Éthiopie: bombardements à Mekele après la proposition tigréenne de cessez-le-feu
Des nouveaux bombardements ont touché, mardi 13 septembre, la capitale de la région du Tigré, Mekele, selon les autorités locales et le directeur de l’hôpital. C’est la troisième fois, depuis la reprise des hostilités le 24 août, que la ville est victime de frappes aériennes. Mais celles-ci surviennent au lendemain d’une proposition de cessez-le-feu et de reprise des négociations de la part des autorités tigréennes. Une proposition à laquelle le gouvernement fédéral n’a pas répondu. Ce sont deux frappes de drones qui se sont abattues sur la capitale provinciale du Tigré, Mekele. La première a visé l’université, la seconde une chaîne de télévision tigréenne proche du parti TPLF, selon les deux institutions. À bien des égards, on peut considérer que ces frappes constitue à l’heure actuelle la seule réponse des autorités éthiopiennes à la main tendue lundi 12 septembre par les Tigréens. RFI
Mali: deux soldats tués par un engin explosif
Deux soldats maliens ont été tués et trois autres blessés, dimanche, lors d’une attaque par un engin explosif improvisé, dans l’ouest du pays, revendiquée par les jihadistes affiliés à Al-Qaïda, a annoncé mardi l’armée malienne. « Une mission de jonction du régiment des commandos parachutistes a heurté un engin explosif improvisé (EEI) le 11 (septembre) faisant 2 morts et 3 blessés », a indiqué la direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa). Les terroristes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), affiliés à Al-Qaïda, avaient revendiqué l’attaque dans un communiqué authentifié par l’ONG américaine SITE spécialisée dans le suivi des groupes radicaux. Ils avaient affirmé avoir « détruit un véhicule de l’armée malienne entre les villes de Kagoro et de Toumboula, dans le cercle de Nara », tuant et blessant un nombre indéterminé de soldats. Sahel-Intelligence
D’anciennes personnalités en exil dans le collimateur de la junte malienne
Plusieurs personnalités maliennes de premier plan sous l’ancienne présidence sont recherchées depuis que les colonels ont pris le pouvoir en 2020. Le sort de certaines d’entre elles est l’enjeu d’un bras de fer diplomatique avec la Côte d’Ivoire. La brève interpellation de l’une d’elles lundi en France et l’escalade diplomatique des derniers jours entre Bamako et Abidjan a remis en lumière la situation de ces hommes qui occupaient de hautes responsabilités sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) jusqu’à ce qu’il soit renversé en 2020 par les militaires. Ils vivent désormais à l’étranger, sans que leur localisation soit toujours claire. La plupart, sauf Oumar Mariko et Karim Keïta, sont poursuivies dans le cadre de deux affaires de corruption présumée : l’achat d’équipements militaires et l’acquisition d’un avion présidentiel en 2014. Les dossiers, ouverts avant 2020, étaient restés inertes jusqu’à ce que la junte s’en saisisse après sa prise de pouvoir. La semaine passée, la junte a lié la libération de 46 soldats ivoiriens détenus au Mali à l’extradition de personnalités maliennes vivant en Côte d’Ivoire et « faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux ». Cela paraît s’appliquer principalement à Karim Keïta et Tiéman Hubert Coulibaly. Dans plusieurs cas, l’AFP n’a pu vérifier que des mandats internationaux avaient bien été délivrés. Voici un tour d’horizon des personnes recherchées, que l’hebdomadaire Journal du Mali a surnommées en août « les exilés de la transition ». VOA
Des milliers de Soudanais dans la rue contre le pouvoir militaire
Des milliers de Soudanais défilent mardi dans les rues de Khartoum pour réclamer une nouvelle fois le départ des militaires qui dirigent le pays depuis le putsch d’octobre 2021 et la remise du pouvoir aux civils. « Les militaires dans leurs casernes », scandent les partisans d’un pouvoir civil qui manifestent chaque semaine depuis le coup d’Etat du général Abdel Fattah al-Burhane, malgré une répression qui a fait 116 morts et des milliers de blessés, selon des médecins prodémocratie. Le putsch a brutalement arrêté la transition démocratique lancée en 2019 après la chute de la dictature islamo-militaire d’Omar el-Béchir. Mardi, des manifestants brandissaient des portraits des victimes de la répression tandis que d’autres portaient celui du général Burhane, le visage barré d’une croix et l’inscription « Burhane dehors ». Début juillet, à la surprise de tous, le général Burhane, s’est dit prêt à s’effacer devant un gouvernement civil. Mais pour les Forces pour la liberté et le changement (FLC), principal bloc civil du Soudan, il ne s’agit que d’une « tactique » pour garder la haute main sur le pays. AfricaNews/AFP
Au Soudan, le retour de l’autorité de l’Etat est essentiel pour réussir la transition, selon l’envoyé de l’ONU
S’adressant mardi au Conseil de sécurité, Volker Perthes, Représentant spécial de l’ONU pour le Soudan, a salué le début d’une nouvelle dynamique politique dans le pays mais aussi déploré une dégradation constante de sa situation économique ainsi que des incidents affectant la sécurité des civils, sur fond « d’accroissement exponentiel des besoins humanitaires et socioéconomiques ». « Cette situation continuera à empirer tant que l’on n’aura pas trouvé une solution pour restaurer un gouvernement civil crédible et fonctionnel, a-t-il déclaré, un gouvernement qui puisse rétablir l’autorité, et parfois la simple présence de l’Etat dans le pays, créant ainsi les conditions d’une reprise du soutien financier international, incluant un allègement de la dette ». Sans cacher que cette solution n’est en rien garantie, Volker Perthes, qui est également le chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan ( UNITAMS), a préconisé un nouvel accord politique qui initierait « une nouvelle période transitoire propice à l’avènement d’une gouvernance démocratique menée par des civils ». En dix mois depuis le coup d’Etat au Soudan, 117 personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées en raison de l’usage parfois excessif de la force contre des manifestants. ONU
Violations des DH: Les Etats Unis remontent les bretelles au régime algérien à Genève
A l’occasion de la 51ème session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) de l’ONU à Genève, les Etats Unis d’Amérique (USA) ont fustigé les autorités algériennes pour les violations des droits de l’Homme commises dans le pays, tout particulièrement les restrictions croissantes aux libertés fondamentales. Dans une intervention devant le CDH, la représentante des Etats-Unis a dénoncé notamment les nouvelles lois qui restreignent la liberté d’expression, de rassemblement et de constitution d’associations en Algérie. Ce nouveau rappel à l’ordre américain à l’endroit du régime algérien vient corroborer les multiples rapports d’organisations régionales et internationales sur la répression visant les militants du Hirak dans ce pays. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (HCDH) et les différents experts de l’ONU à Genève avaient, à maintes reprises, soulevé les exactions, les intimidations et les arrestations arbitraires dont font l’objet les journalistes, les défenseurs des droits de l’Homme et les acteurs de la société civile en Algérie. Sahel-Intelligence
Ituri : au moins 200 enfants soldats sortis des groupes armés avec le soutien de la MONUSCO
Au moins 200 enfants soldats sont sortis de différents groupes armés depuis le début de cette année grâce au soutien de la MONUSO. Cette information a été rendue publique mardi 13 septembre à Bunia par la section Protection de l’enfant de la Mission onusienne, au cours d’un atelier de validation du plan opérationnel de Démobilisation désarmement et réinsertion pour enfants(DDR). Les ONG de défense et de protection des droits des enfants qui participent à cet atelier demandent au gouvernement d’instruire les responsables des groupes armés favorables au processus de paix de libérer tous les autres enfants qu’ils détiennent pour leur réinsertion dans la vie civile. Sept ONG de protection de l’enfant qui participent à cet atelier réfléchissent sur les voies et moyens de sortie des enfants qui sont encore dans les groupes armés. Selon les organisateurs, cette démarche va aboutir, à travers la validation du plan de DDR enfants. Ce plan prévoit entre autres la mise en place de clubs d’écoute pour enfants, d’espaces des amis des enfants ou encore des familles transitoires qui peuvent servir de lieux d’accueil pour ces enfants. Radio Okapi
Bagarres, insultes et micro arraché : au Sénégal, une rentrée parlementaire mouvementée
C’est en présence des gendarmes, à l’intérieur même de l’hémicycle, que le nouveau président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Amadou Mame Diop, a été élu dans la soirée du lundi 12 septembre, jour d’une rentrée parlementaire très mouvementée marquée par des bagarres, des insultes, des cris et un micro arraché. Candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar (BBY), le député-maire de Richard-Toll, une ville du nord du Sénégal, est peu connu du grand public. « Je serai votre président, le président de tous les députés. Ensemble pour relever les défis d’une assemblée constructive engagée pour le peuple sénégalais qui attend beaucoup de nous », a-t-il déclaré dans la cacophonie, une fois sa victoire annoncée. Elu avec 83 voix sur 84 votants, sur un total de 165 parlementaires, ce pharmacien de profession, député depuis 2012 et fidèle militant de l’Alliance pour la République (APR), le parti créé par le président Macky Sall, n’est pourtant pas reconnu par le camp de l’opposition, qui a boycotté le scrutin. « Le vote nous a été imposé par les gendarmes alors que nous contestions la procédure. Nous ne considérons pas Amadou Mame Diop comme le président de l’Assemblée nationale mais comme un président factice », dénonce Abas Fall, député du parti Pastef-Les Patriotes, dirigé par la figure de l’opposition Ousmane Sonko. Alors qu’il n’a pas voté, le parlementaire prévient d’ores et déjà que l’opposition va « utiliser les voies de recours » qui s’offrent à elle pour faire invalider ce vote. Le Monde
Centrafrique: tensions autour de la Cour constitutionnelle
La Cour constitutionnelle doit rendre une décision très attendue d’ici à la fin du mois. Elle doit statuer sur la requête déposée par la plateforme de l’opposition BRDC (Bloc républicain de défense de la Constitution) contre le décret présidentiel créant une commission de rédaction d’une nouvelle Constitution du pays. Ses membres sont visés par des manifestations et des menaces, qui font peser une pression sur l’institution, selon l’opposition. Les huit juges de la Cour constitutionnelle vont-ils pouvoir rendre leur décision en toute sérénité ? L’opposition à l’origine de la requête craint que non : elle dénonce les attaques, et même les menaces, de la part d’organisations radicales contre l’institution, pour selon elle la contraindre à valider le processus de changement de la Constitution. Le ton, selon le BRDC, monte depuis que la Cour a rejeté certaines modalités du projet de cryptomonnaie Sangocoin fin août. Jeudi et vendredi, quelques centaines de manifestants, portant des pancartes ouvertement hostiles, se sont rassemblés devant son siège, placé sous la protection de la Minusca, pour exiger en particulier le départ de Danièle Darlan, qui préside l’institution depuis 2017. Dans un communiqué, le forum des femmes parlementaires de Centrafrique s’est dit scandalisé. L’ordre des avocats appelle à une assemblée générale des différentes professions juridiques ce matin, pour dénoncer les « menaces récurrentes contre les institutions judiciaires ». Le ministre de la Sécurité publique, de son côté, a interdit les manifestations devant la Cour. RFI
Touadéra peine à convaincre sur son projet de nouvelle Constitution
Djoubaye Abazène, ministre de la Justice, Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines, et plusieurs autres cadres du régime figurent dans le comité chargé d’élaborer la nouvelle Constitution centrafricaine. Ghislain Djori, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, salue la formation de ce comité qu’il qualifie de salutaire : « Depuis fort longtemps, la République Centrafricaine bénéficie d’une constitution de sang, puisque la constitution de 2005 et de 2015 sont issues des crises militaro-politiques. A fortiori de bain de sang. Alors fallait-il donner un nouveau visage à la République centrafricaine ? Je pense que oui. Les constitutions antérieures sont rédigées par des Centrafricains, certes, mais qui ne sont pas légitimes. » L’opposition démocratique, elle, rejette en bloc ce comité et a déjà saisi la cour constitutionnelle. Maître Nicolas Tiangaye est requérant et son parti, la CRPS, est membre du Bloc des Républicains qui s’oppose au 3e mandat du président Touadera : « Le président de la République n’a pas le droit de convoquer le peuple centrafricain pour faire abroger la constitution du 30 mars 2016 et la remplacer par une nouvelle constitution. Donc nous pensons que la démarche dans laquelle s’inscrit le président Touadera est une démarche de coup d’Etat constitutionnel. Une démarche qui est dangereuse pour la stabilité des institutions et pour la paix dans notre pays parce qu’il s’inscrit dans une logique de tension. » DW
Au Maroc, une internaute condamnée en appel à deux ans de prison ferme pour « atteinte à l’islam »
La justice marocaine a confirmé en appel, mardi 13 septembre, une lourde peine de prison ferme pour une internaute accusée d’« atteinte à la religion musulmane » après avoir publié sur Facebook des écrits jugés offensants, a-t-on appris auprès de la défense. « La cour d’appel de Khouribga a condamné à deux ans de prison ferme Fatima Karim, confirmant le jugement en première instance », a indiqué à l’AFP son avocat, Habib Aadi. « C’est un verdict très dur », a-t-il déploré, ajoutant que le pourvoi en cassation est « encore à l’étude ». En détention depuis mi-juillet, Fatima Karim, 39 ans, était poursuivie pour avoir commenté sur un ton satirique en langue arabe, sur sa page Facebook, des versets du Coran et des hadiths du prophète Mahomet, considérés comme sacrés dans la tradition musulmane. L’internaute marocaine avait été condamnée le 15 août à deux ans de prison ferme pour « atteinte à la religion par voie électronique » par le tribunal de première instance d’Oued Zem, à 150 km de Casablanca. Le procès en appel s’était ouvert le 6 septembre, avant d’être aussitôt ajourné pour que l’accusée puisse se présenter devant le tribunal. Le Monde
Namibie : l’opposition veut un nouvel accord de réparation avec l’Allemagne
Le chef du plus grand parti d’opposition de Namibie a déclaré mardi avoir écrit à l’Allemagne pour lui demander de renégocier l’accord sur le génocide scellé l’année dernière entre les deux gouvernements. Le dirigeant du Mouvement démocratique populaire (MDP) McHenry Venaani a indiqué à l’AFP qu’il avait écrit à la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock la semaine dernière, mais n’avait pas encore reçu de réponse. En Namibie, l’Allemagne fut responsable de massacres des peuples indigènes Herero et Nama, ce que de nombreux historiens considèrent comme le premier génocide du XXe siècle. En mai 2021, après plus de cinq ans d’âpres négociations, l’Allemagne a annoncé qu’elle reconnaissait avoir commis un « génocide » dans ce territoire d’Afrique australe qu’elle a colonisé entre 1884 et 1915 et a promis une aide au développement de 1,1 milliard sur trente ans qui doit profiter aux descendants des deux tribus. L’Allemagne a souligné que cette aide serait versée sur « une base volontaire » et que l’accord n’était pas comparable à des « réparations ». AfricaNews/AFP