Dix personnes ont été tuées en début de semaine dans l’attaque d’une mosquée par des jihadistes présumés dans un village de la région de Tillabéri (ouest du Niger), dans la zone dite des « trois frontières », ont rapporté mercredi des sources locales. « Il y a eu une attaque lundi dernier à Abankor. Il y a eu dix morts. Les assaillants sont venus à motos au moment de la prière du Maghrib (prière du soir) et les victimes étaient à la mosquée quand elles ont été assassinées », a précisé à l’AFP un responsable municipal de Banibangou, le chef-lieu du département où a eu lieu l’attaque. … Depuis mercredi, la mesure d’interdiction de circulation des motos dans plusieurs départements de la région de Tillabéri est de nouveau en vigueur. Cette mesure, déjà imposée en 2020 pour lutter contre les attaques de jihadistes, souvent perpétrées à moto, avait été levée le 1er septembre dernier. Mais selon des députés de la région, l’interdiction est contournée par les assaillants qui opèrent « à dos de chameau et à vélo ». Début octobre, la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a prévenu dans un rapport qu' »une crise alimentaire d’envergure » était à redouter dans cette région de Tillabéri, où près de 600.000 personnes sont déjà exposées à l’insécurité alimentaire. AFP
Pour la première fois depuis la reprise du procès des assassins présumés de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, Jacques Mugabo, l’un des membres du commando, a avoué avoir joué un rôle dans leur meurtre. Il a livré le détail de cette sinistre soirée du 1er juin 2010. Le troisième jour d’audience aura été celui des aveux pour Jacques Mugabo. L’ancien policier, membre du redouté bataillon Simba, comparaît depuis le 22 septembre devant la haute cour militaire siégeant à la prison de Ndolo. Il est jugé aux côtés du major Christian Ngoy Kenga Kenga pour son rôle dans l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana. Ces derniers mois, de nombreux éléments ont permis de reconstituer le fil de la soirée du 1er juin 2010, au cours de laquelle un commando de sept personnes a tué les deux défenseurs des droits humains dans les locaux de la police congolaise. Mais c’était la première fois, ce mercredi 13 octobre, que l’un d’entre eux livrait un récit aussi détaillé devant une cour de justice et reconnaissait sa participation directe au crime. Jeune Afrique
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) est disposée à revenir à la table des « négociations », en vue d’aboutir à la désignation des animateurs de la Commission électorale nationale indépendance (CENI), a déclaré mercredi 13 octobre au cours d’un point de presse à Kisangani, Mgr Marcel Utembi, président de la CENCO et de la plate-forme Confessions religieuses. Les confessions religieuses ne sont pas parvenues à un consensus autour d’un candidat à la présidence de la CENI. A la question de savoir pourquoi elles ne sont passées au vote comme le prévoit leur charte, le président de la CENCO a indiqué que « le vote comme mode décision ne peut intervenir qu’en dernier ressort si toutes les conditions sont réunies ». Il s’agit notamment « des valeurs de vérité, d’honnêteté, de crédibilité et de justice ». Or, celles-ci font défaut, a déclaré le prélat catholique. Radio Okapi
Le Burundi, jusqu’ici l’un des deux derniers pays d’Afrique avec l’Érythrée à ne pas avoir commencé la vaccination contre le Covid-19, va réceptionner aujourd’hui ses premiers vaccins. Un don de la Chine qui précède de quelques deux semaines un autre lot de qui lui viendra par l’initiative africaine Avat. Ça n’est pas le seul changement radical que l’on peut constater dans le domaine de la lutte contre la pandémie dans ce pays, longtemps « coronasceptique ». Respect des mesures barrières, lavage des mains dans tous les lieux publics, Gitega s’était contenté jusqu’ici de demi-mesures contre le Covid-19, selon plusieurs médecins burundais. Et même si aujourd’hui, elle est en train de refluer, la vague Delta qui a submergé le pays depuis la mi-juillet est passée par là, explique les mêmes sources. Officiellement, le pays n’a recensé jusqu’ici que 14 décès dus à cette pandémie, mais ces médecins estiment les pertes plutôt en centaines de morts. RFI
Un ressortissant français de 65 ans est aux mains de la police marocaine depuis mardi 12 octobre. Les autorités locales avaient contre lui un mandat d’arrêt international de la justice béninoise. C’est pour l’affaire des 145 kg de cocaïne découverts dans un conteneur au port de Cotonou qu’il était recherché. Depuis le 25 juin, neuf personnes sont en détention provisoire dans cette affaire et poursuivies pour « trafic de drogue et corruption ». Parmi elles, le patron de la brigade anti-drogue, un homme d’affaires et des cadres du groupe Bolloré. L’homme interpellé mardi 12 octobre à Casablanca est celui qui a commandé 20 conteneurs de sucre. Et c’est dans l’un de ces conteneurs qu’on a retrouvé les 145 kilogrammes de cocaïne, début mai. Quand l’affaire éclate, il est brièvement arrêté. Aux enquêteurs, il aurait expliqué avoir fait ses commandes en ligne et ne rien connaître de l’origine du produit retrouvé. Après cette défense, il a été relâché. RFI
Le président de la transition a mis à la retraite une quarantaine d’officiers généraux. Parmi eux, l’ancien président de la transition Sékouba Konaté et plusieurs anciens proches d’Alpha Condé. Après avoir dissous le gouvernement, l’Assemblée nationale et la plupart des institutions dans la foulée de son arrivée au pouvoir par la force, le 5 septembre dernier, le colonel Mamadi Doumbouya a annoncé une importante purge au sein de l’armée. Le président de la transition a mis à la retraite d’office quarante généraux et deux amiraux. Une décision rendue publique par un décret lu à la télévision nationale, mardi 12 octobre. Le général Sékouba Konaté, qui fut président de la transition par intérim en 2010, a fait les frais de ce coup de balai au sein de la Grande Muette. L’officier s’était pourtant publiquement réjoui du putsch qui a renversé Alpha Condé. Moussa Dadis Camara, qui fut son binôme à la tête de la transition entre décembre 2008 et décembre 2010, s’était pour sa part déjà « volontairement retiré » de l’armée en 2015, qu’il avait quittée avec le grade de capitaine, avant d’annoncer sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle de la même année. Jeune Afrique
L’élection présidentielle a lieu dimanche 17 octobre au Cap-Vert. Les électeurs de ce petit pays lusophone d’Afrique de l’ouest, archipel de quelques 560 000 habitants, vont départager sept candidats. Parmi eux, deux favoris : Carlos Veiga, issu du Mouvement pour la Démocratie (MPD), parti libéral au gouvernement, et José Maria Neves, soutenu par le Parti Africain pour l’Indépendance du Cap-Vert (PAICV). Le chef de l’État a des pouvoirs limités dans le pays. Mais après avoir durement souffert de la crise sanitaire, les principales attentes des électeurs sont d’ordre économique. RFI
Le procès en appel du journaliste marocain Soulaimane Raissouni, condamné en première instance à cinq ans de prison pour « agression sexuelle », s’est ouvert mercredi 13 octobre à Casablanca, son comité de soutien et l’organisation Reporters sans frontières appelant à sa libération. Début juillet, Soulaimane Raissouni, 49 ans, connu pour ses éditoriaux critiques envers les autorités marocaines, a été condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle » après une plainte d’un militant LGBT+. Des faits qu’il conteste, assurant qu’il est poursuivi « à cause de ses opinions ». Le procès s’est ouvert, mais la cour a décidé de l’ajourner au 27 octobre « pour donner aux avocats le temps de préparer la défense », a indiqué à l’AFP son avocat, Lahsen Dadsi. La défense a également déposé une nouvelle demande de libération provisoire du journaliste incarcéré depuis mai 2020, a ajouté Me Dadsi. Son comité de soutien au Maroc, composé de plusieurs défenseurs de droits humains, a dénoncé un procès « à caractère politique et revanchard » et réitéré son appel à « le libérer », tout comme des personnalités et partis politiques marocains. Dans un communiqué publié mardi, l’association Reporters sans frontières (RSF) espère que ce procès pourra « compenser les nombreuses irrégularités de procédure qui ont été jusqu’à présent constatées » et sera « juste et équitable ». « La place de Soulaimane Raissouni n’est pas en prison », a ajouté le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati. Le Monde avec AFP
Le conflit au Sahara occidental, opposant le Maroc au Front Polisario, a été au centre mercredi 13 octobre d’une réunion semestrielle à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, sur fond de position américaine ambiguë et de rupture de relations entre Rabat et Alger qui soutient les indépendantistes sahraouis. La situation au Sahara occidental s’est « fortement dégradée » depuis la rupture il y a près d’un an du cessez-le-feu observé depuis 1991, avait relevé récemment dans un rapport le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Les accrochages sécuritaires continuent » et « la situation sur le terrain est pire qu’avant », indique un diplomate sous couvert d’anonymat. … « Le Kenya a des opinions et sentiments forts sur le Sahara occidental » et « nous pensons que c’est une question d’indépendance », a indiqué à quelques médias avant le début de la réunion son ambassadeur à l’ONU, Martin Kimani, l’un des rares diplomates à avoir accepté de s’exprimer sur ce dossier sensible. Nairobi, comme le Vietnam ou le Mexique, autres membres non permanents actuellement du Conseil de sécurité, entretient des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique, non reconnue par une majorité de la communauté internationale. Le Monde avec AFP
L’Égypte, la Grèce et Chypre veulent établir une connexion importante entre leurs réseaux électriques grâce à un câble de près de 1400 kilomètres de long placé au fond de la Méditerranée orientale. Les ministres de l’Energie de la Grèce et de l’Égypte ont signé une déclaration d’intention jeudi, Chypre fera de même vendredi. Selon le gouvernement grec, une fois le câble achevé, l’électricité provenant d’Égypte sera d’abord transportée vers Chypre, puis en Crète. Le projet revêt une importance environnementale mais aussi en termes d’indépendance de l’Europe vis-à-vis des approvisionnements énergétiques en provenance de Russie. L’Égypte peut produire de l’électricité grâce à de grands capteurs solaires. En outre, le pays dispose de grandes réserves de gaz naturel au large de la ville portuaire d’Alexandrie, qui peuvent être utilisées pour produire de l’électricité. Selon les estimations de la presse économique grecque, la nouvelle connexion énergétique pourrait être prête en 2023. La société Euroafrica Interconnector cherchera également à obtenir un soutien financier de l’UE. La liaison par câble devrait coûter quelque 2,5 milliards d’euros. Belga
L’Etat français met « tous ses moyens au service de Total » pour son gigantesque projet pétrolier controversé en Ouganda, « en totale contradiction avec les discours en faveur des droits humains et du climat » de Paris, accusent jeudi plusieurs associations. Dans leur rapport, les associations Les Amis de la Terre France, l’Observatoire des multinationales et Survie rappellent « les impacts dévastateurs sur les droits humains et l’environnement des projets Tilenga (extraction pétrolière) et EACOP (oléoduc géant) de Total en Ouganda et Tanzanie ». Or, accusent-elles, « il n’y a pas que la major pétrolière qui ne tient aucunement compte des nombreuses alertes de la société civile et des scientifiques ». « En effet, l’Etat français, en totale contradiction avec ses discours en faveur des droits humains et du climat, met tous ses moyens au service de Total pour que ces projets néfastes aboutissent », ajoutent-elles. Ces projets « font l’objet d’une vive résistance de la part des populations locales » et « ont été dénoncés par quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU », notent-elles. AFP
Joe Biden reçoit jeudi 14 octobre à Washington son homologue du Kenya, Uhuru Kenyatta, premier chef d’Etat africain à être invité à la Maison Blanche par le président démocrate. Les deux dirigeants aborderont « la solide relation bilatérale » entre les deux pays, ainsi que « le besoin de transparence et de responsabilité dans les systèmes financiers nationaux et internationaux », a fait savoir la Maison Blanche avant la rencontre. Cet ordre du jour est rendu public peu après les révélations des « Pandora Papers » : cette vaste enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) affirme notamment que M. Kenyatta – qui affirme vouloir combattre la corruption – possède secrètement avec six membres de sa famille un réseau de onze compagnies offshore, dont l’une possède des actifs évalués à 30 millions de dollars. Interrogée sur ces informations et leur impact sur la rencontre, la porte-parole de la Maison Blanche a précisé mercredi que « le président [Biden] a souvent dénoncé les inégalités dans le système financier international ». « Cela ne veut pas dire que nous ne rencontrons pas les personnes avec lesquelles nous avons des différends », a ajouté Jen Psaki. « Nous avons un certain nombre de sujets sur lesquels nous avons un intérêt à travailler avec le Kenya (…) et ce sera l’objet principal » de la réunion, a-t-elle conclu. Le Monde avec AFP
Une campagne de vaccination contre le virus Ebola a commencé mercredi dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, où un cas a été confirmé le 8 octobre, a annoncé le Bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Ebola est un virus virulent et mortel qui peut se propager de manière agressive et rapide, mais les vaccins peuvent créer un pare-feu de protection autour des cas, stopper la chaîne de transmission, éviter une flambée potentiellement importante et sauver de nombreuses vies », a déclaré la Directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti. « La République démocratique du Congo est le fer de lance des efforts visant à mettre un terme à cette dernière résurgence d’Ebola, en misant sur l’expertise acquise lors de la réponse aux précédentes flambées », a affirmé Dre Moeti. Le cas confirmé est un garçon de deux ans qui est décédé le 6 octobre dans un établissement de santé local. Il vivait dans la même communauté où trois membres d’une même famille sont morts en septembre après avoir présenté des symptômes similaires à ceux d’Ebola. ONU Info
« J’étais entouré par le paludisme. Tous mes amis l’avaient, je l’avais, mes frères et sœurs et mes parents aussi. » Bello Abdul Hakeem Bolaji est l’une des millions de personnes à travers l’Afrique qui ont grandi avec le paludisme. Ce Nigérian de 25 ans estime que la décision historique de vacciner les enfants de la majeure partie du continent est un » changement de vie « . La maladie est désormais sous contrôle dans la plupart des continents, sauf en Afrique, où plus de 260 000 enfants en sont morts en 2019. »C’est une nouvelle qui change la donne », déclare Bello, qui travaille dans l’intelligence artificielle. « Quand je l’ai entendu pour la première fois, c’était tellement excitant. La technologie définit le monde moderne et des solutions comme les vaccins ont déjà sauvé le monde de la polio, de la rougeole et même du Covid-19. » Le paludisme est un parasite propagé par les moustiques, qui tue principalement les bébés et les enfants en bas âge. La mise au point d’un vaccin après 100 ans d’efforts est considérée comme l’une des plus grandes réussites de la médecine. BBC