Revue de Presse du 15 août 2022

Kenya: appels au calme alors que les résultats des élections sont attendus d’ici demain mardi
C’est la dernière ligne droite au Kenya avant l’annonce des résultats à la présidentielle attendue au plus tard demain mardi selon la Constitution. Dimanche soir, la commission électorale a franchi le seuil des 200 circonscriptions (sur 292) dont les résultats ont été vérifiés et validés. Après un week-end sous tension, marqué par des empoignades entre partisans des deux principaux candidats au sein même du centre national de compilation des résultats, les appels au calme et à la patience se multiplient. … Dans ce contexte de tensions, 14 ONG, associations et syndicats, se sont unis pour lancer un appel au calme et à la patience, le temps que la Commission électorale termine son travail. « Nous appelons tous les candidats politiques et leurs partisans à permettre à ce processus de se dérouler constitutionnellement jusqu’à son terme, lance Mwaura Kabata, membre de l’association des juristes kenyans. Toutes les parties lésées auront alors le droit d’aller au tribunal et de demander une réparation légale ». RFI

Tchad: l’Union africaine en visite diplomatique avant le dialogue national inclusif
Le Tchad s’apprête à vivre une semaine de ballet diplomatique à partir de ce lundi 15 août. À cinq jours de l’ouverture du dialogue national inclusif, qui devrait permettre un retour à l’ordre constitutionnel, le président en exercice de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, et de hauts responsables de l’organisation régionale seront à Ndjamena en mission diplomatique. Pour le commissaire paix et sécurité de l’Union africaine, l’ambassadeur Bankole Adeoye, arrivé au Tchad à Ndjamena dimanche 14 août, la venue de la délégation sera l’occasion d’une mission d’évaluation de la situation. Il rencontrera, à cet effet, tous les acteurs politiques, opposition et majorité, ainsi que les représentants de la société civile. Au lendemain de la mort du président tchadien Idriss Déby, en avril 2021, l’organisation continentale avait décidé de ne pas sanctionner la junte installée au pouvoir à Ndjamena mais de l’accompagner, à condition qu’un « dialogue inconditionnel soit ouvert entre le gouvernement de transition et toutes les parties prenantes tchadiennes concernées, y compris les partis politiques d’opposition et les groupes armés ». L’Union africaine avait aussi demandé aux autorités en place de respecter les 18 mois de transition, et elle avait également fait savoir que les dirigeants de cette transition ne devraient pas être candidats aux prochaines élections. RFI

Au Burkina, des ONG dénoncent l’exécution « extrajudiciaire de plus de 40 personnes »
Deux organisations de défense des droits humains ont dénoncé les « exécutions sommaires et extrajudiciaires » de « plus de 40 personnes » perpétrées début août à Tougouri, dans le nord du Burkina Faso, impliquant, selon elles, les forces armées burkinabées, dans deux communiqués publiés dimanche 14 août. … « Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a été saisi depuis le lundi 8 août par plusieurs témoins et parents de victimes de la commune de Tougouri, plus précisément dans le village de Taffogo dans la région du Centre-Nord, de plusieurs cas d’enlèvements suivis d’exécutions sommaires et extrajudiciaires », indique cette organisation de défense des droits humains dans un communiqué. « Au total, plus de 40 corps ont été retrouvés plus tard le long de la route Taffogo-Bouroum », selon le CISC, précisant que « ces personnes tuées avaient toutes les mains ligotées et les yeux bandés ». Selon l’organisation, des témoignages concordants décrivent « les présumés auteurs de ces enlèvements suivis d’exécutions systématiques comme étant des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) habillés en tenues noires et encagoulés ». Estimant, de son côté, à « plus d’une cinquantaine de civils sans armes » qui ont « été enlevés à Tougouri et sommairement exécutés sur la route de Bouroum par les FDS », l’Observatoire de la dignité humaine (ODH) a « condamné avec la dernière énergie ces actes barbares indignes de notre époque ». Le Monde avec AFP

Mali : Macky Sall à Bamako pour rencontrer Assimi Goïta
Le président en exercice de l’Union africaine est attendu ce lundi matin dans la capitale malienne où il doit s’entretenir avec le chef de la junte. Une visite « d’amitié et de travail » qui intervient au lendemain de l’inculpation de 49 soldats ivoiriens par la justice malienne. Jeune Afrique

Mali: les 49 militaires ivoiriens inculpés et écroués pour «atteinte à la sûreté de l’État»
Les 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d’un mois au Mali ont été inculpés et écroués vendredi 12 août pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Ils sont accusés par les militaires au pouvoir au Mali d’être des « mercenaires », ce que nie Abidjan. Le groupe de soldats ivoiriens est détenu depuis le 10 juillet à Bamako. … Dimanche 14 août, deux concerts d’artistes maliens ont été annulés à Abidjan. Toumani Diabaté et Mariam Ba Lagaré n’ont pas pu jouer devant leur public. Plusieurs mouvements de la société civile ivoirienne ont fait pression sur les organisateurs de ces événements pour annuler ces concerts, en raison de l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali le 10 juillet. L’un des leaders de ce mouvement, Yeo Pepegaligui, membre de la Fédération de la jeunesse ivoirienne pour la libération des 49 soldats, s’est exprimé au micro de Youenn Gourlay : « Nous pensons que les artistes maliens devaient être solidaires de l’appel lancé par la jeunesse ivoirienne à la libération des 49 soldats ivoiriens. La culture, pour nous, occupe une place très importante dans les relations fraternelles entre nos deux peuples. Nous avons la même culture. Comprenez qu’alors que 49 de nos soldats frères sont pris en otages par la junte malienne, on ne peut pas comprendre que certains s’adonnent à l’organisation de concerts, à chanter et à danser. La solidarité africaine recommande que, quand nous avons des difficultés dans la maison, on s’asseye ensemble pour les régler et trouver des solutions idoines dans la paix, la sérénité, la fraternité avant de festoyer. » RFI

Des réactions à la brouille entre le Mali et l’Allemagne
Cette suspension pourrait avoir des conséquences en cascade en envoyant un signal aux autres pays occidentaux qui soutiennent la Minusma, estime le représentant de la fondation politique allemande Friedrich-Ebert au Mali, Christian Klatt : « Sans les Allemands il y a des possibilités que les autres pays européens, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les autres nations arrêtent leurs contributions aussi. C’est toujours une option et bien sûr, cela veut dire qu’un changement de la mission est possible. » Christoph Hoffmann, président du groupe parlementaire du parti libéral (FDP) au Bundestag (la Chambre basse du parlement allemand) craint lui aussi que si la Bundeswehr ne réintègre pas la Minusma, cela mette fin à la mission de l’Onu. Christoph Hoffmann accuse le président russe Vladimir Poutine d’avoir poussé les autorités maliennes à agir ainsi en refusant le survol des avions de la Minusma. « Je crois que le gouvernement de transition du Mali est le porte-parole de la politique russe. Je crois que ça, c’est le plan de (Vladimir) Poutine parce qu’il ne veut pas que la Minusma fasse des contrôles des crimes de guerres que les Russes commettent en ce moment. » DW

Mali : le Premier ministre Choguel Maïga en « repos forcé »
Le Premier ministre malien a été placé en « repos forcé » suite à un accident vasculaire cérébral. Nommé Premier ministre de la transition le 17 juin 2021 par Assimi Goïta, Choguel Maïga est l’une des figures les plus controversées du régime de transition. Son hospitalisation intervient dans un contexte politique compliqué, tant sur le plan régional que sur la scène intérieure. Issu des rangs du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), il fait face depuis plusieurs mois à des critiques de la part de ses anciens alliés. Le mercredi 3 août, une large frange du mouvement avait ainsi annoncé ne plus reconnaître « l’autorité du comité stratégique du M5-RFP dirigé par Choguel Kokalla Maïga ». Jeune Afrique

Libye : le Sénégalais Abdoulaye Bathily pressenti pour le poste de représentant spécial de l’ONU
Abdoulaye Bathily est le candidat du secrétaire général des Nations unies António Guterres au poste de représentant spécial de l’ONU pour la Libye. Sa nomination devrait être proposée ce lundi 15 août au Conseil de sécurité qui, sauf surprise, devrait l’avaliser, selon une information de Jeune Afrique. L’ancien ministre sénégalais serait ainsi le premier Africain nommé à cette fonction particulièrement complexe. Depuis la crise qui a suivi la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, sept représentants spéciaux se sont en effet succédé. Le poste fut occupé par quatre Européens et deux Moyen-Orientaux. Le dernier à tenter de concilier les deux gouvernements libyens rivaux a été le slovaque Jan Kubis. Nommé en janvier 2021, celui-ci a démissionné 11 mois plus tard, en novembre. Depuis, c’est l’Américaine Stephanie Williams qui a assuré l’intérim, sous le titre de « conseillère spéciale » du secrétaire général des Nations unies António Guterres. Jeune Afrique

Libération de 13 activistes pro-démocratie après 9 mois de détention en RDC
Treize militants pro-démocratie condamnés à une année de prison par un tribunal militaire ont été libérés samedi, après neuf mois de détention, à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de leur mouvement. « Ce samedi, nos 13 camarades détenus depuis le 11 Nov 2021 à Beni pour avoir dénoncé la persistance de l’insécurité en dépit de l’état de siège ont été libérés », a annoncé le Mouvement Lutte pour le changement (Lucha) sur Twitter. « Leur détention prolongée est injuste, condamnable et témoigne de la restriction continue de l’espace civique en RDC. Jamais la prison, les tortures ou toute autre forme de répression n’auront raison de notre engagement pour le Congo. Nous demeurons mobilisés pour nos droits », lit-on encore. AFP

Au Soudan, au moins 52 morts dans les inondations causées par la saison des pluies
Commencée en mai, la saison des pluies au Soudan a déjà provoqué de nombreuses inondations mortelles. « Cinquante-deux personnes ont été tuées et vingt-cinq autres blessées en raison de pluies torrentielles et d’inondations » depuis le début de la saison des pluies, selon l’agence de presse officielle SUNA qui a cité, samedi 13 août, Abdel Jalil Abdelreheem, le porte-parole du conseil national pour la défense civile (NCCD). M. Abdelreheem a affirmé que 5 345 maisons avaient été détruites et 2 862 autres endommagées dans tout le pays. Des bâtiments publics, des commerces et des terres agricoles ont également été touchés. Les Etats du Nil, du Darfour du Sud, du Nord-Kordofan et du Sud-Kordofan se trouvent parmi les plus affectés, a-t-il noté. De fortes pluies tombent habituellement au Soudan entre mai et octobre. Le pays est alors confronté à de graves inondations qui endommagent les habitations, les infrastructures et les récoltes. Le Monde avec AFP

Niger : 27 morts et plus de 57.000 sinistrés à cause des fortes pluies – OCHA
Selon un bilan datant du 8 août 2022, la majorité des victimes sont décédées dans l’effondrement de leurs habitations et par noyade. Dans le même temps, 57.607 autres (6.605 ménages) sont sinistrées. Un précédent bilan officiel du 20 juillet faisait état de 15 morts et plus de 23.600 sinistrés. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), les populations sont affectées par les inondations consécutives aux fortes précipitations enregistrées depuis juillet dans sept des huit régions du pays (à l’exception de Niamey). Zinder reste la région la plus touchée. Avec 30.995 sinistrés, cette province du Centre-Est du Niger a enregistré plus de la moitié des cas. Suivent Diffa (7.902 sinistrés), Tillabéry (7.670 sinistrés) et Maradi (6.630 sinistrés). ONU Info

Au Kenya, des drones contre le paludisme
Le gouvernement kényan tente une nouvelle méthode dans la lutte contre le paludisme : les drones tueurs de larves. Inaugurée le 28 juillet, l’initiative est déployée dans le comté de Busia, dans le sud-ouest du pays, relate le quotidien anglophone Daily Nation. Dans cette localité où la prévalence du paludisme culmine à 39 %, les drones permettent d’asperger les marécages et les étendues d’eau stagnante inaccessibles à pied. “On utilise d’abord des drones pour cartographier les zones de reproduction. Ensuite, on utilise la même technologie avec des engins plus gros capables de transporter 20 litres de produit chimique à épandre dans les zones identifiées”, a expliqué, au cours de la cérémonie d’inauguration, le Dr Willis Akhwale, membre du Conseil pour l’éradication du paludisme (End Malaria Council), qui supervise le projet. Courrier international

Kenya: Martin Wanyonyi devient le premier homme atteint d’albinisme élu député
Les Kényans ne connaissent toujours pas le nom de leur prochain chef d’État, mais un nombre important d’élus locaux ont déjà été annoncés depuis le scrutin du 9 août. Dans l’ouest, une victoire a été remarquée : celle de Martin Wanyonyi, élu député dans la circonscription de Webuye Est. Il devient ainsi le premier député élu atteint d’albinisme, cette particularité génétique qui se caractérise par une production insuffisante de mélanine. Son élection est un symbole fort au Kenya, où les personnes albinos ont historiquement été victimes de discriminations, voire d’attaques. RFI