Revue de Presse du 14 mars 2022

Une dizaine de gendarmes burkinabè tués; plusieurs portés « disparus »
Au Burkina Faso, au moins 13 gendarmes ont été tués dimanche dans une embuscade près de Taparko, localité minière située dans le nord du pays en proie à des attaques jihadistes fréquentes et meurtrières, ont indiqué de sources sécuritaires. « Une équipe de la gendarmerie de Dori est tombée dans une embuscade tendue par des individus armés cet après-midi aux environs de Taparko », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. « Le bilan provisoire fait malheureusement état de 13 gendarmes décédés. Plusieurs autres sont toujours portés disparus ». « Des renforts ont été déployés sur zone et des opérations de ratissage sont entreprises », selon une autre source sécuritaire, évoquant de son côté « huit éléments (gendarmes) qui manquent toujours à l’appel ». VOA

Beni : 27 civils tués dans une attaque attribuée aux rebelles ADF à Mambume Mbume
Des sources de la société civile révèlent ce dimanche 13 mars que 27 personnes ont été tuées lors d’une attaque de présumés rebelles ADF dans la nuit de vendredi à samedi 12 mars à Mambume Mbume dans le territoire de Beni. Plusieurs habitants de ce village voisin de Mamove sont également introuvables jusqu’à présent. La société civile de Mamove parle d’un bilan encore provisoire, expliquant que des recherches se poursuivent pour retrouver les personnes qui manquent à l’appel. Le président de la société civile de Mamove, Kinos Katuho rapporte que c’est vers 21 heures, heure locale que les assaillants ont fait incursion dans le village de Mambume Mbume. … Cette attaque a provoqué le déplacement de nombreux habitants vers des endroits supposés être sécurisés, indique ce responsable de la société civile. Radio Okapi

RDC : au moins 75 morts et 125 blessés dans un accident de train
Un accident de train jeudi soir dans le sud-est de la République démocratique du Congo a fait 75 morts et 125 blessés, selon un nouveau bilan établi dimanche par l’entreprise publique de transport ferroviaire et diffusé par le ministère de la Communication. Le précédent bilan établi samedi faisait état d’au moins 60 morts, hommes, femmes et enfants, et 52 blessés. A l’issue d’une visite sur le lieu du déraillement, dans la province de Lualaba, le directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), Fabien Mutomb, « a communiqué le bilan officiel de 75 décès et 125 blessés, dont 28 avec un traumatisme grave orientés vers les centres médicaux spécialisés », a indiqué sur Twitter dimanche en fin de journée le ministère congolais de la Communication. M. Mutomb est attendu à Kinshasa lundi « pour d’autres dispositions pratiques liées à la gestion de dégâts causés par ce drame », a ajouté le ministère, qui avait annoncé quelques heures auparavant le déplacement sur place du patron de la SNCC, « avec les membres de la Commission d’enquête ». AfricaNews/AFP

Sénégal : l’armée lance une opération de sécurisation en Casamance contre les rebelles
L’armée sénégalaise a lancé dimanche un assaut tirs à l’arme lourde dans le Nord Sidian dans le département de Bignona (région de Ziguinchor) en Casamance (Sud). La Direction de l’information et des relations publiques de l’armée Dirpa, a indiqué que « dans le cadre de leurs missions régaliennes de sécurisation des personnes et des biens, les armées ont lancé dimanche une opération dont l’objectif principal est de démanteler les bases de la faction MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance) de Salif Sadio situées le long de la frontière nord », avec la Gambie. Le communiqué de l’armée souligne que cette opération vise également à détruire toutes les bandes armées menant des activités criminelles dans la zone. Sahel-Intelligence

Tunisie : manifestation contre la « confiscation de la démocratie »
A l’appel du part Destourian libre, au moins 2 000 personnes ont manifesté dimanche à Tunis, contre la confiscation présumée du pouvoir par leur depuis maintenant 8 mois. Le climat politique en Tunisie bat de l’aile depuis la suspension de l’Assemblée nationale par Kais Saied. Un recul de la démocratie dénoncée par ses adversaires qui jugent illégal, l’exécutif en place dans le pays. Aussi, les manifestants, appellent-ils la population à sortir de son silence pour faire bouger les choses. Ils exigent entre autres, des élections législatives dans un délai raisonnable. Rejetant la date décembre retenue par le pouvoir. « Si je ne manifeste et que les autres font de même, qui parmi les décideurs va penser à nous ? Pardonnez-moi ! Le moins que je puisse faire, est de répondre à l’appel du Parti Destourien Libre. », demande Lassaad, un manifestant. Sa compatriote Mounira, abonde dans le même sens.  » Je suis venue aujourd’hui pour défendre les valeurs de la démocratie… Les vraies valeurs pas celles dont on nous parle avec la propagande depuis 11 ans et que nous amis des gens qui protègent des instituts comme Al-Qaradawi. », dit-elle. Outre le volet politique, dimanche, des Tunisiens manifestaient aussi contre la vie chère dans un pays déjà plongé dans une crise économique. AfricaNews

Au Soudan, répression des manifestations contre les généraux et la vie chère
Les forces de sécurité ont tiré lundi balles et grenades lacrymogènes pour tenter de disperser des milliers de Soudanais manifestant contre le pouvoir militaire et l’inflation qui s’aggrave depuis le putsch d’octobre, ont rapporté des témoins à l’AFP. Depuis le coup de force du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, le pays, l’un des plus pauvres au monde, a perdu son aide internationale et est désormais pris à la gorge par la hausse des prix des céréales et du pétrole due à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Dimanche, le prix du pain est passé de 35 à 50 livres soudanaises, soient de cinq à sept centimes d’euro et le coup des transports a augmenté de 50%. Face à des milliers de manifestants, dont beaucoup de lycéens, à Damazine, à 800 km au sud-est de Khartoum, les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes, ont rapporté des témoins à l’AFP, faisant également état de tirs à balles réelles. VOA

La Russie relance un projet de base navale au Soudan
Isolée sur la scène internationale depuis l’invasion de l’Ukraine, Moscou cherche à renforcer ses liens avec des pays africains. Le Soudan pourrait ainsi valider un projet de base militaire russe lui donnant accès à la mer Rouge, au grand dam des États-Unis. L’un est devenu « un paria » de la scène internationale depuis son invasion de l’Ukraine, l’autre subi les foudres de l’Occident depuis un coup d’État militaire, le 25 octobre : la Russie et le Soudan semblent en bonne voie pour ressusciter un projet de base militaire offrant aux Russes un accès stratégique à la mer Rouge. Le 23 février, à la veille du déclenchement par Vladimir Poutine de « l’opération spéciale » en Ukraine, une délégation soudanaise, emmenée par le numéro 2 du régime, le général Mohammed Hamdane Daglo, dit Hemedti, a été reçue à Moscou. France24

« Ce camp est devenu un centre de torture » : au Mali, l’armée et Wagner accusés d’exactions sur des civils
Des paramilitaires de la société de sécurité privée russe se sont installés à partir de la fin janvier dans un camp de l’armée malienne situé dans le cercle de Niono, au centre du pays, selon les informations du « Monde ». Une chaise, des câbles électriques, un simulacre d’exécution et à chaque acte de torture, la même question : « Où sont les terroristes ? » « Je ne sais pas », répète inlassablement le jeune éleveur peul aux soldats « blancs et noirs » qui l’ont, selon lui, détenu et torturé, en février 2022, dans un camp de l’armée malienne situé dans la circonscription administrative de Niono, au centre du pays. Selon son témoignage, récolté sur le terrain par un défenseur des droits de l’homme et auquel Le Monde a eu accès avant d’en recouper les détails auprès de sources internationales et locales, trois hommes se sont chargés de l’interrogatoire : un « homme blanc parlant une langue inconnue », ainsi qu’un militaire et un interprète maliens. … Selon nos informations, des paramilitaires de la société de sécurité privée russe Wagner se sont installés dans ce camp à partir de la fin janvier et plusieurs sources identifient les « soldats blancs » cités comme des mercenaires du groupe. Entre décembre et mars, près de mille miliciens russes auraient été envoyés au centre et au nord pour épauler l’armée dans la lutte contre les groupes djihadistes qui n’ont cessé d’étendre leur emprise depuis 2012. Le Monde

Le Soudan du Sud se prépare à la pire crise de la faim de son histoire
Plus de 70% de la population du Soudan du Sud aura du mal à survivre au pic de la « saison maigre » cette année, alors que le pays est confronté à des niveaux sans précédent d’insécurité alimentaire causés par les conflits, les chocs climatiques, la Covid-19 et la hausse des coûts, a prévenu vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM). Alors que l’attention mondiale est concentrée sur l’Ukraine, une « urgence alimentaire cachée » submerge le Soudan du Sud avec environ 8,3 millions de personnes – y compris des réfugiés – confrontées à une faim extrême dans les mois à venir, a déclaré le PAM dans un communiqué de presse. Quand la « saison maigre » arrive à son pic, la nourriture se raréfie et les provisions s’épuisent. Les dizaines de milliers de Sud-Soudanais qui souffrent déjà gravement de la faim à la suite de chocs successifs et qui pourraient mourir de faim sans aide alimentaire sont particulièrement menacés. Le Soudan du Sud fait partie d’un « cercle de feu » encerclant le globe où les chocs climatiques, les conflits, la Covid-19 et la hausse des coûts rapprochent des millions de personnes de la famine, a déclaré le PAM. ONU

Au Burkina Faso, la famine guette les populations qui ont fui les djihadistes
Plus de 760 000 habitants souffrent de malnutrition aiguë. Dans l’est, la région de Fada N’Gourma, où vivent 70 000 déplacés, est plongée dans une crise alimentaire sans précédent. Chaque matin, quand les premiers rayons du soleil percent l’horizon poussiéreux et que ses cauchemars se dissipent enfin, Fatimata* se réveille avec la même douleur dans le ventre. Celle de la faim et de l’angoisse. Elle regarde ses sept enfants, serrés contre elle sur une natte posée par terre, et s’interroge : « Comment vais-je les nourrir aujourd’hui ? » Cela fait deux ans que la même question hante cette mère de 45 ans. Depuis ce jour où la famille a dû fuir son village, pris d’assaut par des groupes armés, dans l’extrême est du Burkina Faso. Dans ces zones reculées, les djihadistes mènent la guerre de la terre, étendant inexorablement leur emprise et condamnant des populations toujours plus nombreuses à l’exil et à la disette. Fatimata et ses enfants font partie des 70 000 déplacés qui ont afflué vers la ville de Fada N’Gourma, dernier îlot retranché au milieu des violences. Le Monde

Gabon : Noureddin Bongo Valentin nommé à un poste stratégique du parti au pouvoir
Noureddin Bongo Valentin, fils du couple présidentiel, refait parler de lui. Limogé en septembre dernier de son prestigieux poste de coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin s’était fait discret. Une discrétion qui prendra fin puisqu’il a été nommé mercredi, à un poste stratégique du parti au pouvoir, le PDG dirigé par son père. Une nomination qui intervient un an avant la prochaine élection présidentielle. Noureddin Bongo Valentin n’est plus au sommet de l’Etat, mais au sommet du PDG, le Parti démocratique gabonais qui célèbre ce samedi son 54e anniversaire mais aussi ses 54 ans au pouvoir. Noureddin Bongo Valentin a été propulsé Conseiller stratégique du président du parti, Ali Bongo Ondimba, qui n’est autre que son père. Le jeune trentenaire arrive au parti avec l’ensemble de ses lieutenants qui ont travaillé avec lui durant les 19 mois passés à la présidence de la République comme Coordinateur des affaires présidentielles. Un poste qui faisait de lui l’une des personnalités les plus influentes du pouvoir. RFI

L’UE « élargit » sa coopération avec le Maroc contre l’immigration clandestine
Melilla et Ceuta, l’autre enclave espagnole, constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain. Mais, de plus en plus de migrants empruntent également la route maritime des Canaries, archipel espagnol situé à une centaine de kilomètres des côtes du sud du Maroc. Une route qui n’est pas sans danger. Madala Tounkara était encore mineur lorsqu’il est monté à bord d’un bateau de pêche en Mauritanie et s’est lancé dans un dangereux voyage en mer. C’était il y a sept ans. Comme pour de nombreux migrants africains, les îles Canaries, un archipel espagnol au large de la côte nord-ouest de l’Afrique, était sa destination. DW

En Ouganda, les effets économiques de la montée des eaux du lac Albert sont dévastateurs
La montée des eaux du lac Albert, dans la région des Grands Lacs en Afrique, a causé d’énormes pertes économiques sur les rives ougandaises de ce lac, où les gens luttaient déjà pour se remettre des effets de la pandémie de Covid-19. Le lac Albert est l’un des grands lacs africains. Septième lac d’Afrique par la superficie, il se trouve au centre du continent, à la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo. Dans le seul district de Buliisa, situé sur le bord nord-est du lac Albert en Ouganda, les inondations auraient entraîné plus de 250.000 dollars de pertes économiques. L’annulation du ferry de Wanseko à Panyimur, le plus grand marché aux poissons de la région, a durement touché le commerce, tandis que la perte d’électricité, qui a été coupée lorsque les lignes électriques ont été submergées, a aggravé l’impact économique. « Nos gens étaient habitués à l’électricité. On pouvait facilement louer une maison raccordée à l’électricité et créer une entreprise », explique Robert Mugume, un conseiller municipal. « Mais lorsque l’électricité a été coupée, cela est devenu très difficile, car il fallait acheter du matériel d’énergie solaire, ce qui est assez cher, et de nombreuses personnes se sont retrouvées sans emploi ». Certaines personnes ont été tuées lorsque les eaux ont monté, tandis que d’autres se sont retrouvées sans abri et ont dû migrer ailleurs. ONU