Douze civils, dont deux femmes et un enfant, et au moins autant de militaires maliens, ont été tués dans une double attaque mardi dans le centre du Mali, la plus meurtrière dans le pays depuis le putsch du 18 août. … Près de la frontière burkinabé, une position militaire à Sokoura, dans le cercle de Bankass, « a fait l’objet d’une attaque terroriste » dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé l’armée malienne dans un communiqué, faisant état d’un bilan provisoire de « 9 morts et des blessés » dans ses rangs. Le camp « a été attaqué par des terroristes infiltrés », a affirmé à l’AFP une source militaire dans le centre du pays. Un renfort dépêché sur les lieux mardi matin a ensuite « été victime d’une attaque » combinant l’explosion d’un engin improvisé et une embuscade « au pont de Parou », selon le communiqué. AFP
Au Burundi, les organisations internationales et locales de défense des droits de l’homme dénoncent l’arrestation et l’incarcération, qualifiées d’arbitraires, d’un ex-député d’opposition, Fabien Banciryanino, le 2 octobre. Il a été arrêté sans mandat puis écroué à la prison de Mpimba à Bujumbura il y a une semaine, officiellement pour « rébellion, dénonciations calomnieuses et atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État ». Mais, selon un de ses avocats et selon une lettre que l’intéressé a adressée à la CNIDH, la Commission nationale indépendant des droits de l’Homme du Burundi et qui est parvenue à RFI, il a été interrogé sur des propos tenus au cours d’une plénière de l’Assemblée nationale, en février 2020. RFI
Fin août dernier, un premier groupe de 2.600 Burundais réfugiés au Rwanda depuis avril 2015 est rentré dans son pays, grâce à la coopération de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Selon le ministère rwandais chargé des réfugiés, plus de 11.000 autres se sont fait inscrire pour retourner au Burundi. Mais d’autres ne veulent pas rentrer car, selon eux,la situation politique n’a pas changé. C’est par exemple le cas des journalistes burundais de la Radio Inzamba, créée en Juillet 2015, qui diffuse des programmes critiques vis-à-vis du pouvoir burundais. DW
« Sans leader » mais « connectés », des milliers de jeunes exigent depuis plus d’une semaine la fin des violences policières et augmentent la pression sur le gouvernement, avec le soutien d’influenceurs et de stars de la musique, jusqu’alors peu engagés politiquement. Sur Twitter ou sur WhatsApp, ils se donnent rendez-vous chaque matin: « Rassemblement à King square à midi », « Rejoignez-nous au pont de Lekki », « Venez nombreux à Abuja », utilisant le hashtag #EndSARS, devenu ces derniers jours l’un des plus partagés au monde. Leur objectif initial, faire tomber la SARS, une unité de police accusée depuis des années de racketter la population, d’arrestations illégales, de torture et même de meurtre. AFP
Une mission d’experts internationaux indépendants a commencé mardi 13 octobre un audit du fichier électoral. Déployée par l’Organisation internationale de la francophonie, l’équipe d’experts travaillera avec d’autres experts reconnus par l’Union africaine, l’UE et le système des Nations unies. La mission des experts est de s’assurer que le fichier ne contient ni d’électeurs fictifs, ni d’inscriptions multiples afin que les prochaines élections puissent se dérouler sur la base d’un fichier incontestable. RFI
La police a dispersé mercredi 14 octobre dans l’avant midi à Kinshasa la marche initiée par l’opposant Martin Fayulu, président du parti Ecidé et coordonnateur de la plateforme Lamuka. Commencée à la place Pascal dans la Tshangu, cette marche a été stoppée au niveau du pont Matete en descendant vers l’échangeur de Limete par la police, qui a usé des bombes à gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. La manifestation visait à soutenir l’unité nationale et dire non à la balkanisation de la RDC. A l’occasion, des pneus de la voiture 4×4 de Martin Fayulu ont été crevé par certains éléments de la police pour empêcher sa progression. Radio Okapi
Pour le commissaire provincial de la police dans le Haut Katanga, la criminalité à Lubumbashi est réduite de moitié par rapport à l’an dernier. Par exemple, les cas de vol à main armée sont passés de 499 à 205 cette année ; seuls 97 cas de viol sont enregistrés contre 169 l’an dernier. « Le résultat repose plus sur le partenariat police-population, explique le général Louis Secong Karawa. Nous avons procédé à plusieurs arrestations, des civils, des policiers, des militaires. Et la majorité d’entre eux ont été déférés devant la justice ». La société civile du Haut-Katanga elle, n’est pas de cet avis. Son rapport d’août dernier indique que depuis le début de l’année plus de 2.700 cas de vol à main armée ont été rapportés pour la seule ville de Lubumbashi et plus de 400 cas de viol et 96 meurtres. RFI
Minembwe, un groupement de villages situés dans le Sud-Kivu devait être érigé en commune, une décision qui a suscité un vif débat et ravivé les sentiments anti-rwandais au Congo. Après avoir rencontré certains députés du Sud-Kivu, les médias locaux rapportent que le président de la RDC, Felix Tshisekedi, a suspendu la transformation de Minembwe en commune, disant qu’il n’était pas au courant de cette décision. La cérémonie d’installation officielle du bourgmestre de cette entité administrative qui serait habitée en majorité par des Congolais originaires du Rwanda le 28 septembre 2020 en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales a mis le feu aux poudres. De nombreux Congolais ont exprimé leurs craintes de voir leur pays se « balkaniser ». BBC
La situation dans la région des Grands Lacs d’Afrique au cours des derniers mois est restée « globalement stable »,, a déclaré mardi l’Envoyé spécial de l’ONU pour cette région en présentant le dernier rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région. Devant Conseil de sécurité, Huang Xia a noté quelques avancées encourageantes, dont la résolution du différend transfrontalier entre la RDC et la Zambie par des moyens pacifiques, le transfert pacifique du pouvoir au Burundi à la suite des élections générales de mai 2020 et le retour des réfugiés burundais en provenance du Rwanda et de Tanzanie. ONU Info
Quatre nouveaux corps de migrants ont été repêchés en Méditerranée mardi après le naufrage dimanche dernier d’une embarcation au large de la Tunisie, qui a fait au moins 21 morts, selon un bilan du tribunal de Sfax (centre-est). Sept survivants avaient été secourus dimanche, pour la plupart des Ivoiriens. Dix-sept corps ont été repêchés ces trois derniers jours et il n’y a plus d’espoir de retrouver vivants les quatre ou cinq passagers toujours portés disparus, a indiqué à l’AFP Mourad Turki, porte-parole du tribunal de Sfax. Le bateau transportait 28 ou 29 personnes, dont deux Tunisiens et des personnes originaires de pays d’Afrique subsaharienne, selon les propos des survivants rapportés par M. Turki. AFP
Les pierres des habitants contre les gaz lacrymogènes. Des manifestations se sont déroulées, mardi 13 octobre, à Sbeitla, dans le centre-ouest de la Tunisie, où un homme est mort après que les autorités ont détruit le kiosque à journaux dans lequel il dormait, poussant les forces de sécurité à déployer des renforts. Après quelques heurts à l’aube, de nouvelles protestations ont éclaté lors de l’enterrement de ce quinquagénaire dans l’après-midi, selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux. France24 avec AFP
Le vrombissement des engins de construction fait trembler le sol et les murs de la petite maison de Mamadou Sanogo. Avec dextérité, l’imam lâche son chapelet et rattrape la tasse de thé qui menace de se renverser sur le tapis du salon. « Nous avons l’habitude, dit-il. C’est comme ça jour et nuit. Nous vivons entre les machines, les enfants ne dorment plus et nous, les adultes, nous craignons à chaque instant de voir les murs s’effondrer. » Depuis le palier de sa maison, Mamadou Sanogo peut observer le vaste chantier qu’est devenu son quartier. Les grues et les engins pilotés par des ouvriers de la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) disputent le paysage à des maisons partiellement éventrées ou entièrement démolies. Beaucoup de voisins sont partis, mais pas lui : « Je suis un résistant, affirme-t-il. Ici c’est mon quartier, ils ne peuvent pas me déguerpir si facilement ! » Le Monde
La Commission économique pour l’Afrique, organe des Nations unies, s’inquiète de la baisse des transferts de fonds des diasporas africaines. Avec la crise économique mondiale, ces diasporas envoient moins d’argent dans les pays d’origine. Cette année, la baisse devrait atteindre 21%, soit 18 milliards de dollars en moins par rapport à 2019. Les prévisions sont alarmantes. Les transferts passeraient de 85 milliards de dollars en 2019 à 67 milliards cette année. Et pour beaucoup de familles qui vivent dans l’attente de la manne envoyée par les parents partis « au Nord », c’est un problème. Au Mali, les transferts diasporiques pèsent plus de 7% du produit intérieur brut. Aux Comores 20 à 30% des revenus des ménages sont constitués de fonds envoyés depuis l’Europe. Autant dire qu’une baisse des transferts d’argent est une mauvaise nouvelle pour des millions de personnes. RFI
Sokhna Aïda Diallo, la veuve du chef des thiantacounes, est tombée en disgrâce à Touba. En revendiquant l’héritage de son mari, elle s’est attirée les foudres du khalife général des mourides et d’une partie de la puissante confrérie. Persona non grata à Touba. Au sein de la très influente confrérie mouride, deuxième plus importante du Sénégal, le statut est peu enviable. A fortiori lorsque l’on se revendique guide spirituel. C’est pourtant ce à quoi fait face l’autoproclamée « maraboute » Sokhna Aïda Diallo, qui s’attire depuis plus d’un an les foudres du khalife général des mourides et de nombreux dignitaires de la confrérie musulmane. Jeune Afrique
Le commissaire d’exposition et journaliste britannique Ekow Eshun nous donne dans le beau livre « Africa 21e siècle » un captivant cours magistral sur l’Afrique contemporaine à travers 300 clichés de 51 photographes. Le continent africain n’est pas seulement un espace physique traversés par mille frontières. Il est aussi un champ des possibles où se côtoient moult états d’esprit, identités, visions et interprétations. C’est à partir de ce constat qu’Ekow Eshun, commissaire d’exposition, auteur et journaliste britannique, réunit dans un beau livre, Africa 21ème siècle (Africa State of Mind dans la version originale publiée chez Thames & Hudson), 300 clichés pris par les objectifs, braqués sur le continent africain, d’une cinquantaine de photographes contemporains. Jeune Afrique