L’Union africaine (UA) a annoncé mardi soir le lancement d’un « partenariat pour la fabrication de vaccins africains » (PAVM) avec pour objectif de créer cinq pôles de recherche et de fabrication de vaccins sur le continent. Ce projet a été scellé par la signature d’accords avec la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi) -qui co-pilote déjà le programme Covax avec l’Alliance du Vaccin (Gavi) et l’OMS- ainsi qu’avec la banque panafricaine Afreximbank (Africa Export-Import Bank) et l’Africa Finance Corporation, une institution financière panafricaine. Ces cinq pôles de recherche et de fabrication de vaccins seront développés dans les « dix à quinze prochaines années », dans chacune des cinq grandes régions du continent (Afrique du Nord, Afrique occidentale, Afrique centrale, Afrique australe, Afrique de l’Est), a détaillé John Nkengasong, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies en Afrique (Africa CDC), qui dépend de l’UA. AFP
Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmaajo, a signé, mercredi 14 avril, une loi controversée prolongeant de deux ans son mandat, arrivé à échéance le 8 février. Un texte qui inquiète particulièrement la communauté internationale. Le président a « promulgué la résolution spéciale guidant les élections du pays, après son adoption à l’unanimité par le Parlement » lundi soir, a annoncé Radio Mogadiscio. Le chef de la Chambre haute somalienne avait pourtant jugé inconstitutionnel lundi ce vote de la Chambre du peuple, chambre basse du Parlement fédéral, et cette résolution n’est pas passée devant la Chambre haute, comme le prévoit le processus législatif. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, avait déjà estimé mardi que cette résolution allait « diviser la Somalie, créer des retards supplémentaires et constituer une grave menace pour la paix et la stabilité de la Somalie et de ses voisins ». Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait quant à lui jugé sur Twitter qu’elle « sape davantage la paix et la sécurité du pays » et appelé le « gouvernement fédéral et les états fédéraux de la Somalie à reprendre les pourparlers ». Le Monde avec AFP
Cet assassinat suscite les interrogations non seulement quant à ses motivations, mais aussi, dans une période troublée, quant à ses conséquences éventuelles, notamment sur l’application de l’accord dit d’Alger. M. Ould Sidati avait signé au nom de la CMA en 2015 cet accord avec le gouvernement malien et une coalition de groupes armés loyale envers le pouvoir, la Plateforme. Les djihadistes qui avaient d’abord combattu avec les rebelles touaregs et arabes avant de se retourner contre eux ne sont pas concernés par l’accord, et ont depuis étendu leurs agissements au centre du pays et au Burkina Faso et au Niger voisins. Mais l’application de l’accord d’Alger est considérée par les partenaires du Mali comme un facteur capital pour stabiliser le pays pris dans une tourmente multiforme. Or, en dehors de la cessation des hostilités entre les signataires, la mise en œuvre des principales dispositions politiques de l’accord (régionalisation, développement, réconciliation) se fait toujours attendre. On ignore si l’assassinat a une motivation politique. Mais différents acteurs ont signifié l’importance de la personnalité qui venait de disparaître. Le Point avec AFP
La Coalition citoyenne pour le Sahel a présenté mardi 13 avril son premier rapport, « Sahel, ce qui doit changer ». Objectif : faire un état des lieux de l’échec de la politique antiterroriste menée depuis maintenant huit ans et remettre la protection des civils au cœur de la stratégie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au Sahel, entre 2017 et 2020, les attaques contre les civils ont été multipliées par cinq. Plus de 2 400 personnes ont été tuées dans des attaques menées par des groupes armés et dans des opérations antiterroristes en 2020. Au Mali, l’année dernière, les opérations militaires antiterroristes ont tué plus de civils que les groupes jihadistes. Pourtant, l’investissement dans la lutte contre le terrorisme atteint aujourd’hui 2 milliards d’euros par an. C’est quatre fois plus que les montants alloués à l’aide humanitaire dans la région ces quatre dernières années. Face à cette situation, il est urgent de changer de cap. RFI
Au Tchad, une nouvelle coalition rebelle, le Conseil national pour le changement, a annoncé avoir lancé une marche vers Faya-Largeau, dans le Tibesti, même si aucune autre source ne confirme pour le moment. Le gouvernement semble en revanche préoccupé par l’offensive lancée par le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), dans les départements de Wour et Zouar au Tibesti. Les deux parties se livrent également à une guerre des communiqués. Dans un premier temps, l’armée tchadienne parle dans un communiqué rendu public ce lundi matin d’« une bande de terroristes » repérée dans la zone de Zouarké, avant d’assurer que « toutes les dispositions ont été prises pour les neutraliser ». Mais signe sans doute que le gouvernement prend au sérieux ce qui se passe dans le nord du pays, un communiqué de son porte-parole, Cherif Mahamat Zené, sorti un peu plus tard, annonce qu’ils font face à « plusieurs colonnes, lourdement armés (…), en provenance de la Libye ». … De leur côté, les rebelles du Fact ont dénoncé depuis ce lundi des bombardements qui auraient fait, selon eux, de nombreux morts parmi les civils. Ils annoncent avoir abattu deux avions et un hélicoptère, ce lundi. RFI
Selon la coutume, une veuve ne peut pas hériter des terres ni des biens de son époux, et l’indemnité versée par le gouvernement est souvent accaparée par la belle-famille. Dans une cour en terre battue, un vieil homme se prosterne sur son tapis de prière. De l’autre côté du mur mitoyen, une femme s’incline devant le portrait d’un jeune homme, accroché dans son modeste salon. Le beau-père et la veuve sont séparés par quelques blocs de parpaings bruts. Irréconciliables et pourtant unis par le même fantôme. Boga (le prénom a été changé) est décédé le 19 août 2019. Il avait 37 ans lorsqu’il a été tué dans l’attaque du détachement militaire de Koutougou, dans le nord du Burkina Faso, revendiquée par l’organisation Etat islamique au Grand Sahara. Ce jour-là, 24 soldats sont morts dans l’assaut, l’un des plus meurtriers enregistrés contre l’armée burkinabée. En première ligne face aux groupes djihadistes, les forces de défense, souvent mal formées et sous-équipées, paient un lourd tribut. Depuis 2015, les violences ont fait plusieurs milliers de victimes dans ce pays pauvre du Sahel, dont 292 militaires tués, et 1 million de déplacés. Le Monde
Au Soudan, en moins de 10 jours et selon un rapport de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, des affrontements intercommunautaires ont fait 144 victimes et plus de 200 blessés à El-Geneina dans la région du Darfour. Ces affrontements ont également provoqué la fuite de près de 2 000 réfugiés au Tchad voisin. Pour le porte-parole régional du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations unies (HCR), Romain Desclous, ces personnes sont en état d’urgence sanitaire : « Les violences ont forcé et ont fait peur aux gens, les ont forcé à fuir. Pour certain à fuir dans l’immédiate proximité, dans le Darfour occidental, un chiffre pour l’instant dont nous n’avons pas le détail pour des raisons d’accès, en raison de l’insécurité, mais également 2 000 autres ont fui vers le Tchad voisin, nos équipes se sont déplacées immédiatement sur le terrain et ils ont pu aller à leur rencontre, voir les conditions qui sont déplorables sur les lieux où ils ont trouvé refuge. » RFI
Les autorités congolaises ont annoncé mercredi le début lundi de la campagne de vaccination contre le Covid-19 en République démocratique du Congo où le couvre-feu a été levé dans plusieurs provinces et allégé dans la capitale Kinshasa. L’équipe mandatée par la présidence de la République pour lutter contre la Covid-19 « a décidé de lancer la vaccination dès le lundi 19 avril » sur toute l’étendue du territoire national, a annoncé Gilbert Kankonde, ministre sortant de l’Intérieur à la télévision publique. La vaccination contre le coronavirus est un sujet très délicat en RDC, où la méfiance envers le vaccin est répandue. Des nombreux messages évoquant des théories du complot sont régulièrement partagés dans les réseaux sociaux. « La vaccination sera volontaire et la priorité sera accordée au personnel soignant, aux personnes vulnérables souffrant des maladies chroniques et à toutes les personnes exposées à un flux important dans l’exercice de leur travail », a rassuré M. Kankonde. AFP
L’Assemblée a auditionné le président sortant de la Commission électorale, Corneille Nangaa, officiellement en fin de mandant depuis deux ans. Le dossier explosif des prochaines élections prévues fin 2023 en République démocratique du Congo s’est invité mardi devant l’Assemblée, avec des questions sur le profil du prochain candidat de la Commission électorale et surtout la possibilité d’organiser le scrutin en temps et en heure. M. Nangaa a demandé à l’Assemblée de nommer dès que possible les « nouveaux membres de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) qui vont s’atteler aux préparatifs de la tenue des élections prévues en 2023 ». Mi-2020, la désignation d’un de ses actuels collaborateurs avait provoqué de graves tensions dans le pays. AFP
Les agents de la police nationale de Cafunfo, une ville minière de Lunda Norte, ont lancé lundi un programme de formation sur l’usage proportionnel de la force en fonction du degré de menace. La population regrette l’usage excessif et disproportionné de la force par la police locale et Francisco Chiwa qui réside dans la ville affirme qu’il n’y a pas de relations saines entre les différentes parties « En ce moment même, j’ai des regrets. D’après ce que je constate ici à Cafunfo, entre la police et la population, il n’y a pas de relations. Étant tous Angolais, il n’y a pas de compréhension. Ici à Cafunfo les hommes armés sont ceux qui ont le pouvoir. » Le directeur national adjoint de l’école pratique de la police Pinduka Marques a déclaré que les plaintes de ce type sont fréquentes, d’où la nécessité de former la police nationale dans tout l’Angola, à la protection du droit à la vie, à la citoyenneté et aux droits de l’homme. Africa News
Le conflit territorial entre le Gabon et la Guinée Équatoriale est à nouveau sous les projecteurs de l’actualité. Ces deux pays d’Afrique centrale se disputent la souveraineté de trois îles depuis les années 1970. Après l’échec d’une médiation de l’ONU, Libreville et Malabo avaient convenu de recourir à la Cour de justice internationale pour trancher ce différend. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères gabonais paru mardi 13 avril confirme que la CIJ a entamé une procédure. Le conflit territorial est en procédure à la Haye depuis mars par visioconférence. Les deux pays ont été invités à désigner leurs représentants et à déposer leurs éléments de défense. L’affaire remonte à 1972 lorsque la Guinée équatoriale a revendiqué sa souveraineté sur Mbanié la plus grande île d’une surface de 20 hectares et de deux autres îlots, Cocotiers et Conga. En 1974, un traité est signé. Il fait retomber la tension. Mais 15 ans plus tard, la Guinée équatoriale relance le différend. RFI
À Moroni, le front commun de l’opposition a tenu une conférence de presse mardi 13 avril afin notamment de revenir sur le décès du major retraité Hakim, survenu lors d’un interrogatoire dans une caserne à Anjouan. Le gouvernement explique sa mort de différentes manières, mais toutes naturelles. De nombreuses questions se posent. L’opposition demande que les autorités religieuses et judiciaires se positionnent. … Les déclarations au sein même des autorités divergent à propos du moment où elles ont découvert l’affaire. L’opposition y voit une tentative de dissimulation. « Le chef d’état-major était à Anjouan le jour où on l’a assassiné et le soir où on l’a enterré. Mais le jour où on l’a déterré, il était déjà à Moroni. Donc, il est au courant de tout ce qu’il s’est passé. Parce que c’est lui le chef d’état-major. Tout s’est passé dans un camp militaire dont il est le chef. Probable qu’il ne connaît pas les personnes qui l’ont exécuté. Mais il ne peut pas ne pas être au courant jusqu’à arriver en catimini à Moroni le matin (le lendemain, ndlr). Il y a plein de questions qui restent sans réponses. » RFI
Sept ans après leur enlèvement dans une école du Nigeria par les djihadistes de Boko Haram, une centaine des « filles de Chibok » sont toujours portées disparues, a rappelé mercredi Amnesty International. Le 14 avril 2014, une centaine de djihadistes de Boko Haram -qui signifie ‘l’éducation occidentale est un péché’) avaient enlevé 276 jeunes filles, âgées de 12 à 17 ans, dans un collège de filles de Chibok, dans l’Etat de Borno, provoquant une énorme vague d’indignation internationale. « Même si beaucoup ont réussi à s’échapper ou ont été libérées, une centaine d’entre elles reste en captivité », assure Amnesty International dans un communiqué. Depuis décembre, il y a eu au moins cinq enlèvements de masse d’écoliers commis dans le nord du Nigeria. En conséquence, quelque 600 établissements scolaires ont fermé, regrette l’organisation. Belga
Entrepreneuse sociale, informaticienne et directrice d’école, Regina Honu a une ambition : faire une place aux femmes ghanéennes dans le monde très fermé de la tech. « Quand j’étais employée chez une grande banque internationale, il y avait une scène qui se répétait systématiquement. S’il fallait préparer du café ou prendre des notes à une réunion, tous les regards se tournaient vers moi. Pourtant, je vous assure, je suis bien informaticienne ! » A 38 ans, Regina Honu dit avoir « tout vu » dans un milieu de la tech encore dominé par les hommes, au Ghana comme partout ailleurs. « J’ai affronté la discrimination, le sexisme, les stéréotypes, énumère-t-elle. Bref, la totale. » Lorsqu’elle se lance dans l’informatique en 2002, la jeune femme est encore une pionnière. « On était trois filles dans ma promotion à l’université Ashesi, raconte-t-elle. Au début, c’était très dur, j’ai failli tout laisser tomber. J’ai travaillé très dur, j’écrivais du code jour et nuit. Ça a fini par devenir comme une seconde langue pour moi. Et en deuxième année d’université, j’ai décroché mon premier job. » Le Monde