RDC : Poursuite des combats au Sud-Kivu entre les Wazalendo et les rebelles de l’AFC-M23
La tension restait vive, ce mercredi 14 mai avant midi, dans les villages de Tchofi et Kasheke (territoire de Kalehe), ainsi qu’à Kabamba et Mabingu (territoire de Kabare) au Sud-Kivu, où des affrontements opposent les Wazalendo aux rebelles de l’AFC-M23. Après avoir été repoussé sur la ligne de front mardi soir, le M23 est revenu à la charge dès ce matin. Les hostilités ont débuté mardi sur l’axe Kasheke-Lemera, dans le territoire de Kalehe, où les forces adverses se sont affrontées tout au long de la journée. Ce n’est qu’en début de soirée que les rebelles du M23 ont été repoussés de Katasomwa jusqu’aux ports de Kasheke et de Tchofi. Selon des sources sur place, les rebelles ont relancé les combats dès ce mercredi matin, renforcés par des troupes venues de Bukavu et Goma, avec un nouvel apport en munitions. Leur objectif affiché est de déloger les Wazalendo des positions qu’ils contrôlent le long de la route nationale numéro 2, reliant Bukavu à Goma…Le bilan exact de ces affrontements reste encore inconnu, mais les conséquences humanitaires sont déjà préoccupantes, alors que les déplacés se multiplient sans assistance immédiate. Radio Okapi
RDC: à Goma, les opérations de «bouclage» suscitent la polémique
Les opérations de « bouclage » organisées à Goma et à Saké, dans l’est de la RDC, depuis samedi 10 mai ciblent les quartiers les plus touchés par l’insécurité – notamment ceux qui se trouvent dans le nord et dans l’ouest du chef-lieu de la province du Nord-Kivu – où des dizaines d’assassinats ont été enregistrés ces dernières semaines, ainsi qu’une hausse du nombre de braquages et d’enlèvements. Lundi 12 mai encore, quatre personnes d’une même famille ont ainsi été tuées et brûlées vives dans une maison du village de Kabale Katambi (Kansana), dans le territoire de Nyiragongo, en périphérie de Goma. Selon l’AFC-M23, les opérations en cours, qui visent à mettre la main sur tous les détenteurs d’armes en vue d’enrayer le regain de criminalité, ont permis d’arrêter plus de 200 militaires congolais, une centaine de Wazalendo, des présumés FDLR et 154 criminels, mais leur ampleur comme la méthode utilisée suscitent de nombreuses critiques. « Ils n’arrêtent pas les gens en fonction d’objets ou d’insignes militaires caractéristiques : ils prennent tous les jeunes garçons ! Certains ont été emmenés il y a trois jours et ne sont toujours pas revenus… Or arrêter des gens arbitrairement, sans aucun motif légal, c’est une violation des droits de l’homme », s’insurge par exemple Stewart Muhindo, membre du mouvement citoyen de la Lucha, pour qui l’argument sécuritaire ne justifie pas tout. RFI
Des experts de l’ONU dénoncent des violences sexuelles « systématiques » au Soudan
Les Forces de soutien rapide (RSF), groupe paramilitaire, sont engagées dans des combats contre l’armée soudanaise depuis le 15 avril 2023, un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 13 millions de personnes et provoqué, selon l’ONU, l’une des pires catastrophes humanitaires mondiales. Dans ce contexte de violence, les femmes et les filles sont particulièrement exposées, subissant un risque croissant de viols collectifs, d’esclavage sexuel, de traite et de mariages forcés, a averti un groupe de neuf experts indépendants des Nations unies. « Nous sommes profondément préoccupés par les témoignages accablants de violences sexuelles, d’enlèvements et d’assassinats ciblant femmes et enfants, y compris dans les camps de déplacés, qui révèlent une campagne systématique et brutale contre les personnes les plus vulnérables de la société soudanaise », ont-ils déclaré dans un communiqué…Les experts, parmi lesquels figurent les rapporteurs spéciaux sur les violences faites aux femmes et aux filles, sur la torture et sur les formes contemporaines d’esclavage, ont indiqué qu’au moins 330 cas de violences sexuelles liées au conflit avaient été documentés depuis le début de l’année. RTBF
Mali : la junte dissout les partis politiques et suspend la chaîne TV5 Monde
La junte au pouvoir au Mali a annoncé mardi 13 mai la dissolution « des partis politiques et des organisations à caractère politique » dans un décret présidentiel lu à la télévision nationale, une décision redoutée depuis plusieurs semaines par les partis d’opposition. Cette décision est la dernière d’une série de restrictions aux libertés prises par les militaires, au pouvoir depuis deux coups d’Etat, en 2020 puis en 2021, pour consolider leur régime. Il existe à ce jour environ 300 partis politiques recensés au Mali. Plus tôt dans la journée de mardi, ils ont aussi suspendu « jusqu’à nouvel ordre » la chaîne de télévision française TV5 Monde, lui reprochant un manque d’impartialité dans un reportage sur une manifestation de l’opposition. La dissolution des partis survient après l’organisation par ces derniers d’une manifestation ayant réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako pour dénoncer cette éventualité, dans un rare acte de défiance vis-à-vis des militaires. La junte au pouvoir a abrogé, mardi matin, la charte des partis, qui fixait notamment leur cadre moral et juridique et encadrait leurs fonctionnements, formation, création et financement. Le projet de loi d’abrogation de cette charte a été adopté lundi par l’organe législatif créé par la junte, le Conseil national de transition (CNT) dont elle a nommé les membres…Le Mali, comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso, est dirigé par des juntes militaires arrivées au pouvoir entre 2020 et 2023, qui se sont associées au sein d’une Alliance des Etats du Sahel (AES). Des organisations de défense des droits humains accusent les trois régimes de réprimer les voix dissidentes au nom de la guerre contre les djihadistes. Le Monde avec AFP
Niger: trois journalistes détenus à Agadez transférés à Niamey
Les trois journalistes de la radio privée nigérienne Sahara FM détenus depuis la semaine passée à Agadez (nord) ont été transférés dans la capitale Niamey, a indiqué mercredi leur média. Ces deux hommes et une femme étaient détenus depuis le 10 mai à la gendarmerie d’Agadez, après avoir relayé des informations concernant la « rupture » présumée de contrats sécuritaires entre le Niger et la Russie, un partenaire-clé de la junte au pouvoir. « Les trois journalistes de la radio Sahara FM ont été transférés ce mercredi matin à Niamey, après quatre jours de garde à vue à la gendarmerie », a annoncé Aïr Info, groupe de médias auquel appartient Sahara FM. « Ils ont quitté Agadez à l’aube sous escorte de gendarmes » , précise le groupe qui ne mentionne pas d’éventuelles charges retenues contre eux. D’abord interpellés les 7 et 8 mai, les journalistes avaient été libérés dans un premier temps, après un passage devant un juge. Mais dans la nuit de vendredi à samedi ils ont été de nouveau arrêtés. Créée en juillet 2003, Sahara FM est l’une des plus importantes radios présentes dans le nord désertique nigérien. AFP
Le Burkina Faso et le Niger tendent la main aux talibans
Lundi 12 mai, le gouvernement taliban recevait, dans les bureaux de son ambassade à Téhéran, une délégation du Burkina Faso, menée par son ambassadeur en Iran, Mohamadi Kaboré. La photo publiée par le compte X de l’ambassade afghane montre l’émissaire de Ouagadougou tout sourire, assis devant une tapisserie de la kaaba, encadré des drapeaux de l’émirat islamique, partageant quelques gâteaux avec son homologue, Maulvi Fazl Mohammad Haqqani. Selon le gouvernement taliban, la rencontre portait sur « l’élargissement de la coopération dans les domaines du commerce, de l’agriculture, des mines et de l’échange de compétences professionnelles », entre les deux pays. « Il a également été promis d’offrir prochainement des opportunités aux délégations du secteur privé de se rendre sur place pour développer les échanges commerciaux entre l’Afghanistan et le Burkina Faso », est-il précisé…Le 23 avril, c’est l’ambassadeur de Niamey, Seydou Zataou Ali, qui était reçu à Téhéran par son homologue Maulvi Fazl Mohammad Haqqani. Au menu des discussions : renforcement des relations bilatérales, développement de la coopération diplomatique et augmentation des interactions entre l’Afghanistan et le Niger. Jeune Afrique
En Guinée, les autorités commencent à indemniser les victimes du massacre du 28 septembre 2009
Mardi 13 mai, les autorités guinéennes ont commencé à indemniser les victimes d’un massacre qui avait fait au moins 156 morts et des centaines de blessés dans un stade de Conakry, le 28 septembre 2009, sous l’ancien dictateur Dadis Camara (2008-2010). Lors d’une cérémonie à Conakry présidée par le ministre de la justice, Yaya Kairaba Kaba, neuf personnes ont reçu des chèques dont les montants n’ont pas été communiqués. Au total, ce sont 334 victimes reconnues par la justice qui devront recevoir des indemnisations, selon un calendrier non défini. « Je peux pousser un ouf de soulagement. Durant ces quinze dernières années, j’ai longtemps cru qu’on n’y arriverait pas, mais aujourd’hui c’est fait », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (Avipa)…Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées par balles, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d’autres blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Le Monde avec AFP
Côte d’Ivoire: le principal parti d’opposition vote pour réélire Thiam à sa tête
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, élit mercredi son président, deux jours après la démission de Tidjane Thiam qui se représente, seul candidat, afin d’être réélu pour mettre fin à une saga judiciaire contestant sa légitimité. Plusieurs opposants de premier plan, dont M. Thiam, ont été déclarés inéligibles pour la présidentielle du 25 octobre. Lundi, ce dernier avait annoncé sa démission de la présidence du PDCI à laquelle il avait accédé en décembre 2023, se disant victime de « harcèlement judiciaire ». Une démission purement formelle qui visait principalement à anticiper une décision de justice risquant d’invalider son élection de décembre 2023, explique-t-on au sein du PDCI. Une militante du PDCI conteste en effet cette élection, estimant que M. Thiam n’était pas ivoirien au moment du scrutin. Une audience est prévue jeudi…Mercredi, Tidjane Thiam, seul candidat, devrait donc se faire réélire président du PDCI en étant cette fois « 100% ivoirien », puisqu’en renonçant à la nationalité française en mars, il a retrouvé, selon les autorités, la nationalité ivoirienne qu’il avait perdue. Les résultats du congrès sont attendus jeudi. Mais cette élection ne change rien à son inéligibilité puisqu’il reste radié de la liste électorale et qu’aucune révision de celle-ci n’est prévue avant la présidentielle du 25 octobre. AFP
Côte d’Ivoire: l’ex-maire d’Abidjan Vincent Toh Bi Irié annonce sa candidature à la présidentielle
En Côte d’Ivoire, l’ancien préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi Irié annonce sa candidature pour la présidentielle d’octobre. Depuis 2020, ce responsable est actif sur le terrain à travers une plateforme citoyenne. Depuis quelques semaines, quelques profils de ce type sortent du bois et annoncent leur intention de se lancer en indépendant. Depuis sa démission à la préfecture d’Abidjan, en août 2020, Vincent Toh Bi Irié est sur le terrain : à travers Aube nouvelle, sa plateforme citoyenne, il sillonne les villages reculés pour établir une veille électorale. Aujourd’hui, il choisit les réseaux sociaux, pour annoncer son ambition présidentielle. Vincent Toh Bi Irié s’affiche comme une alternative au mode de gouvernance actuel…Ce phénomène prend de l’ampleur ces dernières années, comme le constate le politologue Geoffroy-Julien Kouao : « Ces candidatures indépendantes viennent pour se pencher réellement sur les problématiques qui sont celles des populations ivoiriennes. Et en rupture avec les partis politiques qui sont dans des querelles politiques qui y participent à fragiliser le tissu social national. » Reste toutefois une étape cruciale, voire un défi, pour certains : la collecte des parrainages citoyens et l’apport d’une caution de 50 millions de francs CFA pour être éligible. RFI
La France va « renvoyer » des diplomates algériens, après la décision algérienne d’expulser des fonctionnaires français
La France a convoqué le chargé d’affaires algérien à Paris pour dénoncer la décision « injustifiée et injustifiable » d’Alger d’expulser des fonctionnaires français d’Algérie et lui faire savoir que Paris allait riposter en renvoyant des diplomates algériens, a annoncé le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, mercredi 14 mai. « Notre réponse est immédiate, elle est ferme et elle est strictement proportionnée à ce stade, avec la même demande, c’est-à-dire le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa », a affirmé le ministre sur la chaîne BFM-TV, sans préciser leur nombre. Le chargé d’affaires algérien a été convoqué mardi, selon le Quai d’Orsay. « Nous lui avons fait savoir également que nous nous réservons la possibilité de prendre d’autres mesures en fonction de l’évolution de la situation », a ajouté M. Barrot. « Les Algériens ont souhaité renvoyer nos agents. Nous renvoyons les leurs », a-t-il encore noté. L’Algérie avait convoqué dimanche le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour lui notifier de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien qui étaient en mission de renfort temporaire, dans un nouvel épisode de la profonde crise diplomatique entre les deux pays. Le Monde avec AFP