Le retour du cyclone Freddy fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique
Le cyclone Freddy, « hors norme » car il a fait une boucle rarement observée par les météorologues, a fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique en revenant frapper l’Afrique australe, ont indiqué lundi 13 mars les autorités. Au moins 99 personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées au Malawi, après une coulée de boue dans la nuit qui a emporté des maisons et enseveli des habitants. L’agence de gestion des catastrophes de ce pays pauvre a dit s’attendre à un bilan encore plus lourd. Au moins 10 personnes sont mortes et 14 autres ont été blessées au Mozambique voisin, selon les autorités locales. La région de la capitale économique du Malawi, Blantyre, où des habitants recherchaient des survivants dans la boue à mains nues ou munis de pelles, a enregistré à elle seule 85 morts. Les membres des secours gouvernementaux ont mis du temps à arriver, a affirmé un habitant du township de Chilobwe, couvert de boue et participant aux efforts de sauvetage. « Les gens sont accablés. La situation est très difficile », résume un autre, Honest Chirwa, ajoutant que les sauveteurs manquent de matériel adéquat. France24 avec AFP
« Si j’avais su, je ne serais jamais venue vivre en Tunisie » : Laura, une Ivoirienne de 34 ans, témoigne
Dans l’appartement qu’elle partage avec quatre colocataires, Laura, une Ivoirienne de 34 ans, glisse soigneusement ses tresses dans un turban et finit de se préparer pour aller au travail. Elle énumère machinalement ce qu’il lui reste à faire avant de quitter la Tunisie : « Il faut que je paye mes factures, que je fasse mes dernières courses avant le départ… » La veille, elle a vu sur les réseaux sociaux une vidéo où l’on voit des migrants subsahariens être agressés à Sfax (est). Elle a « peur », dit-elle, mais elle continue de sortir pour acheter de quoi manger. Comme des centaines de ressortissants d’Afrique subsaharienne, Laura doit quitter son appartement au plus vite. Sa propriétaire le lui a intimé après la sortie du président Kaïs Saïed, le 21 février, pourfendant l’immigration clandestine. Depuis, les autorités ont annoncé vouloir appliquer strictement les textes disant qu’un Tunisien ne peut pas loger un étranger n’ayant pas de contrat ou de carte de séjour. Les étrangers en situation irrégulière ne peuvent pas non plus travailler. Conséquence directe : de nombreux Subsahariens ont été expulsés de leur logement du jour au lendemain et ont perdu leur emploi. Une situation inédite à laquelle s’ajoutent des violences et des agressions racistes sans précédent. Le Monde
Un Parlement tunisien inoffensif inauguré 20 mois après le démantèlement de l’ancienne assemblée
Un nouveau Parlement aux prérogatives très limitées et issu d’élections boudées a été inauguré lundi en Tunisie, 20 mois après le démantèlement de l’ancienne assemblée par le président Kais Saied pour instaurer un système hyper-présidentialiste. … Seuls les médias officiels tunisiens ont été autorisés à couvrir la séance et les représentants de la presse privée et les journalistes étrangers ont été tenus à l’écart, selon une correspondante de l’AFP. « Ce qui se passe est dangereux et reflète une méfiance injustifiée des autorités envers les médias », a déclaré à l’AFP Amira Mohamed, vice-président du Syndicat des journalistes tunisiens. Le nouveau Parlement a été élu sur la base d’une nouvelle Constitution que le président Kais Saied a fait adopter par référendum le 25 juillet 2022, un an après s’être arrogé les pleins pouvoir en suspendant l’ancienne assemblée avant de la dissoudre et en limogeant le gouvernement. … La principale coalition de l’opposition au président Saied, le Front de salut national (FSN), a affirmé dans un communiqué qu’il ne reconnaissait pas le nouveau Parlement « issu d’une Constitution putschiste et d’élections boudées par l’écrasante majorité des électeurs ». AFP
Au Mali, le polémiste Ras Bath écroué après ses propos sur le décès d’un ex-premier ministre
Un animateur connu de radio-télévision au Mali a été inculpé et écroué, lundi 13 mars à Bamako, après avoir déclaré qu’un ex-premier ministre mort en détention il y a un an avait été « assassiné », a-t-on appris de sources judiciaires. Militant, polémiste et animateur aux nombreux sympathisants, Mohamed Youssouf Bathily, dit « Ras Bath », avait dit samedi que Soumeylou Boubèye Maïga « n’est pas mort, il a été assassiné, c’est le terme qu’il faut ». Son inculpation et son placement sous mandat de dépôt ont été confirmés à l’AFP par deux sources judiciaires et par Sam Samabaly, un membre du Collectif pour la défense de la République, dont M. Bathily est porte-parole. Les circonstances de la mort de M. Maïga sont revenues dans l’actualité à l’approche du premier anniversaire de sa disparition, le 21 mars. Ce poids lourd de la politique nationale est décédé en détention malgré les appels pressants adressés par ses proches à la junte pour son évacuation vers l’étranger en raison de la détérioration de son état de santé. … Ras Bath et plusieurs personnalités ont déjà passé près de quatre mois en détention, en 2021, après avoir été mis en cause pour la préparation d’un mystérieux coup d’Etat contre la junte. L’affaire avait suscité une grande perplexité à l’époque. La Cour suprême avait fini par ordonner l’abandon des charges. Le Monde avec AFP
Une délégation de l’ONU appelle à des négociations dans l’est de la République démocratique du Congo
Au terme d’une visite de trois jours en République démocratique du Congo (RDC), une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à des négociations, dimanche 12 mars, pour mettre fin aux violences qui ensanglantent de plus en plus l’est du pays, en proie à une flambée de violence depuis que la milice du Mouvement du 23-Mars (M23) a repris les armes fin 2021 et s’est emparée de pans entiers du territoire. Les combattants du M23 ont également progressé ces derniers jours, menaçant désormais de bloquer toutes les routes d’accès à Goma, principale ville de l’est de la RDC, toute proche du Rwanda et qui compte plus de 1 million d’habitants. Les combats entre les forces congolaises et le M23, que la RDC et d’autres pays disent soutenu par le Rwanda, ont jusqu’ici déplacé plus de 800 000 habitants, d’après l’ONU. La délégation d’ambassadeurs envoyée par le Conseil de sécurité de l’ONU, arrivée mardi 7 mars en RDC, y a notamment rencontré le président Félix Tshisekedi et s’est rendue samedi à Goma, où elle a rencontré des responsables locaux et visité un camp de déplacés. Elle devait quitter le pays dans la journée de dimanche. Le Monde avec AFP
Angola: le déploiement de soldats en RDC sera discuté à l’Assemblée
Le Parlement angolais examinera, vendredi 17 mars, le déploiement d’un contingent militaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce déploiement a été annoncé, samedi 11 mars, par la présidence de l’Angola. Le président en exercice de la Conférence internationale sur la région des grands lacs (CIRGL) et médiateur dans la crise, João Lourenço, a décidé ainsi d’impliquer davantage son pays. … Cette décision a été prise en consultation avec Kinshasa, a assuré l’Angola. De fait, la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères angolais a été reçu par Félix Tshisekedi, à Kinshasa, où s’est également rendu, ces jours-ci, le général Furtado, chef de la Maison militaire du président João Lourenço et qui a rang de ministre d’État. RFI
En Guinée, la reprise du dialogue menacée par l’interpellation de deux militants de la société civile
Le ministère guinéen de la justice a exigé des explications, dimanche 12 mars, sur l’interpellation de deux militants de la société civile susceptible de remettre en cause une tentative de reprise du dialogue entre l’opposition et la junte au pouvoir. Le ministère laisse entendre dans un communiqué que les gendarmes ont interpellé les deux hommes en dehors des procédures. Il a réclamé au parquet un « rapport circonstancié » et assure qu’il ne « tolérera aucune démarche violant les droits de tous citoyens en conflit avec la loi ». Abdoul Sacko et Ismaël Diallo ont été interpellés samedi pour des raisons non communiquées, puis relâchés. Tous deux font partie d’organisations réclamant un retour rapide des civils à la tête de ce pays dirigé par des militaires depuis septembre 2021. L’opposition accuse la junte de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coups d’arrestations de personnalités et d’enquêtes judiciaires. Elle réclame un véritable dialogue. Dans un pays coutumier des violences politiques, une précédente journée de mobilisation, mi-février, avait entraîné des affrontements qui avaient fait trois morts. La junte a menacé d’interdire les principaux partis, déjà quasiment réduits à l’inaction. Le Monde avec AFP
Le journaliste algérien Ihsane El-Kadi, accusé « de se livrer à une propagande politique », boycotte son procès
Le 1er mars 2019, troisième vendredi du Hirak (mouvement de protestation), Ihsane El-Kadi, figure emblématique de la presse indépendante algérienne, filme de la fenêtre de son bureau donnant sur la place Maurice-Audin, au cœur d’Alger, l’extraordinaire rassemblement appelant au changement et à la démocratie. Le fondateur de l’agence Interface Médias, qui regroupe Radio M et le magazine en ligne Maghreb Emergent, poste la vidéo sur Twitter, accompagnée de ce commentaire : « Je souhaite à toute personne de bonne volonté de vivre une fois dans sa vie cet instant cosmique où la révolution de son rêve et de son action passe en bas de sa fenêtre de bureau. » Quatre ans plus tard, Ihsan El-Kadi n’a plus le loisir de se pencher par la fenêtre de son bureau. Le journaliste de 63 ans est en prison. Et son procès « pour réception de fonds et d’avantages de provenance étrangère aux fins de se livrer à une propagande politique » s’est ouvert dimanche 12 mars à Alger quelques minutes, le temps d’annoncer son report au 26 mars en raison du boycott de l’audience par l’accusé et ses avocats – pour cause de non respect des « conditions et garanties d’un procès équitable » – et de l’absence de certains témoins. Le Monde
Attentat suicide en Somalie : 5 morts, un gouverneur blessé
Au moins 5 personnes ont été tuées et 11 autres blessées, dont un gouverneur, dans un attentat suicide perpétré mardi dans le sud-ouest de la Somalie, a annoncé à l’AFP un commandant de police. L’attaque n’était pas revendiquée dans l’immédiat, mais les regards se tournent vers les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda et qui commet régulièrement des attentats suicides dans ce pays pauvre et instable de la Corne de l’Afrique. « Un terroriste kamikaze a conduit un véhicule chargé d’explosifs sur une maison d’hôtes à Bardera où séjournaient des responsables gouvernementaux », a affirmé Hussein Adan, commandant de police dans cette ville de la région du Gedo située à 450 kilomètres à l’ouest de la capitale Mogadiscio. AFP
Afrique du Sud : des experts de l’ONU déplorent l’approche punitive plutôt que réhabilitative de la criminalité
Des experts des Nations Unies en matière de prévention de la torture ont constaté en Afrique du Sud un recours excessif à la privation de liberté dans tous les secteurs, tels que les prisons, les postes de police, les services d’immigration, les établissements de santé mentale et les centres de traitement de la toxicomanie. Cette alerte a été lancée à l’issue de la première visite des experts dans ce pays d’Afrique australe, qui s’est déroulée du 26 février au 9 mars. Selon le Sous-comité pour la prévention de la torture (SPT), cela reflète de facto « une approche punitive plutôt que réhabilitative de la criminalité et d’autres problèmes sociaux ». Les experts indépendants onusiens font état d’un « nombre élevé de personnes en détention provisoire et la surpopulation dans les lieux de détention ». Une situation qui, selon eux, reflète les déficiences du système de justice pénale et du système judiciaire. « La délégation a reçu des allégations de corruption au sein des établissements. Nous avons également observé des pratiques inhumaines, des mauvais traitements et des conditions de détention déplorables », a déclaré Abdallah Ounnir, chef de la délégation, soulignant que « cela doit changer ». ONU Info
« Japa » : l’exode massif de la jeunesse nigériane
Au Nigeria, le terme « japa » signifie « courir » ou « fuir » en yoruba. Depuis quelques années, il est à la mode car un nombre croissant de Nigérians, souvent jeunes et diplômés, cherchent à partir s’installer à l’étranger. Le seul moyen, selon eux, d’échapper au chômage, à l’inflation et aux bas salaires dans le pays. Mais face à cette « fuite des cerveaux », certains, qui ont déjà tenté l’aventure, mettent en garde : l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. France24