Revue de presse du 13 octobre 2022

Kenya: Trois enseignants portés disparus après une attaque de leur école par les éléments du groupe Shebab
La Police du Kenya recherche actuellement trois enseignants portés disparus après l’attaque de leur école par des combattants du groupe rebelle somalien al-Shebab, mercredi dans le comté de Mandera, au Nord-est du pays, près de la frontière avec la Somalie. «On ne sait pas où ils sont après qu’ils ont pris la fuite dans des directions différentes après cette attaque» survenue vers 2h du matin, a déclaré le chef régional de la police, George Seda. Selon ce dernier, des assaillants lourdement armés étaient venus dans l’école pour kidnapper ces trois enseignants de confession chrétienne qui enseignaient à l’école primaire de Libehiya, mais après l’attaque des Shebab, ils ont alors fui sans donner de leurs nouvelles. Les Shebab sont un groupe islamiste créé en 2006 en Somalie, où ils commettent la majorité de leurs bassesses. Mais ils ont déjà attaqué par le passé d’autres localités du nord-est du Kenya, notamment dans les comtés de Mandera, Wajir et Garissa, faisant des dizaines de morts et blessés parmi les civils et les forces de sécurité du Kenya. Sahel-Intelligence

Mi-inquiet, mi-optimiste, les Tchadiens réagisent à la nomination de Saleh Kebzabo
La nomination de Saleh Kebzabo intervient au lendemain de la démission de l’ancien Premier ministre, Albert Pahimi Padacké, et de son gouvernement. Saleh Kebzabo va donc devoir former dans les prochains jours un gouvernement d’union nationale. Comment les Tchadiens apprécient la nomination de celui qui a finalement rejoint le camp du pouvoir ? Pour de nombreux observateurs, cette nomination n’est pas une surprise car l’ancien opposant Saleh Kebzabo, nommé Premier ministre ce mercredi, aurait toujours agi en faveur du régime de l’ancien président Idriss Déby Itno. Les Tchadiens se souviennent encore de son refus de soutenir le candidat de l’opposition, le général Abdelkader Kamougué, arrivé deuxième au second tour face à Idriss Deby, à la présidentielle de 1996. C’est donc le même jeu politique qui se poursuit, estime Bedoumra Kordjé, ancien secrétaire général à la présidence de la République et point focal d’un groupe des organisations signataires de la déclaration du 19 mai 2022, pour un dialogue national réussi. « Nous ne sommes pas sortis de l’auberge » estime-t-il avant de poursuivre en précisant que la situation est extrêmement critique. « Nous ne pouvons pas nous réjouir de la nomination d’une personne dans un contexte antidémocratique ou on ne s’est pas assis pour définir ensemble l’avenir de notre pays. Nous sommes pas du tout partis sur une bonne base de refondation du Tchad » explique par ailleurs Bedoumra Kordjé. DW

Éthiopie: six pays occidentaux demandent l’arrêt de la guerre et des pourparlers
Six pays occidentaux, dont les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont signé un communiqué commun sur la guerre en Éthiopie ce mercredi 12 octobre. Ils disent leur « profonde inquiétude » par l’escalade du conflit et de la crise humanitaire dans le pays. Ils appellent à l’arrêt des combats et à un dialogue politique, alors que la perspective de pourparlers de paix annoncés la semaine dernière est encore très incertaine. Cela ressemble à un signe de grande impatience. L’Australie, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis : six États – et non des moindres – partenaires économiques importants de l’Éthiopie, ont publié un communiqué commun ce mercredi. Un communiqué au ton très vif, appelant « le gouvernement éthiopien et les autorités régionales du Tigré » à « cesser immédiatement leurs offensives militaires, à convenir d’une cessation des hostilités, à permettre un accès humanitaire sans entrave et durable et à rechercher un règlement négocié par le biais de pourparlers de paix » sous l’égide de l’Union africaine. Les six États « condamnent » également « l’implication des forces militaires érythréennes » dans la guerre et les appellent « à stopper leurs opérations militaires et à se retirer du nord de l’Éthiopie ». « Tous les acteurs étrangers doivent arrêter d’alimenter ce conflit », précisent-t-ils. RFI

Les pays africains divisés sur un vote de l’ONU contre la Russie
L’Assemblée générale de l’ONU a condamné mercredi les « annexions illégales » russes de territoires ukrainiens, après que Moscou eut opposé son veto sur un texte similaire au Conseil de sécurité fin septembre. Vingt-six pays africains ont voté en faveur de cette résolution rejetant les référendums controversés de Moscou dans quatre régions ukrainiennes. Dix-neuf autres se sont abstenus. Le Mali, la République centrafricaine, l’Éthiopie, la République du Congo, l’Afrique du Sud, le Soudan, l’Ouganda et le Zimbabwe comptent au nombre des pays africains qui se sont abstenus. L’Érythrée également qui avait précédemment voté en faveur du rejet d’une résolution de l’ONU condamnant l’invasion russe de l’Ukraine. Trois de ces pays avaient accueilli le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors de sa tournée dans la région en juillet. Le Burkina Faso, le Cameroun, la Guinée équatoriale et Sao Tomé étaient absents de l’assemblée. L’Assemblée générale des 193 Etats membres s’était réunie en urgence. Elle a adopté cette résolution avec 143 voix pour, face à cinq pays contre et 35 qui se sont abstenus. … Plus tôt ce mois-ci, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, avait effectué une tournée en Afrique et ce afin de contrer l’emprise apparente de la Russie sur le continent. L’objectif était de persuader les dirigeants de soutenir Kiev. Il a été contraint d’écourter sa visite après l’intensification des bombardements de Moscou sur l’Ukraine. AfricaNews/AFP

L’Institut français dévasté à Ouagadougou, le milieu culturel choqué
Murs calcinés, vitres brisées, portes défoncées, ordinateurs et livres éparpillés : cher au milieu culturel, l’Institut français à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, théâtre d’un putsch fin septembre, ne présente plus que des scènes de désolation. Le 1er octobre, des manifestations se sont multipliées au lendemain du coup d’Etat qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, destituant le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un putsch huit mois plus tôt. Des bâtiments français, notamment l’ambassade de France et les Instituts français à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, ont été pris à partie par des manifestants, qui accusaient Paris de protéger le lieutenant-colonel Damiba dont ils réclamaient le départ. A Ouagadougou, la rue menant à l’Institut français est jonchée de bris de verres, de carcasses d’ordinateurs ou de climatiseurs brûlés. … « C’est désolant ! Il va falloir condamner avec la plus grande fermeté les auteurs de ces actes de vandalisme », dit M. Sanfo, qui « espère ne plus voir une telle scène indigne de la légendaire hospitalité burkinabè ». « Il ne faut pas jeter l’eau du bain avec le bébé. Qu’on soit pro-russe ou anti-français, l’institut a été et est pour le Burkina Faso un symbole », dit-il, évoquant le sentiment anti-français et la présence de drapeaux russes lors des manifestations. VOA/AFP

Burkina Faso : quelles priorités sur le plan sécuritaire ?
Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a récemment annoncé la tenue les 14 et 15 octobre d' »Assises nationales ». Les forces politiques, sociales et de la société civile sont appelées à y participer. L’objectif serait de désigner un président de transition, avant l’organisation d’élections en 2024. Le jeune capitaine de 34 ans, officiellement désigné président avait assuré peu après sa prise de pouvoir qu’il ne ferait qu’expédier « les affaires courantes » jusqu’à la désignation d’un nouveau président de transition civil ou militaire. Il a renversé le 30 septembre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé par la force au pouvoir en janvier en renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré. En prenant le pouvoir, le capitaine Traoré a assuré que Ouagadougou continuerait à respecter ses engagements pris sous le lieutenant-colonel Damiba vis-à-vis de la Communauté des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), en particulier sur l’organisation d’élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024. DW

Bénin: les syndicats dénoncent le vote d’une loi contre le droit de grève dans certains secteurs
Les députés ont voté ce mardi 11 octobre une loi qui retire totalement le droit de grève aux travailleurs des secteurs aéroportuaires et des hydrocarbures. La loi a été introduite par le gouvernement au lendemain de la grève des aiguilleurs du ciel qui a paralysé l’aéroport de Cotonou fin septembre. Les syndicats ont dénoncé ce mercredi une «loi corsée». Au Bénin, première réaction au lendemain du vote de la loi qui supprime le droit de grève aux travailleurs des secteurs aéroportuaires et des hydrocarbures. Ces secteurs sont sensibles et doivent être mobilisés en permanence dans le contexte sécuritaire marqué par des attaques terroristes, justifie le pouvoir. Le retrait du droit de grève est déjà en vigueur dans les hôpitaux, la justice et la sécurité depuis 2018. RFI

Ouganda : 54 cas confirmés d’Ebola dont 39 décès et la confirmation d’un cas à Kampala – OMS
Alors que la capitale ougandaise, Kampala, a enregistré son premier décès dû au virus Ebola, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait état, mercredi, de 54 cas confirmés et 20 probables, avec 39 décès, et 14 personnes rétablies. La victime est la 19ème personne à mourir de l’épidémie, bien que 20 autres décès aient été classés comme « probables ». Selon les autorités sanitaires ougandaises, après avoir développé les symptômes, l’homme s’est enfui de son village et a rendu visite à un guérisseur traditionnel dans une autre région. Il est décédé à l’hôpital national de référence de Kiruddu vendredi dernier, mais son décès n’a été confirmé que mardi. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, plus de 660 contacts sont actuellement sous suivi actif. « L’OMS continue d’aider le gouvernement à faire face à une flambée de la maladie d’Ebola dans cinq districts », a déclaré lors d’un point de presse hebdomadaire, le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Notre objectif principal est maintenant d’aider le gouvernement de l’Ouganda à contrôler et à contenir rapidement cette épidémie d’Ebola, afin d’éviter qu’elle ne se propage aux districts et aux pays voisins », a ajouté le chef de l’OMS. ONU Info

Allemagne: les Érythréens pourront obtenir un passeport sans passer par l’ambassade
La plus haute juridiction allemande a rendu une décision historique, ce mardi 11 octobre : les réfugiés et demandeurs d’asile érythréens dans le pays n’auront plus à demander un passeport à l’ambassade de leur pays d’origine s’ils souhaitent voyager. Le motif : comme tous les membres de la diaspora, pour obtenir des papiers, ils étaient contraints de verser 2% de leurs revenus et de signer un document de « repentance » pour avoir quitté l’Érythrée. Tout est parti d’un déserteur de l’armée érythréenne ayant demandé l’asile en Allemagne et qui voulait obtenir un document de voyage. En attendant que l’État statue sur sa demande, il refusait d’entrer en contact avec l’ambassade du pays qu’il avait fui et surtout de « regretter » noir sur blanc, comme c’est la règle pour les Érythréens, avoir commis un « crime » en s’enfuyant, être prêt à « faire face aux conséquences » le cas échéant, et à payer aux diplomates un impôt sur ses revenus. Or l’Allemagne, sollicitée, lui refusait également un document équivalent à un passeport. Il a donc porté plainte.Il a finalement obtenu gain de cause devant la Haute Cour fédérale ce mardi 11 octobre, en dernière instance, dans une décision que le journaliste Jonathan Moremi qui, avec un avocat, a soutenu le demandeur d’asile depuis début, salue comme « un triomphe ». RFI

Dans le sud du Niger, le plus grand oléoduc d’Afrique prend corps
Long de près de 2.000 km, le pipeline doit relier les puits pétroliers du Niger au port de Sèmè, au Bénin, pour exporter du brut. Il est construit par une entreprise étatique chinoise. Des ouvriers chinois et nigériens, masqués et casqués, hissent des tuyaux géants en acier au-dessus de monticules de terre. Plus loin, de la fumée s’échappe des chalumeaux. Camouflés dans les champs de mil, des soldats lourdement armés sont aux aguets. A Gaya, dans le sud-ouest du Niger, près du Bénin, l’oléoduc le plus grand d’Afrique prend corps. Long de près de 2.000 km – dont 1.250 km au Niger – le pipeline doit relier les puits pétroliers du gisement de l’Agadem, dans l’extrême-est théâtre d’incursions meurtrières des jihadistes, au port béninois de Sèmè d’où sera évacué pour la première fois du brut nigérien. Avec une modeste production de 20.000 barils par jour, le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde, est devenu un producteur de pétrole en 2011. L’or noir extrait par la China National Petroleum Corporation (CNPC) est jusqu’ici acheminé par des pipelines jusqu’à Zinder (centre-sud du Niger), où il est raffiné. VOA/AFP

Lesotho: un roi populaire, mais au pouvoir limité
Il n’existe que trois monarchies sur le continent et le royaume du Lesotho en fait partie. Cette petite monarchie constitutionnelle, enclavée en Afrique du Sud, est gouvernée par un Premier ministre qui devrait être bientôt renouvelé à la faveur d’élections générales organisées le 7 octobre. Le roi Letsie III, au pouvoir depuis 1996, est resté silencieux lors de la campagne. Il n’a pas de pouvoir exécutif et ne peut pas s’immiscer dans les affaires politiques du royaume. Il est le gardien des traditions. C’est un homme très apprécié au Lesotho. Certains aimeraient même qu’il exerce davantage de pouvoir. RFI

Le potentiel de l’énergie solaire en Afrique
Lorsque l’électricité est coupée le soir à Soweto, ce n’est pas seulement sombre, c’est aussi dangereux. « Des types peuvent surgir et essayer de pénétrer dans les locaux. On ne peut pas les voir, ils sont invisibles », explique Nonhlanhla Morudu. Cette femme de 45 ans vit avec sa mère et ses trois enfants dans la banlieue de Johannesburg. « C’est pourquoi nous avons installé quelques ampoules solaires, pour qu’il y ait de la lumière autour de nous et que nous soyons plus en sécurité ». L’électricité solaire est neutre pour le climat, les coûts d’investissement sont gérables – et en même temps, le besoin en électricité bon marché et fiable est énorme en Afrique. A cela s’ajoutent des conditions optimales pour les installations solaires, en particulier au nord et au sud : selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 60% des surfaces de premier choix se trouvent sur le continent. Pourtant, jusqu’à présent, seul 1% de la puissance globale installée se trouve en Afrique. Cela pourrait bientôt changer. Marc Howard, de la société de conseil britannique Africa Energy, prévoit que la capacité actuelle du continent sera triplée d’ici 2025. Selon les données de son entreprise, plus de 1.100 installations produisent actuellement de l’électricité solaire en Afrique, avec une capacité totale de 7,4 gigawatts. A titre de comparaison, les installations photovoltaïques installées en Allemagne représentaient à elles seules une puissance d’environ 58 gigawatts en 2020. DW