Le roi Misuzulu Zulu, autorité morale des Zoulous, ethnie majoritaire en Afrique du Sud, a beau tenter d’appeler à l’apaisement, affirmant que les violences de ces derniers jours « font honte » à ceux qui les commettent, rien n’y fait. Au sixième jour d’un chaos qui a déjà fait 72 morts selon les chiffres officiels, sur fond de chômage record (32,6 %) et d’une troisième vague de Covid-19, la peur désormais de manquer d’essence, de nourriture ou de médicaments a gagné le pays le plus inégalitaire au monde. Résultat, dès l’aube, les files se sont allongées devant les stations essence et devant les magasins d’alimentation, notamment à Durban, dans le Kwazulu-Natal, à l’Est, rapporte l’AFP. La veille, la plus grande raffinerie du pays a fermé son usine dans la région, qui fournit environ un tiers du carburant consommé dans le pays. Certaines stations sont déjà à sec, d’autres rationnent à la pompe. Des pénuries sont à craindre « dans les prochains jours ou semaines », a prévenu l’Association des automobilistes. Des agriculteurs ont affirmé ne plus pouvoir acheminer leurs marchandises, les principales route et voie de chemin de fer reliant la capitale économique Johannesburg et l’Est étant entravées ou peu sûres. « Nous allons faire face à une crise humanitaire massive », a mis en garde le directeur de la principale organisation agricole AgriSA, Christo van der Rheede. Plusieurs régions pourraient « bientôt manquer de produits de première nécessité », nourriture, carburant et médicaments à cause des difficultés d’approvisionnement, a affirmé le bureau du président Cyril Ramaphosa dans un communiqué. Le Point
Le procès de l’opposant Joël Aïvo, candidat recalé à l’élection présidentielle du 11 avril dernier, s’est ouvert ce jeudi 15 juillet à Porto-Novo. Il avait été arrêté au lendemain du scrutin, en pleine rue, et la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) le poursuit pour « atteinte à la sûreté de l’État et blanchiment d’argent ». Plusieurs avocats du barreau béninois et de l’étranger sont mobilisés pour défendre l’universitaire, considéré en Afrique comme un constitutionnaliste de très grande réputation. Cette figure majeure de la jeune génération d’acteurs politiques béninois nie totalement ce qui lui est reproché. Trois mois jour pour jour après son arrestation spectaculaire, le 15 avril dernier, quatre jours après l’élection présidentielle, le professeur Joël Aïvo est en effet jugé pour « atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment ». Avec lui, un militaire à la retraite, un sous-officier encore en service, et celui qui gère les finances de son mouvement politique, Dynamique Aïvo. Selon nos informations, les avocats n’ont pas obtenu copie du dossier mais ils ont été autorisés à le consulter. L’universitaire, qui avant et pendant l’élection a sévèrement critiqué la gouvernance Talon et ses réformes politiques, est défendu par un collège d’avocats du barreau béninois et d’ailleurs. RFI
Le principal parti d’opposition du Burundi, le CNL d’Agathon Rwasa, tire la sonnette d’alarme après l’enlèvement vendredi dernier 9 juillet, en pleine journée et devant des témoins, du responsable du parti dans la commune de Mutimbuzi de la province de Bujumbura rural, Elie Ngomirakiza, par des soldats à bord d’un véhicule militaire bien identifié. C’était vers 16h (14h TU). Élie Ngomirakiza, le responsable du parti CNL dans la commune de Mutimbuzi, au nord-ouest de Bujumbura allait livrer des briques à un client. Arrivé à l’entrée de la capitale économique du Burundi, son camion est arrêté par un véhicule militaire. « Selon les informations que nous détenons aujourd’hui, dans le véhicule, il y avait des militaires. On a également pu identifier son immatriculation : A031. Le véhicule appartiendrait à un officier de l’armée », déclare le porte-parole de ce parti, Thérence Manirambona. RFI
Le Rwanda a annoncé le reconfinement de la capitale Kigali, ainsi que de huit autres districts dans le pays, à partir de samedi et jusqu’au 26 juillet, pour endiguer l’explosion de cas de Covid-19 enregistrée ces dernières semaines. « Les citoyens sont invités à réduire considérablement les interactions sociales et à limiter les déplacements aux seuls services essentiels », a annoncé le gouvernement rwandais dans un communiqué diffusé mercredi soir 14 juillet. « Les mouvements et visites hors du domicile sont interdits, sauf pour les services essentiels comme la santé, l’achat de nourriture, les banques », détaille le texte. Les transports publics de personnes sont également arrêtés, les bureaux des entreprises et administrations fermés, les écoles fermées, les activités sportives et récréatives en plein air interdites et le nombre de personnes assistant aux enterrements plafonné à quinze. Les arrivées et départs à l’aéroport de Kigali sont toutefois maintenus, ainsi que les activités touristiques, dans le respect des protocoles sanitaires en vigueur. Le couvre-feu décrété de 18 heures à 4 heures (de 16 heures à 2 heures GMT) reste en vigueur dans l’ensemble du pays, où les commerces doivent fermer à 17 heures. Le Monde avec AFP
Le pays a enregistré un record mercredi 14 juillet, avec 733 nouveaux cas, et surtout un taux de positivité de plus 25%. Face à cette troisième vague qui se confirme, le président a appelé en conseil des ministres à une remobilisation sur le respect des mesures barrières, mais sans nouvelles restrictions. Plus de sensibilisation, en impliquant les chefs religieux et coutumiers, port systématique du masque, limitation des rassemblements, et « surtout » accélération de la campagne de vaccination… C’est l’appel du chef de l’État Macky Sall en réponse à la « multiplication fulgurante » des infections de Covid-19, « aux plans mondial, continental et national ». Mercredi, plus de la moitié des nouveaux cas étaient enregistrés dans la région de Dakar, qui reste l’épicentre de la pandémie. Une situation qui inquiète à l’approche de la grande fête musulmane de la Tabaski, la semaine prochaine, l’occasion de grands rassemblements et de voyages à travers le pays. Alors que les restrictions sanitaires comme le couvre-feu ont été levées après les violentes manifestations de mars dernier. RFI
Le manque d’accès aux vaccins en Afrique est « inacceptable », a affirmé le n°2 de la Banque mondiale, Axel van Trotsenburg, mercredi, à la veille d’une réunion à Abidjan pour définir le futur soutien financier de l’institution aux pays du continent. « C’est un énorme problème, il est inacceptable que seulement 1% de la population africaine soit vaccinée. Cela doit changer et nous devons faire beaucoup plus », a déclaré le directeur général des opérations de la Banque mondiale à l’AFP. Alors que 70% de la population est vaccinée dans certains Etats développés, ce chiffre est de moins de 1% pour les pays les plus pauvres, selon l’ONU. Johnson & Johnson a annoncé en mars qu’il rendrait disponible pour l’Afrique jusqu’à 400 millions de doses de son vaccin à une injection, mais les premières livraisons ne devraient pas intervenir avant le troisième trimestre 2021. « Nous allons fournir le financement, nous travaillons là-dessus et nous espérons faire des progrès très bientôt », a précisé M. Trotsenburg. « La vaccination est un pas nécessaire, c’est une maladie mondiale qui nécessite une solution mondiale. Cela veut dire que nous devons nous battre pour aider tous les pays », a-t-il ajouté. AFP
Abidjan accueille ce jeudi un sommet de chefs d’État à l’occasion de la « 20e reconstitution » des ressources de l’Association internationale de développement (IDA-20), un fond de la Banque mondiale visant à accorder des prêts et des subventions à taux zéro ou faible aux pays pauvres ou en voie de développement afin de stimuler la croissance économique. C’est aussi l’occasion pour les dirigeants de la région de multiplier les rencontres bilatérales. Ce sommet, organisé à l’initiative du président ivoirien Alassane Ouattara, se tient à l’hôtel Ivoire à Abidjan et a pour objectif de discuter des moyens de soutenir la relance économique sur le continent, après la crise engendrée par la pandémie de Covid-19. Quels secteurs faut-il privilégier et comment favoriser les créations d’emplois ? Le sommet fait suite à celui de Paris, au mois de mai dernier, sur le financement des économies africaines. L’Association internationale de développement (IDA) est un fond, alimenté tous les trois ans par les pays riches, censé profiter à 74 pays pauvres ou en voie de développement, et dont 39 se trouvent sur le continent africain. RFI
Le Premier ministre Abiy Ahmed a appelé à repousser l’offensive des rebelles au Tigré. En effet, malgré ce cessez-le-feu de façade, les affrontements ont continué dans la région ces dernières semaines. Les forces tigréennes ont repris la capitale provinciale Mekele dans un premier temps, puis ont lancé une offensive pour récupérer des territoires disputés avec la région voisine, Amhara, qui se mobilise. Entassés à l’arrière d’un pick-up, une douzaine de miliciens des campagnes environnantes foncent à travers la ville de Dabat. Armes à la main, ils se dirigent vers le nord, sur le front pour combattre les forces tigréennes. La province amhara a en effet déclaré un ordre de mobilisation générale de la population. « Nous avons environ 3000 gardiens de la paix qui sont prêts ici. 200 sont partis jusqu’à présent. Mais d’autres vont bientôt y aller », indique Getachew Gashaw, responsable du bureau de la sécurité à Dabat. L’ordre de mobilisation concerne tous les hommes possédant une arme. Mais le chef du parti de la Prospérité du district, Abay Mengiste, assure qu’il s’agit d’un appel à toute la population amhara. « Ce n’est pas possible de comptabiliser les forces mobilisées. C’est un appel à toutes les forces nécessaires. Nous en appelons au peuple ! Ça ne se compte pas, c’est le peuple tout entier qui se mobilise ! » RFI
En République centrafricaine après l’offensive menée en début d’année par la coalition rebelle de la Coalition pour le changement (CPC) et repoussée aux portes de Bangui, la capitale, c’est désormais la moitié de la population qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire, soit un tiers de plus que l’année précédente. En Centrafrique plus de 70% de la population vit et dépend de l’agriculture pour sa subsistance dans les zones rurales selon la FAO. Avec la crise sécuritaire, la plupart des paysans n’ont pu travailler au champ cette année. Nous sommes actuellement en pleine période de soudure, les ressources de l’année précédentes sont épuisées, la prochaine récolte sera très mauvaise et la famine guette. Les humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la FAO tirent la sonnette d’alarme et organisent des distributions de semences et de vivres à la population. RFI
Amnesty dénonce la complicité « honteuse » des Européens dans le sort des migrants renvoyés en Libye
Dans un rapport publié jeudi, Amnesty international (AI) tire la sonnette d’alarme sur le traitement des migrants interceptés en Méditerranée qui sont envoyés de force dans des centres de détention en Libye, avec l’aide « honteuse » des Européens. Un traitement « atroce ». Amnesty international (AI) s’inquiète du mauvais traitement subi par des migrants interceptés en Méditerranée et envoyés de force dans des centres de détention en Libye, avec l’aide « honteuse » des Européens, dans un rapport publié jeudi 15 juillet. « Ce rapport effroyable jette une nouvelle lumière sur les souffrances des personnes interceptées en mer et renvoyées en Libye, où elles sont immédiatement détenues arbitrairement et systématiquement soumises à des actes de torture, des violences sexuelles, au travail forcé et à d’autres formes d’exploitation en toute impunité », a indiqué Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Dans le même temps, les autorités libyennes ont récompensé ceux qui étaient […] soupçonnés d’avoir commis de telles violations avec […] des promotions », a-t-elle ajouté. France24 avec AFP
Plus de 237.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs localités depuis le début de l’année au Burkina Faso, pays qui fait face à des attaques jihadistes meurtrières, portant le nombre total de déplacés à plus de 1,3 million a annoncé mercredi le gouvernement burkinabè. « 237.078 personnes déplacées internes ont été enregistrés au premier semestre 2021, faisant passer le nombre des personnes déplacées internes de 1.074.993 au 31 décembre 2020 à 1.312.071 au 30 juin 2021 », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura. M. Tamboura s’exprimait après l’étude en Conseil des ministres d’un rapport sur la situation humanitaire du pays. La majorité des personnes déplacées est constituée de « 60,55% d’enfants » et « 23,4% de femmes », a-t-il précisé. 271 communes du pays sont concernées, selon le Conseil national du secours d’urgence (Conasur), en majorité dans le centre, le nord et l’est du pays, les régions les plus touchées par les attaques. AFP
Au Mali, l’abbé Léon Dougnon a été libéré mardi 13 juillet dans l’après-midi. Le curé du village de Ségué, dans la région de Mopti, avait été enlevé le 21 juin dernier, il y a trois semaines et demie, alors qu’il voyageait en compagnie de quatre autres fidèles chrétiens. C’était à proximité de la ville de Bandiagara. L’abbé Léon Dougnon et quatre fidèles avaient été enlevés alors qu’ils se rendaient à des obsèques dans la région de Ségou. L’acte n’a jamais été revendiqué, mais des sources locales pointent les jihadistes de la katiba Macina, affilée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Aqmi, et qui est notoirement active dans la zone. Les ravisseurs avaient rapidement libéré ses compagnons de route, mais pas l’abbé Léon. Ses ravisseurs l’ont déposé au bord de la route, entre Mopti et Koro. Il a passé la nuit dans un village près de Bandiagara, chez des proches, où il compte rester quelque temps pour se reposer, avant de reprendre son poste de curé dans le village de Ségué. Et aujourd’hui, l’abbé Léon tient à remercier toutes les personnes qui ont prié pour lui et qui ont œuvré pour sa libération. RFI