Niger : des partisans de Bazoum contraints au mutisme
Les soutiens du président nigérien déchu ont organisé quelques manifestations sporadiques dont certaines ont été violemment dispersées. … De sources concordantes, plusieurs petits groupes formés par des jeunes opposés au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, CNSP, ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène à Niamey, Zinder et d’autres villes du Niger. Sahanin Mahamadou, l’un des portes paroles du PNDS, l’ancien parti au pouvoir, et conseiller du président déchu Mohamed Bazoum, estime que le Niger s’enfonce dans le chaos. « Dimanche (13.08), il y a eu effectivement des manifestations à Niamey et à l’intérieur du pays pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel normal parce que le pays est actuellement dans l’impasse. Le pays est actuellement en train de s’écrouler mais ce que nous avons constaté malheureusement ce sont des arrestations et à Niamey et à Zinder etc. Ils ont mis des brigades où des citoyens ordinaires fouillent d’autres citoyens mais s’ils ne font pas attention, ils risquent de provoquer une guerre civile », avertit Sahanin Mahamadou. Alors que les mouvements de soutien aux militaires sont quasi quotidiens à Niamey et dans plusieurs régions du pays et relayées à la télévision nationale, les partisans du président déchu sont contraints au mutisme. DW
Niger : le chef de la diplomatie de Bazoum parle de « pogroms » à Niamey
Le ministre nigérien des Affaires étrangères de Mohamed Bazoum, président renversé par un coup d’Etat au Niger, a fait état lundi de « pogroms » dans la capitale Niamey, sans toutefois préciser contre qui ils étaient dirigés. « Actuellement à Niamey (…) il y a des pogroms avec des hordes de jeunes excités par la haine raciale et ethnique. (…) C’est pour cela qu’il y a urgence à arrêter cela et à remettre le Niger dans une trajectoire de paix, de stabilité et de progrès économique », a affirmé Hassoumi Massaoudou dans un entretien à RFI et France 24. Il n’a toutefois pas précisé contre qui était dirigés ces « pogroms ». « La parole qui a été libérée à Niamey c’est la parole raciste, la parole d’intolérance », a-t-il dit, ajoutant : « Il faut arrêter ce risque sur la cohésion de notre pays, c’est pour cela il faut agir vite et mettre fin très rapidement à ce qui qui vient de se passer ». Interrogé sur les manifestations en faveur des militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet, il a relativisé leur importance. « Ceux qui s‘expriment ce sont les pro-junte, car les autres sont sous la menace des tirs et des balles. Ce sont des gens armés contre des gens désarmés », a-t-il analysé. AfricaNews/AFP
Coup d’État au Niger : La CEDEAO qualifie de « provocation » les accusations de la junte contre Bazoum
La junte militaire nigérienne a annoncé son intention de poursuivre le président déchu Mohamed Bazoum pour haute trahison et atteinte à la sécurité nationale. Tard dans la nuit de dimanche à lundi, les militaires au pouvoir à Niamey ont annoncé leur intention de poursuivre le président Bazoum après avoir recueilli des preuves contre le dirigeant déchu et ses « complices locaux et étrangers ». Les putschistes n’ont cependant pas fourni de preuves de ces affirmations. … Le bloc régional d’Afrique de l’Ouest a condamné la décision des militaires nigériens putschistes de poursuivre le président déchu Mohamed Bazoum pour haute trahison, la décrivant comme une « provocation » qui contredit les rapports de samedi dernier sur la volonté de la junte de résoudre pacifiquement la crise politique dans le pays. Dans un communiqué publié ce lundi, la CEDEAO déclare que le président Bazoum reste le président démocratiquement élu du Niger reconnu par l’organisation et demande sa libération immédiate et son rétablissement dans ses fonctions. BBC
La situation est « réversible », estime le chef de la diplomatie nigérienne
Hassoumi Massoudou, chef de la diplomatie nigérienne et proche du président Mohamed Bazoum renversé par un coup d’État militaire le 26 juillet, a accordé un entretien exclusif à France 24 et RFI au Nigeria où il se trouve après avoir clandestinement quitté le Niger dans les jours qui ont suivi le putsch. L’occasion pour ce proche du président de revenir sur les conséquences de la crise nigérienne. … Selon le responsable politique en exil, le coup d’État est survenu au Niger alors que le pays baignait dans un « climat serein ». Aujourd’hui, il estime que le président Bazoum est victime d’une « prise d’otage » et d’une « séquestration » mais que la situation est « réversible ». « L’intervention militaire est dans l’agenda de la Cédéao », poursuit Hassoumi Massoudou « mais on peut toujours l’éviter » car tout est « négociable avec la junte militaire ». France24
Mali: Wagner n’atteint pas «son objectif affiché de lutte contre le terrorisme», selon une enquête du «Monde»
Au Mali, le groupe paramilitaire russe Wagner « ne parvient pas à atteindre son objectif affiché de lutte contre le terrorisme ». Telle est la conclusion d’une enquête vidéo publiée ce 15 août 2023 par le journal Le Monde. Tout juste un an après le départ de la force française Barkhane, qui a achevé son retrait le 15 août 2023, et un peu plus d’un an et demi après l’arrivée des mercenaires russes de Wagner au Mali, fin 2021, l’enquête du journal Le Monde conclut à l’inefficacité de l’alliance de l’armée malienne et du groupe Wagner face à la menace jihadiste. Pire : elle démontre, selon Le Monde, « comment Wagner a aggravé la violence au Mali ». Les journalistes du Monde ont analysé des images satellites, des documents diplomatiques américains et européens ou encore les données statistiques de l’ONG Acled, qui recensent des informations sur les dates, les acteurs, les lieux et les bilans des violences. Des rapports onusiens ou de l’organisation All eyes on Wagner ont également été utilisés. Selon cette enquête, 1 600 mercenaires russes du groupe Wagner seraient actuellement au Mali, répartis dans au moins sept bases. Une présence que les autorités maliennes de transition continuent de nier, en dépit des confirmations de nombreux responsables russes, à commencer par le patron de Wagner, Evgueni Prigojine lui-même. RFI
Soudan: de nouveaux combats à Khartoum et au Darfour
Des combats opposant l’armée aux paramilitaires depuis près de quatre mois au Soudan ont eu lieu lundi à Khartoum et dans le Darfour, ont rapporté des habitants. Des « frappes aériennes intenses et de fortes explosions » ont retenti dans la capitale, selon ces habitants. Au Darfour-Sud, des habitants se sont de nouveau réveillés lundi « au son des tirs d’artillerie et continuent de fuir la ville », attaquée par des paramilitaires, ont indiqué des témoins à l’AFP. « En dépit des difficultés d’accès à l’hôpital de Nyala à cause des bombardements, nous avons reçu dimanche 66 blessés dont six sont décédés », a précisé à l’AFP une source médicale de la deuxième ville du Soudan. … De l’autre côté de la frontière, à Adré, ville de l’est du Tchad « plus de 358.000 réfugiés sont arrivés » depuis le début du conflit le 15 avril, d’après Médecins sans frontières. L’ONG tire la sonnette d’alarme sur ces camps qui ne sont « pas prêts à accueillir toutes les personnes qui y ont été relogées. Elles sont donc exposées au soleil et à la pluie, et ne disposent pas de suffisamment de nourriture, d’eau et même de matériel de cuisine. Les besoins sont énormes et les ressources très limitées », a expliqué Susanna Borges, coordinatrice d’urgence de MSF au Tchad. Le conflit au Soudan a fait au moins 3.900 morts en près de quatre mois. VOA/AFP
Somalie : Plusieurs terroristes tués dans la région de Galgaduud
L’armée somalienne a annoncé avoir éliminé au moins cinq terroristes du groupe Al-Shabab affilié à Al-Qaïda, lors d’une opération menée mardi, dans une zone située à 35 kilomètres au sud de la ville de Galcad, dans la région de Galgudud, en Somalie. Cette intervention a été menée avec les forces du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom). Le vice-ministre de l’information du gouvernement fédéral de Somalie, Abdirahman Yusuf Adala, a déclaré à l’agence de presse nationale somalienne (SONNA) que les forces conjointes avaient détruit les bases des terroristes dans la région. L’armée nationale somalienne, soutenue également par le contingent djiboutien dans le cadre de la transition africaine en Somalie, a déjoué un attentat terroriste à la bombe à la base de Dab-and Dhagah, près de l’aéroport de la ville de Bula-burte, dans la région de Hiiraan. Sahel-Intelligence
Ethiopie : plus de vingt personnes tuées dans une frappe aérienne
Au moins 26 personnes ont été tuées dimanche 13 août dans une frappe aérienne à Finote Selam, dans la région éthiopienne de l’Amhara en proie à des combats, ont affirmé lundi à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable d’un hôpital de la ville et un habitant. « Vingt-deux corps ont été amenés à l’hôpital, tandis que quatre autres personnes grièvement blessées sont décédées peu après leur arrivée », a déclaré le responsable de l’hôpital de cette localité du sud de l’Amhara située à environ 170 kilomètres de la capitale régionale Bahir Dar. « Jusqu’à présent, nous avons reçu 55 patients blessés, dont plus de quarante le sont grièvement », a-t-il précisé, sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité. Un habitant a déclaré, également de façon anonyme, avoir « personnellement aidé à l’inhumation des corps de trente victimes plus tard dans la journée ainsi qu’au transport de nombreuses victimes blessées ». Cette frappe est l’événement le plus meurtrier rapporté depuis que des combats ont éclaté au début de juillet entre l’armée fédérale et des combattants amhara, dont la milice nationaliste Fano, dans la deuxième région la plus peuplée d’Ethiopie. Le Monde
Libye: deux morts dans des combats à Tripoli, l’aéroport suspend ses vols
Deux personnes ont été tuées lors d’affrontements violents ayant opposé deux principaux groupes armés dans la nuit de lundi à mardi dans la banlieue de Tripoli, forçant le seul aéroport civil de la capitale libyenne à suspendre les vols et évacuer ses appareils. Les combats ont opposé la « Brigade 444 » à la « Force al-Radaa » dans plusieurs secteurs de la banlieue Est de Tripoli, a indiqué mardi à l’AFP un officier du ministère de l’Intérieur ayant requis l’anonymat, une source hospitalière faisant état mardi de deux morts et de plus de 30 blessés. Ces deux groupes sont parmi les plus influents à Tripoli, où siège l’un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans un pays miné, depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, par des divisions alimentées par la prolifération de groupes armés. VOA/AFP
Burkina Faso: la radio Oméga, l’une des plus écoutées du pays, annonce qu’elle a saisi le Conseil d’État suite à la suspension de ses programmes
Au Burkina Faso, la radio Oméga, l’une des radios les plus écoutées du pays, annonce qu’elle a saisi le Conseil d’État suite à la suspension de ses programmes décidée le 10 août 2023 par le gouvernement de transition. La direction d’Oméga réitère à cette occasion, dans un communiqué, sa vive protestation contre une décision qualifiée d’«injuste» et «sans fondement». Au regard des textes, soulignent nos confrères, le gouvernement burkinabè n’a pas le droit de suspendre une radio. Cette prérogative relève du Conseil supérieur de la communication. RFI
RDC : Tshisekedi appelle à déposer les armes en Ituri et au Nord-Kivu
C’est un appel à déposer les armes que Félix Tshisekedi a lancé aux groupes armés qui sévissent à l’est de la RDC. Le président s’est exprimé ce lundi 14 août à l’occasion de la table ronde qui doit évaluer l’état de siège en vigueur depuis 2 ans en Ituri et au Nord Kivu. Là-bas, selon les Nations unies, près de 4 millions de personnes auraient fui l’insécurité constante. Ces deux régions sont les plus touchées par les violences depuis près de 30 ans. Une situation qui ne s’améliore pas. Et qui se serait même détériorée selon un récent rapport de l’ONU qui souligne la récente résurgence des rebelles du M23. C’est dans ce contexte que les soldats de la MONUSCO, la mission de paix de l’ONU en RDC, doivent quitter le pays après avoir passé plus de 24 ans sur le sol congolais. Leur présence a été marquée par de nombreuses critiques sur leur incapacité à mettre fin à l’insécurité à l’est. Le retrait de la MONUSCO doit avoir lieu fin 2023. Une période qui coïncide avec l’élection présidentielle, prévues le 20 décembre. AfricaNews
Régression de l’Etat de droit au Sénégal – Ismaïla Madior Fall et Antoine Félix Abdoulaye Diome pointés du doigt
Membre fondateur de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Ibrahima Kane déplore la régression de l’état de droit au Sénégal du fait des derniers événements marqués par l’incarcération du leader de Pastef, Ousmane Sonko, la dissolution dudit parti et la vague d’arrestations de ses militants et sympathisants. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 13 août, l’expert sur les questions à la fois des droits humains et de démocratie en lien avec l’Union africaine (Ua) a pointé du doigt le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, et son collègue de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome comme étant ceux qui piétinent la règle de droit. Sud Quotidien
Le Gabon va allouer 163 millions de dollars aux océans en restructurant sa dette
Le Gabon a restructuré une petite partie de sa dette (environ 3%) en contrepartie de 163 millions de dollars d’investissements dans la préservation de ses océans, ont annoncé mardi le ministre des Eaux et forêts et l’ONG américaine The Nature Conservancy (TNC). Cette transaction « dette-nature » marque « le début d’un projet de préservation de 15 ans pour le Gabon », s’est félicitée dans un communiqué l’ONG, l’une des principales artisanes du projet. A travers cette opération de « conversion de dette », le Gabon a bénéficié de l’émission d’une nouvelle obligation de sa dette publique, à hauteur de 500 millions de dollars, soit 3% de la dette nationale, par la Bank of America, détaille TNC. Les remboursements de ces nouvelles obligations aux taux d’intérêts plus favorables et garanties contre les risques politiques par l’US International Development Finance Corporation (DFC), une agence américaine, devraient « générer 163 millions de dollars » qui alimenteront pendant quinze ans un « fonds indépendant » destiné à des projets de préservation des océans au Gabon, selon l’ONG. VOA/AFP
ChatGPT, une menace pour l’activité de milliers de prête-plumes kényans
A Nairobi, on les appelle les « rédacteurs académiques ». … des dizaines de milliers de petites mains, le plus souvent jeunes, qui écrivent jour et nuit des dissertations, mémoires et thèses pour des étudiants occidentaux contre rémunération. Depuis une dizaine d’années, le Kenya est devenu l’une des principales plates-formes de cette industrie de la triche. Une activité lucrative mais désormais menacée. Le lancement, le 30 novembre 2022, de ChatGPT a été un coup dur pour les prête-plumes. Dernier fleuron de l’intelligence artificielle, le robot conversationnel de la start-up américaine OpenAI a prouvé qu’il pouvait réussir les examens d’entrée de grandes facultés américaines. D’après une étude de la plate-forme « Study » réalisée en janvier 2023, 89 % des étudiants américains utilisent désormais ChatGPT pour les assister dans leurs devoirs, et que 53 % d’entre eux l’avaient déjà utilisé pour écrire une dissertation. La méthode est à la mode : elle est intuitive, gratuite et les logiciels de détection de textes générés par l’intelligence artificielle peinent à émerger. « L’intelligence artificielle nous fait vraiment mal », témoigne Elijah, qui fait partie d’une « ferme » d’écriture académique à Nairobi, une entreprise informelle d’une vingtaine d’employés entièrement dédiés à la rédaction et nichée dans un immeuble du centre-ville de la capitale. Lui écrit sur la biologie, l’histoire ou l’ingénierie et empoche 600 euros par mois. Sa dernière copie, une dissertation de cinq pages, concernait l’histoire de la peine de mort aux Etats-Unis pour le compte d’un étudiant américain. « La vérité, c’est que ce que j’écris l’intelligence artificielle peut aussi l’écrire, et gratuitement », dit-il, résigné. Plus de 20 % de ses clients ont rompu leurs contrats et privilégient ChatGPT, et les prix du marché ont chuté. Le Monde