Les autorités maliennes ont relâché lundi 13 juillet les leaders de la contestation qui réclame un changement de pouvoir, dans un apparent geste d’apaisement après les troubles sanglants qui ont agité la capitale Bamako en fin de semaine passée. Des tirs nourris ont encore été entendus lundi dans le quartier de Badalabougou, fief de la grande figure de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko, et principal foyer de tensions. Des accrochages épars ont opposé des hommes lançant des pierres et des forces de sécurité ripostant à coups de gaz lacrymogène dans des rues encore jonchées de projectiles. Mais sans commune mesure avec les confrontations des jours précédents. … Au moins onze civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés, selon les urgences hospitalières. Le Monde avec AFP
Les représentants dans le pays de l’Union africaine, de la Cédéao, de l’ONU et de l’UE se disent très préoccupés par les troubles dans la capitale, et appellent à la retenue. … Ils notent que l’arrestation de chefs de file de la contestation fait obstacle à ce dialogue pourtant demandé par le président Ibrahim Boubacar Keïta. La capitale du Mali est la proie, depuis vendredi, de ses plus graves troubles depuis des années. Les violences ont fait au moins 11 morts et 124 blessés, selon un responsable des urgences d’un grand hôpital de la capitale. La situation alarme les alliés et les voisins du Mali, inquiets d’un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au jihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée. RFI
Le procès d’un jihadiste malien, poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, viols et esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés et destruction de mausolées à Tombouctou, s’ouvre mardi 14 juillet devant la Cour pénale internationale (CPI). Âgé de 42 ans, Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, de son nom complet, est accusé d’avoir contribué en 2012 et 2013 à la démolition du patrimoine dans cette ville du nord-ouest du Mali, mais aussi de torture. Il a été remis en avril 2018 par les autorités maliennes à la CPI, basée à La Haye, aux Pays-Bas. Son procès débute mardi avec les déclarations d’ouverture de l’accusation, qui avait affirmé lors de précédentes audiences qu’Al Hassan avait joué un rôle déterminant dans le « calvaire » subi par les habitants de Tombouctou sous la mainmise jihadiste. France24 avec AFP
Dix soldats nigérians ont été tués lundi par des jihadistes lors de deux incidents séparés dans le nord-est du Nigeria, a appris l’AFP de sources sécuritaires. Des jihadistes ont tué huit soldats lors de l’attaque d’un convoi militaire près du village de Kumulla, à 40 km de la capitale régionale de l’Etat du Borno, Maiduguri, ont indiqué ces sources sous couvert d’anonymat. Quelques heures après cette attaque, deux autres soldats ont été tués lors d’un accrochage entre une patrouille de l’armée et un groupe de jihadistes dans le village de Kolore, à quelque 50 km de Maiduguri, selon ces sources. Il y a une semaine, 35 soldats nigérians avaient été tués dans cette même région, et 30 étaient portés disparus. AFP
Un casque bleu rwandais a été tué lundi et deux autres blessés dans une attaque menée par un des principaux groupes armés centrafricains à Gedze (Ouest), a annoncé lundi la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). « Cette attaque criminelle constitue une nouvelle violation » par le groupe armé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) de l’accord de paix qui lie le gouvernement centrafricain à 14 groupes armés depuis le 6 février 2019, a affirmé la Minusca sur sa page Facebook. Début juin, le leader des 3R, Sidiki Abass, avait annoncé qu’il suspendait sa participation à l’accord, et la Minusca avait lancé peu après une opération militaire dans l’Ouest pour contrer l’expansion du groupe armé. Belga
En Somalie, les shebabs ont perpétré un attentat contre le chef des forces de défense, le général Odowaa Yusuf Rageh. A Mogadiscio, son convoi a été pris pour cible par une attaque suicide à l’aide d’un véhicule piégé. L’opération a échoué mais l’explosion a fait entre un et cinq morts, selon les sources. Le général, réputé pour son combat acharné contre les islamistes, en est sorti indemne. Le convoi du général Odowaa Yusuf Rageh venait de quitter le ministère de la Défense. L’escorte a repéré un véhicule s’approchant à grande vitesse. Les militaires ont tiré. Même s’il a pu déclencher sa bombe, le conducteur a été tué avant que sa voiture ne percute le convoi. RFI
La justice militaire congolaise a condamné à perpétuité un policier pour le meurtre d’un militant du mouvement citoyen Lucha lors d’une marche, le 21 mai dernier, contre l’insécurité dans cette contrée. C’est un verdict historique qui a été rendu ce lundi à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). C’est à l’issue d’un procès en trois audiences à la mairie que le verdict a été prononcé, et le tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo n’a retenu aucune circonstance atténuante : prison à vie pour l’agent principal de police Eric Ombeni. Lui et l’Etat congolais, reconnus civilement responsables du meurtre, sont sommés de verser 100 000 USD à la famille de la victime. Tout au long du procès, ouvert le 8 juin dernier, le policier a nié avoir ouvert le feu sur le manifestant Marcus-Freddy Kambale, 22 ans. RFI
Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi à Kinshasa pour une marche interdite par les autorités contre le choix d’un nouveau président de la Commission électorale, quatre jours après des affrontements qui ont fait cinq morts. Jean-Pierre Bemba, seul leader de la coalition Lamuka à s’être joint aux manifestants, s’est félicité de l’ampleur de la mobilisation. Les manifestants ont envahi le boulevard Lumumba, en présence de l’ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba, un des leaders de l’opposition. La manifestation, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes, a été le théâtre de heurts, en début d’après-midi, au niveau de l’échangeur de Limete, où les forces de l’ordre avaient pris position pour bloquer la poursuite de la marche, tirant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Jeune Afrique avec AFP
C’est la nuit où tout a basculé. Le 30 janvier, une pluie diluvienne s’abat sur Kinshasa, emportant les tôles bleues qui cachent les travaux de construction des sauts-de-mouton, ces ponts urbains censés fluidifier la circulation dans la capitale congolaise. Le lendemain matin, les Kinois découvrent avec stupeur des chantiers à l’arrêt, malgré les millions de dollars dépensés par l’Etat depuis presque un an. Dans sa résidence de la cité de l’Union africaine, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi fulmine. Ces travaux étaient la vitrine de son programme des « 100 jours » censé marquer un nouveau départ. Or, depuis des mois, « les rapports s’accumulaient sur le bureau du président, évoquant de possibles détournements de fonds, se souvient l’un de ses conseillers. Le même nom revenait très souvent : Vital Kamerhe. » Le Monde
Un véhicule, avec à son bord des militaires français, a essuyé des tirs en début de soirée devant la résidence privée du chef de l’État située non loin de l’aéroport. Il n’y a eu aucun blessé et les militaires français ont pu regagner la base française après un moment de tension. C’est le deuxième incident en deux mois entre des soldats français et la sécurité de la présidence tchadienne. Lundi en fin de journée, la garde postée devant la résidence privée du chef de l’État, la « Villa Burkina », s’aperçoit de la présence d’hommes blancs dans un 4×4. Ils n’étaient pas signalés. Le contact ne se passe pas bien et la garde ouvre le feu sur le véhicule, qui quitte précipitamment les lieux. Le véhicule dont les deux roues sont trouées sera rattrapé quelques centaines de mètres plus loin et conduit aux renseignements militaires. RFI
La piraterie n’est jamais finie. Au large du Nigeria, Cameroun, Bénin, Togo et autres Gabon, en plein océan Atlantique, l’insécurité maritime grimpe en flèche. Depuis le début de l’année 2020, Dryad Global, société de surveillance des mers, a recensé 78 kidnappings contre rançon dans le golfe de Guinée. Un chiffre en augmentation de 23% par rapport à l’an dernier. «Oui, on peut dire que les pirates sont de retour», opine du chef un haut gradé de la sécurité en mer. La tendance, amorcée fin 2019 avec cinq événements de ce type – 53 otages retenus en moyenne pendant 33 jours – inquiète les professionnels du secteur. «Notre branche était en pleine santé avant le Covid-19, et maintenant c’est beaucoup plus compliqué. Comme partout. Sauf qu’ailleurs, les pirates n’existent pas», ironise un armateur, sous couvert d’anonymat. Enquête sur cet espace maritime devenu, de la bouche de tous les spécialistes, le plus dangereux du monde. Le Figaro
Les vagues d’extrême chaleur qui frappent l’Afrique subsaharienne ne font pas l’objet de statistiques exhaustives, selon une étude publiée lundi dans la revue «Nature Climate Change». Cette situation rend difficile leur étude et la mise en œuvre de systèmes d’alerte. Alors que les épisodes de canicule et leurs conséquences sont systématiquement étudiés dans les zones plus riches au monde, «les conséquences de ces canicules [en Afrique, ndlr] ne sont pas enregistrées», souligne l’auteur principal de l’étude, Luke Harrington, de l’institut du changement de l’environnement à l’université britannique d’Oxford. Pourtant, «les observations de terrain comme les modélisations climatiques montrent que l’Afrique subsaharienne est particulièrement exposée aux canicules», souligne le chercheur. ATS/NXP
L’Anglo-Ghanéenne Sylvia Arthur avait toujours rêvé de partager sa passion pour la littérature africaine et son impressionnante collection de livres. Son rêve est devenu réalité avec l’ouverture à Accra de sa magnifique bibliothèque. « Notre littérature a toujours été négligée, elle n’est pas mise en valeur, elle n’est pas prise au sérieux et elle n’a jamais été archivée », estime la fondatrice de la Bibliothèque de l’Afrique et de la diaspora africaine (LOATAD). « C’est précisément le but de cette bibliothèque ». Sylvia Arthur travaillait en Europe dans le secteur de la communication jusqu’en 2017, date à laquelle elle a décidé de rentrer vivre au Ghana et de mener à bien son projet sur ses économies. « On a commencé avec une seule pièce, et maintenant nous avons une maison entière remplie de livres! », s’enthousiasme la propriétaire de près de 4.000 ouvrages. AFP