Au moins quatre personnes sont mortes en Côte d’Ivoire, mercredi 12 et jeudi 13 août, dans des violences liées à la candidature controversée à un troisième mandat du président Alassane Ouattara. La situation se tend de plus en plus à l’approche du scrutin du 31 octobre, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3 000 morts et vu Alassane Ouattara accéder au pouvoir. L’opposition et des membres de la société civile avaient appelé à manifester jeudi, alors que les autorités avaient interdit tout rassemblement pour non-respect « des procédures appropriées ». … Le président Alassane Ouattara, 78 ans, avait été élu en 2010 face au chef d’Etat sortant, Laurent Gbagbo. Ce dernier avait refusé de reconnaître sa défaite, plongeant le pays dans la crise jusqu’à son arrestation par les forces de son rival, appuyées par les forces françaises et de l’ONU. Le Monde avec AFP
Des experts de l’ONU accusent des hauts responsables maliens de l’armée et des services de renseignements de « compromettre » l’application de l’accord de paix d’Alger, en dépit d’appels pressants de la communauté internationale pour résoudre la crise. Ce rapport, remis au Conseil de sécurité de l’ONU le 7 août, n’est pas encore rendu public. L’AFP en a pris connaissance vendredi, alors que le Mali fait depuis plusieurs mois face à une nouvelle contestation politique majeure. Une coalition d’opposants, de religieux et de personnalités de la société civile demande depuis juin la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en l’accusant notamment ainsi que son entourage de corruption et de népotisme. Au moins quatorze Maliens ont été tués en juillet dans des troubles selon l’ONU. AFP
Le mouvement de contestation au Mali, qui réclame le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé, jeudi 13 août, avoir rejeté une proposition du médiateur des Etats ouest-africains, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, pour rencontrer le chef de l’Etat malien. … Coalition hétéroclite de chefs religieux, de la société civile et d’hommes politiques, le M5-RFP réclame depuis plus de deux mois la démission du président Keïta, élu en 2013 puis réélu en 2018 pour cinq ans. Le week-end du 10 juillet, une manifestation à l’appel du mouvement a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers. Le M5-RFP évoque un bilan de 23 morts et plus de 150 blessés. Le premier ministre, Boubou Cissé, a parlé de onze morts et l’ONU de quatorze manifestants tués. Le Monde avec AFP
Au moins 16 jihadistes shebab ont été éliminés et 20 autres blessés par l’Armée nationale somalienne(SNA) lors d’un accrochage dans la ville de Ba’adweyn (centre). Les combats avaient été déclenchés lorsque les insurgés ont attaqué les habitants d’un village situé dans la région centrale de Mudug. « Il y a eu d’intenses affrontements, qui ont duré plusieurs heures, mais nos forces ont finalement vaincu les combattants, tuant 16 d’entre eux et en blessant 20 autres », a indiqué un officier aux agences de presse. Les rescapés avaient fui dans la forêt de Ba’adweyn. Sahel Intelligence
En Libye, depuis plus de deux mois, un calme relatif domine les lignes de fronts autour de Syrte-Aljoufra. La zone qui entoure Syrte et el-Joufra a été définie par l’Egypte et par la Russie, comme une ligne rouge à ne pas franchir par la partie adverse, le gouvernement d’union nationale (GNA). Depuis le 5 juin, à chaque fois que les forces de Fayez el-Sarraj, ont tenté de franchir ces lignes, elles ont été stoppées net dans leur avancée. C’était le cas, une nouvelle fois mercredi 12 aout, alors qu’une colonne de véhicules militaires fidèles au GNA, avançait vers Syrte, elle a été visée par les avions de chasse de Khalifa Haftar. Selon une source militaire de l’armée nationale libyenne (ANL) « des dizaines de véhicules qui s’approchaient ont été anéantis » avec les mercenaires qui étaient à bord. Il n’y a eu aucune réaction officielle de la part du gouvernement d’union nationale de Tripoli à la suite de cette frappe. RFI
« A ce stade il n’y a pas d’éléments indiquant que l’attaque a spécifiquement visé Acted même si on ne peut pas non plus l’exclure totalement. En revanche, c’est une attaque qui parait avoir été préméditée pour cibler a priori plutôt des Occidentaux », a déclaré cette source. Six jeunes humanitaires français ont été assassinés dimanche avec leur chauffeur et leur guide nigériens alors qu’ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à 60 km au sud-est de la capitale Niamey, où ils étaient basés. Partis mardi pour le Niger, l’équipe de onze enquêteurs français spécialisés, issus de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), de la Sous-direction antiterroriste et de la police technique scientifique, a terminé ses constatations sur place et doit rentrer en France samedi, selon une source proche du dossier. AFP
En s’emparant mercredi 12 août du port de Mocimboa da Praia, dans le nord du Mozambique, les insurgés jihadistes ne sont qu’à 80 km des installations gazières que développe actuellement le groupe français Total, avec l’Italien Eni et l’Américan ExxonMobil. Ce projet, le plus grand d’Afrique, est vital pour l’économie mozambicaine, mais c’est aussi une priorité pour le géant français des hydrocarbures. Depuis quelques mois, les installations sont d’ailleurs sous la protection de l’armée mozambicaine. Le Mozambique est devenu l’une des priorités mondiales de Total. Le projet gazier en cours de développement est stratégique pour le Français, tant par son poids que par ses répercussions sur la transition énergétique du groupe. Il permettra au pétrolier de démultiplier sa production gazière, moins émetteur de CO2 que l’or noir. RFI
Trois enfants ont été tués et huit blessés jeudi au Burundi par l’explosion d’une grenade dans la périphérie nord de Bujumbura, a-t-on appris auprès de la police et de témoins. « Entre 08h00 et 09h00 (06h00 et 07h00 GMT), une grenade a explosé entre une boutique et un salon de coiffure (…) pendant que des enfants se trouvaient sur place en train de regarder la télévision », a annoncé à la presse le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre Nkurikiye. L’explosion, qui s’est produite à Gahahe, dans la périphérie nord de Bujumbura, la plus grande ville du Burundi, a provoqué une vive émotion dans le pays. AFP
Au moins quatre personnes, dont une adolescente, ont été tuées dans une embuscade tendue à un groupe de jeunes dans la région de Beni, l’un des principaux foyers de violence de l’Est de la République démocratique du Congo, après quelques jours d’accalmie. « Nous venons d’enregistrer quatre morts » , trois garçons et une fille de 16 ans, dans une embuscade contre « un groupe de jeunes qui allaient effectuer des travaux (d’intérêt) communautaires », a déclaré à l’AFP Richard Kivanzanga, administrateur assistant du territoire de Beni, province du Nord-Kivu (Est). M. Kivanzanga a accusé les Forces démocratiques alliées (ADF) d’être responsable de la tuerie qui a eu lieu dans le village Makele, situé à 10 km d’Oïcha, dans le territoire de Beni. Historiquement des rebelles musulmans ougandais, les ADF se sont installés dans les années 1990 dans cette région, une des plus dangereuses de l’est du pays. AFP
Il y a tout juste seize ans le 13 août 2004, une attaque attribuée au mouvement de rébellion hutu des Forces nationales de libération (FNL) d’Agathon Rwasa causait la mort de plus de 160 personnes parmi les Tutsis congolais réfugiés dans le camp de Gatumba dans l’Ouest du Burundi. 152 Banyamulenge, des Tutsis congolais originaires de la province du Sud-Kivu en RDC, ont perdu la vie ce jour. 16 ans après, ils se sont rassemblés à Bukavu jeudi pour réclamer justice. Dans la salle de l’ONG RIO de Nguba, des centaines de membres de la communauté banyamulenge se sont réunis en mémoire des victimes, constituées en majorité de femmes et d’enfants. Muhamiriza Ineza Aline, représentante des victimes, déplore l’absence de réaction du Congo et du Burundi. RFI
Le représentant de l’Union européenne a appelé à ne pas « récompenser les auteurs de crimes de sang », en réinsérant dans l’armée des anciens rebelles et miliciens en République démocratique du Congo, déchirée par des violences meurtrières depuis près de 30 ans. Les programmes de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) des anciens miliciens peuvent constituer un outil intéressant pour mettre fin aux violences, mais « il faut éviter de récompenser les auteurs de crimes de sang en les intégrant dans l’armée ou en les +réinsérant+ », a affirmé Jean-Marc Chataigner, ambassadeur de l’Union européenne en RDC. … « Il n’y aura pas de paix durable en RDC sans justice rendue aux victimes », a-t-il ajouté, dans un message transmis à l’AFP, après une réunion à Kinshasa. AFP/VOA
Un drone américain s’est à nouveau écrasé dans le nord du Niger, où les États-Unis disposent d’une importante base de drones armés destinés à la lutte contre les groupes jihadistes dans la bande sahélienne. « Un avion piloté à distance (Remotely Piloted Aircraft – RPA) a été perdu près d’Agadez, au Niger, en raison d’une une défaillance mécanique et non « d’une action hostile ». « Les forces américaines ont récupéré le RPA le 12 août », a précisé par courrier électronique le commandement de l’armée américaine en Afrique. C’est le troisième drone perdu par les Américains depuis le début de l’année, après la chute de précédents engins le 29 février et le 23 avril 2020, également dans la zone d’Agadez. L’armée américaine avait alors parlé « d’une panne mécanique ». Jeune Afrique avec AFP
Les plans visant à autoriser l’exploitation forestière industrielle dans l’une des dernières forêts intactes d’Afrique centrale ont été interrompus, décision bien accueillie par les militants écologistes. La forêt d’Ebo dans le sud-ouest du Cameroun abrite 40 communautés Banen et de nombreuses espèces sauvages menacées d’extinction – y compris des gorilles de l’ouest, des chimpanzés, des éléphants de forêt, des perroquets gris et de grandes grenouilles. Les experts affirment que les forêts jouent également un rôle essentiel dans l’absorption du CO2. Mardi, le gouvernement camerounais a officiellement annoncé qu’il annulait un décret précédent qui aurait permis l’extraction de bois sur près de la moitié des 150 000 hectares de forêt. BBC
En 1989, le Kenya comptait tout juste 16 000 éléphants sur ses terres. En 2018, ils étaient plus de 34 000. Une victoire pour le ministre du Tourisme, Najib Balala. Pour lui, l’intensification de la politique anti-braconnage y est pour beaucoup. Depuis quelques années, le gouvernement a augmenté les peines encourues par les criminels. Ces peines peuvent aller jusqu’à 20 ans de prison pour l’exportation illégale de produits issus d’espèces menacées. Les rangers bénéficient également d’un entraînement militaire pour traquer les braconniers et les populations proches des parcs nationaux sont désormais impliquées dans la protection de la faune. En 2016, le président Uhuru Kenyatta avait brûlé 100 tonnes d’ivoires d’éléphants et de cornes de rhinocéros, lançant un message aux trafiquants : le commerce illégal doit s’arrêter. Depuis trois ans, le nombre d’éléphants braconnés est en baisse. Il est passé de 80 en 2018 à 34 en 2019. RFI
Le processus démocratique au Sénégal est un exemple en Afrique de l’ouest. Pour Babacar Guéye, professeur de droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, plusieurs raisons expliquent cette exception sénégalaise. En 60 ans d’indépendance, le Sénégal n’a en effet enregistré aucun coup d’Etat militaire. Une exception selon Babacar Guéye. « Nous avons une armée qui est une armée républicaine. Nous avons des officiers qui ont été formés dans les meilleures académies du monde, qui ont une certaine idée de l’Etat et qui savent que le pouvoir militaire est normalement soumis au pouvoir civil. Une autre raison vient de ce que les militaires les plus gradés sont assez-bien lotis et que notre classe politique est également une classe extrêmement très politisée et consciente de l’importance du pouvoir civil. » DW