Revue de presse du 15 juillet 2024

Le Rwanda aux urnes, un quatrième mandat en vue pour le président Kagame
Les Rwandais sont appelés aux urnes, lundi 15 juillet, pour des élections présidentielle et législatives à l’issue desquelles le président sortant, Paul Kagame, devrait prolonger son règne à la tête du pays d’Afrique centrale. Les 2 433 bureaux de vote ont ouverts à 7 h (5 h MT) et fermeront à 15 h (13 h GMT). Le décompte des voix commencera dès la clôture et des résultats partiels seront communiqués au fur et à mesure du dépouillement, jusqu’à l’annonce de résultats provisoires le 20 juillet, a indiqué à l’AFP une source au sein de la commission électorale. Les résultats définitifs seront proclamés le 27 juillet. Mais le scénario semble connu d’avance. La présidentielle oppose les trois mêmes candidats qu’en 2017, quand le chef de l’État sortant l’avait emporté avec 98,79 % des voix.… Paul Kagame, 66 ans, tient fermement les rênes du pays depuis qu’il a renversé en juillet 1994, avec la rébellion du FPR, le gouvernement extrémiste hutu instigateur du génocide qui a fait selon l’ONU 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi. … Mais il est aussi accusé de museler les voix critiques du pouvoir. France24

RDC : la reprise des combats entre le M23 et l’armée met fin à la « trêve humanitaire »
Des affrontements ont opposé vendredi des combattants d’un groupe armé local, allié de l’armée congolaise, aux rebelles du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo, où une « trêve humanitaire » était censée tenir jusqu’au 19 juillet. Des affrontements ont éclaté vendredi matin à Nyange et plusieurs localités environnantes, à environ 70 km au nord-ouest de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, « suite à une attaque des Wazalendo (groupe armé associé à l’armée congolaise) contre le M23 », a déclaré Justin Hakiza, un habitant de cette localité du territoire de Masisi. Le porte-parole d’une milice « nyatura », un autre groupe armé à dominante hutu de la zone a confirmé les combats. VOA/AFP

RDC : le retrait de la MONUSCO du Nord-Kivu « pas envisageable »
Alors que la MONUSCO, mission de maintien de la paix de l’ONU, doit retirer ses forces du Nord-Kivu, le gouvernement congolais a estimé que les conditions n’étaient pas propices au retrait des troupes de l’ONU. La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a souligné qu’avec la présence des troupes rwandaises et l’agression du Rwanda, il est très difficile, d’envisager une telle situation pour le moment. Un rapport récent de l’ONU a révélé que 3 000 à 4 000 soldats rwandais étaient activement impliqués dans les opérations du M23, exerçant ainsi un contrôle effectif sur le conflit. Le Rwanda a systématiquement rejeté les accusations du Congo et des nations occidentales concernant son soutien au M23 à travers des fournitures de troupes et d’armements.… Les combats dans la province du Nord-Kivu ont chassé plus de 1,7 million de personnes de leurs foyers, portant le nombre total de Congolais déplacés par de multiples conflits à un chiffre record de 7,2 millions, selon les estimations de l’ONU. AfricaNews/AP

RDC : Au moins treize civils tués dans une attaque récente de Codeco
Au moins treize civils ont été tués lors d’une attaque perpétrée par le groupe armé Coopérative pour le Développement du Congo (Codeco) dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC). Par ailleurs, plus de cinquante personnes principalement des miliciens et des militaires ont été tuées dans une attaque perpétrée dans l’ouest du pays par le groupe rebelle Mobondo, impliqué dans un conflit intercommunautaire lié à la terre, ont confirmé les autorités ce lundi. L’attaque s’est déroulée à Kimomo, situé près du village de Kinsele dans la province de Mai-Ndombe. La milice Mobondo, se disant représentante de la communauté Yaka, est impliquée depuis début 2022 dans un conflit avec le peuple Teke, sur fond de différends liés à la propriété foncière. Sahel Intelligence

Somalie : une attaque revendiquée par al-Shabaab fait neuf morts à Mogadiscio
Le groupe terroriste al-Shabaab mène, depuis 2007, en Somalie, de violentes attaques destinées à renverser le gouvernement et instaurer un islam radical. Au moins neuf personnes ont été tuées et vingt autres blessées après l’explosion d’une bombe près d’un café où des fans de football regardaient la finale de la coupe d’Europe des nations dimanche soir. La secte militante somalienne al-Shabaab a revendiqué l’attaque, qui s’est produite près du palais présidentiel de Mogadiscio, la capitale. Une voiture bourrée d’explosifs a explosé au Top Coffee alors que la finale de l’Euro 2024, remportée (2-1) par l’Espagne devant l’Angleterre, était suivie par les supporters des deux équipes. Plusieurs bâtiments situés à proximité du café ont été endommagés. Al-Shabab, un groupe affilié à l’organisation jihadiste Al-Qaïda, a déclaré qu’il considérait les agents de sécurité et les fonctionnaires comme des cibles légitimes. APA

« La censure est de retour » : en Tunisie, l’espace médiatique se rétrécit à l’approche de la présidentielle
Qui seront les journalistes autorisés à couvrir l’élection présidentielle en Tunisie ? Alors que l’espace politique se réduit au fil des arrestations d’opposants, le paysage médiatique se rétrécit également à l’approche du scrutin prévu le 6 octobre.… La mise au pas progressive des médias en Tunisie a commencé au lendemain du coup de force perpétré par Kaïs Saïed le 25 juillet 2021. Des agents des forces de l’ordre avaient alors procédé à la fermeture des locaux de la chaîne qatarie Al Jazeera à Tunis, sans aucune explication ni mandat. Ils sont restés fermés depuis. Quelques jours plus tard, le PDG de la télévision nationale avait été limogé. La nouvelle direction avait rapidement exclu des plateaux toute voix dissidente, limité les débats politiques et centré le journal sur les activités de l’exécutif.… Au sein des médias privés, des dizaines de journalistes et animateurs d’émissions politiques sont déjà sous le coup de procédures judiciaires. Ils sont notamment accusés de « diffusion de fausses informations » sur la base du décret-loi 54 promulgué par Kaïs Saïed en septembre 2022 et risquent jusqu’à dix ans de prison. « On est dans une situation pire que sous Ben Ali ou Bourguiba, parce qu’à l’époque il n’y avait pas autant de journalistes en prison ou poursuivis. La censure est de retour, même dans les médias privés », s’inquiète Amira Mohamed, membre du bureau exécutif du SNJT, dans un entretien accordé au Monde. Le Monde

Mali : le gouvernement annonce des réformes minières
Le Gouvernement du Mali a adopté des réformes significatives pour revitaliser le secteur minier, important pour l’économie nationale.… Les nouvelles mesures incluent des décrets fixant les modalités d’application des lois relatives au Code minier et au contenu local ainsi que l’approbation de conventions d’établissement-type pour les phases de recherche et d’exploitation minières.… Le Mali a également conclu un accord stratégique avec Uranium One Groupe, filiale de Rosatom, l’entreprise publique russe spécialisée dans l’énergie nucléaire. Estimé à 500 millions FCFA, voire même plus, cet accord accélérera les travaux de recherche et de développement du permis de lithium de Bougoula, dans la région de Bougouni. L’objectif est de transformer le concentré de lithium en batteries de lithium sur place, renforçant ainsi l’indépendance énergétique et technologique du pays. Dans le cadre de cet accord, Moketi Mining SARL, une société minière basée au Mali, joue un rôle crucial. Fondée en 2010 et détenue par des investisseurs locaux et internationaux, Moketi Mining SARL détient initialement le permis de recherche de lithium de Bougoula. Grâce à un accord de cession, ce permis a été transféré à Uranium One Groupe. Moketi Mining SARL apporte une expertise précieuse dans les opérations minières au Mali, facilitant ainsi la collaboration avec Uranium One Groupe pour accélérer le développement du projet de Bougoula. Uranium One Groupe, bien que reconnue pour son expertise dans l’énergie nucléaire, a fait face à des controverses internationales. En 2010, des allégations de corruption ont entaché ses opérations au Kazakhstan, mettant en lumière des pratiques douteuses dans l’obtention de licences d’exploitation. APA

Arrestation d’un proche du célèbre imam malien Mahmoud Dicko
Un proche du célèbre imam malien, Mahmoud Dicko, a été arrêté vendredi par la junte au pouvoir, ont indiqué un membre de son entourage et une organisation proche de lui. Youssouf Daba Diawara était le coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute depuis avril par les colonels au pouvoir au Mali. Il a été interpellé par des hommes en 4×4 qui se sont présentés comme des gendarmes, selon un de ses proches. M. Diawara est un fidèle de l’imam Dicko, figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’état militaire en 2020. Ce chef religieux est l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte. Il est également l’un des rares à sembler pouvoir mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire. VOA/AFP

Afrique de l’Ouest : l’envoyé de l’ONU salue les succès démocratiques dans plusieurs pays
Dans son exposé devant les membres du Conseil, Leonardo Santos Simão, Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), a tout d’abord rappelé que l’Afrique de l’Ouest est en proie à des défis profonds : une insécurité croissante, une aggravation des crises humanitaires, et un manque de coopération suffisante entre les États pour aborder efficacement ces défis, notamment en matière de sécurité. Selon lui, ces problèmes sont exacerbés par des relations tendues entre certains États membres et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « Malgré ce contexte tendu, il est essentiel de reconnaître aussi les succès remarquables en termes de pratiques démocratiques qui émergent dans plusieurs pays, témoignant de la résilience et de l’engagement envers la gouvernance démocratique », a dit M. Simão. Il a noté que la Mauritanie vient d’organiser une élection présidentielle dans les délais constitutionnels. Au Sénégal, des institutions solides ont résolu une crise politique, « ouvrant la voie à l’élection d’un dirigeant jeune, portant l’espoir de changement prôné par la jeunesse de toute la région ». Au Ghana, après avoir organisé des primaires renforçant la démocratie interne des partis politiques, le pays se prépare à un autre scrutin pour élire son prochain Président, l’actuel chef de l’État ayant atteint la limite constitutionnelle de deux mandats. Au Libéria, un nouveau gouvernement a succédé sans heurt au Président George Weah. ONU Info

100 jours après son investiture, des Sénégalais apprécient la gestion du président Bassirou Diomaye Faye
[Vidéo] Les nouvelles autorités sénégalaises mènent une gouvernance « sans cap » qui a mis le pays « en pause » et « dans l’incertitude ». C’est ce qu’affirme l’ex-parti au pouvoir à l’occasion des cents premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye. Le président Faye, 44 ans, investi le 2 avril, a remporté avec éclat la présidentielle de mars face au candidat du pouvoir, avec la promesse de rompre avec l’ancien système. Il doit s’adresser samedi soir à la presse nationale à l’occasion de ses cent premiers jours au pouvoir. Ces 100 premiers jours qui sont diversement appréciés par les Sénégalais impatients de voir des changements. Mais, les réformes annoncées et les premières mesures prises maintiennent l’espoir debout. VOA

Algérie : L’Arrivée de milices iraniennes avec un soutien de l’Afrique du Sud au Polisario
Plusieurs sources indiquent l’arrivée ces dernières semaines en Algérie de milices iraniennes, relevant des Gardiens de la révolution. Ces milices sont arrivées par le biais de vols directs Iran-Algérie, marquant une autre phase pour renforcer leur soutien militaire et logistique au Front Polisario. Des rapports de sources locales et diplomatiques, font état du transfert de matériel militaire sophistiqué, incluant des systèmes d’armement d’origine iranienne et sud-africaine. Ce matériel comprend des drones, des missiles et des obus antichars ainsi que des équipements de communication, destinés à renforcer le Polisario. L’implication de l’Afrique du Sud ajoute une dimension supplémentaire à cette situation déjà complexe. Récemment, ce soutien s’est étendu au domaine militaire. Les rapports suggèrent que des entreprises sud-africaines ont fourni des équipements militaires et ont aidé à la formation des combattants du Polisario, de mercenaires africains et syriens. Selon des sources proches du dossier, ces opérations se déroulent dans des bases secrètes en Algérie. Tenues à l’écart du regard international, ces bases serviraient de centres d’entraînement et de coordination pour les opérations du Polisario dans le nord de l’Afrique et la région du Sahel. Sahel Intelligence

Gambie : incendie d’une caserne militaire
Les familles des soldats d’une caserne située à la périphérie de Banjul ont été évacuées vers un centre d’hébergement à la suite de l’incendie du week-end qui a détruit un bloc entier de maisons à l’intérieur du complexe militaire, a appris APA lundi. Le complexe militaire, situé en face de la prison centrale Mile Two de Gambie, a d’abord été un hôtel avant d’être transformé en caserne militaire sur ordre du président de l’époque, Yahya Jammeh. Dans un communiqué, les forces armées gambiennes ont déclaré que l’incendie avait ravagé une partie de la caserne Hamza vers 17 heures samedi, détruisant « un bloc entier abritant des militaires et leurs familles ». Les photos de l’incendie montrent des restes carbonisés d’objets ménagers et de souvenirs personnels. APA

Zimbabwe: «Emmerson Mnangagwa a eu un rôle en première ligne dans le massacre du Gukurahundi»
[Podcast] Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a lancé dimanche 14 juillet un processus de réconciliation au Matabeleland, quarante ans après les massacres dits du Gukurahundi. Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, 20 000 personnes de la minorité ndébélé ont été tuées par une unité des forces spéciales entre 1983 et 1987 dans cette région de l’ouest du pays. Que s’est-il passé ? Pourquoi cette initiative près de quarante après les faits de la part de celui qui était à l’époque ministre de la Sécurité de Robert Mugabe ? Amédée Darga, membre de l’Association africaine de sciences politiques et grand connaisseur du Zimbabwe, est l’invité d’Afrique midi. RFI