Au premier jour du sommet États-Unis/Afrique, tous les sujets sont sur la table
Ils sont trois chefs d’État sur scène, de trois sous-régions différentes. Il y a là le président du Niger, celui de la Somalie et celui du Mozambique. Et quand ils parlent d’insécurité, ils parlent d’abord de changement climatique, de raréfaction des ressources renforcée par une démographie galopante et par la mauvaise gouvernance. Pour eux, ce sont ça, les racines de l’insécurité. À son tour, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat explique que c’est la cause première du terrorisme qui entraîne et souvent sert de prétexte aux prises de pouvoir anticonstitutionnelles. Il ajoute que les deux phénomènes se nourrissent mutuellement et que c’est à la base qu’il faut les combattre. Le président nigérien Mohamed Bazoum, lui, remercie ses interlocuteurs américains pour l’excellence de leur aide militaire. Mais ce qu’il demande avant tout, c’est de l’aide pour financer l’éducation des jeunes, et notamment des jeunes filles. Un discours bien accueilli par le secrétaire d’État américain Anthony Blinken qui veut d’abord écouter les demandes des Africains et ensuite y répondre. Tout en précisant, aux côtés de son collègue de la Défense, Lloyd Austin, que les besoins de sécurité à court terme de leurs partenaires seront aussi assumés. RFI
« United colors of Morocco » : les Camerounais, Ivoiriens, Maliens et Guinéens de Casablanca derrière les Lions de l’Atlas
C’est un concentré du continent qui toupille entre les ruelles fatiguées d’Oulfa. Camerounais, Ivoiriens, Maliens… C’est comme si le reste de l’Afrique avait choisi de poser son baluchon et ses espoirs dans ce coin de Casablanca. Pour certains migrants, la cité marocaine est le point de départ pour l’Europe et le songe d’une meilleure vie. On y vient amasser les dirhams pour payer une traversée vers l’Occident. Pour d’autres, « Casa », poumon économique du royaume, est le terminus, une cité bénie où un petit boulot vaut tous les plus beaux contrats. Même si la vie ici pour « un Noir », comme ils disent, peut être éreintante. Ils le savent, ils font avec. En ce début de matinée, sous un soleil réconfortant, femmes et hommes vivotent à Oulfa, quartier plus abordable que l’hypercentre : l’une balaie le sol carrelé d’une boutique ; un autre découpe un poulet ; on tresse les cheveux sur un trottoir ; on vend au marché du poisson séché et des sauces comme au pays… « Tu as du travail ? Tu as du travail ? », interpelle un jeune Sénégalais, debout, figé, presque paralysé sur un rond-point. Non loin de lui, Abdoullah Sy, revêtu du survêtement orangé des Eléphants de Côte d’Ivoire, fait son sport. Depuis cinq ans, ce trentenaire au sourire contagieux, originaire d’Abidjan, travaille comme couturier. A chaque match du Maroc à la Coupe du monde, il vibre. Un peu ? Beaucoup, passionnément, s’en étonne-t-il. La qualification des Lions de l’Atlas face à la France en demi-finale – qui se joue mercredi soir 14 décembre – lui fait même dire que « grâce au Maroc, toute l’Afrique est entrée dans l’histoire ». Le Monde
Afrique du Sud : le président Cyril Ramaphosa échappe à la destitution
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a échappé, mardi, à l’ouverture d’une procédure de destitution, le Parlement s’y étant largement opposé à l’issue d’un débat houleux. Embourbé dans un scandale depuis des mois, il est accusé d’avoir tenté de dissimuler à la police et au fisc le vol d’importantes sommes en liquide cachées dans l’une de ses propriétés. C’était un vote très attendu. Le Parlement sud-africain s’est opposé au déclenchement d’une procédure de destitution contre le président Cyril Ramaphosa, mardi 13 décembre, à l’issue d’un débat houleux. L’assemblée a voté contre à 214 voix, pour à 148 voix, et deux abstentions. Chacun des députés présents a énoncé clairement son choix, s’exprimant dans les onze langues officielles du pays. Lors du débat, soutenu, la présidente a appelé au calme, usant parfois du zoulou « Thula ! Thula » (taisez-vous). Si plus de 50 % d’entre eux avaient jugé suffisamment grave l’affaire de cambriolage qui gêne le président, une procédure aurait été lancée pour examiner l’affaire en détail. France24 avec AFP
Ethiopie : plainte contre Meta, accusée d’inaction contre la haine en ligne
Nouvelle procédure juridique contre Meta. Une organisation non gouvernementale (ONG) kényane et deux particuliers éthiopiens ont déposé, mercredi 14 décembre à Nairobi, au Kenya, une plainte contre la maison mère de Facebook et Instagram. Ils l’accusent d’inaction face aux discours de haine en Afrique, menant notamment au meurtre d’un professeur d’université dans l’Ethiopie en guerre. La plainte porte sur deux cas relatifs à la guerre du Tigré, qui oppose depuis novembre 2020 les autorités dissidentes de cette région septentrionale de l’Ethiopie aux forces du gouvernement fédéral et a ravivé des haines ethniques, notamment envers les Tigréens. Un des plaignants est un universitaire éthiopien d’origine tigréenne, Abrham Meareg, dont le père, professeur de chimie à l’université de Bahir Dar (nord-ouest), a été abattu le 3 novembre 2021 à la suite de publications calomnieuses et appelant au meurtre sur Facebook. Malgré plusieurs signalements, ces messages n’ont jamais été retirés par la plate-forme. Un autre plaignant est un membre éthiopien d’Amnesty International, Fisseha Tekle, vivant au Kenya depuis 2015. Auteur pour l’ONG de plusieurs rapports sur les violations des droits humains durant le conflit, il a été victime de harcèlement en ligne. Le Monde
Sommet États-Unis–Afrique : Macky Sall réclame plus de place pour le continent
“Il faut faire plus de place à l’Afrique”, c’est en substance ce que le président sénégalais, Macky Sall, a déclaré dans un long entretien au New York Times. C’est en marge de ce sommet qui réunit les États-Unis et 49 États africains que celui qui est également président en exercice de l’Union africaine a détaillé une vision africaine de l’architecture internationale, alors que cette dernière est bouleversée par la guerre russe contre l’Ukraine. Tandis que le continent compte 1,4 milliard d’habitants et peut se prévaloir d’un PIB de 2,7 billions de dollars, “l’Afrique est encore à la périphérie”. Pour Macky Sall, qui entend visiblement porter une voix africaine à Washington, il est d’abord grand temps pour le continent d’avoir plus de sièges dans les institutions mondiales, du G20 au Conseil de sécurité des Nations unies. “Nous devons faire partie des solutions et [ne pas être] seulement un sujet de discussion.” Si la candidature de l’Afrique au G20 “est sur la bonne voie”, le continent pouvant compter sur le soutien de la France, de la Chine, de la Russie et de l’Arabie saoudite, “pour le Conseil de sécurité des Nations unies, le débat est plus difficile”, regrette le chef d’État, qui énonce clairement les desiderata africains. Macky Sall estime que l’Afrique, qui compte 54 États, devrait disposer de “deux sièges permanents avec droit de veto”. Courrier international
Alpha Condé bientôt devant la justice?
Un mandat d’arrêt international sera délivré contre l’ancien président guinéen Alpha Condé qui poursuit officiellement ses soins en Turquie. L’annonce faite par le ministre de la Justice Alfonse Charles Wright qu’un mandat d’arrêt international sera délivré contre l’ancien président Alpha Condé, est intervenue après les déclarations faites par Moussa Dadis Camara accusant l’ex-président Alpha Condé d’être l’un des commanditaires du massacre du 28 septembre. Après avoir essayé en vain de faire revenir Alpha Condé en Guinée, les autorités de transition veulent désormais contraindre les autorités turques à extrader l’ancien président guinéen. Celui-ci refuserait de regagner son pays pour se mettre à la disposition de la justice guinéenne qui l’accuse de délits économiques et financiers. DW
Coopération Police, Gendarmerie et Garde Nationale aux frontières du Niger
Que fait l’Union européenne au Niger ? Tout récemment, la mission de soutien aux capacités de sécurité intérieure nigériennes, EUCAP Sahel Niger, a présenté aux autorités nigériennes le nouveau concept de forces mobiles (CFM) dans le cadre du renforcement des mesures pour la sécurité publique dans le pays. Qu’est-ce que c’est ? Un nouveau concept de forces mobiles pour le contrôle des frontières dans le pays, qui doit aider la police, la Gendarmerie et la Garde Nationale à mieux travailler, ensemble. Pourquoi ? Une autre statégie mise en place il y a deux ans montre aujourd’hui ses limites. Comment cela fonctionne exactement ? Réponse dans la vidéo, où Antje Pittelkau, policière allemande et cheffe de la mission civile de l’Union europénne. DW
Le Niger mobilise des militaires retraités contre les jihadistes
Le Niger a lancé une opération de mobilisation d’anciens militaires et gendarmes à la retraite, en soutien à l’armée qui combat depuis 2015 la violence jihadiste sur plusieurs pans de son territoire, a appris mardi l’AFP de source sécuritaire. Une première opération de mobilisation de 1.000 anciens militaires et gendarmes à la retraite depuis moins de cinq ans a été lancée lundi à Niamey, selon cette source. « Ces 1.000 hommes, une fois mobilisés, n’iront pas directement au front, mais seront destinés à sécuriser des sites importants comme ceux des projets de développement », en zones sensibles, a-t-elle expliqué. Pour « soulager les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui sont constamment sur le terrain », le ministère de la Défense a jugé utile de « faire appel aux anciens militaires et gendarmes à la retraite depuis cinq ans » ou moins, parmi lesquels on compte des « spécialistes » de plusieurs domaines, a de son côté indiqué à la télévision d’Etat, le colonel Abdoulaye Mounkaila, lui-même retraité et membre de la Commission de la Réserve militaire. AFP
Mali: démonstration de force (vidéo) de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS)
La branche sahélienne du groupe État islamique se livre à une véritable démonstration de force. L’EIGS a publié lundi soir une vidéo de la cérémonie d’allégeance qui s’est tenue vraisemblablement à la toute fin du mois de novembre, dans la zone des trois frontières Niger-Burkina-Mali. Le Mali où l’Etat islamique est justement à l’offensive depuis plusieurs mois. La mise en scène de la vidéo révèle malheureusement la montée en puissance du groupe. Des photos circulaient déjà, à présent c’est une vidéo de près de dix minutes que la branche sahélienne du groupe Etat islamique a publié. Cette cérémonie d’allégeance est celle que toutes les «provinces», les divisions du Groupe Etat islamique à travers le monde, ont observé pour reconnaître le nouveau chef mondial de l’organisation, Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi. Qualité de l’image, du son, du montage, cette vidéo est un outil de propagande presque « professionnel ». Une pratique devenue habituelle pour le Groupe en Irak ou en Syrie. Mais au Sahel, c’est une première, selon Djallil Lounnas, chercheur algérien spécialiste des groupes jihadistes à l’université al-Akhawayn, au Maroc, qui détaille également l’imposant dispositif que révèlent ces images au micro de David Baché, de la rédaction Afrique. RFI
RD Congo : plus de 120 morts dans des inondations à Kinshasa
Le bilan est provisoire et risque de s’alourdir encore : plus de 120 personnes ont péri mardi 13 décembre à Kinshasa dans des inondations provoquées par une pluie torrentielle, selon un bilan provisoire communiqué dans la soirée par le gouvernement de la République démocratique du Congo. Dans son journal du soir, la télévision officielle avait évoqué au moins « une centaine de morts », après un premier bilan de 55 morts fourni dans la journée par la police de la capitale congolaise. A l’issue d’une réunion de crise, le gouvernement a décrété trois jours de deuil national à partir de mercredi, ont précisé dans un communiqué les services du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Ces inondations ont également causé d’importants dégâts matériels et submergé en début de matinée jusqu’aux grandes rues du centre de la mégapole d’environ 15 millions d’habitants. Selon le général Kasongo, les victimes se comptent dans différents quartiers et communes de la ville, notamment dans des vallées où des habitations ont été détruites par des glissements de terrain. France24 avec AFP
COP15 sur la biodiversité: le secteur privé invité à coopérer
Dans toutes les causes de destruction de la biodiversité, les entreprises privées ont une responsabilité en matière d’artificialisation des sols, de surexploitation des ressources naturelles, de pollutions, de transport d’espèces invasives et de changement climatique. Elles doivent donc faire partie de la solution, estiment certaines ONG. Pour cette COP15, et c’est assez inédit, près de 1000 représentants d’entreprises sont présents à la conférence de l’ONU sur la biodiversité, à Montréal. Signe, pour certaines d’entre elles, d’une prise de conscience. RFI
En Afrique, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile fragilisée par le Covid-19 et l’insécurité
La pandémie de Covid-19 n’aura pas seulement eu des répercussions négatives sur la prise en charge des grandes maladies qui frappent l’Afrique, comme le paludisme. Elle a aussi freiné le déploiement des programmes de lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Le dernier Atlas des statistiques sanitaires africaines, publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) début décembre, en fait le constat en relevant « un ralentissement dans la réalisation des principaux objectifs relatifs à la santé », et notamment ceux concernant la santé des mères et des enfants. Cela compromet les chances d’atteindre les buts fixés en 2015 dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, visant à faire passer le taux de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030. L’ambition est aussi d’éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, de ramener la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus, et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus. Le Monde