L’Afrique connaît déjà une quatrième vague de l’épidémie, et l’agence sanitaire mondiale de l’ONU redoute déjà d’autres vagues, « car les prévisions actualisées indiquent que le continent pourrait ne pas atteindre une couverture vaccinale de 70 % avant août 2024 ». Cette semaine, le nombre de nouveaux cas sur le continent a augmenté de 83 % par rapport à la semaine précédente. Il s’agit de la hausse la plus rapide enregistrée depuis le mois de mai de l’année dernière. « Le nombre de nouveaux cas double tous les cinq jours, rythme le plus rapide enregistré depuis le début de l’année », a déclaré la Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, le continent continuant toutefois de constater « moins de morts » que lors de précédentes poussées épidémiques. … « Nous savons depuis un certain temps déjà que de nouveaux variants comme Beta, Delta ou Omicron pourraient régulièrement apparaître et déclencher de nouvelles flambées dans le monde entier, mais les régions privées de vaccin comme l’Afrique seront particulièrement vulnérables », a ajouté la Dre Moeti. … « Nous sommes prudemment optimistes et pensons que le nombre de décès et de maladies graves restera faible au cours de la vague actuelle, mais la lenteur du déploiement des vaccins en Afrique signifie que ces deux chiffres seront beaucoup plus élevés qu’ils ne devraient l’être », a fait valoir la Dre Moeti. ONU Info
Le président français s’entretiendra dans les prochains jours avec son homologue malien. Les deux hommes doivent évoquer plusieurs sujets sensibles. Ils se sont parlés plusieurs fois par téléphone, mais ils ne se sont encore jamais rencontrés. Ce sera bientôt chose faite. Selon nos informations, Emmanuel Macron se rendra le 20 décembre à Bamako. Il y sera reçu par le colonel Assimi Goïta, le président de la transition malienne. Cette rencontre intervient après des mois de fortes tensions diplomatiques entre les deux pays. Lors de cet entretien, il sera essentiellement question des tractations autour de la possible arrivée des mercenaires russes de Wagner au Mali et de l’organisation des élections censées mettre fin au régime de transition. Emmanuel Macron tentera une nouvelle fois de dissuader son hôte de passer tout accord avec le groupe paramilitaire sous peine de s’exposer à de lourdes sanctions internationales. Partageant la fermeté de la Cedeao, il lui répètera aussi l’importance de tenir des élections d’ici à la fin du mois de février, comme il s’y était engagé au début de la transition. Lors d’un sommet à Abuja, le 12 décembre, les chefs d’État ouest-africains ont annoncé qu’ils décideraient de nouvelles sanctions si rien n’était fait en ce sens d’ici au mois de janvier. Jeune Afrique
Au Tchad, la coordination des actions citoyennes Wakit Tama fait feu de tout bois pour exiger la modification de la charte actuelle de la transition pour un dialogue inclusif. Après plusieurs demandes de manifestations pacifiques refusées par les autorités de transition pour non-respect d’itinéraire, elle a été finalement autorisée ce week-end à N’Djamena. Encadrée par les éléments de la police nationale et des gardes nomades, la marche s’est déroulée sans heurt. … Pour Barka Michel, l’un des porte-paroles de Wakit Tama, la principale revendication des Tchadiens avant la tenue de cette messe politique c’est la modification de la charte actuelle de la transition. Dans cette charte déclare-t-il, seul le président qui nomme et destitue tout et il programme ce qu’il veut. Et qu’après la transition les membres du CMT vont partir mais nous leur demandons d’écrire sur la charte. AFP
Les 17 et 18 décembre, à Istanbul, le président Recep Tayyip Erdogan recevra une vingtaine de ses pairs du continent, pour la troisième édition de cet événement. Une vingtaine de chefs d’État du continent sont attendus au IIIe Sommet Turquie-Afrique, les 17 et 18 décembre à Istanbul, à l’invitation du président Recep Tayyip Erdogan. Le 17 décembre, le président Erdogan et son épouse, Emine, donneront un dîner en l’honneur de leurs hôtes, au palais de Dolmabahçe. Le 18 sera consacré au sommet des chefs d’État proprement dit, ponctué par des entretiens bilatéraux et par un déjeuner de travail consacré aux investissements. L’événement se déroulera au Palais des congrès. Au premier rang des participants, Félix Tshisekedi, qui vient en sa double qualité de président de la RDC et de président de l’UA, et le Sénégalais Macky Sall, qui lui succèdera à la tête de cette institution en février. Sont aussi attendus des chefs d’État qui entretiennent des relations chaleureuses avec le président Erdogan, comme l’Algérien Abdelmadjid Tebboune et le Somalien Mohamed Farmajo. La Libye, avec qui la Turquie a signé, en novembre 2019, un accord de coopération militaire, sera représentée par Mohamed el-Menfi. Jeune Afrique
Le président tunisien Kais Saied s’est attiré un déluge de critiques mardi après sa décision de prolonger d’un an le gel du Parlement, ses opposants y voyant une nouvelle dérive autoritaire à trois jours du 11e anniversaire de la révolte ayant renversé la dictature. Quatre mois et demi après avoir suspendu le 25 juillet le Parlement dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire, Kais Saied a procédé lundi à une dissolution qui ne dit pas son nom de l’assemblée en prolongeant son gel jusqu’au nouveau scrutin législatif dont il a fixé la date au 17 décembre 2022. Le chef de l’Etat a aussi annoncé dans son discours un référendum pour le 25 juillet sur des amendements de la Constitution, qu’il veut plus présidentielle, et de la loi électorale qui régira les législatives. En pleine crise socio-économique et sanitaire et après des mois de blocage politique, Kais Saied, élu au suffrage universel fin 2019, a invoqué le 25 juillet 2021 un « péril imminent » pour limoger le Premier ministre soutenu par Ennahdha, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire. « Son discours peut se résumer ainsi: je suis l’Etat, je suis le président, je suis le gouvernement, je suis la justice, je suis la commission électorale, je suis le peuple, je suis le prophète infaillible », a réagi sur sa page Facebook le député d’opposition Hichem Ajbouni. AFP
Des affrontements armés ont opposé dans la nuit de lundi à mardi des forces de police locales et un groupe affilié à Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, faisant un mort et deux blessés dans le sud de la Libye, selon une source hospitalière. « Armée de chars et de l’artillerie lourde, une milice sous le commandement de Mabrouk Sahbane des forces d’al-Karama (nom de l’opération militaire lancée en 2014 par le maréchal Haftar, qui contrôle l’Est et une partie du Sud du pays, NDLR) s’est emparé de 11 véhicules tout terrain destinés à la police sous la menace des armes », a indiqué dans un communiqué la Direction de la sécurité de Sebha, où les affrontements ont eu lieu. Selon elle, ce groupe, qui dépend des forces de Haftar, a « forcé le convoi à se diriger vers la base aérienne de Brak » plus au sud. Des photos et des vidéos diffusées par les médias locaux montrent des échanges de tirs violents en plein centre de Sebha mardi avant l’aube. … Le pays nord-africain tente de s’extraire d’une décennie de conflits depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, marquée par des affrontements entre les pouvoirs rivaux de l’ouest et l’est du pays. Mais des incertitudes entourent la tenue d’élections présidentielle et législatives prévues à partir du 24 décembre et censées clore ce chapitre. AFP
Une session d’urgence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été convoquée pour vendredi 17 décembre à Genève afin d’évoquer les crimes commis par les belligérants en Éthiopie, selon un communiqué des Nations unies publié mardi 14 décembre. Une telle session était demandée depuis des semaines par de nombreuses ONG internationales et africaines et se tiendra à l’initiative de l’Union européenne, qui a obtenu le soutien de 17 pays membres et de 36 pays observateurs, dont plusieurs non-Européens. … Pourtant, le texte qui devra être discuté ne concerne pas qu’elle mais aussi les rebelles tigréens et l’Érythrée. Il s’agit d’établir, pour une durée d’un an renouvelable, une » commission internationale » chargée d’enquêter sur les crimes commis par tous les belligérants depuis novembre 2020 et de rendre son rapport public, selon le texte d’un projet de résolution transmis à la presse par les Nations unies. RFI
Pour lutter contre l’implantation des groupes jihadistes, le gouvernement et ses partenaires internationaux mobilisent de nouveaux fonds. Premier objectif : stopper le recrutement des jeunes. Fin novembre, lors d’une tournée dans le Nord, Mamadou Touré, le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, avait annoncé la création d’un programme de formation et d’insertion professionnelle des jeunes. Le gouvernement ivoirien tente en effet d’éviter que ces derniers, souvent inactifs, ne se laissent séduire par les jihadistes, qui tentent de les recruter contre des sommes d’argent et une motocyclette. Dotée à l’origine de 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros), l’enveloppe de ce programme a été, selon nos informations, revue à la hausse. Elle passe en effet à plus de 8,6 milliards de F CFA, d’ores et déjà mobilisés en faveur de 19 812 jeunes issus de six régions du Nord (Bagoué, Bounkani, Folon, Kabadougou, Poro, Tchologo). L’État contribue à hauteur de 6,6 milliards et le 1,8 milliard restant est financé via un contrat de désendettement et de développement (C2D) conclu avec l’Agence française de développement (AFD). Le Premier ministre, Patrick Achi, devrait officialiser ces nouvelles mesures dans les jours à venir. Jeune Afrique
De violents affrontements ont endeuillé, début décembre, la grande ville de l’Extrême-Nord, frontalière du Tchad, où plus de 80 000 personnes se sont réfugiées. Ce n’est pas la première fois, mais le gouvernement peine à trouver une solution aux querelles – souvent brutales – qui opposent nomades et sédentaires. Sous le feu des critiques, les autorités camerounaises ont multiplié les initiatives pour faire retomber la tension. Les forces de défense et de sécurité ont été déployées en nombre, permettant une certaine accalmie. Du 10 au 12 décembre, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a sillonné les villes et villages concernés, multipliant les rencontres avec les chefs traditionnels et religieux et avec les représentants des différentes communautés. « Nous avons fait le point sur la situation, a-t-il déclaré. Ce qu’il faut retenir, c’est que tous les acteurs ont pris l’engagement d’œuvrer pour le retour de la paix avec la reprise normale des activités. » Cela suffit-il ? Une partie de l’opinion camerounaise dénonce l’inefficacité des plans de développement ainsi que la faible implication des élites locales dans la résolution du problème. N’ont-elles pas brillé par leur absence malgré l’invitation du gouverneur à les accompagner sur le terrain ? Jeune Afrique
Nouveau rebondissement en Afrique du Sud, Jacob Zuma pourrait passer Noël en prison. Cela fait trois mois que Jacob Zuma a quitté la prison de Estcourt. Ce départ avait d’ailleurs toujours été entouré de flou car la raison exacte de sa libération conditionnelle n’a pas été pas rendue publique. Une opération chirurgicale est annoncée, sans que celle-ci ne soit spécifiée. Selon la Haute Cour du Gauteng, la Commission nationale des services pénitenciers n’a pas démontré la nécessité de placer Jacob Zuma en liberté conditionnelle pour raisons médicales. En septembre, Arthur Fraser, à la tête de la commission à l’époque, avait affirmé que la possibilité d’un décès de l’ancien président pourrait entraîner des violences semblables aux émeutes qui avaient secoué les provinces du KwaZulu-Natal et du Gauteng en 2021. Loin d’être suffisant pour justifier cette libération, affirme la Haute Cour sud-africaine. RFI
Au paradis des ambianceurs des deux rives du fleuve Congo, les Papa Wemba, Grand Kallé, Wendo, Tabu Ley Rochereau, Franklin Boukaka et autres Pamelo Mounka sont heureux : la rumba congolaise fait officiellement partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’Unesco, réunie cette semaine pour étudier une soixantaine de candidatures, a annoncé mardi 14 décembre sur Twitter que la rumba congolaise – dossier présenté par la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo-Brazzaville – était admise sur sa liste. Elle y rejoint la rumba cubaine, inscrite en 2016 et, pour l’Afrique centrale, les polyphonies pygmées de Centrafrique (2003) ou les tambours du Burundi (2014). … La rumba dans sa version moderne a une centaine d’années. C’est une musique des villes et des bars, de rencontre des cultures et de nostalgie, de « résistance et de résilience », de « partage du plaisir aussi », avec son mode de vie et ses codes vestimentaires (« la sape »), expliquait récemment à l’AFP le Pr André Yoka Lye, directeur à Kinshasa de l’Institut national des arts (INA). Pour lui, la rumba est « tentaculaire, présente dans tous les domaines de la vie nationale ». Elle est marquée par l’histoire politique des deux Congo, avant et après l’indépendance. Le Monde avec AFP