Selon les enquêteurs onusiens, « il faut plus qu’un nouveau Président pour briser le cycle de la violence au Burundi ». Ils mettent donc en garde la communauté internationale contre « un relâchement prématuré » et une volonté « à tourner la page », «comme si… une élection et une transition politique suffisaient à garantir automatiquement l’amélioration de la situation des droits de l’homme à l’avenir ». Si la communauté internationale est réellement soucieuse de voir la situation des droits humains évoluer positivement au cours des prochains mois et années, elle doit rester vigilante car « le système de gouvernance mis en place au profit du parti CNDD-FDD reste en place ». Une façon d’alerter les pays qui tenteraient de « tourner la page comme si l’entière et exclusive responsabilité reposait sur le seul feu Président Nkurunziza », décédé en juin 2020. ONU Info
Le Major-Général Malik Al Tayeb Khojaly a placé le Darfour Nord sous état d’urgence jusqu’à nouvel ordre. Sa décision fait suite aux violences du week-end. À Kutum, les forces de sécurité auraient démantelé un sit-in à coup de gaz lacrymogène et de balles réelles. Un commissariat et des véhicules auraient aussi été détruits. La force onusienne UNAMID a envoyé une équipe sur place ce lundi. À Fata Borno, des témoins accusent des inconnus armés d’avoir tiré sur un rassemblement local. Dans les deux cas, il y aurait des victimes, mais les chiffres sont très variables. Le gouverneur du Darfour Nord a estimé que les revendications de base du mouvement étaient légitimes, mais que des éléments extérieurs cherchaient à exploiter la situation. Selon le Major-Général Al Tayeb, ces personnes veulent « créer de l’insécurité pour déstabiliser la région et relancer la guerre au Darfour ». RFI
Au Mali, le bilan officiel reste toujours de 11 décès et 124 blessés après les quatre jours de violences dans la capitale malienne. Vendredi après une manifestation des opposants du mouvement M5, des manifestants ont investi des édifices publics et érigé des barricades dans plusieurs quartiers de Bamako. Plusieurs témoins, associations de défense des droits de l’Homme ou partis politiques font état de tirs à balles réelles sur les manifestants. Ils dénoncent l’utilisation de la FORSAT, la force spéciale anti-terroriste, dans le dispositif de maintien de l’ordre ces derniers jours. RFI
L’imam Mahmoud Dicko, principale figure de la contestation qui secoue le pouvoir malien, a fait dans la crise en cours la démonstration spectaculaire de sa stature d’incontournable à la croisée de la religion et de la politique. Voilà un homme auquel le Premier ministre Boubou Cissé, dans la tourmente des derniers jours, vient rendre visite pour parlementer à 1H00 du matin dans son fief de Badalabougou, quartier de Bamako au bord du fleuve Niger. Voilà un homme aussi dont les fidèles avaient, la nuit précédente, transformé la mosquée et ses alentours en camp retranché, inquiets qu’il ne soit arrêté à son tour et prêts à en découdre. L’imam Dicko était déjà un des hommes les plus influents, sinon puissants du Mali. La crise a renforcé l’ascendant de ce leader musulman radical et patriote. AFP
Le mouvement de contestation qui réclame le départ du pouvoir en place au Mali a appelé mardi à un rassemblement « de recueillement » vendredi, une semaine après une manifestation ayant dégénéré en trois jours de troubles qui ont fait au moins 11 morts. Les Maliens seront appelés à prier pour ces morts au monument de l’Indépendance à Bamako, a dit l’un des leaders du mouvement, Mountaga Tall. « C’est un rassemblement de recueillement et de prière », a-t-il dit en conférence de presse. La manifestation de vendredi dernier, placée sous le signe de la « désobéissance civile », avait dégénéré en attaques contre le Parlement et contre la télévision nationale, puis en trois jours de troubles civils, les plus graves qu’ait connus la capitale Bamako depuis 2012. Belga
Les autorités du Bénin ont récemment « ordonné » aux sites d’information en ligne de fermer et de mettre la clé sous la porte : un coup dur pour le secteur des médias, déjà précaire et soumis à une importante pression du pouvoir. La Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), instance de régulation des médias béninois, a publié un discret communiqué, début juillet, menaçant les « médias en ligne de mettre fin à toutes publications sous peine de se voir appliquer la rigueur de la loi ». L’institution assure constater « une création tous azimuts de médias en ligne sans autorisation préalable », mais reste floue sur les contours de cette nouvelle interdiction. « Il y a des gens qui ne répondent pas aux enquêtes de moralité, s’est défendu un porte-parole de la HAAC, Fernand Gbaguidi, lors d’une conférence de presse. Cela constitue un danger pour le pays. » Le Monde avec AFP
Après les manifestations des jeunes de la ville de Kankan contre le manque d’eau et d’électricité, des émeutes ont également éclaté, mardi (14.07.20), dans la ville voisine de Siguiri. Là-bas aussi, des jeunes sont descendus dans la rue pour exiger une meilleure desserte en électricité de la Haute Guinée – fief traditionnel du parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel. De son côté, l’opposition politique se prépare à occuper la rue, lundi (20.07.20), pour exiger le départ du président Alpha Condé, accusé de parjure et soupçonné de vouloir briguer un nouveau mandat à l’issue de son second et dernier quinquennat. Après avoir marqué une pause en raison de la pandémie du nouveau coronavirus, les partis d’opposition, membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ont décidé, en effet, de mettre à nouveau la pression sur le pouvoir d’Alpha Condé. DW
Officiellement, il s’agit du « Barrage de la Grande Renaissance éthiopienne », un nom qui par lui-même est déjà tout un programme. Et autour de sa construction, le feuilleton diplomatique ne s’est pas arrêté depuis le lancement du chantier en 2011 sur le Nil bleu, non loin de la frontière soudanaise. Aujourd’hui que son achèvement approche, la dramaturgie prend même un tour encore plus compliqué. Car d’un côté, les négociations tripartites de dernière minute lancées à l’initiative de la présidence sud-africaine de l’Union africaine n’ont pas encore débouché sur un accord. Mais d’un autre côté, la question qui est dans toutes les têtes aujourd’hui est surtout de savoir si l’Éthiopie a, oui ou non, commencé le remplissage du réservoir du barrage, en dépit du fait qu’aucun accord n’a été trouvé avec les pays en aval. RFI
Le chef de l’État tchadien Idriss Déby Itno a procédé, à neuf mois de la présidentielle, à un remaniement conséquent de son gouvernement, avec l’entrée de quatorze nouveaux ministres et six secrétaires d’État, a annoncé mardi la télévision d’État. Le ministère des Affaires étrangères est confié à Amine Abba Sidick, actuel ambassadeur du Tchad en France. Il remplace Mahamat Zene Cherif, qui devient ministre de la Communication porte-parole du gouvernement. Un nouveau portefeuille de la Sécurité et de l’Immigration est créé et revient à Mahamat Tahir Orozi, précédemment ministre de l’Aviation civile. Les autres principaux ministères-clés – la Défense, les Finances et le Budget, l’Économie, la Justice, l’Administration du Territoire – n’ont eux pas changé de mains. RFI
Un jihadiste malien, commissaire de la police islamique à Tombouctou, y a commis des « crimes inimaginables » et participé à l’instauration d’un « règne de terreur », a déclaré mardi la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda. Elle s’exprimait lors de l’ouverture du procès d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, viols et esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés, et de destruction de mausolées à Tombouctou. Le prévenu, âgé de 42 ans, a comparu portant un turban traditionnel et un masque de protection contre le coronavirus. Il est notamment accusé d’avoir contribué en 2012 et 2013 à la démolition du patrimoine culturel dans cette ville du nord-ouest du Mali, mais aussi de torture. AFP
Une dizaine d’organisations de la société civile adresse une lettre ouverte au Centre de commandement opérationnel (CCO), l’institution en charge de la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Ces organisations, dont Transparency International et le Mouvement Rohy, dénoncent l’opacité de la gestion des financement dédiés à la riposte contre le coronavirus. RFI
Mi-juin, Madagascar comptait officiellement 1 272 cas de contamination au nouveau coronavirus et dix décès dus au Covid-19. En un mois à peine, ces chiffres ont quasiment été multipliés par quatre : lundi 13 juillet, la Grande Ile a passé le cap symbolique des 5 000 cas de contamination et approche désormais la quarantaine de morts. Parmi les victimes figurent deux parlementaires, le président de l’église luthérienne malgache, David Rakotonirina, ou encore le représentant chargé des opérations de l’Unicef, Benoît Vonthron. Le Monde
Il est rare d’avoir une conversation au Nigeria sur le problème des faux médicaments sans mentionner la tragédie du sirop My Pikin. En 2009, 84 enfants ont été tués par un lot de sirop de dentition contenant du diéthylène glycol, un solvant industriel et un ingrédient présent dans l’antigel et le liquide de frein. Deux employés de l’entreprise qui fabriquait le sirop ont été reconnus coupables par un tribunal. L’affaire était importante car les condamnations pour fabrication ou vente de faux médicaments restent rares au Nigeria. « C’est celle qui a fait la une des journaux », a déclaré Dr Alero Roberts, ajoutant : « Nous avons eu de nombreux problèmes. » Elle s’inquiète du fait qu’il pourrait y en avoir d’autres dans les mois à venir en raison de l’effet du Covid-19 sur l’approvisionnement en médicaments au Nigeria. « Des pénuries sont imminentes – médicaments contre le cancer, antibiotiques », a déclaré le Dr Roberts. BBC
Les douanes ont saisi mardi des dizaines de cornes de rhinocéros d’une valeur de six millions d’euros (6,9 millions de dollars) à l’aéroport international de Johannesburg, a annoncé le fisc sud-africain. Lors d’une inspection dans un entrepôt de l’aéroport, des douaniers aidés de chiens renifleurs ont stoppé des marchandises présentées comme des oeuvres d’art et destinées à Kuala Lumpur en Malaisie, via Doha, a expliqué le fisc dans un communiqué. Ils « ont découvert six boîtes contenant 41 pièces de cornes de rhinocéros, emballées dans du papier carbone, du papier aluminium et du tissu », selon la même source. Belga