Burkina Faso : un parti d’opposition suspendu pour avoir réclamé la « démission » du president
Le Front patriotique pour le renouveau (FPR, opposition) a été suspendu de toute activité pendant trois mois mercredi par arrêté ministériel. Le parti réclamait la « démission sans délai » du président Roch Marc Christian Kaboré et du gouvernement. « Les activités du parti politique dénommé Front patriotique pour le renouveau (FPR), sont suspendues (…) trois mois (…) au motif que les propos tenus par M. Aristide Ouédraogo, président du FPR lors des déclarations publiques des 3 et 11 novembre portent atteinte » à la loi sur les partis politiques, a indiqué dans son arrêté le ministre de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo. Le ministre cite plusieurs articles qui prévoient notamment que « les partis doivent, dans leur programme et dans leurs activités, proscrire l’intolérance, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le fanatisme, le racisme, la xénophobie, l’incitation et le recours à la violence sous toutes ses formes (…) Ils s’abstiennent de répandre des opinions ou d’encourager des actions qui, d’une manière ou d’une autre, portent atteinte à la souveraineté, à l’intégrité et à la sécurité du Burkina Faso ». AFP
Le 22 juin dernier, le président de l’État régional Amhara avait été tué avec deux autres hauts responsables. Quelques heures plus tard, le chef d’état-major de l’armée fédérale tombait à son tour à Addis-Abeba, sous les balles de son garde du corps. Après plus de cinq mois d’enquête, les autorités éthiopiennes affirment que la cible suivante était le chef d’état-major adjoint. Les enquêtes sur les assassinats politiques de la fin juin sont terminées. C’est le ministre de la Justice fédéral qui en a fait l’annonce ce mercredi 13 novembre. Le procureur général confirme qu’il s’agissait bien d’une tentative de coup d’État. Selon lui, 110 personnes auraient suivi un entraînement spécifique en préparation de ces attaques. Berhanu Tsegayé affirme qu’elles proviennent principalement de la région Amhara mais également de la capitale fédérale, et de régions méridionales ou occidentales du pays. La police a saisi des armes, des téléphones portables, de la monnaie locale et étrangère ainsi que des véhicules. 22 comptes bancaires ont été gelés. RFI
Plus de 500 millions de dollars seront mobilisés pour le financement de la lutte contre le terrorisme dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ont annoncé des experts réunis depuis mercredi à Dakar, capitale sénégalaise. Cette indication a été donnée mardi par le point focal du chantier paix et sécurité, Gnounca Diouf, qui a précisé que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest est interpellée dans la mobilisation des ressources en même temps que la Commission de l’UEMOA. « Cet argent est important pour pouvoir mettre à la disposition des forces de l’ordre et de sécurité les moyens qui leur permettront de faire face à ce phénomène », a-t-elle affirmé, jugeant nécessaire une coordination des forces de défense et de sécurité. Pour ce faire, un comité a été mis en place. Il travaille sur les modalités de rendre opérationnelle cette mesure en commençant par le renseignement, a-t-elle ajouté. Sahel Intelligence
Comment reprendre la main dans la zone dite « des trois frontières » – Burkina Faso, Mali, Niger – où les groupes djihadistes s’enracinent et intensifient leur activité militaire face à des armées locales incapables de contenir les assauts ? Face à l’urgence, de nouvelles pistes ont été tracées lors d’un déjeuner organisé, mardi 12 novembre, à Paris par Emmanuel Macron avec trois de ses homologues du Tchad, du Mali et du Niger présents au Forum pour la paix. Selon le chef de l’Etat français, cette rencontre a permis « d’avancer sur la situation sécuritaire dans chacun de ces pays (…). Je crois que l’on a commencé à dessiner des décisions que nous allons prendre dans les prochaines semaines pour reconcentrer la force conjointe sur le fuseau central (Niger, Mali, Burkina Faso) ». Selon une source proche du dossier, « les différentes parties concernées sont tombées d’accord sur la priorité à accorder à la zone des trois frontières ». « Il faut systématiser la présence militaire dans cette zone », ajoute-t-elle. Le Monde
Le président comorien Azali Assoumani a appelé l’opposition à participer aux élections législatives prévues début 2020 et qu’elle menace de boycotter à moins que ses exigences, notamment de transparence du scrutin, soient remplies. « Mon souhait le plus ardent est qu’ils (l’opposition) viennent participer à ces élections car nous avons beaucoup à faire » sur le plan législatif, a déclaré le président Azali dans une interview diffusée mercredi soir sur la chaîne de télévision France 24. « Ils ont boycotté le référendum (en juillet 2018), ils sont venus aux élections présidentielles (en mars 2019), ce que j’ai beaucoup apprécié, je les en remercie », a-t-il ajouté. Le référendum constitutionnel a renforcé les pouvoirs du président Assoumani, notamment en l’autorisant à accomplir deux mandats successifs au lieu d’un. Quelques mois plus tard, le chef de l’Etat sortant a été réélu à la tête du pays, lors d’un scrutin entaché, selon l’opposition et des observateurs internationaux, de fraudes. AFP
Plusieurs partis d’opposition ont demandé la « suspension » du processus électoral en vue de la présidentielle prévue en 2020 au Togo, pendant que l’ONU et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’activent pour un scrutin « crédible et transparent ». L’archevêque émérite de Lomé (1992-2020), Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, avait appelé les opposants et la société civile à former une plateforme revendicative pour faire une série de recommandations au pouvoir en place. Plusieurs partis d’opposition, qui faisaient notamment parti de la coalition dissoute de la C14, ou l’importante organisation de la société civile Togo Debout y ont pris part, et ont demandé mardi la suspension du processus électoral. Néanmoins, les deux grands partis de l’opposition, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et le Parti National Panafricain (PNP), qui étaient moteurs des nombreuses manifestations contre le pouvoir entre 2017 et 2018, n’ont pas répondu à l’invitation de l’archevêque. AFP
Au Cameroun, le Social democratic front (SDF) rétropédale. En effet, il annonce qu’il va finalement bien participer aux élections législatives et municipales convoquées pour le 9 février 2020. Ces derniers jours pourtant le parti de John Fru Ndi, dont les fiefs se trouvent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, prônait le boycott de ce double scrutin. En raison justement de la crise qui perdure dans ces deux régions anglophones. Mais pour Joshua Osih, le vice-président du SDF, il est important pour le parti de participer à ces élections. Même s’il émet certaines conditions : « Notre décision ne change pas notre position qui est : il est impossible d’organiser en l’état actuel des élections dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Mais il est de notre devoir de faire tout notre possible pour pousser le gouvernement pour aller vers la paix, et ensuite on aura tout le temps pour avancer vers ces élections-là. Et nous espérons pouvoir y participer sereinement parce que nous espérons du fond de nos cœurs que la paix puisse revenir dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest avant ces élections. » RFI
À un peu moins d’un an de la présidentielle, la Côte d’Ivoire a décidé de faire appel à l’ONU pour l’assister dans le processus électoral. Une délégation des Nations unies a été reçue mardi 12 novembre par la Commission électorale indépendante. La mission onusienne est sollicitée pour déterminer les besoins de la Commission électorale indépendante alors que cette dernière reste très critiquée par l’opposition et que des experts redoutent de nouveaux troubles au vu des tensions qui subsistent dans le contexte politique actuel. Une rencontre entre le président de la CEI, Ibrahim Coulibaly-Kuibiert, et la mission des Nations unies a duré une heure et demie. La délégation onusienne répond ainsi à une demande de l’État ivoirien, qui souhaite un accompagnement dans le processus électoral jusqu’à la date fatidique du scrutin présidentiel d’octobre 2020. Pour Simon-Pierre Nanitelamio, le directeur adjoint de l’assistance électorale de l’ONU, il s’agira d’évaluer le contexte politique et de rencontrer tous les acteurs politiques, afin d’assurer un climat apaisé dans cette course à la fonction suprême. RFI
Avec son maillot du FC Barcelone, son pantalon de survêtement et ses sandales aux pieds, difficile d’imaginer qu’il est l’un des hommes forts du Nord ivoirien. Cette figure politique, qui souhaite conserver l’anonymat, nous accueille dans son salon en toute décontraction. La pièce est grande et décorée avec goût. « Depuis que M. Alassane Ouattara est au pouvoir, nous sommes plus à l’aise », reconnaît-il. Dans sa ville, comme un peu partout désormais dans cette partie du pays, les chantiers de construction de voies bitumées et d’électrification vont bon train. « La route précède le développement », répète-t-on ici à l’envi. En 2011, après plusieurs mois de violences en raison d’une élection présidentielle très controversée, le nouveau président Ouattara, originaire de Kong, au nord, évoquait un nécessaire « rattrapage ethnique ». Une formule polémique qui traduisait sa volonté de redresser l’économie des cinq régions septentrionales, toujours classées en 2016 comme les plus pauvres du pays selon un rapport de l’Institut national des statistiques (INS). « Le nord a connu beaucoup de difficultés après les crises. Il n’y avait plus d’eau potable, plus d’administrations, les populations étaient livrées à elles-mêmes », retrace Moussa Diomandé, docteur en économie et entrepreneur dans différentes localités du nord ivoirien. Le Monde
Un chef de la rébellion hutu FDLR a été tué le 9 novembre par l’armée congolaise. Depuis plusieurs semaines, de grandes manœuvres diplomatiques sont en cours… Mais que se passe-t-il dans l’est de la République démocratique du Congo? En deux mois, l’armée congolaise vient de porter un sévère coup à la rébellion hutue des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sévit depuis des années dans l’est du pays, et y jouissait, jusqu’ici, d’une certaine forme d’impunité. Samedi 9 novembre, Juvenal Musabimana, dit «général Jean-Michel Africa», chef de l’une des branches de la rébellion, a été tué dans la région de Rutshuru (Kivu, est de la RDC) par les forces armées congolaises (FARDC). Avant lui, dès la mi-septembre, Sylvestre Musacumura, chef de toutes les FDLR et visé depuis 2012 par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, était éliminé. La Croix
Le navire de la marine belge A960 GODETIA a accosté mardi 12 novembre 19 à Boma dans la province du Kongo-Central. La présence de ce bâtiment de guerre belge augure la reprise de la coopération militaire entre la Belgique et la RDC interrompue il y a environ deux ans sur fond de crise diplomatique. Ce navire fait escale au port de cette ville jusqu’au 15 novembre. L’ambassadeur du royaume de Belgique en RDC, Johan Indekeu et le maire de Boma ont accueilli ce navire. Le ministre de la Défense nationale s’est fait représenter à cette cérémonie par le général-major Michel Chora Mabondani. Avant d’atteindre Boma, le géant GODETIA avait fait escale au Togo et au Benin, où il avait embarqué cinq Togolais et dix Béninois des forces navales de ces deux pays. Deux militaires de la force navale congolaise vont s’ajouter à leurs compagnons d’armes venus d’Afrique de l’Ouest pour un renforcement de leurs capacités dans le domaine de la marine. Radio Okapi
La Russie, qui présidera en 2020 l’initiative internationale luttant contre les « diamants de guerre », veut lever l’embargo partiel pesant sur le diamant de Centrafrique, pays dont Moscou a fait le pivot de ses ambitions africaines. Moscou veut « faire revenir dans la légalité » les diamants centrafricains, a déclaré le vice-ministre russe des Finances, Alexeï Moïsseïev, à l’agence Ria Novosti. Après l’Inde, la Russie présidera l’année prochaine, pour un an, le processus de Kimberley, un système de certification internationale chargé d’éliminer du marché les diamants dits « sales » et dont la vente alimente guerres et rébellions. Entré en vigueur en 2003, ce processus fixe les conditions d’exportation des diamants pour ses 82 États membres. Important producteur de diamants, la Centrafrique est un des pays les plus pauvres du continent. Jeune Afrique avec AFP
Selon le gouvernement nigérien, la fermeture en août par le Nigeria de ses frontières avec ses voisins a entraîné une baisse de ses recettes douanières d’environ 40 milliards de francs CFA (60 millions d’euros). « On estime à une quarantaine de milliards de francs CFA la baisse des recettes due à la fermeture des frontières du Nigeria« , a noté Mamadou Diop, le ministre nigérien des Finances, lors d’une rencontre mardi à Niamey avec une délégation du Fonds monétaire international (FMI). Pour lutter contre la contrebande, le Nigeria a décidé en août de façon unilatérale et brutale de fermer sa frontière de plus de 1 500 kilomètres avec le Niger, de même qu’avec ses autres voisins, dont le Bénin, qui importait de nombreux biens de l’étranger pour les réexporter de manière frauduleuse vers le Nigeria. Jeune Afrique avec AFP
La majorité des migrants africains qui traversent la Méditerranée sur des bateaux de fortune sont des hommes jeunes qui ont bénéficié du développement de l’Afrique mais ne trouvent pas de débouchés dans leur pays, assure un rapport du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) qui sera présenté ce jeudi à Bruxelles. Le rapport bat en brèche l’idée que ce sont les plus pauvres qui tentent de joindre l’Europe. Ce sont en général des jeunes qualifiés, issus à 85 % des milieux urbains, qui avaient un travail rémunéré ou allaient à l’école au moment de leur départ, mais qui se sentaient exclus de la vie politique de leur pays, par une forme de gérontocratie et de castes privilégiées. La Libre
Se déplacer en Afrique deviendrait-il une simple formalité ? D’après la quatrième édition du Rapport sur l’indice d’ouverture sur les visas en Afrique, c’est en tout cas de plus en plus facile. « Pour la première fois, les voyageurs africains ont un accès simplifié à plus de la moitié du continent », peut-on lire dans cette étude rédigée conjointement par la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement. Ainsi, pour les Africains, 25 % de l’accès au continent se fait désormais sans visas, 26 % en le réclamant à l’arrivée dans le pays. À noter aussi, 21 pays du continent se sont dotés de eVisas, à remplir en ligne. Un système qui facilite, là aussi, les déplacements. L’Afrique est plus accessible également à l’échelle mondiale. En 2008, 88 % de la population devait obtenir un visa avant de se rendre sur le continent. Dix ans plus tard, le chiffre tombe à 45 %, selon l’Organisation mondiale du tourisme. Une aubaine pour le secteur. Aujourd’hui, l’Afrique s’impose d’ailleurs à la deuxième place des régions touristiques à la croissance la plus rapide, à 5,6 %, quand la moyenne mondiale table à 3,9 %. Le Point