Revue de Presse du 15 décembre 2020

Nigeria: Abubakar Shekau de Boko Haram revendique l’enlèvement des lycéens à Kankara
Dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs centaines de lycéens ont été kidnappé dans leur pensionnat à Kankara par une centaine d’hommes armés à moto. Cette attaque, survenue dans l’État du Katsina au nord-ouest du pays, a d’abord été attribuée aux « bandits » qui opèrent dans cette zone habituellement. La revendication de cette attaque par Abubakar Shekau diffusé ce mardi matin 15 décembre dans un message vocal marque un tournant dans l’expansion du groupe jihadiste. Selon le gouverneur de l’État, les autorités seraient en discussion avec les ravisseurs. RFI

Niger : le HCR condamne l’attaque meurtrière d’une ville abritant des personnes déplacées
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a condamné, mardi, « l’attaque par des assaillants armés à Toumour, une localité du sud-est du Niger, qui a tué 28 personnes et en a blessé des centaines d’autres ». « Le HCR est gravement préoccupé par la sécurité de plus de 30.000 réfugiés et personnes déplacées internes qui ont trouvé refuge à Toumour », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Babar Baloch, porte-parole de l’Agence onusienne. Dans la nuit du 12 au 13 décembre, la ville de Toumour situé à 75 km à l’est de Diffa a été l’objet d’une attaque armée « revendiquée par Boko Haram ». Au cours de cette attaque qui a ciblé des populations civiles, la plupart des habitants ont fui vers la brousse, certains ne revenant que le lendemain dans la journée. ONU Info

La Somalie rompt ses relations diplomatiques avec le Kenya
La Somalie a rompu mardi ses relations diplomatiques avec le Kenya, qu’elle accuse d’ingérence, après des mois de tensions croissantes entre les deux voisins d’Afrique de l’Est et alors que Mogadiscio se prépare à des élections pour désigner ses députés et son président. … Les relations entre le Kenya et la Somalie, qui partagent 700 km de frontière commune, sont très dégradées depuis de longs mois. Le gouvernement du président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé « Farmajo », accuse régulièrement les autorités kényanes d’ingérence, sans toutefois préciser ses griefs. La présidence kényane a par le passé indiqué qu’elle refusait de servir de « bouc-émissaire » à des enjeux politiques internes à la Somalie. AFP

Au Mali, une transition aux débuts difficiles et militarisés
L’espoir placé dans les putschistes maliens pour ramener les civils au pouvoir et prendre d’immenses défis à bras le corps après des années de dégradation fait peu à peu place au désenchantement devant la militarisation de la transition et la lenteur des progrès accomplis. … Les partis, vite évincés des prises de décisions, ont à la quasi unanimité dénoncé les méthodes des militaires qui, eux, gagnent de plus en plus en influence. Le Mali est « un pays fragile construit comme un château de cartes », dit M. Diawara, « la junte avait la possibilité d’en consolider les bases, mais ils ne l’ont pas fait ». Les pratiques qui ont eu raison de l’ancien pouvoir déchu, comme le népotisme ou l’immobilisme, ainsi que les réalités n’ont pas radicalement changé pour l’heure. AFP

Mali: nouveaux affrontements entre al-Qaïda et l’État islamique
Au mois d’octobre, des combats violents opposant les combattants du groupe État islamique et d’al-Qaïda avaient été signalés. C’est à nouveau le cas depuis une dizaine de jours dans la région du Gourma malien. Les branches locales des deux organisations terroristes, Aqmi et l’EIGS, sont en concurrence au Sahel pour le contrôle de certaines zones. … Les affrontements les plus récents se concentrent dans le Gourma et plus précisément vers les communes d’Indelimane, Ntillit ou encore N’Daki, dans la région de Gao. Il s’agit le plus souvent de « combats de rencontres » très localisés, d’assassinats ciblés ou d’embuscades, et non de batailles rangées à grande échelle. RFI

Bénin: les opposants demandent le retour à l’esprit de la Constitution de 1990
Ces jours-ci, le Bénin célèbre les 30 ans de sa Constitution. Un texte révisé en 2019, ce que l’opposition conteste toujours. Ce lundi 14 décembre, des opposants se sont réunis pour l’occasion et ont demandé qu’on revienne à l’esprit et à la lettre de la Constitution de 1990 qui avait fait du Bénin un modèle. Le Bénin s’est doté le 11 décembre 1990 d’une nouvelle Constitution, quelques mois après sa conférence nationale, la première en Afrique. Et c’est cette Constitution qui a donné au Bénin sa réputation de modèle démocratique. Selon l’ancien député Jean Alexandre Hountondji, un des organisateurs, la Constitution béninoise a bien résisté : « Les mesures essentielles qui ont été mises en place pour préserver cette Constitution ont tenu pendant 30 ans. » Puis l’opposant enchaîne : « Mais ceux qui sont là ont fait une révision opportuniste. » RFI

Côte d’Ivoire : l’offre d’Alassane Ouattara ne passe pas
Le président sortant a prêté serment et a promis créer un ministère chargé de la réconciliation nationale. L’opposition propose le dialogue national. … Mais plusieurs figures de l’opposition sont toujours en prison ou en exil. L’un des défis majeurs auxquels le président ivoirien sera une nouvelle fois confronté pour son nouveau mandat sera la réconciliation. Dans le discours qu’il a prononcé lundi (14.12.20), lors de sa prestation de serment, Alassane Ouattara s’est une nouvelle fois engagé en faveur de la réconciliation nationale. Un défi majeur pour le président, près de 10 ans après son avènement à la tête du pays. Il a notamment annoncé la création d’un ministère spécial. DW

Crise politique en RDC : après les « humiliations », Félix Tshisekedi veut un nouveau gouvernement
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a souhaité lundi 14 décembre la formation d’un nouveau gouvernement d’« union sacrée », pour tourner la page des « humiliations » qu’il affirme avoir subies au sein de la coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila. Le président Tshisekedi s’est exprimé lundi devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, une semaine après avoir fragilisé la majorité parlementaire de son prédécesseur Joseph Kabila et rompu leur accord de coalition. Il a jugé nécessaire « la formation d’un gouvernement d’union sacrée de la nation qui travaillera en harmonie avec le chef de l’Etat », dans ce discours annuel sur l’état de la nation. Le Monde avec AFP

RDC: Jean-Pierre Lacroix a rencontré des délégués du FCC et de l’opposition
Pour Néhémie Mwilanya, il y a bien une crise politique. Celle-ci est caractérisée par la rupture de la coalition entre le FCC de Joseph Kabila et Cach de Félix-Antoine Tshisekedi. Le coordonnateur du FCC dit avoir évoqué avec Jean-Pierre Lacroix la rupture du contrat de confiance au sein de la coalition au pouvoir. Jean-Pierre Lacroix a eu également des entretiens avec deux leaders de Lamuka, Adolphe Muzito et Martin Fayulu. Selon Adolphe Muzito, cette crise est celle de la légitimité qui devra être réglée dans la perspective des élections en 2023. Ce mardi, Jean-Pierre Lacroix doit être reçu en audience par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi avant de s’envoler pour le Nord-Kivu et l’Ituri, zone où les groupes armés sévissent toujours et l’insécurité continue de toucher les civils. C’est le 20 décembre que le Conseil de sécurité de l’ONU devra se prononcer sur l’avenir du mandat de la Monusco en RDC. RFI

RDC : Félix Tshisekedi annonce la création d’une école de guerre en 2021
Au cours de son discours sur l’état de la nation prononcé lundi 14 décembre devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le président Tshisekedi a annoncé la création d’une école de guerre en RDC en 2021. Cette école est le fruit de la coopération entre la RDC et la France. « J’annonce la création d’une école de guerre l’année prochaine en RDC. Les travaux des constructions de l’académie de police vont commencer au début de l’année prochaine », a déclaré le président congolais. Les FARDC seront dotées des moyens nécessaires pour les offensives et les dissuasions face aux forces négatives, a promis Félix Tshisekedi, avant de poursuivre : « La situation sécuritaire demeure toujours préoccupante dans l’Est et dans le nord-est de notre pays. Je vous appelle à soutenir mon action pour mettre fin à l’insécurité. » Radio Okapi

A Bisober, au Tigré, les soldats « ont séparé les femmes des hommes »
Les premiers obus se sont abattus juste avant l’aube, détruisant les toits de tôle ondulée des modestes habitations et poussant les voisins de Jano Admasi à déguerpir dans les collines environnantes parsemées de cactus. Jano, sexagénaire à la voix douce, a elle aussi tenté de fuir son village de Bisober, au Tigré, une région du Nord de l’Ethiopie où le gouvernement d’Addis Abeba mène depuis six semaines une opération militaire d’envergure pour renverser les autorités locales du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Mais dans leur course, Jano et Miskana, son fils aîné de 46 ans, sont tombés sur des soldats de l’armée fédérale qui les ont obligés à entrer dans une maison. A l’intérieur se trouvaient deux familles, terrifiées. La scène qui s’ensuit, décrite par trois témoins oculaires, mais démentie par le gouvernement éthiopien, vient jeter le doute sur les déclarations du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed martelant que les civils étaient épargnés dans cette opération militaire. AFP

Conflit en Éthiopie: le Conseil de sécurité divisé
Le blocage entre l’Éthiopie et l’ONU continue à propos de la situation dans le Tigré : malgré les discussions en cours, la communauté internationale ne parvient pas à convaincre le gouvernement éthiopien de lui laisser apporter une aide humanitaire. Et au sein même du Conseil de sécurité, qui se réunissait pour la deuxième fois sur la question depuis fin novembre, les voix s’opposent quant à la façon de mettre la pression sur Addis-Abeba. Le porte-parole du chef de l’ONU ne l’a pas caché: l’organisation est frustrée de ne pas avoir encore réussi à entrer au Tigré pour apporter l’aide humanitaire nécessaire, un mois et demi après le déclenchement de l’opération militaire éthiopienne dans la zone. Des jours perdus, selon les Nations unies, qui ne font qu’accroitre la souffrance de ceux qui ont besoin d’aide. RFI

Tunisie : les prémisses d’une nouvelle révolution ?
Près de dix ans après la chute de Ben Ali, le pouvoir est confronté à une colère qui monte, et dont les motifs sont aussi variés que nombreux. Plusieurs manifestations sont prévues le 17 décembre. L’affectation territoriale d’un point d’eau dans le Sud tunisien provoque des tensions entre des tribus de Douz et Beni Gueddache. En moins de 48 heures, les affrontements extrêmement violents entre les Mrezig et les Houaya à Aïn Skhouna se sont soldés par un mort et 53 blessés. Pourtant le lieu, connu pour les vertus curatives de ses eaux chaudes, existe depuis des décennies sans que nul n’en réclame la propriété. Mais c’est compter sans l’instrumentalisation des événements via les réseaux sociaux et les médias. Jeune Afrique

Tchad: la situation s’envenime entre éleveurs et agriculteurs
Dans la nuit de dimanche à lundi, un champ a été dévasté entre Delbian et Béré, dans la Tandjilé, au sud du Tchad, où le conflit entre agriculteurs et éleveurs a fait sept morts. La population en colère a attaqué la préfecture et vandalisé deux véhicules administratifs. Quelques jours avant, une vingtaine de morts a été enregistrée dans la province du Batha dans un conflit similaire. La province du Ouaddaï dans l’Est du pays a compté elle aussi douze morts suite à la dévastation d’un champ. Les conflits agriculteurs-éleveurs sont devenus cycliques depuis des années à la fin de la saison des pluies. Des éleveurs obligés par le changement climatique à se déplacer pour chercher du pâturage arrivent aux abords des champs avant les récoltes. Ce qui provoque des tensions avec les propriétaires terriens souvent rabroués par les autorités. Et les éleveurs sont eux perçus comme les protégés des autorités. RFI

Gabon: l’opposant et homme d’affaires Nicolas Nguema est en détention depuis 11 jours
L’opposant et homme d’affaires gabonais Nicolas Nguema interpellé depuis le 4 décembre a été présenté ce lundi 14 décembre devant un juge d’instruction pour la troisième fois. Après son audition, il a été ramené dans les locaux du service de contre-ingérence militaire pour complément d’enquête. Onze jours après, on en sait un peu plus sur les raisons de l’interpellation de l’opposant. RFI