Revue de presse du 14 août 2024

En Ouganda, un commandant rebelle de la LRA déclaré coupable de « crimes de guerre »
Un tribunal ougandais a déclaré, mardi 13 août, l’ancien commandant de la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Thomas Kwoyelo, coupable de 44 chefs d’accusation relevant de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ». La Division des crimes internationaux (ICD) siégeant dans la ville de Gulu (nord) annoncera la peine à laquelle elle le condamne « au plus tard mardi prochain », a ajouté le juge Michael Elubu. Ce jugement sera le premier prononcé pour de tels faits par une juridiction d’Ouganda contre un responsable de la LRA, mouvement de guérilla fondé dans le pays dans les années 1980 qui a semé la terreur en Afrique centrale durant une trentaine d’années. La plupart des crimes qui lui sont reprochés ont été commis entre 1996 et 2005 dans le nord de l’Ouganda, notamment dans sa région d’origine du district d’Amuru. Selon des documents judiciaires, l’accusation considérait que « toutes les attaques de la LRA qui ont eu lieu dans le comté de Kilak entre 1987 et 2005, faisant l’objet des accusations dans cet acte d’accusation, ont été soit ordonnées par lui, soit menées en toute connaissance de cause et avec son autorité »…La plupart des crimes qui lui sont reprochés ont été commis entre 1996 et 2005 dans le nord de l’Ouganda, notamment dans sa région d’origine du district d’Amuru. Le Monde avec AFP

L’agence de santé de l’Union africaine déclare « une urgence de santé publique » face au mpox
L’agence de santé de l’Union africaine a déclaré mardi une « urgence de santé publique », son plus haut niveau d’alerte, face à l’épidémie croissante de mpox sur le continent, lançant un « appel clair à l’action » pour enrayer sa propagation. Un total de 38.465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1.456 décès, avec notamment une augmentation de 160% des cas en 2024 comparé à l’année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l’agence de santé Africa CDC…Cette annonce, qui va notamment permettre de débloquer des fonds pour l’accès à des vaccins et d’avoir une réponse continentale, intervient à la veille de la réunion du comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour évaluer s’il faut décréter le plus haut degré d’alerte sanitaire au niveau international face à cette maladie. L’Afrique fait face à la propagation d’une nouvelle souche du virus, détectée en République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2023 et baptisée « Clade Ib », plus mortelle et plus transmissible que les précédentes. Des cas ont été recensés dans diverses zones du continent (Maroc, Egypte, Soudan, Côte d’Ivoire, Liberia, Nigeria, RDC, Rwanda, Kenya, Mozambique, Afrique du Sud…). Selon l’Africa CDC, le taux de létalité du virus est supérieur à 3% et les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés, représentant au moins 60% des cas. AFP

Le gouvernement sud-soudanais étudie « la faisabilité » d’élections en décembre
Le gouvernement du Soudan du Sud étudie « la faisabilité » des élections prévues en décembre, a annoncé la présidence après des entretiens entre le chef de l’Etat Salva Kiir et des dirigeants des partis politiques. La tenue des premières élections de l’histoire du plus jeune pays du monde, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, est de plus en plus incertaine. Prévues dans le cadre d’un accord de paix qui a mis fin en 2018 à cinq ans d’une guerre civile meurtrière entre les rivaux Salva Kiir et Riek Machar (400.000 morts, des millions de déplacés), elles ont déjà été reportées à plusieurs reprises…Selon l’accord de paix de 2018, le Soudan du Sud est dirigé par un gouvernement d’union nationale intégrant Salva Kiir (président) et Riek Machar (premier vice-président), avec pour mission de mener à bien une « transition » s’achevant par des élections. Mais le pays, parmi les plus pauvres au monde, reste miné par les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques locaux, et les progrès dans des domaines-clés de l’accord (rédaction d’une constitution, création d’une armée unifiée…) restent minces…Le gouvernement a plusieurs fois repoussé la fin de cette période de « transition »…Le président Salva Kiir a, lui, assuré de sa volonté de tenir des élections en décembre, mais aucun progrès notable n’a été fait pour leur organisation. Un Conseil des partis politiques et une commission électorale ont été créés, sans action concrète depuis, et l’inscription sur les listes électorales annoncée pour débuter en juin est au point mort. AFP

Au Cameroun, où est passé Steeve Akam, alias Ramon Cota ?
Un mois et toujours aucune nouvelle de Steeve Akam, dit Ramon Cota. Enlevé le 17 juillet dernier par des hommes non identifiés dans son commerce, un débit de boissons situé au marché Mont-Bouët de Libreville, l’activiste est depuis porté disparu. Tout juste sait-on que l’infortuné a été extradé au Cameroun, ceci grâce à une vidéo enregistrée à la frontière entre ce pays et le Gabon montrant sa remise aux autorités camerounaises, laquelle a fuité sur les réseaux sociaux. Steeve Akam y apparaît pétrifié, demandant « pardon » aux dirigeants des deux pays. Ni les autorités camerounaises, ni celles du Gabon n’ont depuis dit le moindre mot sur la situation de ce quadragénaire, ancien agent de sécurité…L’arrestation de Steeve Akam fait suite à celle d’un autre activiste, le tiktokeur Junior Ngombe, qui comparaîtra libre dans une procédure engagée contre lui pour « incitation à la rébellion et propagation de fausses informations ». Elle intervient surtout dans un contexte où les autorités semblent vouloir opérer un tour de vis vis-à-vis des activistes hostiles au pouvoir de Paul Biya, et ce à un an de la présidentielle de 2025. Au cours de plusieurs réunions sécuritaires tenues courant juin, elles avaient promis une tolérance zéro contre tous ceux qui menaceraient l’ordre public. Jeune Afrique

Au Burkina Faso, des magistrats réquisitionnés pour aller au front
RFI en parle ce mercredi sur son antenne, au Burkina Faso, cinq magistrats ont reçu un ordre de réquisition pour servir l’armée au front contre les jihadistes et les groupes armés. Dans la presse, leur nombre varie selon les quotidiens…En tout cas, ils devront, rapporte SenePlus, « participer aux opérations de sécurisation du territoire du groupement des Forces de sécurisation du nord à Kaya (…) du 14 août au 30 novembre »…« Beaucoup accusent le régime d’Ibrahim Traoré de punir certaines figures en les envoyant au front », écrit SenePlus et cette décision, selon certains observateurs, viendrait du fait que ces magistrats « ont pris des décisions contre des proches du pouvoir »…Une décision pas au goût du tribunal de Bobo-Dioulasso, qui, rapporte Le faso.net, a déclaré illégale la réquisition de deux des magistrats, parlant d’ordres « manifestement illégaux » qui « portent atteinte aux libertés fondamentales des personnes concernées ». Le tribunal condamne entre autres l’État à payer un million de francs CFA aux requérants. RFI

Une importante délégation ministérielle nigérienne à Alger
Les relations entre l’Algérie et le Niger se réchauffent après une période de froid, qui a commencé avec le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum en juillet 2023. Le Premier ministre du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, est en visite officielle en Algérie accompagnée d’une forte délégation ministérielle. Le Premier ministre du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, en charge aussi de l’économie, est venu à Alger mardi 13 août accompagné de sept ministres dont ceux de la Défense, de l’Intérieur, de l’Industrie, des transports et de la Communication. Lamine Zeine, qui a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que son pays est décidé à donner un coup d’accélérateur à la coopération avec l’Algérie. Il a parlé de projets communs « à mettre en route rapidement ». Parmi ces projets, figure celui de l’achèvement du tronçon de la route transsaharienne qui passe par le Niger. Cette route doit relier Lagos à Alger. Les deux pays veulent relancer également un projet d’une zone franche pour intensifier des échanges commerciaux. Tayeb Zitouni, ministre du Commerce algérien, a évoqué des facilitations qui seront pour le transport des marchandises entre les deux pays voisins. RFI

RDC: enquête ouverte après la chute d’un drone militaire suspecté de provenir d’Ouganda
Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, un drone militaire suspecté d’être originaire de l’Ouganda voisin s’est écrasé dans la province de l’Ituri. L’armée congolaise annonce l’ouverture d’une enquête, alors que l’Ouganda est présenté par l’ONU comme un soutien des rebelles du M23. La nouvelle a été confirmée ce mardi par les autorités militaires de la province de l’Ituri. En effet, la nuit du lundi dernier, un drone militaire aux couleurs de l’Ouganda s’est écrasé dans le village Katoni, groupement Ezekere, en territoire de Djugu. Sur des images publiées par l’armée et des habitants, on aperçoit le drapeau de l’Ouganda sur l’appareil…Le 7 août, le lieutenant général Lubaya Nkashama, gouverneur de l’Ituri avait alerté dans un télégramme les services de sécurité sur une probable infiltration de l’Ituri à partir de l’Ouganda via le village de Kariabugongo. Selon les habitants et les autorités locales jointes par RFI, l’armée congolaise a renforcé ses troupes dans la région pour prévenir toute attaque éventuelle. RFI

RDC : plus de 20 civils assassinés par des hommes armés en 2 mois
Au moins 24 civils ont été assassinés, depuis juin dernier par, des hommes armés dans la ville de Butembo (Nord-Kivu), selon le rapport de monitoring du Réseau pour les droits de l’Homme (REDHO). Ce document a été rendu public mardi 13 aout à Butembo. John Kameta, président de cette structure citoyenne a relevé que le dernier cas remonte à la nuit de lundi dernier avec l’assassinat d’un défenseur des droits de l’homme de cette ville. Face à l’insécurité croissante dans la ville de Butembo, la société civile de la commune de Bulengera appelle les autorités à élaborer de nouvelles stratégies pour y faire face. «La société civile, forces vives, noyau de Bulengera, rappelle aux autorités de la ville de Butembo que la sécurité des populations et de leurs biens demeure un besoin suprême pour notre ville. Elle leur demande d’élaborer de nouvelles stratégies afin que la sécurité devienne une réalité », a indiqué John Kameta. Il a en outre exige des enquêtes sérieuses pour identifier les commanditaires de ce meurtre dans un délai acceptable. Radio Okapi

Massacre de Gatumba au Burundi en 2004: une association de victimes demande justice et porte plainte
Au Burundi, il y a vingt ans, dans la nuit du 13 au 14 août 2004, 166 personnes ont été tuées dans un massacre commis dans le camp de réfugiés Gatumba. Toutes les victimes étaient des Banyamulenge, groupe ethnique Tutsi congolais. Elles avaient fui les violences les visant en RDC. Plusieurs procédures judiciaires ont été récemment lancées, notamment avec des plaintes en RDC, au Burundi et au Rwanda. Ce massacre d’août 2004 a été documenté par l’ONG Human Rights Watch et par trois organismes dépendant des Nations unies, à savoir la Mission pour la RDC, la Mission pour le Burundi et le Bureau du Haut-Commissaire pour les Droits de l’Homme. Néanmoins, à ce jour, aucune enquête judiciaire n’a été engagée ni la Cour pénale internationale saisie. Ce que dénonce la Gatumba Refugees Survivors Foundation (GRSF), fondation de droit américain, qui regroupe des survivants et des proches de victimes du massacre. RFI

Le Botswana fête le sprinteur Tebogo, son premier médaillé d’or
Le Botswana a fêté mardi le retour de son sprinteur Letsile Tebogo, qui a apporté au pays d’Afrique australe la première médaille d’or olympique de son histoire en remportant le 200 m à Paris. Le jeune homme de 21 ans est arrivé à l’aéroport de Gaborone en début d’après-midi, salué par des centaines de fans en T-shirts bleu ciel et noir, couleurs du drapeau, et des danseurs traditionnels, ont constaté des journalistes de l’AFP. Familles, enfants et grands-parents ainsi qu’une multitude de jeunes gens ont applaudi et chanté, avant de se diriger vers le stade national pour prolonger les célébrations. Ce mardi après-midi a été décrété férié, tout comme vendredi dernier, pour savourer la « sensation du Botswana », qui a décroché l’or sur le 200 m ainsi que l’argent dans le relais 4×400 m, portant à quatre le nombre total de médailles olympiques de l’histoire du pays…Letsile Tebogo est devenu le premier Africain à remporter le demi-tour de piste aux JO en devançant, en 19 sec 46/100, nouveau record d’Afrique à 27 centièmes du record du monde du Jamaïcain Usain Bolt (19.19), les Américains Kenny Bednarek et Noah Lyles. AFP