Au Togo, les premières élections sénatoriales inaugurent le nouveau régime parlementaire
Le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest aux 9 millions d’habitants, organisera samedi 15 février les premières élections sénatoriales de son histoire, marquant l’avènement de la nouvelle Constitution adoptée en 2024 et toujours vivement critiquée par l’opposition. Le Sénat sera composé de 61 membres au total, dont 41 seront élus au suffrage indirect par les conseillers régionaux et les conseillers municipaux et 20 autres seront désignés par le président du conseil des ministres. La nouvelle Constitution, adoptée par les députés en avril 2024, abolit l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel et institue un régime parlementaire. Ainsi, la fonction de président de la République sera désormais purement honorifique et l’exercice effectif du pouvoir sera assuré par un président du Conseil qui doit être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale…Cette nouvelle Constitution est critiquée par l’opposition et la société civile qui y voient un moyen pour Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir, tandis que l’ancienne Constitution ne lui permettait que de briguer un dernier mandat en 2025. Le Monde avec AFP
Félix Tshisekedi participera au sommet de l’UA mais pas au Conseil de paix et de sécurité
Les initiatives se multiplient pour trouver une résolution diplomatique au conflit dans l’est de la RDC, malgré la reprise des combats et l’avancée du M23 vers Bukavu. À Munich pour une conférence sur la sécurité, le président congolais Félix Tshisekedi sera donc absent du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui doit se tenir ce vendredi 14 février. Il sera représenté par sa Première ministre, Judith Suminwa Tuluka. Félix Tshisekedi assistera en revanche au sommet des chefs d’État ce samedi, a confirmé la présidence congolaise…Selon la présidence congolaise, le président assiste ce vendredi à une conférence sur la sécurité organisée à Munich, en Allemagne. Il est, entre autres, accompagné de ses ministres Thérèse Kayikwamba Wagner (Affaires étrangères) et Patrick Muyaya (Communication), ainsi que de son directeur de cabinet adjoint, André Wameso. Jeune Afrique avec AFP
L’Unicef s’alarme de l’augmentation des viols d’enfants dans l’est de la République démocratique du Congo
La directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, s’est alarmée, jeudi 13 février, de l’augmentation des violations graves des droits des enfants dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, nous recevons des informations terrifiantes de violations graves contre les enfants par les parties au conflit, notamment des viols et d’autres formes de violences sexuelles, à des niveaux dépassant tout ce que nous avons vu ces dernières années », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Par exemple, entre le 27 janvier et le 2 février, les partenaires de l’agence onusienne sur le terrain ont enregistré une multiplication par cinq du nombre de cas de viols traités dans 42 centres de santé, dont 30 % étaient des enfants, a-t-elle expliqué. Et « les véritables chiffres sont probablement plus élevés, parce que de nombreux survivants sont réticents à se signaler », a-t-elle insisté, notant que les humanitaires « sont à court de médicaments pour réduire le risque du VIH après les agressions sexuelles ». « Une mère a raconté à notre personnel comment ses six filles, la plus jeune âgée de seulement 12 ans, ont été systématiquement violées par des hommes armés alors qu’elles cherchaient à manger », a-t-elle poursuivi…Et des centaines d’enfants ont été séparés de leurs familles, « les exposant à des risques accrus d’enlèvement, de recrutement et d’utilisation par des groupes armés, et de violences sexuelles », a-t-elle ajouté, précisant que sur les deux dernières semaines 1 100 mineurs non accompagnés avaient été identifiés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Le Monde avec AFP
RDC : La MONUSCO renforce son dispositif de protection des civils en Ituri, après une attaque meurtrière de CODECO
La MONUSCO a intensifié ses efforts afin de protéger les civils en Ituri, après une attaque brutale du groupe armé CODECO dans la nuit du 10 au 11 février, rapporte un communiqué de la mission onusienne reçu par Radio Okapi, ce vendredi 14 février…La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, condamne cette attaque odieuse, présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés, poursuit le communiqué. La MONUSCO a par ailleurs déployé des patrouilles renforcées pour sécuriser Djaiba, y compris le site de déplacés, afin de dissuader de nouvelles incursions et rassurer les populations traumatisées. Le mardi 11 février, la MONUSCO a installé deux bases opérationnelles temporaires dans les villages de Lodha et Aar, en plein territoire de Djugu, afin de prévenir l’intensification des violences communautaires et protéger les populations civiles. La cheffe de la MONUSCO réitère son appel à une cessation immédiate des violences de tous les groupes armés contre les civils et invite particulièrement les groupes armés CODECO et Zaïre à respecter leurs engagements pris dans le cadre des processus de dialogue, à rejoindre de bonne foi le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS), pour ensuite participer de façon constructive au développement de leur communauté. Radio Okapi
L’Union africaine divisée face à une invitation au président ukrainien à son sommet
L’Union africaine semble se diviser face à une invitation à Volodymyr Zelensky. Selon un courrier que RFI a consulté, le président ukrainien a été invité par le président de la Commission de l’UA à s’adresser en visio-conférence aux chefs d’État africains lors du sommet qui débute samedi 15 février. Mais l’initiative a provoqué une levée de boucliers…Ce n’est pas sa première tentative : depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a trois ans, Volodymyr Zelensky s’active pour renforcer ses liens diplomatiques sur le continent africain et plaide pour prendre part au sommet annuel de l’UA. Mais depuis ce courrier, une fronde s’est organisée, au point que l’allocution pourrait être abandonnée…Kiev s’est certes rapproché de plusieurs dirigeants africains, ouvrant sept nouvelles ambassades sur le continent ces deux dernières années. Mais la plupart des pays plaident pour la neutralité, de peur de s’aliéner le partenaire russe. « C’est une patate chaude, et nous avons suffisamment de problèmes à régler », s’irrite une autre source diplomatique. RFI
Comment la Russie conquiert le Sahel, de base en base
Situé dans le triangle du Sud libyen, bordant l’Égypte, le Soudan et le Tchad, dont elle est à 100 km de la frontière, Maaten al-Sarra domine la bande sahélo-saharienne. Elle se tient en un point central de la nouvelle aire d’influence de la Russie en Afrique. À terme, elle permettra de desservir, sans ravitaillement, aussi bien les bases aériennes de Niamey, au Niger, de Loumbila, au Burkina Faso et de Gao, au Mali, que la future base navale promise aux Russes, à Port-Soudan…Des efforts similaires ont été constatés dans deux autres bases aériennes, celle d’Al-Jufra au centre du pays et celle d’Al-Khadim, proche de la ville côtière de Benghazi…La formation de ce nouveau nœud logistique russe viendra compléter un archipel de bases qui s’étend du nord de la Libye jusqu’au sud de la Centrafrique (voir notre carte, ci-après). Il permettra à Moscou de créer un pont aérien entre la Méditerranée et le Sahel, afin d’acheminer plus facilement des hommes et du matériel à ses alliés dans la région. Il pourrait aussi rendre encore un peu plus difficile l’accès des forces françaises et américaines à ces zones…La réhabilitation de Maaten al-Sarra en Libye permettra également d’ouvrir une voie de transport en direction du Tchad voisin…Bien qu’Abderaman Koulamallah, le ministre des Affaires étrangères du Tchad d’alors, ait affirmé début décembre dans un entretien à France 24, que son pays souhaitait mettre fin « à toute présence militaire étrangère », assurant qu’ « il n’y aura ni militaires français sur le territoire tchadien, ni militaires russes », plusieurs sources ont confirmé à Jeune Afrique la présence de précurseurs d’Africa Corps au Tchad. Jeune Afrique
Au Mali, une attaque de djihadistes présumés contre le convoi d’un ministre blesse quatre gendarmes
Quatre gendarmes ont été blessés dans une attaque djihadiste présumée jeudi 13 février contre le convoi d’un ministre dans le sud du Mali, a-t-on appris vendredi auprès d’un consortium de journalistes, d’une source sécuritaire et d’un membre de la délégation. L’attaque, qui a eu lieu jeudi entre 12 heures et 13 heures (locales et GMT) près de Niéna dans la région de Sikasso (sud), visait le convoi du ministre malien de l’enseignement supérieur, Bouréma Kansaye. Le Mali, dirigé par une junte après un double coup d’Etat en 2020 et 2021, est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Les attaques djihadistes mettent à mal la rhétorique de la junte, qui affirme que sa stratégie de rupture, ses nouveaux partenariats étrangers et un effort militaire accru ont permis d’inverser la tendance face aux djihadistes. Il y a une semaine, une attaque djihadiste présumée sur un grand convoi escorté par l’armée a fait trente-deux morts parmi des civils et des militaires. En avril 2023, le chef de cabinet du président de la transition dominée par les militaires, le général Assimi Goïta, avait été tué lors d’une attaque de son convoi près de la frontière mauritanienne. Le Monde avec AFP
Guerre au Soudan : les Emirats arabes unis appellent à une « pause humanitaire » durant le ramadan
Les Emirats arabes unis ont appelé vendredi 14 février à une « pause humanitaire » durant le ramadan au Soudan, ravagé depuis avril 2023 par la guerre, et se sont engagés à verser 200 millions de dollars d’aide humanitaire, en marge du sommet de l’Union africaine (UA) en Ethiopie. Les affrontements entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), de Mohammed Hamdan Daglo, « Hemetti », et l’armée du général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, deux anciens alliés devenus rivaux, ont fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes. Alors que l’armée contrôle l’est et le nord du Soudan, les paramilitaires maintiennent leur emprise sur la quasi-totalité du Darfour, une vaste région de l’ouest du pays où vivent un quart des 50 millions de Soudanais. Les Emirats arabes unis ont été accusés, notamment par Khartoum, de soutenir les paramilitaires, particulièrement en leur livrant des armes, accusation rejetée par Abou Dhabi et les FSR. Le Monde avec AFP
Côte d’Ivoire : Perpétuité requise en appel pour quatre accusés de l’attentat de Grand-Bassam
Le tribunal d’Abidjan a requis, mardi, en appel, la peine de prison à perpétuité à l’encontre de quatre individus impliqués dans l’attentat terroriste du 13 mars 2016 à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, un événement qui marquait le premier attentat de l’histoire du pays. Ces quatre accusés avaient déjà été condamnés à la même peine en première instance. Leur défense a toutefois plaidé pour leur acquittement. Le procureur Bruno Aka Djévié a souligné, lors de cette nouvelle audience, que les accusés étaient responsables de divers actes criminels, notamment d’avoir hébergé les auteurs de l’attaque et d’avoir contribué au repérage des lieux de l’attaque à Grand-Bassam, une station balnéaire prisée des étrangers. Pour rappel, l’attaque de Grand-Bassam a eu lieu le 13 mars 2016, lorsque trois assaillants armés de kalachnikovs ont fait irruption sur la plage de la ville, attaquant plusieurs restaurants fréquentés par des touristes et des civils. Les assaillants ont tué 19 personnes, dont 9 Ivoiriens, avant d’être abattus par les forces de sécurité. L’attaque, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), a également fait 33 blessés. Les quatre accusés en appel font partie d’un groupe de dix personnes condamnées en décembre 2022 lors du procès en première instance. Parmi eux, six avaient été condamnés par contumace, car elles étaient en fuite ou détenues au Mali. Ils avaient été reconnus coupables de « complicité d’assassinat », « complicité de tentative d’assassinat », « actes terroristes » et « détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre ». Sahel Intelligence
En Côte d’Ivoire, l’opposition dénonce des procès politiques avant la présidentielle
Au lendemain de la condamnation de Damana Pickass et Justin Koua, tous deux proches de Laurent Gbagbo, à dix ans de prison ferme dans deux affaires différentes, les réactions ne se sont pas fait attendre. Dans un communiqué rendu public le 13 février, l’ancien président de l’Assemblée nationale en exil, Guillaume Soro, a fustigé des « verdicts arbitraires, infondés et injustifiés »…Quelques jours plus tôt, lors d’un meeting à Marcory, l’ancien président Laurent Gbagbo avait déclaré que la démocratie, c’est de « permettre à chacun de défendre son point de vue sans être cloué au pilori ». Pour le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), la condamnation de ses deux cadres, figures de la jeunesse du parti, est un coup dur. Quelques jours plus tôt, lors d’un meeting à Marcory, l’ancien président Laurent Gbagbo avait déclaré que la démocratie, c’est de « permettre à chacun de défendre son point de vue sans être cloué au pilori ». Pour le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), la condamnation de ses deux cadres, figures de la jeunesse du parti, est un coup dur. Nommé secrétaire général lors de la création du PPA-CI, Damana Pickass a effectué plusieurs tournées pour mobiliser les militants et implanter le parti à travers le pays. Depuis la réorganisation effectuée par Gbagbo au sein de l’appareil en octobre 2023, il occupait le poste de deuxième vice-président du Conseil stratégique et politique (CSP). Jeune Afrique