Une réunion des ministres européens des Affaires étrangères est prévue ce lundi 14 février. Elle précède d’autres grands rendez-vous diplomatiques prévus cette semaine. Des annonces sont attendues sur un probable retrait des soldats français et européens engagés au Mali et sur l’évolution du dispositif militaire. Mais la date à retenir, c’est celle de mercredi : Emmanuel Macron invite à Paris les chefs d’État des pays du G5 Sahel : le Nigérien Mohamed Bazoum, le Tchadien Mahamat Idriss Déby et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Les autorités militaires de transition du Burkina, issues du coup d’État militaire du 24 janvier, n’ont pas été conviées. Ni celles, on peut le préciser, du Mali. Les présidents de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, de la Cédéao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, du Conseil européen Charles Michel, et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell sont également attendus. Et c’est à l’issue de cette rencontre que seront faites les annonces. Par le président français ? Conjointement avec les dirigeants européens, africains ? « Tout est encore en discussion, ça dépendra des décisions », explique une source diplomatique française de haut niveau, directement impliquée. … Enfin, le lendemain, jeudi, s’ouvrira à Bruxelles un sommet Union africaine-Union européenne. S’il est prévu de longue date, sur de multiples sujets, les annonces qui viendront d’être faites pourraient y être précisées. RFI
Au Soudan, une autre personnalité de la société civile vient d’être arrêtée : Mohammed al-Fekki a été interpellé par les forces de sécurité dimanche 13 février. Il avait été membre du Conseil souverain qui dirigeait le pays jusqu’au coup d’État du 25 octobre dernier, alors que deux autres anciens membres de l’institution ont subi le même sort cette semaine. Le pouvoir en place continue de s’en prendre aux personnes les plus influentes de la société civile. Selon un cadre de son parti, l’Alliance unioniste, Mohammed al-Fekki aurait été interpellé par les forces de sécurité alors qu’il était en voiture, puis emmené vers une destination inconnue. Mohammed al-Fekki était le plus jeune membre du Conseil souverain, l’organe phare de la transition, jusqu’au coup de force de fin octobre, où il avait déjà été emprisonné plusieurs jours. Il appartenait aussi à la commission chargée de récupérer les biens spoliés par l’ancien dictateur Omar el-Béchir. Deux autres représentants de ce même organisme ont été interpellés cette semaine : Wagdi Salih et Khalid Omar Youssef. L’institution avait mené de multiples enquêtes sur des affaires de corruption et malversations impliquant des membres de l’ancien régime. RFI
Le président tunisien Kaïs Saïed a remplacé, dimanche 13 février, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qu’il a dissout il y a une semaine, par un autre organe « temporaire » et s’est donné le pouvoir de limoger des juges et de leur interdire de faire grève. Quelques heures après la publication de cette décision, plus de 2 000 manifestants se sont rassemblés dans le centre de Tunis pour protester contre les nouvelles mesures du président tunisien et exprimer leurs craintes quant à l’indépendance du système judiciaire. « Libertés, libertés, l’état policier est fini », scandaient certains protestataires. Kaïs Saïed avait décrété la semaine dernière la dissolution du CSM, organisme indépendant chargé de nommer les juges, l’accusant de corruption et de partialité. … Le président tunisien Kais Saied a remplacé dimanche le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qu’il a dissout il y a une semaine, par un autre organe « temporaire » et s’est donné le pouvoir de limoger des juges et de leur interdire de faire la grève. France24 avec Reuters
L’équipe de Wakit Tama a abordé avec le chef de la junte, le général Mahamat Idriss Deby, la question de la souveraineté et du caractère inclusif du dialogue national en vue, ainsi que la participation équilibrée et des thématiques à aborder au cours de cette rencontre. Pour Dr Sitack Yombatinan Beni, vice-président du parti les Transformateurs, les autorités de transition doivent consacrer de manière explicite la souveraineté et le caractère inclusif du dialogue à venir. Il faudra aussi que les personnes désignées pour gérer la transition restent en poste jusqu’aux élections, a-t-il ajouté. « Le Conseil national de transition ne jouit d’aucune légitimité et donc par conséquent, il ne peut même pas adopter la Constitution et les textes subséquents », a-t-il affirmé. VOA
Après trois attaques à la bombe artisanale, mardi et jeudi, qui avaient fait 9 morts dont un Français et 12 blessés dans le nord du Bénin, l’armée française a éliminé au Burkina Faso 40 jihadistes impliqués dans ces attentats, a annoncé samedi 12 février l’état-major dans un communiqué. La force Barkhane, « alertée par ses partenaires béninois et burkinabè », « a engagé des capacités aériennes de renseignement pour localiser ce groupe armé » responsable des attentats avant d’effectuer jeudi des frappes aériennes dans lesquelles ces jihadistes ont été tués, détaille le communiqué. « Dans la matinée du 10 février, après avoir localisé et identifié une première colonne de terroristes se déplaçant à moto, en accord et en coordination permanente avec les autorités burkinabè, une première frappe aérienne a été effectuée par un drone Reaper alors que la colonne venait de pénétrer sur le territoire burkinabè », et « une dizaine de terroristes ont été neutralisés », selon l’état-major. « L’engagement d’une patrouille de chasseurs Mirage 2000 a permis de procéder à trois nouvelles frappes visant des regroupements de terroristes à proximité du lieu de la première frappe », au cours desquelles « plus d’une trentaine de terroristes ont été neutralisés, un pick-up et plus d’une dizaine de motos ont été détruits », ajoute le communiqué. France24 avec AFP
Quatre chefs d’État africains se sont réunis samedi 12 février à Oyo, à 400 kilomètres au nord de Brazzaville. Ils ont évoqué les questions de paix et de sécurité dans la région des Grands Lacs et les récents coups d’État survenus dans trois pays d’Afrique de l’Ouest. Les présidents Denis Sassou-Nguesso du Congo, hôte du sommet, Félix Tshisekedi de la RDC, Yoweri Museveni d’Ouganda et Faure Gnassinbé du Togo ont exprimé leur plein soutien aux opérations militaires conjointes engagées par les forces armées ougandaises et congolaises à l’Est de la RDC. Ces opérations visent » à éradiquer les rebelles des Forces démocratiques armées « . Selon une source diplomatique qui s’est confiée à RFI, il est désormais question de » serrer les rangs pour faire barrage aux ADF qui ont fait allégeance à l’État islamique et semblent à présent décidées à imposer leur loi dans les pays du Bassin du Congo « . RFI
Les habitants de Kinshasa se sont réveillés dès 5 heures du matin avec une démonstration de force dans les rues de la capitale de la République démocratique du Congo ce samedi. Quelque 5000 hommes et femmes en uniforme militaire y défilaient. Ce sont les troupes de combat de la Garde républicaine. Si cette marche est décrite comme un exercice « d’endurance » pédestre de routine qui a pour objectif de renforcer la condition physique, les habitants, eux, ne semblent pas y être habitués. « À mon avis, c’est un exercice qui devrait être fait chaque week-end. Cela prouve la présence de la Garde républicaine dans le pays », s’exprime José Morola, une habitante travaillant à l’église de Cité Béthel. Mais pourquoi la Garde républicaine du président, Félix Tshisekedi, devrait-elle prouver sa présence ? Officiellement, aucun lien n’est fait avec l’arrestation de François Beya la semaine dernière. Et pourtant, cette unité d’élite des FARDC, chargée de protéger le chef de l’Etat et les institutions du pays, affirme bien sa loyauté envers la présidence en défilant ainsi dans les rues de la capitale. RTBF
Même si très peu d’informations ont filtré sur l’audition de François Beya, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi, arrêté le 5 février dernier, plusieurs sources évoquent un règlement de comptes sur fond d’une guerre de palais. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, un proche du président congolais aurait évoqué un problème de gestion des concessions minières. François Beya était en effet en disgrâce depuis novembre dernier, après que sa gestion d’un conflit minier entre plusieurs membres de l’entourage de Félix Tshisekedi avait été fortement critiquée. Mills Tshibangu, journaliste d’investigation vivant dans la province minière du Haut-Katanga, affirme que plusieurs acteurs politiques, notamment les proches du président, sont impliqués dans l’exploitation minière. Selon lui, la demission le mois dernier, de Jean-Marc Kabund, chef du parti présidentiel, de son poste de vice-president de l’Assemblée nationale est liée notamment aux disputes pour des intérêts miniers. DW
« Il est difficile de manger ici. Il n’y a pas de champs, pas de nourriture, la vie est dure », se lamente Albertine Nzale, la grande cheffe coutumière de Kinduti, une localité rurale de la grande banlieue de Kinshasa. Avec ses huttes en paille dépourvues de greniers, Kinduti est située au bout d’un tronçon cahoteux tracé au milieu de la savane dans la commune périphérique de Nsele, en République démocratique du Congo (RDC). Pas de cultures ni de ferme le long de ce trajet de 35 kilomètres, où l’on croise des hommes poussant sous un soleil de plomb des vélos hors d’âge chargés de sacs de charbon de bois. Albertine, 80 ans, s’inquiète pour l’avenir du village, en appelant à l’aide : « Il n’y a pas d’école, ni d’hôpital. Nous avons besoin d’outils, de machines agricoles pour cultiver la terre. » Ici, la grande majorité de la population a du mal à trouver de quoi se nourrir en quantité suffisante, selon les témoignages recueillis par l’AFP. En novembre 2021, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont alerté sur la crise alimentaire touchant selon eux le quart de la population de RDC, soit près de 27 millions de personnes. Une situation touchant non seulement des régions en conflit, mais aussi « les zones situées dans et autour de la capitale ». … Les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 (confinement, fermeture des marchés, couvre-feu) ont mis à mal l’économie de cette zone déjà fragile. En mars, le PAM s’est associé à l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) et au gouvernement pour lancer un projet de distribution d’argent aux habitants afin de lutter contre la faim. Le Monde avec AFP
Les progrès réalisés par l’Afrique du Sud dans le domaine de l’ARNm constituent le fondement de son autonomie, a indiqué vendredi 11 février le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, au premier jour de sa visite de deux jours dans ce pays, pour suivre le dossier du centre de transfert de technologie des vaccins à ARN messager (ARNm). L’Afrique du Sud, qui milite pour un accès équitable aux vaccins anti-Covid, s’est lancée dans la conception d’un premier vaccin africain à ARNm, pour mettre fin à la dépendance du continent vis-à-vis des pays riches. «Le centre mondial d’ARNm est conçu pour servir les pays en développement et devrait leur permettre non seulement de fabriquer leurs propres vaccins à ARNm, mais aussi de choisir les vaccins qu’ils souhaitent produire», indique un communiqué de l’OMS. Pour l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, ce hub mondial de l’OMS pour l’ARNm est «un pas important dans la multiplication de la production vaccinale, en partageant la technologie et en s’appuyant sur les capacités et l’expertise scientifique qui existent déjà en Afrique du Sud ». AFRIMAG
Pour marquer la Journée mondiale de la radio cette année, ONU Info s’est entretenue avec Gabriel Joseph Shadar, un producteur radio sud-soudanais à Radio Miraya, sur le rôle important que la station joue dans cette jeune nation alors qu’elle se réadapte après l’accord de paix de 2018, qui a formellement mis fin à cinq ans de guerre civile, mais qui reste fragile. « Tous les Sud-Soudanais vous diront qu’ils aiment la radio, surtout ceux qui sont nés dans les années 1960 et 1970, avant les réseaux sociaux. Lorsque la mission de maintien de la paix de l’ONU est arrivée dans le pays, j’ai rejoint Miraya, et la radio est devenue ma vie au cours des 15 dernières années. Au Soudan du Sud, une grande partie de la population vit dans les zones rurales, où il n’y a pas de service Internet fiable, les journaux circulent rarement et il n’y a pas de couverture télévisée. Alors, le moyen le plus simple pour s’informer, c’est la radio : il suffit d’avoir des piles et c’est là. Vous pouvez écouter dans votre ferme, pendant que vous suivez votre bétail quelque part, et votre vie continue. Beaucoup de gens au Soudan du Sud ne savent ni lire ni écrire, alors ils comptent sur ce que nous diffusons. ONU Info