Soudan : L’ONU presse pour un cessez-le-feu à El Fasher dans le nord
Le chef des Nations Unies, Antonio Guterres, a lancé un appel pressant aux parties en conflit au Soudan, les enjoignant à mettre un terme immédiat aux hostilités et à reprendre sans délai les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu à El Fasher, dans le Nord du pays. Dans une déclaration émise par son porte-parole lundi soir, le Secrétaire général de l’ONU s’est montré « extrêmement préoccupé par le déclenchement des combats à El Fasher, qui mettent en péril la sécurité de plus de 800 000 civils ». Soulignant l’obligation de toutes les parties, en vertu du droit international humanitaire, de protéger les civils, Guterres a appelé les factions belligérantes à permettre à la population civile de se déplacer vers des zones sécurisées. Il a également demandé à toutes les parties de garantir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entraves à tous les civils nécessitant une assistance à El Fasher et dans le Darfour. Le Secrétaire général a mis en garde contre le fait que « cibler intentionnellement des civils et entraver délibérément l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin peut constituer des crimes de guerre ». Sahel Intelligence
Présidentielle au Tchad: l’UE s’inquiète de « violences »
L’Union européenne (UE) s’est inquiétée lundi de « violences post-électorales » au Tchad et déploré la mise à l’écart de nombreux observateurs de la présidentielle quatre jours après l’annonce de la victoire du chef de la junte Mahamat Déby, contestée par l’opposition. Le général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé il y a trois ans par l’armée chef de l’Etat à la mort de son père Président depuis plus de 30 ans, a recueilli 61,03% des suffrages dès le premier tour au scrutin du 6 mai, selon les résultats officiels provisoires. Succès Masra, le Premier ministre nommé en janvier par Déby, crédité de 18,53% des voix officiellement, a affirmé, lui, qu’il avait au contraire remporté l’élection et demandé au Conseil constitutionnel d’annuler un scrutin aux résultats « falsifiés » selon son parti…Des médias tchadiens ont invoqué des « morts » et de nombreux « blessés » par des « tirs de joie » des militaires à l’annonce des résultats jeudi soir mais le gouvernement a refusé d’en livrer le nombre et interdit aux hôpitaux de le faire, invoquant « le respect du secret médical ». L’armée avait été déployée très massivement dans la capitale N’Djamena à l’annonce des résultats…Des ONG internationales avaient dénoncé la répression de toute opposition et émis des doutes sur la « crédibilité » d’une élection qu’elles jugeaient jouées d’avance en faveur de Déby, proclamé Président de transition le 20 avril 2021 par une junte de 15 généraux à la mort de son père, Idriss Déby Itno. AFP
Au Mali, un collectif de partis et d’organisations de la société civile dénonce une « mascarade de dialogue »
Dénonçant une « mascarade », un collectif de partis et d’organisations de la société civile malienne a rejeté la perspective de plusieurs années de régime militaire préconisées à l’issue de consultations organisées par la junte. Les parties prenantes à ce collectif « dénoncent vigoureusement la mascarade de dialogue inter-Maliens [lancée] par les autorités en place et rejettent ses recommandations », disent-elles dans un communiqué consulté lundi 13 mai sur les réseaux sociaux et authentifié par l’Agence France-Presse (AFP). Les militaires « veulent s’éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens », ajoute le communiqué. Des concertations organisées par la junte et censées produire des solutions de sortie de crise ont « recommandé » vendredi plusieurs années supplémentaires de régime militaire et une candidature du chef de cette junte, le colonel Assimi Goïta, à une future élection présidentielle…Certaines de ces organisations et partis ont signé le communiqué publié sur les réseaux sociaux. Les recommandations de vendredi ne reflètent « aucunement la volonté du peuple », disent-elles, notant la mise à l’écart de toute opposition, et n’ont « accouché d’aucune initiative malienne de paix » malgré l’objectif annoncé. Le Monde avec AFP
En Tunisie, les avocats en grève pour protester contre l’arrestation violente de leur collègue Sonia Dahmani
Les avocats tunisiens ont observé, lundi 13 mai, une grève dans tous les tribunaux du pays pour protester contre l’arrestation d’une de leurs collègues au siège du barreau, selon l’Ordre national des avocats de Tunisie (ONAT). « La grève a été respectée à 100 % », a déclaré à la presse Laroussi Zguir, président de la section de l’ordre des avocats de la capitale. Cette mobilisation a été décidée après l’interpellation par la force, samedi soir, de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani dans des locaux de l’ONAT à Tunis, où elle s’était réfugiée après sa convocation en justice pour des propos qu’elle avait tenus à la télévision…Dénonçant une « magistrature aux ordres », des dizaines d’avocats ont manifesté dans la matinée devant cette même cour – le tribunal de première instance – pour réclamer la libération « immédiate » de Mme Dahmani, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse…Selon ses avocats, la chroniqueuse fait l’objet d’une enquête notamment pour diffusion de « fausses informations dans le but de porter atteinte à la sûreté publique » et « incitation à un discours de la haine », en vertu du décret-loi 54. Le Monde avec AFP
En Tunisie, le président de la fédération de natation arrêté et poursuivi pour « complot »
Arrêtés samedi 11 mai et placés en garde à vue, le président de la Fédération tunisienne de natation (FTN), le directeur général de l’Agence nationale antidopage (ANAD) et sept autres personnes récemment destituées par le ministère de la jeunesse et des sports devaient comparaître ce lundi devant le juge d’instruction. Ils font l’objet d’une enquête judiciaire après la dissimulation du drapeau tunisien lors d’un événement sportif. Les neuf hommes sont accusés de « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat », d’« attentat visant à modifier la forme du gouvernement », d’« incitation à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien » et d’« atteinte publique au drapeau tunisien », a précisé Mohamed Sadok Jouini, porte-parole du tribunal de Ben Arous, dans une déclaration au Monde…le président Kaïs Saïed, dénonçant un « crime odieux » contre la Tunisie, est intervenu directement. Accompagné de son service de sécurité, du gouverneur de Ben Arous et de l’orchestre de la garde présidentielle, il a fait irruption dans l’enceinte de la piscine, où des nageurs poursuivaient leurs activités. « Où sont les responsables ? Ceux qui ont fait ça doivent être jugés. Ils doivent assumer leur responsabilité pénale immédiatement », a-t-il exigé, visiblement en colère…Ordonnant le retrait du tissu, il a ensuite hissé l’étendard et entonné l’hymne national joué par l’orchestre présidentiel, les larmes aux yeux. Depuis son coup de force du 25 juillet 2021, Kaïs Saïed a régulièrement mis l’accent sur la « souveraineté » de la Tunisie et la nécessité de protéger l’indépendance politique et culturelle du pays face aux influences étrangères. Le Monde
Côte d’Ivoire: la présidentielle de «2025 ne se passera pas sans nous», affirme Charles Blé Goudé
Les personnalités politiques de Côte d’Ivoire commencent à abattre leurs cartes en vue de la présidentielle 2025. Après l’ancien président Laurent Gbagbo, désigné candidat du PPA-CI, le Cojep de Charles Blé Goudé a effectué sa rentrée politique, ce week-end à Yamoussoukro. Mais l’ancien ministre de la Jeunesse ne s’est toujours pas déclaré…Les militants sont en tout cas venus massivement pour écouter le message de leur leader, qui en a profité pour présenter son projet politique, basé notamment sur l’éducation, la santé et la lutte contre la corruption. Pour l’heure, seul l’ex-président ivoirien et leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue dans 16 mois. RFI
Nigéria : L’armée camerounaise libère 300 otages nigérians dans une opération contre Boko Haram
L’armée camerounaise a pu libérer trois cents otages nigérians, les ramenant de l’Extrême-Nord du Cameroun. L’opération s’est déroulée à Dabanga, dans le département du Logone-et-Chari, où ces personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été présentées avec un important arsenal militaire par le gouverneur de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari. Cette opération s’est déroulée en territoire nigérian par le bataillon d’intervention rapide dans le cadre de l’opération Alpha. Des démarches sont en cours pour leur rapatriement en coordination avec les autorités nigérianes dès le 13 mai. Le gouverneur a exprimé sa reconnaissance envers l’engagement et les efforts de l’armée camerounaise dans la lutte contre Boko Haram, particulièrement à quelques jours de la fête de l’unité nationale. Sahel Intelligence
Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye impose un nouveau style présidentiel
Simplification du protocole, annonces d’audits économiques, publication de rapports…La rupture prônée par le jeune chef de l’Etat se traduit pour le moment essentiellement dans la communication du duo qu’il forme avec son premier ministre, Ousmane Sonko…Depuis l’entrée en fonction du nouvel exécutif sénégalais, des annonces ont été faites pour auditer les secteurs de la pêche et de l’immobilier. Mais les mesures les plus attendues concernent la hausse des prix des produits de première nécessité. Un plan d’urgence contre la vie chère doit voir le jour avant le 15 mai…La volonté de transparence s’est aussi traduite par la publication de rapports de la Cour des comptes, de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ou encore de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) dont la diffusion avait été suspendue par l’administration de Macky Sall. Rédigés au cours des cinq dernières années, ils recensent des malversations, des détournements de deniers publics ou des surfacturations, notamment au sein du ministère de la santé durant la crise du Covid-19 ou dans la gestion des kits de dialyse pris en charge par l’Etat. Le Monde
Sénégal-Mauritanie: l’unité flottante de production de gaz enfin au large des côtes
Étape décisive avant l’entrée en production du méga-champ gazier Grand Tortue au large du Sénégal et de la Mauritanie, l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (appelée FPSO) est arrivée sur site, après beaucoup de retards et un long périple. Ce qui devrait enfin permettre la première extraction de gaz des fonds marins sénégalo-mauritaniens d’ici à la fin de l’année…Partie des côtes chinoises en janvier 2023, elle avait due être complétée à Singapour, puis avait fait des escales techniques à Maurice et enfin aux Canaries. Censée être moins coûteuse qu’une installation terrestre, cette unité FPSO permettra de séparer le gaz des autres éléments comme l’eau et les condensats extraits du gisement en eau profonde, à 80 km de là. Le gaz sénégalo-mauritanien sera ensuite acheminé vers la plateforme de liquéfaction, plus proche des côtes. RFI
En Libye, démantèlement d’un trafic d’or à l’aéroport de Misrata
Cinq mois d’enquête ont permis le démantèlement du trafic, la Libye est une zone de transit pour la contrebande d’or. Des lingots à destination de pays « comme les Émirats arabes unis ou la Turquie » indique l’ONG américaine The Sentry dans un récent rapport. Il n’y a pas d’importante production d’or dans le pays, mais des plateformes de négoce et plusieurs points de transits, parmi lesquels les ports et aéroport de Zliten, Benghazi et Misrata. Selon l’enquête de l’ONG, l’or provient principalement du Tchad, du Niger, du Burkina Faso et du Mali. Le commerce de cet or artisanal est toujours très opaque. L’ONG internationale Pact estime par exemple qu’en 2021, seulement 13% de l’or artisanal malien était exporté par des voies légales. Le Mali est aussi, selon les chercheurs, le centre névralgique de la contrebande d’or au Sahel. Une grande partie de cet or provient des mines artisanales d’autres pays comme le Sénégal ou la Guinée. Destination finale privilégiée : Dubaï où les contrôles douaniers pour l’or transporté à la main sont faibles et où il n’existe pas de limite sur les transactions en espèces. RFI
Massacre de 2009 en Guinée : les victimes réclament la reconnaissance de crimes contre l’humanité
Les avocats des victimes au procès historique d’un massacre commis en 2009 en Guinée ont demandé lundi que les faits retenus contre les 11 accusés soient requalifiés en crimes contre l’humanité, à l’ouverture des plaidoiries. Ouvert le 28 septembre 2022, le procès de l’ancien dictateur Moussa Dadis Camara et de dix autres anciens responsables militaires et gouvernementaux est entré lundi dans sa phase finale, celle des plaidoiries des nombreuses parties civiles, avant le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la défense. La cour a demandé lundi aux avocats de faire en sorte que les accusés soient fixés sur leur sort avant les vacances judiciaires en août. Les avocats des parties civiles devraient à eux seuls s’exprimer pendant plusieurs jours, au nom d’organisations représentant des centaines de victimes. Le 28 septembre 2009 et les jours suivants, des membres de la garde présidentielle, des soldats, des policiers et des miliciens avaient réprimé un rassemblement de l’opposition et massacré avec une brutalité effrénée dans un stade de Conakry et ses alentours. Au moins 156 personnes ont été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, des centaines blessées et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Les chiffres réels sont probablement plus élevés. La commission avait estimé que ces agissements pouvaient être constitutifs de crimes contre l’humanité. AFP