Au moins vingt-sept personnes ont été tuées dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 décembre dans une attaque « d’une barbarie inouïe » attribuée aux djihadistes de Boko Haram dans le sud-est du Niger, quelques heures avant l’ouverture des scrutins municipaux et régionaux dans le pays. « Il y a officiellement eu vingt-sept morts, des blessés et quelques disparus dans cette attaque qui est l’œuvre de Boko Haram », a affirmé à l’AFP un responsable du département de Bosso, dont relève le village de Toumour où a eu lieu l’attaque, dans la région de Diffa, près de la frontière avec le Nigeria. Un élu local, qui a évoqué une « barbarie inouïe », a souligné que le village avait été détruit à « 60 % ». Ce massacre est survenu au moment des élections municipales et régionales dans le pays et à deux semaines de la présidentielle du 27 décembre, qui verra le président Mahamadou Issoufou quitter le pouvoir après deux mandats. Le Monde avec AFP
Le Nigeria est sous le choc d’une nouvelle attaque visant une école. Dans l’État de Katsina, dans le nord du pays, un établissement d’enseignement secondaire a été pris pour cible, vendredi 11 décembre, par des hommes armés. Selon des habitants, des dizaines d’élèves ont été enlevés. … Vendredi soir, « les bandits sont arrivés à moto en tirant par intermittence et ont tenté d’entrer dans l’école » gouvernementale à Kankara, a déclaré le porte-parole de la police de l’État, Isa Gambo. Les policiers les ont repoussés avec l’aide de l’armée au terme d’un échange de tirs d’une heure et demie, a ajouté le porte-parole sans faire état de blessé. Pris dans la fusillade qui opposait les assaillants aux forces de sécurité, des centaines d’élèves ont pris la fuite dans la forêt environnante et une partie ont été enlevés. France24 avec AFP
Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a affirmé dimanche s’être mis d’accord avec son homologue éthiopien pour la « tenue en urgence d’une réunion de l’IGAD », groupement qui réunit sept pays de l’est africain, pour résoudre la crise au Tigré. Aucune confirmation n’a été donnée pour le moment côté éthiopien. « La visite a permis des négociations fructueuses et il a été convenu de tenir une réunion urgente de l’IGAD », a indiqué le bureau du Premier ministre soudanais dans un communiqué après un entretien dimanche entre M. Hamdok et son homologue éthiopien Abiy Ahmed. L’Autorité intergouvernementale pour le développement (en anglais Intergovernmental Authority on Development, IGAD) est un groupement régional créé le 21 mars 1996, associant sept pays est-africains: Djibouti, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Ouganda. AFP
Depuis le 4 novembre en Ethiopie, le petit Etat régional du Tigré est plongé dans un conflit qui oppose le gouvernement fédéral du premier ministre Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix 2019, et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). La zone, située à 700 kilomètres au nord de la capitale, Addis-Abeba, et qui compte 6 millions d’habitants, est depuis coupée du monde. Après avoir annoncé, le 28 novembre, la prise de Makalé – capitale du Tigré – à la suite de violents combats, le gouvernement éthiopien a déclaré ouvrir la voie aux ONG, empêchées jusqu’à lors de se rendre sur place. Mais l’accès est très compliqué pour les organisations humanitaires, qui dénombrent des centaines de morts et près de 50 000 réfugiés au Soudan voisin. Un déplacement de population sans précédent depuis deux décennies, selon les Nations unies. La communauté internationale craint que le conflit ne s’enlise et ne déstabilise toute la Corne de l’Afrique. Le Monde
Cette mesure avait été prise en 1993 pour punir le Soudan d’avoir hébergé Oussama Ben Laden et plusieurs militants d’al-Qaïda. Khartoum était accusé de complicité de certaines opérations terroristes. … Désormais, le Soudan espère sortir la tête de l’eau au niveau économique. Le pays subit une très grave crise, avec des pénuries d’essence, de denrées alimentaires, une inflation galopante. Or cette sanction empêchait le Soudan d’obtenir des prêts des institutions internationales ou encore un allègement de sa dette extérieure qui s’élève a plus de 60 milliards de dollars. Tout cela va changer. Le Soudan va revenir sur la scène internationale, d’un point de vue économique, mais aussi politique. Avec peut-être la fin d’un statut de paria. Le Premier ministre soudanais a d’ailleurs expliqué qu’après « trois décennies d’isolement, le Soudan rejoignait officiellement la communauté internationale. » Abdalla Hamdok a évoqué de nouvelles possibilités pour « réformer l’économie, attirer des investissements, créer des opportunités notamment pour les jeunes », etc. RFI
Des dizaines d’hommes armés du groupe jihadiste somalien Al Shebab sont entrés au Kenya, semant la panique parmi la population des régions d’Amuma et Hemey du comté kényan de Garissa, frontalier avec la Somalie, rapporte lundi les médias locaux citant des sources sécuritaires. Le groupe d’al-Shabab cible souvent les responsables de la sécurité et les non-Somaliens dans leurs attaques, selon la même source qui souligne que la police est en état d’alerte maximale. Un rapport des services de sécurité kényans cité par les médias locaux avance qu’une quarantaine d’hommes armés d’AK-47, de trois mitrailleuses PKM et de sept lance-grenades propulsés par roquettes ont tiré plusieurs coups en l’air avant de traverser en trois groupes séparés la frontière kényane. Sahel Intelligence
Une baie interminable, des palmiers penchés et des bateaux de pêche longilignes aux couleurs pimpantes: la plage de Pemba n’accueille pas de touristes mais des milliers de Mozambicains fuyant les persécutions de groupes armés jihadistes. Depuis plusieurs mois et semaines, des familles arrivent sur des embarcations bondées, avec de rares affaires emportées dans leur exode. Leurs tourmenteurs, des hommes armés qui ont fait allégeance à l’État islamique en 2019, incendient les villages, exécutant les hommes, emportant des jeunes filles. De la zone côtière, stratégique en raison d’installations gazières, ils poursuivent leurs attaques vers l’intérieur des terres. Pemba, capitale de la province de Cabo Delgado (nord), à majorité musulmane, comptait 200.000 habitants avant la crise. Aujourd’hui quasiment le double. Selon les estimations, quelques 150.000 personnes « déplacées » par la crise, c’est-à-dire réfugiées dans leur propre pays, sont arrivées, cherchant refuge auprès de leur famille mais le plus souvent sans point de chute. AFP
La campagne pour le premier tour des élections présidentielle et législatives s’est ouverte officiellement samedi, en Centrafrique, pays en guerre civile depuis plus de 7 ans. Le président sortant, Faustin Archange Touadéra, apparaît comme le favori de la présidentielle après l’invalidation de la candidature de son plus grand rival, l’ex-président François Bozizé. Les électeurs, environ 1,8 million, seront appelés à désigner un président et 140 députés. Un second tour est prévu pour le 14 février. La présidente de l’Autorité nationale des élections (ANE), Marie-Madeleine N’Kouet Hoornaert, a exhorté les candidats à battre campagne dans le respect de la cohésion sociale, sans prôner la violence et la division, en insistant sur des propositions concrètes de solutions pour une sortie durable de crise. DW
Douze personnes, dont un journaliste, ont été tuées lors de l’attaque dans une zone du territoire de Beni (Nord-Kivu) proche de Mutwanga, à l’Est de la République démocratique du Congo, la nuit de vendredi à samedi, selon un nouveau bilan dimanche de l’armée congolaise. Dans un communiqué, l’armée a confirmé le premier bilan de six personnes tuées sur le coup à la machette, et de plusieurs civils enlevés, lors de cette attaque attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF). « Il a été découvert malheureusement six autres corps de personnes kidnappées », a ajouté un porte-parole de l’armée cité dans le communiqué. Parmi les victimes enlevées et tuées, figure un journaliste de la radio communautaire Voice of Ruwenzori, et l’épouse d’un chef de village, ajoute l’armée, qui affirme avoir « neutralisé » cinq membres des ADF. Sahel Intelligence
C’était une visite prévue depuis plusieurs semaines, reportée à cause d’une quarantaine de Jean-Pierre Lacroix, une de ces visites régulières en RDC du chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Arrivé le 13 décembre au soir, il devrait passer deux jours à Kinshasa, avant de se rendre à l’est du pays, dans le Nord-Kivu et en Ituri, pour trois jours. Au programme : voir où en est la Monusco, la mission onusienne dont le mandat doit être renouvelé ce vendredi 18 décembre, mais aussi avoir des discussions directes avec l’état-major et les équipes. Jean-Pierre Lacroix rencontrera aussi des ONG, autres membres de la société civile, et des déplacés, alors que la transition de la mission onusienne qui compte 18 000 hommes sera, bien entendu, au coeur des préoccupations. RFI
Brenda Kahimbi, veuve du général Kahimbi, est désormais en résidence surveillée. La justice militaire a pris cette décision au lendemain de l’inhumation de l’ancien chef des renseignements militaire de RDC, décédé fin février dans des conditions non encore élucidées. Quelques jours après les obsèques de son mari dimanche 8 décembre à Kiniezire, huit hommes en uniforme prétextant appartenir à la justice militaire sont arrivés à son domicile mardi 10 décembre, explique Brenda, la veuve du général Delphin Kahimbi. Selon elle, ils ont présenté un document officiel qui les assigne, elle et sa mère, en résidence surveillée. La veuve Brenda Kahimbi dit ne pas connaitre les motivations de cette décision. RFI
Un nouveau revers pour la Guinée équatoriale dans son bras de fer juridique avec Paris. La cour internationale a tranché, vendredi 11 décembre, en faveur de la France dans l’affaire des « biens mal acquis ». « L’immeuble du 42, avenue Foch à Paris n’a jamais acquis le statut de mission diplomatique de la République de Guinée équatoriale en République française », a déclaré Abdulqawi Ahmed Yusuf, le Président du tribunal des Nations-Unies basée à La Haye (Pays-Bas). Le pays d’Afrique centrale avait traîné la France devant la CIJ, plus haute juridiction des Nations unies, après une descente en 2012 de la police française dans une luxueuse propriété de Paris dans le cadre d’une enquête visant Teodorin Obiang, fils du président Teodoro Obiang Nguema et vice-président chargé notamment de la Défense et de la Sécurité de son pays. France24 avec AFP
Les rues se sont vidées progressivement et, à 18 heures précises, une chape de silence s’est abattue sur Nouakchott, dimanche 13 décembre. Vers midi, le Comité interministériel Covid-19 a instauré dans la capitale mauritanienne et sur tout le territoire un couvre-feu « dès ce soir jusqu’à 6 heures du matin », ainsi que « l’application stricte des procédures prévues pour le transport des personnes ». La prière collective du vendredi a par ailleurs été suspendue dans les mosquées jusqu’à nouvel ordre, a indiqué le ministère des affaires islamiques. Dans un communiqué, la présidence a expliqué que ce couvre-feu entrait en vigueur en raison d’un « accroissement inquiétant des cas de contamination au coronavirus et des décès qu’il a causés, et en renforcement des mesures barrières qui sont actuellement les meilleures armes dont nous disposions ». Des mesures sociales d’accompagnement destinées aux couches les plus pauvres doivent être envisagées. Le Monde
Le président algérien Abelmadjid Tebboune est apparu à la télévision publique dimanche après-midi pour la première fois depuis le 15 octobre. Le président algérien est apparu dimanche à la télévision publique pour la première fois depuis près de deux mois et son hospitalisation en Allemagne pour être soigné du coronavirus. « Je suis en convalescence. Cela va prendre encore deux ou trois semaines pour que je reprenne mes forces physiques », a déclaré Abelmadjid Tebboune, 75 ans, visiblement amaigri, dans un « discours au peuple » prononcé au lendemain du 1er anniversaire de sa victoire électorale. Alors que son absence prolongée avait alimenté rumeurs et désinformation, le chef de l’État a promis d’être de retour parmi les Algériens « dans les plus brefs délais », dans ce discours sur son compte Twitter relayé par la télévision publique. La dernière apparition publique d’Abelmadjid Tebboune remontait au 15 octobre lorsqu’il avait rencontré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Jeune Afrique avec AFP
Le premier ministre du royaume africain d’Eswatini (ex-Swaziland) est mort dans un hôpital sud-africain, dimanche 13 décembre, a annoncé dans la soirée le gouvernement, sans préciser la cause de ce décès. Ambrose Dlamini, premier ministre de la dernière monarchie absolue du continent, avait 52 ans. « Sa majesté m’a demandé d’informer la nation du décès triste et prématuré » du premier ministre, « cet après-midi, alors qu’il était soigné dans un hôpital en Afrique du Sud », a déclaré le vice-premier ministre, Themba Masuku, dans un communiqué. Il avait été hospitalisé en Afrique du Sud le 1er décembre, plus de deux semaines après avoir été diagnostiqué positif au Covid-19. Le Monde avec AFP
Au Mali, l’UNTM, première organisation syndicale du pays, appelle tous les travailleurs à cesser le travail jusqu’à vendredi prochain. Le mois dernier, un mouvement similaire avait déjà ralenti pendant trois jours les activités du pays. Aujourd’hui, les revendications n’ont pas changé, même si des discussions sont en cours avec les autorités. Les revendications de l’UNTM sont toujours les mêmes : l’harmonisation des indices des salaires dans la fonction publique, des primes et indemnités, ou encore le sort de travailleurs compressés, ces salariés d’anciennes entreprises d’État nationalisées. Le mois dernier, la grève de l’UNTM avait fortement ralenti les activités, notamment dans les banques, les mines et certains services publics à Bamako et en région. RFI
« Stephanie Williams, Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU et cheffe de la Mission des Nations Unies en Libye (MANUL), accueillera un groupe de travail économique les 14 et 15 décembre à Genève, pour convenir de réformes politiques essentielles », a déclaré vendredi lors d’un point de presse, Alessandra Vellucci, une porte-parole de l’Office des Nations Unies à Genève. Les pourparlers, qui se dérouleront au Palais des Nations à Genève, seront coprésidés par l’Égypte, l’Union européenne et les États-Unis, et comprendront des représentants « des principales institutions financières libyennes ». « Ces efforts visent à répondre aux besoins du peuple libyen et à établir un arrangement économique plus durable et plus équitable », a-t-elle ajouté. ONU Info
Un road trip dans le désert libyen aurait ressemblé à un voyage en enfer il y a encore quelques mois, mais avec le cessez-le-feu signé en octobre, des Libyens sont partis à l’aventure dans leur pays, « pour la paix » et la relance du tourisme intérieur. Si les visiteurs étrangers ne sont pas encore de retour –la plupart des pays déconseillent formellement à leurs ressortissants de s’y rendre–, quelque 1.000 Libyens, lassés par des années de conflits, profitent de l’arrêt des combats pour voyager à bord de 300 4×4 dans leur pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le cessez-le-feu signé en octobre entre les belligérants a permis le lancement de ce convoi inédit à la découverte des vastes étendues du Sahara libyen. AFP
Chaque mois, Sahel Sounds propose de découvrir un nouvel artiste du Mali, de Mauritanie, du Niger ou du Sénégal à travers des morceaux enregistrés sur smartphone. … C’est le même principe que les bonnes vieilles cassettes enregistrées dans une cave, recopiées mille fois et partagées entre fans. Sauf qu’aujourd’hui, il suffit aux musiciens du Sahel d’un smartphone et d’un message WhatsApp pour se faire connaître à travers le monde. C’est ce qu’espère Ali Traoré, 26 ans. Dans une cour de Bamako au sol de terre, encombrée de scooters et de jerrycans, le jeune homme, tout de noir vêtu, se met à gratter les cordes de sa guitare acoustique. A ses côtés, Hamadoun Guindo frappe en rythme sur une calebasse. Ali, dont le nom d’artiste est « Bounaly », chante sa nostalgie, les dunes de Niafounké, sa ville natale (celle aussi de l’immense chanteur et guitariste Ali Farka Touré), qu’il a quittée en 2010 pour étudier à Bamako, deux ans avant l’avancée des djihadistes dans le nord du Mali. Le Monde avec AFP