En l’absence de renforcement des mesures préventives et d’accès aux vaccins contre la COVID, la montée du variant Delta du coronavirus entrainera des centaines de milliers de décès dans les mois à venir. Si des parties du monde ont vraisemblablement commencé à tourner la page de la pandémie, la troisième vague de COVID fait les titres de l’actualité en Afrique. Le nombre de cas de COVID a triplé et plus de 30 000 décès ont été enregistrés sur le continent depuis l’émergence en Ouganda, fin avril, du variant Delta. La panique et la peur apparaissent dans de nombreuses communautés alors que le nombre de personnes dont les proches meurent augmente de manière exponentielle. [Infographie] Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Les violences en Afrique du Sud, nourries par un ras-le-bol général sur fond de crise économique, se sont intensifiées avec un dernier bilan mardi soir faisant état de 72 morts, après avoir sporadiquement commencé dans la foulée de l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma. En pays zoulou (Est), fief de l’ancien chef d’Etat où il est emprisonné depuis jeudi, des premiers incidents limités avaient éclaté le lendemain avec des routes bloquées et plusieurs camions incendiés. Mais en quelques jours, 27 personnes ont trouvé la mort dans la région, selon la police. A plus de 500 km de là, les violences et les pillages frénétiques se sont répandus dans la plus grande ville du pays, Johannesburg: 45 personnes sont mortes dans la province du Gauteng. La plupart des décès sont survenus lors de bousculades pendant des pillages de magasins et de centres commerciaux, a affirmé la police. D’autres sont aussi liés à des explosions de distributeurs automatiques de billets et à des tirs, a-t-elle précisé. « Je ne me sens pas vraiment concerné par Zuma, c’est un vieil homme corrompu qui mérite d’être en prison. Je prenais des choses dans le magasin pour ma mère », a déclaré à l’AFP Tibello, 30 ans, au chômage, les bras chargés de chips et de bonbons près d’un centre commercial de Soweto, dévasté un peu plus tôt par les pillards. Durement touchée par une troisième vague de Covid-19, l’Afrique du Sud, qui a atteint un chômage record à 32,6 % depuis la pandémie, a imposé de nouvelles restrictions sanitaires fin juin. AFP
« La Tunisie a besoin d’aide » face au Covid-19, a déclaré le Dr Yves Souteyrand, représentant de l’OMS sur place. Le pays d’à peine 12 millions d’habitants enregistre plus de 100 morts par jour, soit le taux de mortalité le plus élevé sur le continent africain et dans le monde arabe. La Tunisie est l’un des pays qui transmet à l’OMS le plus d’informations relatives au Covid-19, ce qui explique le niveau d’alerte plus élevé que pour ses voisins. Pour autant, le pays est dans une situation très préoccupante, avec plus de 100 morts par jours, 16 000 au total, alors que jusqu’en août 2020, il n’y en avait même pas 50. Selon le Dr Yves Souteyrand, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé, cette explosion du nombre de décès et d’hospitalisations s’explique par la levée des mesures strictes qui avaient été prises très tôt l’année dernière. Des mesures qui n’ont pas été prolongées par les autorités en raison de leurs conséquences socio-économiques très importantes. Côté vaccination, la Tunisie reste dans la moyenne par rapport à ses voisins, mais toujours trop peu pour contenir la propagation du variant Delta. Seul 11% de la population a eu une dose, et 5% deux doses. RFI
À Genève, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté mardi une résolution sur la situation dans le Tigré, en Éthiopie, se disant « profondément préoccupé » par la situation et demandant notamment un retrait des troupes érythréennes hors du pays, les accusant d’« exacerber le conflit ». Mais même s’il salue la coopération entre l’Éthiopie et l’ONU sur les crimes commis pendant la guerre, le texte n’a pas reçu l’aval des pays du bloc africain. Par 20 voix seulement contre 14, et 13 abstentions, le Conseil des droits de l’homme a donc adopté la résolution sur l’Éthiopie âprement négociée par la Slovénie. Mais aucun pays africain représenté n’a voté pour. Et le Gabon, le Malawi, le Sénégal et le Soudan se sont abstenus. En s’abstenant systématiquement ou en votant en faveur d’une édulcoration du texte durant la session, le « bloc africain » a donc adopté les arguments de l’Éthiopie pour estimer que cette résolution n’arrangeait rien sur le terrain. Cela n’a pas empêché les 17 amendements présentés par l’Érythrée, mais aussi par la Chine et le Venezuela, d’être tous rejetés, malgré le soutien de certains pays du continent, dont notamment le Cameroun qui a servi de porte-parole. RFI
Le Premier ministre Abiy Ahmed a promis mercredi de « repousser les attaques » des « ennemis » après une nouvelle offensive des rebelles au Tigré, région de l’extrême nord de l’Ethiopie en proie depuis huit mois à la guerre et à une grave crise humanitaire. Lundi, les forces rebelles, nommées Forces de défense du Tigré (TDF), ont lancé une nouvelle offensive dans le sud et l’ouest de la région, dont ils avaient en grande partie repris le contrôle fin juin, mettant en déroute les troupes fédérales et conduisant le gouvernement à déclarer un cessez-le-feu. « Nous nous défendrons et nous repousserons ces attaques de nos ennemis internes et externes, tout en travaillant à accélérer les efforts humanitaires », a déclaré mercredi M. Abiy dans un communiqué publié sur Twitter. Le Premier ministre n’a pas dit précisément à qui les « ennemis externes » faisait référence. M. Abiy a lancé le 4 novembre 2020 une opération militaire au Tigré pour chasser et désarmer les autorités locales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), après des mois de tensions. AFP
Dans l’est du Soudan, sur la route qui mène au camp de réfugiés d’Um Rakuba, cinq jeunes garçons marchent. Ils ont un petit sac à la main et traversent à pied cette vaste étendue de brousse sous une chaleur écrasante. Le thermomètre affiche 40 °C. « Ils s’échappent », commente notre chauffeur. La loi soudanaise interdit aux réfugiés de se déplacer sans autorisation. Mais certains arrivent à se soustraire à la vigilance des forces de sécurité pour aller travailler dans les fermes voisines, se rendre en ville, ou prendre la route vers de nouvelles destinations. Le camp d’Um Rakuba abrite 22 000 réfugiés du Tigré. Cette région du nord de l’Éthiopie est en proie à une guerre civile depuis le 4 novembre 2020. Le conflit oppose le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) aux forces fédérales éthiopiennes soutenues par les armées érythréennes et somaliennes. Différentes milices sont aussi impliquées. Au Soudan, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a enregistré l’arrivée de 62 166 Tigréens depuis le début du conflit. Le Point
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) appelle les États à prendre des mesures urgentes. Selon les statistiques publiées par l’OIM dans un nouveau rapport, au moins 1 146 personnes sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’Europe au cours du premier semestre 2021. En 2020, 513 avaient péri au cours de la même période, et 674 en 2019. Le nombre de migrants morts en mer en tentant de rejoindre l’Europe a doublé depuis l’année dernière. « Les organisations civiles de recherche et de sauvetage ont continué à se heurter à des obstacles importants, la majorité de leurs bateaux étant bloqués dans les ports européens en raison de saisies administratives et de procédures pénales et administratives en cours contre les membres d’équipage », constate le rapport. L’Organisation internationale des migrations (OIM) note également que l’augmentation des décès intervient à un moment où les interceptions d’embarcations transportant des migrants au large des côtes nord-africaines sont en hausse. RFI
Un an après l’accession d’Évariste Ndayishimiye à la tête du pays, le Burundi commence à changer. Mais la volonté d’ouverture et de développement tiendra-t-elle ses promesses sur le long terme ? Et tiendra-t-elle tout court, face aux plus radicaux du parti au pouvoir ? Le 18 juin 2020, Évariste Ndayishimiye a officiellement été investi président de la République du Burundi. C’était tout sauf une surprise. « Il était difficile d’imaginer que le prochain chef de l’État puisse être d’un autre parti que le CNDD-FDD [Conseil national pour la défense de la démocratie–Force de défense de la démocratie, au pouvoir depuis 2005], qu’il remporte ou non l’élection », estime un diplomate. Agathon Rwasa, le leader du Congrès national pour la liberté (CNL), ne dira pas le contraire. Arrivé deuxième à la présidentielle du 20 mai 2020, l’opposant continue, un an plus tard, de revendiquer une victoire qu’un certain nombre d’observateurs burundais et étrangers semblent prêts à lui accorder, même à demi-mots. Dès le 4 juin 2020, la Cour constitutionnelle a mis un terme aux contestations, en validant la victoire du CNDD-FDD, plus tout-puissant que jamais après avoir également remporté les élections législatives et communales, organisées le même jour que la présidentielle. Jeune Afrique
Venant de Yaoundé, le président du Cameroun a atterri dimanche 11 juillet, en fin d’après-midi, à Genève, accompagné de son épouse, Chantal Biya, de son directeur de cabinet et du chef du protocole. Il est descendu comme à son habitude depuis des décennies à l’hôtel Intercontinental, à deux pas du palais des Nations, où il loue un étage entier. Dès le lendemain, les accès de ce cinq-étoiles étaient déjà protégés par des camionnettes de la police genevoise et par des agents lourdement armés. « Dans le hall, quelques gardes du corps camerounais tuaient le temps sur leur portable, avec, à leurs côtés, des agents en civil suisses », rapporte la presse locale. Le précédent séjour de Paul Biya en juin-juillet 2019 n’a pas été de tout repos. Une quarantaine d’opposants avaient d’abord forcé l’entrée de l’Intercontinental et s’étaient battus avec des membres du service de sécurité du chef de l’État camerounais. Ces derniers avaient molesté un journaliste de la radio suisse, lui arrachant son sac, son porte-monnaie et son téléphone, et écrasant ses lunettes. Six d’entre eux écopaient de peines de prison avec sursis. Quelques jours plus tard, une manifestation sur la place des Nations de quelque 250 opposants au régime camerounais était réprimée sans ménagement par la police, provoquant des protestations de la classe politique helvétique, de gauche comme de droite. Résultat, la Suisse avait vivement encouragé Paul Biya à ne pas s’éterniser sur les bords du lac Léman. Le Point
Au Mali, la situation est à nouveau très tendue dans le cercle de Niono (région de Ségou, dans le centre du pays). C’est dans ce cercle qu’avait été conclu, il y a quatre mois, un accord entre les jihadistes de la katiba Macina, membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et les chasseurs traditionnels dozos de la zone, qui tentaient de leur faire face. Cet accord de cessez-le-feu avait permis, au prix de concessions faites aux jihadistes sur le port du voile ou les décisions de justice par exemple, de mettre un terme aux affrontements meurtriers qui ensanglantaient la zone depuis des mois. Il y a eu le cas devenu emblématique du village de Farabougou, qui avait été soumis à un blocus pendant plusieurs mois, jusqu’à la conclusion (pas de signature, accord oral) de cet accord. Mais des heurts récents mettent à présent cet accord en péril. « Le 3 juillet dernier a marqué la fin de l’accord », déplore un élu local, qui signale une reprise des déplacements de populations, craignant le retour des violences contre les civils. Depuis ce jour, en effet, selon plusieurs sources locales, entre trois et six chasseurs traditionnels dozos ont été tués et plusieurs blessés par les jihadistes de la katiba Macina, dans des villages du cercle de Niono, et notamment dans la commune de Dogofry, qui rassemble plusieurs hameaux. RFI
L’Algérie et le Niger ont décidé de rouvrir leur frontière terrestre, fermée depuis seize mois en raison de la pandémie de coronavirus, pour faciliter les échanges entre les deux pays, selon l’agence de presse officielle APS. Cette décision a été annoncée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors d’un point de presse conjoint avec son homologue nigérien Mohamed Bazoum, qui effectue une visite de travail en Algérie. L’Algérie avait décrété la fermeture des frontières le 17 mars 2020, trois semaines après la détection du premier cas de Covid-19 dans ce pays de quelque 44 millions d’habitants. Alger et Niamey sont convenus de « l’ouverture de la frontière pour l’exportation des produits algériens vers le Niger et l’importation des produits nigériens », a déclaré M. Tebboune. Les deux pays se sont également mis d’accord sur la nécessité d’une « politique claire » concernant les Nigériens travaillant en Algérie, a ajouté le chef de l’Etat. De son côté, M. Bazoum a déclaré avoir fait part de son vœu de voir la frontière avec l’Algérie « définitivement » rouverte pour, a-t-il dit, que le flux des échanges « tout à fait naturel entre nos deux pays se développe ». Le Monde avec AFP
Au Bénin, on parle beaucoup ces derniers temps de la flambée des prix des produits de première nécessité. Dans les marchés, vendeurs et acheteurs se plaignent de cette hausse des prix et pour le Béninois moyen, il devient de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Les associations des consommateurs sont absentes sur le terrain des actions à mener pour atténuer les peines des populations. Certains vont même jusqu’à accuser le soutien du gouvernement à la production au détriment des produits alimentaires. C’est le cas d’Antoine Hediblè qui pense que le gouvernement encourage la production cotonnière alors que « les gens ont faim”. “La pauvreté est ambiante et la misère c’est la chose du monde la mieux partagée au Bénin. On passe son temps à motiver les paysans à cultiver le coton qu’on ne mange pas, qu’on ne délaye pas , qu’on exporte intégralement”, souligne-t-il. VOA
Alors qu’il était étudiant à l’ENA, Emmanuel Macron a séjourné pendant six mois au Nigeria. Depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, le président français met tout en œuvre pour rapprocher Paris et Lagos et encourager les investissements. Lors du sommet Choose France, qui a réuni des chefs d’entreprise du monde entier le 28 juin à Versailles, le Nigéria était placé au centre de l’attention. En effet, la première puissance économique du continent est le seul pays à avoir eu droit à un évènement spécial, réunissant des industriels français et nigérians de premier plan. Signe de l’importance que revêt pour Emmanuel Macron la diplomatie économique de la France au Nigeria. Jeune Afrique
Tout semble figé comme une scène de crime. Au rez-de-chaussée du bâtiment, les rangées de sièges bleu métallique attaqués par la rouille sont tournées vers le mur blanc. Au premier étage, le sol est jonché d’affiches de films, de cassettes VHS de grosses productions hollywoodiennes de la fin du XXe siècle et de négatifs noircis par la poussière et le temps. A l’extérieur, la façade du légendaire cinéma Le Dialogue est défigurée par les impacts de balles de gros calibre datant des derniers jours de la crise post-électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire en 2010 et 2011. C’est d’ailleurs à cette époque qu’a été assassiné Sinaly Dansoko, le dernier gérant des lieux, situés à l’entrée de Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan. Ces dernières années, celui qui fût son assistant et son ami, Moussa Diaby, a bien tenté de faire revivre le « dernier cinéma populaire de Côte d’Ivoire ». En vain. La dernière séance remonte au 16 décembre 2014. Ce jour-là, l’équipe avait choisi de rediffuser un classique qui d’ordinaire drainait les foules : Heat, de Michael Mann. Mais ni Robert De Niro, ni Al Pacino, ni même Val Kilmer n’ont réussi à créer l’étincelle. La salle « était quasiment vide », admet M. Diaby. « On a compris que notre temps était passé », celui des cinémas populaires, précise-t-il. Le Monde