Ce jeudi 14 juillet, Bamako a annoncé la suspension de « toutes les rotations de contingents militaires et policiers » de la Minusma. Une décision à effet immédiat, précise le ministère malien des Affaires étrangères, laquelle s’appliquera jusqu’à la tenue d’une « réunion de coordination entre les structures maliennes et la Minusma [visant à] dégager un plan optimal permettant de faciliter la coordination et la réglementation de la rotation des contingents ». La date de cette réunion n’a pas encore été fixée. Avec quelque 13 000 Casques bleus déployés (dont plus de 12 000 militaires), la Minusma compte une cinquantaine de nationalités différentes, avec des contingents généralement relevés tous les six mois ou tous les ans. Selon nos informations, la mesure prise par le gouvernement malien cloue temporairement au sol près de 3 500 policiers et militaires dont les rotations étaient prévues au cours des trois prochains mois. Le calendrier de ces rotations avait été transmis aux autorités maliennes. … Pour de nombreux observateurs, les actes posés par les autorités maliennes visent à pousser la Minusma au départ. Le scénario n’est pas sans rappeler le bras de fer qui a longuement opposé Bamako et Paris, et qui a abouti au retrait des forces françaises déployées au Mali depuis 2013 – dont les derniers éléments doivent partir d’ici à septembre. Jeune Afrique
Les ministres français des affaires étrangères et des armées entament vendredi 15 juillet une visite officielle au Niger, partenaire clé de Paris au Sahel, à l’heure où la France cherche à redéfinir son offre militaire et diplomatique en Afrique. Poussée dehors du Mali par la junte au pouvoir depuis 2020, qui a fait appel aux services du sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, l’armée française se sera totalement retirée du pays à la fin de l’été, après neuf ans de lutte antidjihadiste. La France poursuit néanmoins sa coopération avec le Niger voisin, où elle va maintenir plus d’un millier d’hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui feu et du renseignement aux armées nigériennes dans le cadre d’un « partenariat de combat ». « Au-delà du Mali, le recul démocratique en Afrique de l’Ouest est extrêmement préoccupant, avec des putschs successifs au Mali par deux fois, en Guinée en septembre 2021, au Burkina Faso en janvier de cette année », mais « la France continuera néanmoins, en dépit de ces événements, de ce retrait du Mali, à aider les armées ouest-africaines à lutter contre les groupes terroristes », commentait mardi la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna devant l’Assemblée nationale. Le Monde avec AFP
L’Afrique est confrontée à un risque croissant d’épidémies causées par des agents pathogènes zoonotiques, tels que le virus de la variole du singe, qui est apparu chez les animaux avant de changer d’espèce et d’infecter les humains. Selon une analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre des épidémies zoonotiques a augmenté de 63% dans la région au cours de la décennie 2012-2022 par rapport à 2001-2011. L’analyse révèle qu’entre 2001 et 2022, 1.843 événements de santé publique avérés ont été enregistrés dans la Région africaine de l’OMS. 30% de ces événements étaient des épidémies de zoonoses, précise la branche africaine de l’OMS dans un communiqué de presse. Si ces chiffres ont augmenté au cours des deux dernières décennies, un pic particulier a été enregistré en 2019 et en 2020, lorsque les agents pathogènes zoonotiques ont représenté environ 50% des événements de santé publique. La maladie à virus Ebola et d’autres fièvres hémorragiques virales constituent près de 70% de ces épidémies, notamment la dengue, le charbon, la peste, la variole du singe, et une série d’autres maladies constituant les 30% restants. ONU Info
Le taux de vaccination contre le Covid-19 reste faible dans la Grande Île, où moins de 5% de la population dispose d’un schéma vaccinal complet. Alors que l’hiver austral est propice à une recrudescence des cas, le ministère malgache de la Santé publique vient de lancer une nouvelle campagne de vaccination dans les 23 régions du pays et mise sur une stratégie de proximité avec les habitants. RFI
Pompiers et militaires marocains s’efforçaient, tard jeudi 14 juillet, de maîtriser plusieurs foyers de feu qui ont progressé pendant la journée dans des régions boisées isolées du nord du royaume, ont indiqué à l’AFP les autorités locales. Ces feux de forêt, attisés par un vent violent, n’ont pas fait de victime jusqu’à présent, mais ont provoqué l’évacuation de près de 500 familles « à titre préventif » dans les provinces de Larache et Taza, selon des communiqués officiels publiés dans la soirée. Les incendies ravagent des massifs forestiers difficiles d’accès dans les provinces de Larache, Ouezzane, Tétouan et Taza, dans le nord du Maroc, a précisé Fouad Assali, le directeur du Centre de gestion des risques climatiques forestiers (CRCF). « Les efforts se poursuivent dans l’espoir de maîtriser ces incendies dans les prochaines heures », a-t-il expliqué, cité par l’agence de presse MAP. Au total, au moins un millier d’hectares de forêt (chênes, pins et autres conifères, arbres fruitiers) ont été ravagés depuis mercredi soir dans les provinces de Larache, Ouezzane et Taza, selon les autorités locales. Un petit village de la région de Ksar El-Kebir a été complètement détruit par les flammes. Le Monde avec AFP
Le Sahel compte près de 5 millions de personnes ayant fui leurs foyers et la vague grossit en raison des attaques jihadistes mais aussi des conflits communautaires, situation aggravée par le sous-développement et le réchauffement climatique, s’alarme le chef du HCR. Le pays le plus touché pour l’heure par cette crise humanitaire est le Burkina Faso, a affirmé Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, en visite jeudi et vendredi au Tchad, où il s’est rendu dans plusieurs camps de réfugiés dans ce pays qui en accueille plus d’un million. Fin juin 2022, « la région du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) est confrontée à une grave crise humanitaire prolongée, qui a contraint 4.820.871 personnes à fuir leur foyer », dont près de trois millions de déplacés internes dans leurs pays, déplore le HCR dans un communiqué présentant la visite de M. Grandi. AFP
Les centaines de milliers de Tchadiens qui ont fui la violence des groupes armés subissent la triple peine de l’exil, de la famine et du changement climatique. Boudoumi est l’un des 23 000 exilés du camp d’Amma situé dans la province du lac Tchad. Il se rappelle précisement de ce matin du 23 mars 2021. L’octagénaire se rendait à la mosquée pour la première prière du jour quand des hommes armés ont pris d’assaut son village situé sur la presqu’île de Bohoma. Devant lui, certains sont tombés, sans pouvoir jamais se relever. D’autres ont pris la fuite pour survivre. Boudoumi, amputé d’un bras à l’issue de six mois d’hospitalisation, fait partie de ces déplacés, un terme humanitaire qui peine à décrire le drame vécu par ces victimes d’un conflit asymétrique qui fait rage dans la région depuis 2015. Des groupes armés – Boko Haram et plus récemment l’organisation Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) – y sèment la terreur et ont mis sur la route plus de 425 000 Tchadiens, originaires principalement des îles. Le Monde
Viennent ensuite des propos du sénateur démocrate Bob Menendez, chef de la commission sénatoriale des affaires étrangères. Lors d’une audience le mardi 12 juillet, l’élu du New Jersey a accusé la junte tchadienne d’avoir « tiré à balles réelles sur des manifestants pacifiques » Séance tenante, il a dit avoir introduit la veille un projet de loi visant à garantir une « transition démocratique » au Tchad avec, à la clé, des élections « d’ici octobre » 2022, conformément au calendrier approuvé par l’Union africaine. Enfin, a dit le sénateur, le projet de loi instruit le Département d’État d’identifier « les leaders du putsch » afin de les sanctionner. … L’opposant Succès Masra, chef du parti Les Transformateurs, a fustigé les « verbiages » du chef de la junte, l’exhortant à éviter une escalade. « Lorsque le Qatar a demandé au Tchad de différer l’organisation du dialogue sur la date de laquelle le PCMT était fermement engagé, je n’ai pas entendu qu’on a rappelé au Qatar que ce n’est pas à lui de dicter la manière dont le Tchad doit organiser son dialogue », a-t-il dit. Pour le constitutionnaliste Ahmat Mahamat Hassan, la réaction du général Deby indique que les militaires ont l’intention de conserver le pouvoir. « Il aurait dû simplement saluer cette coopération pour la démocratie et la liberté et laisser le porte-parole du CMT confirmer leur engagement », a-t-il observé. VOA
La junte militaire au Tchad a fixé au 20 août un dialogue de réconciliation nationale plusieurs fois repoussé depuis qu’elle a pris le pouvoir il y a quinze mois, alors qu’elle ne parvient toujours pas à un accord avec les rebelles ni à s’entendre avec l’opposition. Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril 2021, son fils le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno avait été proclamé président à la tête d’un Conseil militaire de transition de 15 généraux. Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un « Dialogue national inclusif » avec toute l’opposition politique et tous les innombrables groupes rebelles. Mais, après 30 années d’exercice du pouvoir très autoritaire par Idriss Déby, ce forum de réconciliation nationale, initialement prévu pour le 15 février, puis le 10 mai, avait été reporté, principalement parce qu’un pré-dialogue à Doha pour un accord de paix entre la junte et une cinquantaine de groupes rebelles piétine depuis quatre mois. AFP
La crise politique s’approfondit en Tunisie, près d’un an après le coup de force du 25 juillet 2021, à la faveur duquel le président Kaïs Saïed s’était arrogé les pleins pouvoirs en instaurant un régime d’exception. Un an après, le 25 juillet 2022, les Tunisiens sont appelés à se prononcer sur un texte constitutionnel porté par le chef de l’Etat. Ce texte, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation nationale, marque une rupture radicale avec le système plutôt parlementaire en place depuis 2014, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative. Présenté le 30 juin, il a suscité de nombreuses réactions. Kaïs Saïed a modifié dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 juillet deux articles particulièrement controversés – l’un évoquant la place de l’islam, l’autre les droits et libertés –, mais il a conservé les grandes lignes du texte initial. Sadok Belaïd, le juriste que M. Saïed avait chargé d’élaborer un projet de nouvelle Constitution, s’est dissocié du texte final, estimant qu’il pourrait « ouvrir la voie à un régime dictatorial ». Le Monde
Les forces armées togolaises ont déclaré, jeudi 14 juillet, être responsables d’une récente explosion qui a tué sept civils et en a blessé deux autres, qu’elles ont pris pour des djihadistes. L’explosion s’est produite dans la préfecture de Tône, près de la frontière avec le Burkina Faso, où une insurrection djihadiste sahélienne menace de s’étendre aux pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Les troupes togolaises sont déployées dans la zone pour tenter de contenir un débordement de la menace djihadiste. Dans un communiqué, dimanche, l’armée avait déclaré avoir ouvert une enquête « pour déterminer les circonstances de cette explosion et identifier les auteurs ». Le chef d’état-major des forces armées togolaises, le général Dadja Maganawe, a conclu jeudi qu’un avion avait visé à tort les civils. « Dans la nuit du 9 au 10 juillet, aux environs de 1 h 30 du matin, une explosion a fait plusieurs victimes dans le village de Margba, dans la préfecture de Tône », a-t-il déclaré dans un communiqué. Le général Maganawe a précisé que l’armée avait reçu des « renseignements concordants faisant état de menaces d’infiltration de bandes armées désireuses de mener des attaques terroristes » contre les communautés locales. Le Monde avec AFP
Elu à la tête de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embalo, a effectué mardi une visite au Togo. « Les deux chefs d’Etat ont exprimé leurs vives préoccupations face à la recrudescence du terrorisme et ont invité, à cet effet, la communauté internationale à soutenir davantage les efforts que déploient les pays affectés face à ce fléau qui ne cesse de gagner du terrain », indique le communiqué. Au cours de leurs entretiens, les présidents togolais et bissau-guinéen ont discuté des relations bilatérales, de la situation en Afrique de l’Ouest et ont également abordé des questions internationales. Au plan international, les deux chefs d’Etat ont réaffirmé « l’urgence d’une désescalade dans le conflit russo-ukrainien dont les répercussions se font lourdement ressentir sur le continent africain », ajoute le communiqué. AFRIMAG
Le nombre de mines artisanales augmente dans le Sahel car les zones d’orpaillage échappent au contrôle des États. Le Mali s’impose peu à peu comme le principal centre d’achat d’or des pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenu la principale destination de la production d’or artisanal. Des fonderies discrètes de Bamako au marché de l’or de Dubaï, en passant par les mines artisanales ivoiriennes, Caroline Dumay a enquêté sur ce secteur aurifère mondial qui change de visage. France24