Focus Thématique: Le professionnalisme militaire
Le professionnalisme militaire est une norme de conduite observée par les membres des forces armées qui s’engagent à respecter les valeurs de service au public, de subordination à l’autorité civile démocratique, d’allégeance à la constitution, de neutralité politique et d’adhésion à l’État de droit. Le professionalisme militaire ne résulte pas d’un évènement particulier, c’est une culture qui doit être constamment consolidée, redéfinie et perpétuée. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Niger : les Etats-Unis prêts à reprendre leur coopération sous conditions
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi 13 décembre à Niamey être prêts à reprendre leur coopération avec le Niger, à condition que le régime militaire arrivé au pouvoir fin juillet dans un coup d’Etat s’engage notamment à une transition courte. Washington a suspendu sa coopération avec le pays après le coup de force du 26 juillet qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. En visite à Niamey depuis mardi, la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux affaires africaines Molly Phee s’est entretenue avec plusieurs responsables nigériens dont le premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine. Elle a souligné que le pouvoir militaire nigérien doit annoncer « un délai pour une transition rapide et crédible » devant déboucher sur « un gouvernement démocratiquement élu »…Dimanche, Mme Phee a participé à Abuja à un sommet des présidents de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a maintenu ses lourdes sanctions économiques et financières imposées au Niger après le coup d’Etat, conditionnant leur allègement à une « transition courte » notamment. « J’encourage le CNSP à répondre positivement à l’offre de la Cedeao pour une négociation, les Etats Unis soutiennent les résolutions » de l’organisation régionale, a précisé la diplomate américaine. Le Monde avec AFP
Mali: attaque sanglante du Jnim dans le village symbole de Farabougou
Les jihadistes du Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda, ont mené une attaque d’envergure, mardi après-midi 12 décembre, à Farabougou, région de Ségou, dans le centre du Mali. Au moins une quarantaine de soldats maliens et de chasseurs traditionnels dozos auraient été tués dans ce village devenu symbole à la fois des souffrances de la population malienne et des efforts des autorités de transition pour tenter de restaurer la sécurité…Les jihadistes ont principalement ciblé les soldats maliens et les villageois accusés de collaborer avec eux, notamment les chasseurs traditionnels dozos, qui servent dans la zone de supplétifs aux militaires…La plupart des habitants ont pu fuir et hier soir, les renforts de l’armée venus de Sokolo ont pénétré dans un village désert. Les jihadistes avaient saccagé le camp militaire, emporté quantité de matériel et détruit ce qu’ils ne pouvaient pas prendre avec eux…Le coup est rude, humainement, mais aussi symboliquement. En octobre 2020, Farabougou est l’un des premiers villages du Mali à avoir été soumis à un intense blocus par les jihadistes du Jnim : assassinats, enlèvements, interdiction de mouvements : le village était alors devenu le symbole des souffrances des populations maliennes. RFI
Huit lycéens brièvement otages de séparatistes dans le Cameroun anglophone
Huit élèves ont été brièvement pris en otages et deux membres du personnel sont toujours portés disparus après l’attaque d’un lycée par des séparatistes mardi dans l’ouest du Cameroun, théâtre d’un sanglant conflit entre indépendantistes anglophones et l’armée, a affirmé la préfecture. « Des terroristes armés ont attaqué le lycée » puis déshabillé et « torturé » certains élèves avant d’incendier deux classes et le bureau du proviseur, dans le village d’Esu, a assuré dans un communiqué la préfecture du département de la Menchum, dans la région administrative du Nord-Ouest. Les autorités qualifient de « terroristes » les groupes armés indépendantistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone de ce vaste pays d’Afrique centrale majoritairement francophone. Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité dans les deux régions, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU. Les séparatistes attaquent régulièrement des établissements scolaires auxquels ils reprochent d’enseigner en français, et tuent ou kidnappent des fonctionnaires, dont des enseignants, ou des élus, qu’ils accusent de « collaborer » avec le pouvoir central de Yaoundé. Les otages finissent généralement par être libérés, contre des rançons. AFP
La justice sénégalaise relance la candidature Sonko à la présidentielle
Un juge sénégalais a ordonné jeudi à Dakar la réintégration sur les listes électorales de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko, relançant sa candidature à la présidentielle de février 2024. Un juge sénégalais a relancé jeudi la candidature compromise de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko à la présidentielle de février 2024 en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales. L’ordonnance est un nouveau rebondissement dans la crise politique nourrie depuis plus de deux ans par les tensions entre M. Sonko et l’État, marquée par plusieurs épisodes de contestation et de violence meurtrière. Le juge a confirmé une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (sud) qui avait été cassée par la Cour suprême à la mi-novembre. Ce jugement remet dans la course l’opposant, qui avait été radié des listes après avoir été condamné à deux ans de prison en juin dans une affaire de mœurs, ce qui l’empêchait de déposer formellement sa candidature. M. Sonko, 49 ans, a désormais jusqu’au 26 décembre pour déposer sa candidature et recueillir ses parrainages. Quelques-uns de ses supporteurs rassemblés au tribunal ont accueilli la nouvelle dans la liesse et scandé son nom. AFP
Référendum constitutionnel au Tchad, pour une fin du régime militaire promise en 2024
Les Tchadiens se prononceront dimanche par référendum sur une nouvelle constitution, une étape vers des élections promises puis repoussées par une junte au pouvoir depuis 2021. Mais pour l’opposition, le scrutin cache plutôt un plébiscite pour le général-président Mahamat Idriss Déby Itno. Le oui semble assuré de l’emporter: le pouvoir mène une campagne à gros moyens qui écrase celle du non et il peut compter sur le ralliement d’un des principaux opposants jusqu’alors, Succès Masra, face à une opposition divisée et cible d’une violente répression depuis plus d’un an. A N’Djamena, les affiches couvrent les murs pour le OUI à une constitution pour un « Etat unitaire et décentralisé », qui ne diffère pas franchement de celle que les militaires ont abrogée en 2021, consacrant un régime où le chef de l’Etat concentre l’essentiel du pouvoir. Une frange de l’opposition tenante du non prône plutôt le fédéralisme. Mais les deux principales plateformes de partis hostiles à la junte appellent au boycott et collent, où elles le peuvent, des affiches « Halte au référendum » barrées d’une grande croix rouge. Elles espèrent qu’une faible participation délégitimera un général qu’elles accusent de perpétuer une « dynastie Déby » de 33 ans. Comme la coalition Wakit Tamma, dont les cadres ont fui en exil une impitoyable répression depuis 2022. AFP
Une centaine d’universitaires réclament la libération de l’opposant béninois Joël Aïvo
Une centaine d’universitaires africains et français ont réclamé mercredi la libération de l’opposant Joël Aïvo incarcéré depuis avril 2021 et condamné à 10 ans de prison. Dans une tribune publiée dans plusieurs médias béninois (Matin Libre, La Nouvelle Tribune, Bénin Web TV…), les signataires demandent au président Patrice Talon de « faire preuve d’humanité en faisant en sorte que tout soit mis en œuvre pour la libération du Professeur Joël Aïvo ». Joël Aïvo, professeur agrégé de droit et farouche opposant à Patrice Talon, avait été arrêté le 15 avril 2021 au lendemain de l’annonce de la réélection de ce dernier…après avoir été empêché de se présenter. Mis en examen et incarcéré, il avait été condamné à 10 ans de réclusion en décembre de la même année pour « complot contre l’autorité de l’État » et « blanchiment de capitaux »…M. Talon, élu une première fois en 2016, a été réélu en 2021 à l’issue d’une campagne électorale émaillée de violences, alors qu’aucun grand parti de l’opposition n’avait été autorisé à présenter de candidats. Des manifestations avaient éclaté dans le centre du pays, et été réprimées dans le sang. Par la suite, des dizaines d’opposants avaient été arrêtés. Depuis son arrivée à la tête du pays, de nombreux dirigeants d’opposition ont été emprisonnés ou se sont exilés, mettant à mal l’image de démocratie multipartite du pays. AFP
L’Afrique reste un continent de rivalités militaires
Selon une étude du Institute for Security Studies, les concessions accordées aux armées étrangères rapporteraient plus de 300 millions de dollars chaque année au petit Etat de Djibouti, où les bases navales américaine, chinoise, française mais aussi quelques unités britanniques, japonaises et italiennes se côtoient…La France reste la seule ancienne puissance coloniale à maintenir des troupes sur le territoire de ses anciennes colonies….En dehors de Djibouti, les Etats-Unis n’ont donc officiellement pas de bases en Afrique, mais seulement des CSL. Pas sûr que cette classification parvienne à convaincre au-delà des responsables militaires américains…La Chine avance elle aussi discrètement sur le continent. Pour l’instant, Pékin ne possède qu’une seule empreinte militaire en Afrique : sa base navale de Djibouti. Mais de lourds investissements laissent présager qu’une nouvelle base militaire pourrait voir le jour sur la façade atlantique. Aid Data, le laboratoire de recherche de l’Université américaine William & Mary, a publié des données récapitulant les investissements chinois dans les ports de la planète, entre 2000 et 2021. Pour ce qui concerne l’Afrique, Aid Data met en lumière une forte concentration des investissements dans les ports d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale…A Djibouti, la Chine avait commencé par nier être en pourparlers pour une base militaire jusqu’à ce que la construction commence en 2016… l’année où l’Union africaine a mis en garde contre les bases étrangères. Ainsi que l’Africa Center for Strategic Studies l’a récemment rappelé, le port polyvalent de Doraleh, à Djibouti, construit par la Chine, avait été initialement présenté comme une infrastructure civile, avant d’être agrandi pour inclure une base navale. DW
Élections en RDC: le gouvernement demande l’appui de la Monusco pour acheminer le matériel
À une semaine des élections en RDC, le gouvernement demande l’aide des Nations unies pour acheminer du matériel électoral dans des zones d’accès difficiles. Une lettre a été envoyée mardi 12 décembre au Conseil de sécurité des Nations unies, par l’ambassadeur congolais à l’ONU. Zénon Mukongo Ngay demande l’aide de la Monusco. Les élections présidentielle, législatives et locales sont prévues le 20 décembre. Un véritable défi logistique…Jusqu’à présent, les hélicoptères de la mission onusienne n’ont été utilisés que pour faciliter le déploiement du matériel électoral dans les provinces de l’Ituri ainsi que dans le Nord et le Sud-Kivu, où elle est déployée. Le mandat actuel de la Monusco limite son action à ces trois provinces. Il est à noter que même pour ces trois provinces, la résolution encadrant ce mandat précise que le soutien au processus électoral ne devrait pas compromettre la capacité de la Mission à s’acquitter de ses tâches prioritaires. L’ambassadeur Zénon Mukongo avait indiqué lundi qu’il attendait, entre autres, que soit inséré dans la résolution renouvelant le mandat de la Monusco le soutien aux élections de décembre…Quand bien même, il réclame le départ accéléré de la Monusco, le gouvernement compte toujours sur sa logistique et souhaite donc que la Monusco puisse étendre son aide à d’autres provinces pour acheminer ce matériel vers des sites à accès difficiles. RFI
Vidéo: Les gardiens du désert patrouillent dans le Sahel
Des chameliers patrouillent dans le désert du Sahel, en Mauritanie, pour se protéger de l’extrémisme en provenance du Mali voisin. DW