est réunie ce vendredi (12.06.2020) pour la première fois depuis sa création. Il s’agissait d’une réunion ministérielle par visioconférence sous la présidence conjointe du G5 Sahel, de l’Union européenne et de la France. Elle a pour mission de rassembler tous les pays, organisations internationales et institutions engagées dans lutte contre l’insécurité au Sahel. Il en a été question pour la première fois à Pau, lorsque le président français avait convoqué ses homologues des pays du G5 Sahel à une réunion en présence des représentants des Nations unies, de l’UE, de l’Union africaine et de la Francophonie. DW
Dans un document publié mercredi 10 juin, le ministère nigérien des Affaires étrangères détaille la conclusion de ses enquêtes sur ces supposées exécutions extra-judiciaires qui auraient eu lieu au Mali, autour de Diffa, et surtout dans la zone d’Inatès. Dans cette région, les autorités assurent que les allégations de violation des droits de l’homme par les forces armées nigériennes « n’ont aucun fondement ». Ainsi, le ministère des Affaires étrangères rejette ces accusations en bloc. Pour rappel, dans cette zone d’Inatès, 102 civils sont portés disparus depuis fin mars-début avril. Des autorités locales ont recensé leurs identités puis ont remis aux autorités régionales et nationales la liste de ces disparus. Il s’agirait, pour beaucoup, de Touaregs. RFI
Entre 700 et un millier de personnes ont manifesté pour dénoncer l’insécurité et les exactions contre la communauté peule de la région samedi 13 juin à Fada N’Gourma. Les manifestants n’ont pas pu remettre leur mémorandum aux autorités car la marche n’avait pas été autorisée, suite aux mesures prises dans le cadre la lutte contre le coronavirus. Sur les pancartes, dont les images ont été relayées sur les réseaux sociaux on pouvait lire : « halte à la stigmatisation », « justice indépendante » , « soutien aux forces défense et sécurité », ou encore « droit à la vie ». Pour les organisateurs cette marche visait à dénoncer les exactions contre les populations, particulièrement la communauté peule locale. RFI
Une exaspération sociale proche de son comble, un chef de l’État personnellement contesté… Le Mali traverse de sévères turbulences politiques, à un moment délicat de l’engagement international contre le djihadisme au Sahel. Un état des lieux. Le chef de l’État malien Ibrahim Boubacar Keïta est sorti de son silence dimanche soir dans un discours à la nation où il a tendu la main à la coalition hétéroclite de chefs religieux, d’hommes politiques et de la société civile qui conteste son pouvoir. « J’ai suivi avec attention les récents événements qui se sont déroulés dans notre pays. J’ai entendu les colères et les cris, j’ai entendu les revendications et les interpellations », a déclaré le président Keïta, à la télévision publique. « Je me réjouis de la perspective de rencontrer bientôt les acteurs du Mouvement du 5 juin », a dit le dirigeant malien, au pouvoir depuis 2013, en allusion à cette nouvelle coalition. Le Point
Les apparences sont trompeuses. Celles-ci pourraient laisser croire que deux guerres se jouent en parallèle au Sahel. La première serait sans bavure ou presque. Elle se concentre, selon le vocabulaire des communiqués d’état-major, sur la « neutralisation des groupes armés terroristes », en priorité les « cibles à haute valeur » de la mouvance djihadiste. La France, avec les 5 100 militaires de l’opération « Barkhane » et les soldats du Commandement des opérations spéciales (COS), en est le fer de lance. Ce combat a connu « un succès majeur », selon l’appréciation de Florence Parly, la ministre des armées, avec l’élimination d’Abdelmalek Droukdel, l’émir d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dans le nord du Mali. L’opération a été menée notamment sur la base de renseignements fournis par l’allié américain, mais sans les forces armées maliennes (FAMa), comme c’est généralement le cas lorsque le raid vise « le haut du spectre » djihadiste, reconnaît un officiel français. Le Monde
Des soldats du Soudan du Sud, du Rwanda et du Burundi font des incursions récurrentes dans les régions instables de l’Est et du Nord-Est de la République démocratique du Congo, ont affirmé vendredi des sources locales et un groupe d’experts. Depuis avril, « nous venons d’enregistrer huit incursions de militaires sud-soudanais » dans le territoire d’Aru, dans la province de l’Ituri (nord-est), a déclaré à l’AFP Innocent Magudhe, un responsable de la société civile locale. La dernière incursion a eu lieu mercredi dans la chefferie de Kokwa, située à la frontière avec le Soudan du Soudan, a-t-il précisé. AFP
La décision de la Cour constitutionnelle de débouter des députés opposés à la nouvelle Constitution en Guinée qu’ils accusent d’avoir été manipulée, n’éteint pas le débat sur le sujet. Les parlementaires entendent saisir les instances judiciaires de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest pour obtenir gain de cause. Saisie par le président de l’Assemblée nationale Damaro Camara au nom de 15 députés pour faire annuler la Constitution votée lors du référendum du 22 mars, la Cour constitutionnelle a déclaré la requête irrecevable. RFI
Une semaine après la mort du président Pierre Nkurunziza, les Burundais ne savent toujours pas quand aura lieu l’investiture du président élu, Evariste Ndayishimiye. « La cour décide que le poste de président de la République du Burundi est vacant, que l’intérim n’est pas nécessaire, qu’il faut procéder le plus tôt possible à la prestation de serment du président élu en la personne de monsieur Évariste Ndayishimiye » a déclaré Charles Ndagijimana, le président de la Cour constitutionnelle du Burundi, le vendredi 12.06. L’arrêté a ainsi mis fin aux spéculations intervenues pendant la période du deuil national, selon maître Vénuste Muyabaga, le président de l’Association pour l’assistance et la formation juridique du citoyen. DW
Le fondation Konrad Adenauer forme des officiers de police ivoiriens pour éviter les répressions violentes pendant le processus électoral d’octobre. En Côte d’Ivoire, les manifestations de l’opposition sont souvent violemment réprimées par la police nationale. A cela, s’ajoutent les bavures policières assez fréquentes, notamment lors des contrôles routiers. Tout cela a créé une crise de confiance entre les policiers et la population. C’est pour permettre aux fonctionnaires de travailler de façon professionnelle avant, pendant et après les élections que les officiers de police des zones Sud, Est, Centre et Ouest sont formés à la gestion d’une élection sans violence en 2020. DW
Trois nouveaux militants connus du « Hirak », le mouvement de contestation antirégime en Algérie, ont été interpellés dimanche, a-t-on appris auprès d’ONG de défense des droits de l’Homme et des prisonniers. Hakim Addad, Zoheir Keddam et Fodil Boumala, qui ont déjà été arrêtés précédemment, ont été appréhendés séparément par la police à Alger, a précisé à l’AFP Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Le motif exact de ces interpellations n’est pas connu. « Pour nous, cela ne participe pas à l’apaisement et au retour de la sérénité, bien au contraire », a estimé M. Salhi. Militant des droits de l’Homme, Hakim Addad est un animateur du « Hirak » et membre fondateur du Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association à la pointe de la contestation cible de la répression des autorités. AFP
Les présidents de la Somalie et de l’ancienne province de la Somalie britannique ayant fait sécession en 1991, appelée le Somaliland, se sont rencontrés en tête à tête pour la première fois ce dimanche 14 juin à Djibouti. Officiellement, il s’agissait d’un « sommet de consultation » destiné, avant tout, à ouvrir des négociations sur les relations conflictuelles entre les deux capitales. Après avoir été accueilli sur un tapis rouge par le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh, Mohamed Farmajo, président de la Somalie, puis Muse Bihbi, président du Somaliland, se sont rendus au palais présidentiel. Les trois présidents, masques sur le visage, se sont vus longuement dans un salon privé, puis avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qui a beaucoup œuvré pour ce rapprochement. RFI
Le gouvernement somalien a reconnu samedi 13 juin Ahmed Madobe, le leader jusqu’à ce jour contesté de la région semi-autonome du Jubaland, située dans le sud de la Somalie, après des mois de tensions et de violence. « En reconnaissant la nécessité d’avoir une administration qui soit mutuellement reconnue par toutes les populations locales et afin de mettre fin aux longs conflits » entre la Somalie et la région semi-autonome, le gouvernement reconnaît Ahmed Madobe comme président du Jubaland, indique un communiqué de la présidence somalienne. Le président du Jubaland, Ahmed Madobe, un allié du Kenya, a été réélu en août 2019 à l’issue d’une élection contestée, dont Mogadiscio avait refusé de reconnaître le résultat. France24 avec AFP
Mercredi prochain les Nations unies vont voter pour élire les membres non-permanents du Conseil de sécurité. Des postes de prestige accordés aux autres pays du monde en plus des 5 membres permanents. Trois sièges seront attribués à l’Afrique. Ils sont la plupart du temps désignés par consensus en amont, avec l’appui de l’Union africaine. Le Niger et la Tunisie ont déjà été sélectionnés. Mais pour le 3e siège, Djibouti et le Kenya s’opposent toujours. L’UA déclare pourtant qu’elle soutient Nairobi, mais les Djiboutiens ne sont pas d’accord. RFI
L’Egypte a dénoncé samedi l' »intransigeance » de l’Ethiopie et l’a accusé de vouloir la prendre en « otage » dans les négociations au sujet du mégabarrage en construction par Addis Abeba sur le Nil, qui inquiète Le Caire et Khartoum. Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le barrage que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu –qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil– est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011. Le porte-parole du ministère égyptien de l’Irrigation, Mohamed Al-Sebaie, s’est dit samedi « pessimiste quant à (…) une avancée dans les négociations en cours sur le Grand barrage de la Renaissance » (Gerd). AFP
Frédéric Ouattara est un grand rêveur. De ceux qui peuvent passer la nuit à regarder les étoiles ou se laisser absorber par la photographie d’un trou noir. Alors l’an dernier, quand le physicien a annoncé à son entourage qu’il allait envoyer le Burkina Faso dans l’espace, c’est le doute qui a prévalu dans un premier temps. Même si le sérieux du scientifique n’est plus à démontrer. En plus de son imagination rare, l’astrophysicien sait rester concentré. Il a d’ailleurs un rétroplanning serré qui se matérialisera par un premier satellite burkinabé en orbite « d’ici à la fin de l’année ». La station au sol de Burkina-Sat1 est opérationnelle et la construction du cube satellite est en cours de finalisation. Le Monde