Dans une déclaration commune, les présidents africains ont «exprimé leur souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel», avant de plaider pour «un renforcement de la présence internationale». «C’est symbolique, mais cela a son importance. On ne pouvait pas tolérer que ces contre-vérités et ces fantasmes sur la présence des armées françaises au Sahel restent sans réponse», assure un diplomate. «La rencontre de Pau marque un tournant profond en redéfinissant les termes de notre engagement», s’est félicité Emmanuel Macron, en annonçant des capacités supplémentaires pour Barkhane de 220 hommes. La réunion, centrée autour d’un long huis clos entre les six présidents, ne s’est toutefois pas contentée d’essayer, sans doute un peu vainement, d’endiguer les diatribes contre l’ancienne puissance coloniale. Le fond, l’aspect militaire et politique, du conflit a été abordé avec la création d’un nouveau cadre, la «coalition Sahel». Cette coalition regroupera les armées du G5, Barkhane et les futurs partenaires avec «commandement conjoint». Le Figaro
Le président français Emmanuel Macron a vivement dénoncé lundi les discours « indignes » alimentant les critiques antifrançaises au Sahel, qui servent selon lui des « puissances étrangères » ayant « un agenda de mercenaire ». « Les discours que j’ai pu entendre ces dernières semaines sont indignes (…) parce qu’ils servent d’autres intérêts, soit ceux des groupements terroristes (…), soit ceux d’autres puissances étrangères qui veulent simplement voir les Européens plus loin, parce qu’elles ont leur propre agenda, un agenda de mercenaires », a dénoncé le président français, en affirmant que « l’armée française » était au Sahel « pour la sécurité et la stabilité », pas pour « d’autres intérêts ». « J’entends beaucoup de gens qui disent tout et n’importe quoi. Demandez-vous par qui ils sont payés, demandez-vous quels intérêts ils servent. Moi j’ai mon idée », a répondu M. Macron à un journaliste malien qui rapportait les doutes d’une partie de la population de son pays sur les raisons de l’engagement des militaires français et leur détermination à combattre les jihadistes. … Et bien que le président Macron n’ait pas précisé lundi à quelles « puissances étrangères » il se réfère, le terme de « mercenaires » évoque les activités du sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner. AFP
Cela ressemble de plus en plus à un échec : la diplomatie russe qui s’était alliée pour l’occasion à la Turquie n’a pas réussi à obtenir la signature du maréchal Haftar en vue d’un cessez-le-feu en Libye. En dépit de 8 heures de négociations à Moscou en présence de Fayez el-Sarraj, le chef du gouvernement libyen basé à Tripoli, les négociations n’ont pas abouti. L’homme fort de l’est libyen aura fait planer le doute toute la nuit. Il a finalement a quitté la capitale russe sans signer l’accord négocié d’arrache-pied lundi après-midi après huit heures de discussions. Des discussions qui ont tout de suite mal commencé puisque les deux acteurs du conflit ont refusé de se parler directement. Ce qui a obligé les diplomates russes et turcs à effectuer des navettes entre les deux hommes et leurs délégations. Le maréchal Haftar ne s’est pas exprimé publiquement. On ne sait pas donc officiellement pour quelle raison il a finalement rejeté le texte, mais si l’on en croit les réactions sur les réseaux sociaux de son entourage, c’est le rôle joué par la Turquie dans ces négociations qui l’aurait poussé à rejeter l’accord. La Turquie a, en effet, récemment décidé d’envoyer des militaires en Libye pour soutenir Fayez el-Sarraj, le rival du maréchal Haftar. Autre point de blocage : la question du retrait des troupes déployées par le Khalifa Haftar autour de Tripoli, la capitale libyenne. RFI
Au Niger, la hiérarchie militaire fait les frais de la dernière attaque du 9 janvier à Chinagoder, qui a fait officiellement 89 morts, et qui fait suite à celle de décembre à Inates qui avait, elle, coûté la vie à 71 soldats. Lundi, décision a été prise en Conseil des ministres de remplacer le chef d’état-major des armées, le chef d’état-major de l’armée de Terre, l’inspecteur général des armées et le secrétaire général du ministère de la Défense. Aucune sanction n’avait été prise après l’attaque d’Inates de décembre, mais avec la mort de 89 militaires supplémentaires la semaine dernière, le président Issoufou n’a pas pu faire l’économie d’un changement à la tête de la hiérarchie. « Ce geste est censé montrer notre réactivité après ce qui s’est passé », explique un conseiller à la présidence. Ces changements vont apporter « un nouveau souffle et aussi renforcer le moral des troupes », ajoute une source sécuritaire. La grogne serait-elle en train de monter chez certains militaires ? Si plusieurs enregistrements audio attribués à des soldats ont circulé ces derniers jours, aucun n’a été authentifié, précise l’un de nos interlocuteurs. RFI
Deux jeunes manifestants ont été tués lundi en Guinée, au cours d’une journée de mobilisation, émaillée de heurts avec les forces de l’ordre, organisée par l’opposition pour protester contre le projet prêté au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat fin 2020, a-t-on appris de sources concordantes. Ces deux morts, confirmées par les autorités, s’ajoutent au bilan d’au moins vingt civils et un gendarme tués depuis le début à la mi-octobre de la contestation, plusieurs fois durement réprimée, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest coutumier des manifestations meurtrières. La contestation, plusieurs fois durement réprimée, avait déjà causé depuis mi-octobre la mort d’au moins vingt civils et un gendarme. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène la protestation, a appelé à partir de lundi à une mobilisation « massive » et « illimitée ». Un élève de classe terminale âgé de 21 ans, Elhadj Mamadou Sow, a « été tué par une balle tirée par un agent des forces de l’ordre qui pourchassaient les jeunes » dans le quartier de Coza, dans la banlieue de Conakry, a indiqué son oncle à l’AFP. AFP
Plusieurs juges de la Cour constitutionnelle du Malawi chargés d’examiner les recours en annulation de l’élection présidentielle de mai ont fait l’objet de tentatives de corruption, a accusé le président de l’institution, qui a porté plainte. Le chef du Bureau indépendant en charge de la lutte contre la corruption (ACB), Reyneck Matemba, a confirmé lundi à l’AFP avoir reçu une plainte à ce sujet de la part du chef de la Cour constitutionnelle, Andrew Nyirenda. « Nous ne publierons pas à ce stade les noms des suspects », a ajouté M. Matemba, « nous devons passer le dossier en revue avant de rendre ces informations publiques ». La plus haute institution judiciaire malawite doit rendre d’ici à la fin du mois un arrêt très attendu sur le contentieux électoral. Au pouvoir depuis 2014, le président Peter Mutharika a été réélu en mai dernier avec 38,57% des suffrages, selon les résultats de la Commission électorale, devant le principal représentant de l’opposition Saulos Chilima (35,41%). AFP
137 enfants promis au travail dans les champs ou le commerce, voire à la prostitution, ont été « sauvés » lors d’une opération policière menée jeudi et vendredi dans l’est de la Côte d’Ivoire, selon le Comité national des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS). « Nous avons pu secourir 137 enfants victimes de traite et d’exploitation. Les enfants sauvés sont de nationalité nigériane, nigérienne, béninoise, ghanéenne et togolaise », a déclaré le commissaire divisionnaire Kouadio Yeboué Marcellin, préfet adjoint de police d’Aboisso (sud-est, frontière du Ghana), dans le texte diffusé par le CNS. Le CNS, qui a financé l’opération, est présidé par la première dame, Dominique Ouattara. « 12 trafiquants » ont été arrêtés, selon le texte. « Selon leur nationalité, ils (les enfants) étaient destinés à la prostitution pour les Nigérianes, le pneumatique (réparation de pneus sur le bord de la route) et le commerce pour les Togolais, les Béninois et les Nigériens (…). L’âge de ces enfants sauvés varie entre 6 et 17 ans ». AFP
En Côte d’Ivoire, les 15 membres composant la nouvelle commission électorale indépendante qui auront en charge d’organiser la présidentielle d’octobre prochain ont été nommés sans la participation de l’opposition significative. Depuis le 9 janvier dernier, pouvoir et opposition ont promis de se retrouver pour la réforme du code électoral. L’opposition acceptera-t-elle d’aller à l’élection présidentielle d’octobre avec comme chef d’orchestre la CEI qu’elle conteste ? Cette commission électorale indépendante (CEI) a été mise en place sans les poids lourds de l’opposition ivoirienne, que sont l’autre tendance du FPI, présidée par l’ancien président Laurent Gbagbo et le PDCI d’Henri Konan Bédié. Ces deux formations politiques avaient boycotté les discussions parce qu’elles dénonçaient un dialogue biaisé et une Commission déséquilibrée aux mains du parti au pouvoir. Revenue à la table des négociations, ces partis de l’opposition disent récuser cette Commission et entendent tout mettre en œuvre pour sa nouvelle recomposition avant le scrutin présidentiel d’octobre prochain. Maurice Kakou Guikahué secrétaire exécutif du PDCI, ne mâche pas ses mots ; il dit « récuser » la CEI et ne comprend pas les propos du chef du gouvernement… DW
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont reconquis plusieurs bastions et campements importants des rebelles ougandais des ADF, accusés de tueries de civils depuis cinq ans dans la province du Nord-Kivu. Dans environ un mois, l’armée a reconquis quatre bastions importants des rebelles. Ces campements sont présentés comme des foyers de transit et de formation. Mayangose. C’est un bastion situé à une dizaine de Kilomètres au Nord Est de la ville de Beni. Il est présenté par les sources sécuritaires comme un point de transit des recrues ADF qui se dirigeaient dans le triangle dit de la mort entre les localités de Mbau, Kamango et Eringeti. Le campement de Mwalika se trouve dans la forêt du territoire de Beni. Il était utilisé comme le centre de formation des combattants ADF qui attaquent les grandes agglomérations de la région. Chochota, une vallée également sous contrôle de l’armée était un campement relais des ADF permettant la traversée de la nationale numéro 4 pour mener des opérations de pillage et de ravitaillement à Oicha, Kokola, Mamove et Eringeti. Quant à Medina conquis depuis cinq jours par les FARDC, il est présenté depuis plusieurs années comme le quartier général des ADF. Radio Okapi
Quatre marins chinois enlevés à la mi-décembre dans l’Estuaire du Gabon, zone habituellement préservée de la piraterie de la région, ont été libérés au Nigeria, a annoncé le consulat de Chine à Lagos. « Le consulat général de Lagos (Nigeria) a travaillé avec les ambassades concernées et les entreprises chinoises pour combiner les efforts déployés à leur sauvetage, et les otages ont été libérés sains et saufs », affirme un communiqué en chinois daté du 12 janvier et publié sur le site du consulat. Le consul général, Chu Maoming, a rendu visite aux marins libérés avant leur retour en Chine et a souligné que « la piraterie est rampante au Nigeria et la criminalité transfrontalière est un lourd problème » dans le golfe de Guinée. Un responsable des services de sécurité nigérians a confirmé à l’AFP mardi sous couvert d’anonymat que les quatre marins chinois avaient été « sauvés par une force conjointe nigériane en haute mer, au niveau d’Escravos », au large de l’Etat de Delta, coeur pétrolier du Nigeria, où sévissent de nombreuses bandes criminelles. AFP
Lorsque le rugissement de motos a brisé le silence, Haruna Hasaman n’a eu que quelques secondes pour quitter son petit village de l’Etat de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria. Dans la panique, elle a pris ses cinq enfants, et s’est enfuie au moment où des hommes en armes ouvraient le feu sur les maisons. « Ils ont tué beaucoup d’hommes, dont mes frères et mes neveux », raconte-t-elle huit mois plus tard, alors qu’elle s’entasse avec quelque 6.000 autres déplacés sous des tentes de fortune, dans la ville d’Anka. « Même pendant qu’on courait, ils tiraient. Je n’y retournerai pas », rapporte la mère de famille, d’un air décidé. Des attaques comme celle-ci, il y en a eu des centaines ces dernières années dans cette région isolée, qui a sombré dans le chaos et l’indifférence générale. Loin des caméras et des organisations humanitaires qui se pressent dans le nord-est, où sévit le groupe jihadiste Boko Haram, l’Etat de Zamfara a vu proliférer des gangs de « bandits » qui terrorisent les communautés locales. AFP
Au Gabon, des organisations de la société civile (OSC) portent plainte contre Noureddin Bongo Valentin. Elles reprochent au fils aîné du président gabonais Ali Bongo Ondimba entre autres, des actes de blanchiment d’argent et de corruption passive et active. Mais pour quel résultat ? Il s’agit de quatre organisations de la société civile : « Mouvement sauvons la République », « Ça suffit comme ça », Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG), confédération syndicale Dynamique unitaire. Leur notification a été déposée lundi par l’étude de Me Raymond Moubele, huissier de justice au bureau de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). Le document a été introduit aussi à l’Agence d’investigation financière et au bureau du procureur de la République de Libreville. Il énumère une série de griefs à l’encontre du fils aîné d’Ali Bongo. Parmi lesquels, « des faits de corruption active et passive, corruption d’agents publics étrangers, de blanchiment des capitaux de criminalité financière en bande organisée ou encore d’association de malfaiteurs ». Africa News
C’est la position réaffirmée ce lundi au Sénégal, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du « C10 », le comité des 10 chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité. « Une urgence légitime », selon le président sénégalais Macky Sall. Deux sièges permanents avec droit de veto et deux sièges non permanents supplémentaires au Conseil de sécurité des Nations unies, c’est ce que réclament les pays africains. Pour Cessouma Minata Samate, commissaire aux affaires politiques de l’Union africaine, il s’agit de « réparer une injustice historique ». « Le continent africain a le plus souffert de cette injustice du système depuis la création de l’Organisation des Nations unies en 1945, alors que la majorité des États africains étaient encore sous le joug de la colonisation », estime en effet Cessouma Minata Samate. RFI