Le contingent de 600 soldats maliens de l’armée reconstituée est arrivé ce 13 février à Kidal, bastion de la rébellion touarègue. Qui le compose et quel sera son rôle ? Une colonne de voitures transportant 600 soldats de l’armée malienne reconstituée est arrivée à Kidal, ce jeudi. Parti de Gao, le 10 février, ce bataillon militaire est constitué de 200 soldats de l’armée traditionnelle, ainsi que de 200 soldats de la coordination des mouvements de l’Azawad et 200 soldats des mouvements de la Plateforme du 14 juin, issus du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Il est escorté par les casques bleus de la Minusma. Pour la première fois depuis les violents combats de 2014 qui l’ont opposée aux séparatistes de l’Azawad, l’armée va reprendre position dans cette région, bastion de la rébellion touarègue. En plus des soldats, une équipe technique constituée d’une quarantaine de Forces armées maliennes (FAMa) – médecins, infirmiers, mécaniciens, et spécialistes de la transmission – fait partie du groupe. Jeune Afrique
Des combats ont opposé jeudi 13 février les deux camps rivaux au sud de Tripoli, faisant de nouvelles victimes civiles, malgré l’adoption la veille d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU réclamant « un cessez-le-feu durable » en Libye. Cette résolution est la première approuvée par le Conseil depuis le début le 4 avril 2019 de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, contre Tripoli, le siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU. Mais, sur le terrain, le texte qui appelle notamment à la consolidation d’une trêve fragile observée depuis un mois, n’a pas abouti jeudi aux résultats escomptés, au moins dans l’immédiat. Au contraire, les violences ont monté d’un cran aux alentours de Tripoli : l’aéroport de Mitiga, le seul fonctionnel de la capitale, a annoncé une nouvelle suspension des vols après la chute d’une roquette, tandis que des combats ont repris au sud de l’agglomération. Jeune Afrique avec AFP
Amnesty International a appelé vendredi 14 février à une enquête sur des opérations de l’armée dans le nord-est du Nigeria, où des villages ont été rasés par les militaires en lutte contre les djihadistes, selon l’organisation de défense des droits humains. Les attaques se sont intensifiées ces derniers mois dans le nord-est du Nigeria où sévissent les djihadistes de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), branche du groupe nigérian Boko Haram affiliée au groupe Etat islamique (EI), en particulier autour de la route de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno. Sur la base d’interviews de douze villageois et l’analyse de données satellite, Amnesty International a affirmé que l’armée nigériane avait rasé trois villages sur une route menant à Maiduguri, après en avoir expulsé des centaines d’habitants les 3 et 4 janvier. De tels actes « sans justification militaire impérieuse devraient faire l’objet d’une enquête pour possibles crimes de guerre », a déclaré à l’AFP Osai Ojigho, directeur d’Amnesty International pour le Nigeria. « Ils reproduisent une pratique courante de la part de l’armée nigériane, de brutalités envers la population civile », a-t-il ajouté. Le Monde avec AFP
Dans la région du Tibesti, dans l’extrême nord-ouest du Tchad, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), qui a ses bases-arrières dans le sud libyen, revendique depuis une semaine une nouvelle incursion sur le territoire tchadien, un an après sa dernière attaque. Le gouvernement tchadien dément catégoriquement. L’attaque aurait été lancée samedi dernier. Une colonne d’une cinquantaine de véhicules 4X4 avec à leur bord des centaines de combattants du CCMSR se serait alors emparée de la localité de Kouri Bougri, quelque 40 km au sud de la frontière tchado-libyenne. « Après un léger accrochage », selon le porte-parole du groupe rebelle tchadien. « Nos combattants se trouvent aujourd’hui entre Kouri Bougri et la localité de Wour », 50 km encore plus au sud, « où ils encerclent un campement de l’armée tchadienne », a affirmé jeudi Ali Saleh Hassaballah. Le gouvernement tchadien a « démenti formellement ces allégations » ce jeudi également. « Tous les groupes de bandits armés en provenance de Libye ont été systématiquement neutralisés par nos forces de défense, (…), nos forces gardent une totale maitrise du terrain », assure le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, Oumar Yaya Hissein. RFI
Un adolescent de 15 ans a été tué par balle jeudi à Conakry lors de heurts avec les forces de l’ordre, où l’opposition guinéenne manifeste depuis quatre mois contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, ont indiqué des proches et l’opposition. La mort d’Idrissa Barry, un collégien de 15 ans, porte à 29 au moins le nombre de manifestants tués depuis le début à la mi-octobre de cette vague de protestation, qui a également coûté la vie à un gendarme, selon un décompte de l’AFP. Le Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile, a dénoncé dans un communiqué la « répression sauvage des forces de défense et de sécurité qui ont tué par balle » le jeune homme et « fait plusieurs blessés, dont un par balle ». « Mon frère est décédé des suites d’une blessure par balle dans la poitrine, tiré par un agent des forces de l’ordre qui l’a directement visé », a déclaré à l’AFP un de ses proches, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Nous, ça nous amusait de donner du travail aux forces de l’ordre puisqu’on érigeait les barricades et qu’on fuyait dans les ruelles du quartier, sans imaginer qu’un d’eux allait tirer sur nous », a expliqué un autre proche. AFP
Le texte voté par les députés du parlement européen est un véritable réquisitoire contre le pouvoir guinéen. Il fait le tour de la crise née de la volonté du président Alpha Condé de doter le pays d’une nouvelle constitution qui pourrait lui permettre de s’offrir un troisième mandat de six ans. Le parlement se dit particulièrement préoccupé par les atteintes massives aux droits de l’Homme, notamment les libertés d’expression, de manifestation et de réunion. Il déplore aussi l’intimidation des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des ONG, des opposants au régime et les tirs à balles réelles sur des manifestants. Virginie Battu-Henriksson est la porte-parole de l’Union européenne. Jointe par la DW, elle estime que « pour l’Union européenne, les préparatifs du processus électoral et la décision de coupler les élections législatives du 1er mars 2020 avec l’organisation du référendum, divisent profondément la Guinée. Nous avons appelé de manière claire à ce que l’unité et la paix en Guinée prévalent sur les intérêts partisans ». L’ONG Amnesty International qui signale avoir dénombré plus de 70 morts dans la répression des manifestations en Guinée depuis 2015, se félicite de cette mobilisation des députés européens. DW
La Directrice d’UNMAS, le service de l’action anti-mines des Nations Unies, a plaidé pour l’augmentation du financement de leurs opérations dans la région du Sahel ce jeudi lors d’une conférence de presse à Genève. « Ce que nous avons vu depuis quelques années, depuis l’effondrement de la Libye, c’est une diversion des flots d’armes qui sont sortis de la Libye et qui sont arrivés en Afrique de l’Ouest et qui ont exacerbé les problèmes qui existaient déjà au Mali », a expliqué Agnès Marcaillou en marge de la 23ème réunion des directeurs nationaux de programme d’action contre les mines et de la semaine d’action contre les mines. Mme Marcaillou a souligné que l’UNMAS, qui joue un rôle clef dans les stratégies contre les engins explosifs improvisés (IED), avait été au cœur de la force onusienne déployée au Mali et qu’il avait notamment conseillé et soutenu les Casques bleus et les pays contributeurs de police. « Nous les avons formés, équipés, conseillés et nous avons vu des résultats », a-t-elle affirmé. « A mesure que la complexité et le nombre d’attaques augmentait, nous avons vu une réduction du nombre de victimes en ce qui concerne ceux qui étaient cibles, c’est-à-dire les Nations Unies » a-t-elle ajouté, expliquant qu’à mesure que les forces s’étaient déployées dans le pays leur dégré d’exposition et de danger s’accroissait. ONU Info
Instituée par le décret N°2020-0034/P-RM du 30 janvier 2020, l’opération Maliko vise à rétablir l’État du Mali dans ses fonctions régaliennes dans certaines régions du pays, en s’appuyant sur l’action des forces armées et de sécurité, soutenues et accompagnées par une administration publique disponible et performante. Si sur le papier cela ne manque pas d’intérêt, que peut réellement apporter cette opération dans l’amélioration du climat sécuritaire ? À en croire le colonel- major Diarran Koné, Directeur de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), l’opération Maliko a déjà débuté dans les régions concernées, puisque le décret l’instituant avait un effet immédiat, après l’abrogation « de toutes dispositions antérieures contraires ». À la différence de l’opération précédente, Dambé, le commandement de Maliko est exclusivement composé d’officiers généraux ou supérieurs nommés par le Président de la République et secondés par d’autres, qui les remplaceront en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance. L’opération bénéfice également « du soutien et des concours des autres ministères et services de l’État, à travers une action coordonnée par le ministre chargé des Armées ». Suscitant encore plusieurs interrogations sur certains de ses contours, l’opération Maliko pourrait néanmoins avoir une réelle incidence sur la lutte contre le terrorisme au centre et au nord du Mali, selon plusieurs analystes. Journal du Mali
Au Burkina Faso, la procédure judiciaire dans le cadre de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara se poursuit. Le 13 février, le tribunal militaire de Ouagadougou a procédé la reconstitution de l’assassinat du père de la révolution et de ses compagnons. Les survivants, témoins et inculpés, ont participé à cette reconstitution. Objectif, retracer le parcours de chaque protagoniste, voir la vraisemblance ou non des différentes versions de certains faits. Pendant plusieurs heures, tout a été reconstitué. Le commando, l’attaque du 15 octobre 1987, l’arrivée de certaines personnes sur les lieux tels que décrit par les différents protagonistes. « On a reconstitué selon la version des protagonistes, nous explique Maître Prosper Farama, l’un des avocats de la famille Sankara. Les survivants ont joué leur rôle et ceux qui sont décédés se sont vus remplacés par d’autres personnes pour jouer leur rôle. » Cela permet de contextualiser de façon précise et concrète ce qui a pu se passer, poursuit l’avocat, « et de voir la vraisemblance ou pas des versions qui ont été présentées. » RFI
Malgré les risques d’attaques, les bergers sont venus. Depuis les « cattle camps » éparpillés des kilomètres à la ronde, ils ont convergé vers le village de Maper, pour bénéficier de la campagne de vaccination du bétail conduite par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). C’est la quatrième année consécutive que ce programme a lieu à Rumbek North, région centrale du Soudan du Sud où se côtoient différents clans dinka. Ici, il n’y a ni réseau téléphonique, ni radio, ni télévision, ni journaux. La route qui relie Maper à Rumbek, la capitale régionale à 100 kilomètres au sud, est impraticable à cause des pluies la moitié de l’année. Et à quelques kilomètres au nord, on arrive en territoire nuer, sous contrôle de l’opposition armée dirigée par l’ancien vice-président Riek Machar, un Nuer, principal opposant au président Salva Kiir, un Dinka, dans la guerre civile qui a éclaté en décembre 2013. Les populations de Rumbek North, isolées, survivent grâce au bétail, surtout lorsque les inondations et la violence réduisent les récoltes à peau de chagrin, comme cela a été le cas fin 2019. Le Monde
Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a choisi le général Evariste Ndayishimiye pour le représenter à l’élection présidentielle du 20 mai 2020. Favori pour succéder au président Pierre Nkurunziza, sa désignation est mal accueillie par les opposants exilés qui ont fui au Rwanda pour se mettre à l’abri des violences liées au troisième mandat de l’actuel chef de l’Etat. Depuis 2015, plus de 70.000 Burundais se sont réfugiés au Rwanda. Cette année-là, Pierre Nkurunziza modifiait la Constitution pour se porter candidat à un troisième mandat, plongeant le pays dans une grave crise politique, émaillée de violences et d’arrestations. Pour l’écrivain burundais en exil, David Gakunzi, le départ de l’actuel président est donc une bonne nouvelle pour la paix dans la région. Mais les défisauxquels le pays est confronté restent entiers : violence étatique, réforme des forces de sécurité, justice pour les victimes et retour des réfugiés dans de bonnes conditions. « La plupart des réfugiés restent sceptiques. Ils pensent qu’il ne s’agit que de changements de surface. Le visage du régime ne sera peut-être plus le même mais, comme on dit, les actions valent plus que les mots. Les réfugiés attendent d’abord des mesures concrètes avant de croire en un véritable changement », confie David Gakunzi. DW
Le chanteur rwandais Kizito Mihigo a été arrêté mercredi alors qu’il tentait de se rendre au Burundi. Il est actuellement détenu par le Rwanda Investigation Bureau et pourrait retourner en prison pour avoir violé les conditions de sa libération anticipée. Kizito Mihigo, 38 ans, pourrait très bientôt retourner en prison. Selon nos informations le chanteur âgé de 38 ans a bien été arrêté jeudi 13 février dans le district de Nyaraguru, dans le sud du Rwanda, alors qu’il tentait de se rendre au Burundi. Il aurait été arrêté en compagnie d’un autre individu après avoir été repéré par deux fermiers. Il est actuellement détenu par le Rwanda Investigation Bureau, qui l’accuse d’avoir tenté illégalement de traverser la frontière avec l’intention de rejoindre des rébellions armées. Il est également soupçonné d’avoir tenté de soudoyer les deux fermiers qui l’ont reconnu. Jeune Afrique
En RDC, des ressorissants de la province de l’ituri réunis au sein d’un collectif dénommé « Allez-y les FARDC » ont sollcité jeudi une autorisation de manifester pour exprimer leur soutien à l’armée qui combat les groupes armés depuis plus de 3 mois. Des membres dudit collectif se sont rendus jeudi dans la mi-journée au siège de la mairie de Bunia où ils ont déposé une lettre sollicitant l’autorisation d’organiser une marche pacifique le 22 février prochain. Des marches similaires devraient être organisées le même jour dans plusieurs villes du pays, notamment à Kinshasa, la capitale. Objectif : soutenir les Forces armées de RDC (FARDC) face aux rebelles et groupes armés qui empoisonnent depuis des décennies la vie des populations dans l’est de la RDC. En octobre dernier, le président Félix Tshisekedi lançait des opérations de « grande envergure » pour neuraliser ces groupes armés. Si les rebelles ont déjà essuyé de cinglants revers (neutralisation et reddition de chefs), ils en font payer le lourd tribut aux populations civiles. Africa News
A quelques pas de la place Victoire, une petite boutique détonne dans la tentaculaire capitale congolaise. Etroite et sans prétention, la vitrine respire à peine, coincée entre un snack et un réparateur de téléphone, invisible pour le piéton lambda le nez sur ses chaussures pour éviter trous et flaques des trottoirs de Kinshasa. Mais celui qui lève les yeux sur la boutique découvre une promesse en guise d’enseigne, car Pêle-Mêle s’est rebaptisée « maison du savoir ». La librairie s’ouvre sur un espace exigu, abrité par un toit en tôle transparente. Biographie du général de Gaulle, le Larousse des médecines douces, des polars en format poche… Une foule de livres d’occasion sont soigneusement rangés dans l’allée principale et sur de hautes étagères. Dada Ngita, le propriétaire du lieu, vend principalement des ouvrages de seconde main pour un coût moyen de 5 dollars pièce contre 20 dollars pour un neuf. Pendant les soldes, il brade même à moins de 2 dollars et ses tarifs sont négociables. Des prix qui ne sont toutefois pas à la portée de toutes les bourses dans un pays où le salaire moyen mensuel s’élève à 36 dollars, selon la Banque mondiale. Mais cela n’empêche la ville d’organiser du vendredi 14 au samedi 22 février la Fête du livre, l’occasion pour les Kinois de se familiariser avec une denrée qui reste rare. Le Monde