Ce vaste mouvement a véritablement débuté sur Twitter, le 3 octobre, avec un déferlement de témoignages à charge contre l’unité anti-braquage de la police nigériane. « J’ai décidé d’agir quand j’ai compris que je n’étais pas le seul à en avoir été victime », explique Joshua, un photographe de 25 ans : « D’un coup, j’ai réalisé que nous étions des centaines, des milliers à avoir le même problème. » De fait, dans les cortèges, les récits d’expériences traumatisantes ne manquent pas. Efuu, longue tige de 27 ans, raconte comment la police a « kidnappé » sa sœur lorsque celle-ci était adolescente : « Ils l’ont enfermée dans une cellule et l’ont interrogée pendant une semaine en l’accusant d’être une criminelle. Tout ça sans jamais nous prévenir, sans jamais en référer à un avocat. Une fille de 16 ans ! Nous la croyions morte, jusqu’à ce qu’un officier de police se présente devant notre porte et nous dise qu’elle avait été arrêtée. » … Lundi après-midi, le président Muhammadu Buhari a fini par prendre la parole pour répondre « à l’inquiétude légitime et à l’agitation des Nigérians ». Le Monde
Ala suite des Guinéens dimanche, des millions d’Africains de l’Ouest sont appelés à élire leur président d’ici la fin 2020, sous l’oeil inquiet des défenseurs de la démocratie, alarmés par son recul dans une partie du continent autrefois jugée pionnière en la matière. « Les temps sont difficiles pour nous autres observateurs de la démocratie dans la sous-région », explique Kojo Asante, un responsable du centre de recherche Ghana Center For Democratic Development. Le Ghana votera le 7 décembre. Guinéens, Ivoiriens, Burkinabé et Nigériens iront aussi aux urnes d’ici la fin de l’année. Après plusieurs alternances pacifiques, le Ghana est cité en exemple, en dépit de sujets de préoccupation comme les agressions de journalistes. Ailleurs l’image est bien plus sombre. Elle s’est obscurcie avec le putsch qui a eu raison au Mali du président élu Ibrahim Boubacar Keita le 18 août, sans effusion de sang. AFP
Les Guinéens sont appelés aux urnes le 18 octobre prochain pour l’élection présidentielle. Outre la pandémie de Covid-19, la fermeture des frontières avec certains pays voisins, les Guinéens ont aussi assisté à une campagne électorale émaillée de violences verbales et physiques, des violences qui ont pris le pas sur l’échange démocratique autour des programmes des candidats. A moins d’une semaine du scrutin, les appels à la haine ethnique et les violences se sont multipliées. Une dégradation qui a provoqué une mise en garde de Michelle Bachelet, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Cellou Dalein Diallo, le principal opposant à Alpha Condé, a par exemple été empêché le week-end dernier de se rendre à Kankan, dans le nord du pays, dans une région considérée comme étant le fief du chef de l’Etat. DW
Les autorités tanzaniennes ont accru leur répression des opposants politiques, utilisant de façon partisane un important arsenal législatif pour entraver leurs tentatives de faire campagne à l’approche des élections générales du 28 octobre, a dénoncé, lundi 12 octobre, Amnesty International. Chevalier anticorruption pour ses partisans, le président John Magufuli, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et d’avoir restreint les libertés publiques depuis son élection en 2015, brigue un second mandat. Le gouvernement de M. Magufuli « s’est doté d’un formidable arsenal de lois pour entraver toute forme de dissidence et limiter efficacement la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique à l’approche des élections », explique Amnesty dans un nouveau rapport. Le Monde avec AFP
L’opposition ivoirienne a tenu, samedi, un premier grand meeting au stade d’Abidjan. Longtemps divisée, elle a présenté un front uni contre la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat à l’élection du 31 octobre. Quelque 30 000 personnes se sont réunies, samedi 10 octobre, au stade d’Abidjan pour assister au premier grand rassemblement de l’opposition ivoirienne, qui cherche à faire front commun contre la candidature controversée du président Alassane Ouattara. « Toute l’opposition ivoirienne dit NON, NON, NON ! », pouvait-on lire sur le podium du stade. France24 avec AFP
Quatorze experts indépendants des droits de l’homme des Nations Unies ont appelé, lundi, le Cameroun à libérer le principal dirigeant d’opposition et les autres personnes arrêtées lors de manifestations pacifiques à travers le pays, et de cesser les intimidations à l’encontre des militants politiques. Ces experts ont également demandé au Cameroun d’enquêter de manière impartiale sur toutes les violations des droits de l’homme, y compris les allégations de disparitions forcées, de détention arbitraire et de mauvais traitements infligés aux manifestants, et de traduire les auteurs de ces actes en justice. « Nous sommes extrêmement préoccupés par les arrestations massives de manifestants pacifiques et de militants politiques qui expriment leur dissidence », ont déclaré les experts dans un communiqué conjoint. ONU Info
Au moins neuf civils dogon ont été tués lors d’une attaque attribuée à Nusrat al Islam, organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda. Les autorités sécuritaires ont déclaré que des éléments du groupe terroriste ont tiré sur les villageois dans la région de Bankass. Vendredi dernier, une attaque jihadiste similaire contre le peuple dogon de Farabougou, à 34 kilomètres de la ville de Niono, dans la région de Ségou, a fait neuf morts et trois blessés parmi les civils, tandis que 22 autres ont été enlevés par les assaillants. Le Mali a connu ces dernières années une recrudescence des attaques terroristes ainsi que des affrontements entre des affrontements ethniques entre les Peul et les Dogon. Sahel Intelligence
Tout a commencé la semaine dernière par l’enlèvement attribuée aux jihadistes d’une vingtaine de civils de la localité malienne de Farabougou. Certains seront libérés, mais neuf personnes sont retenues. Trois jours après, des habitants du même village effectuent quelques kilomètres à pied à la recherche des villageois enlevés. Dans un hameau, ils sont accueillis par des coups de feu. Un témoin contacté par téléphone explique : « On a été voir sur la route ce qu’il y avait. Les jihadistes ont tiré des coups feu, il y a eu 22 blessés et six morts sur le champs ». Depuis, les jihadistes ont, affirment les habitants, décrété un embargo contre leur village. Rien ne sort, rien ne rentre. La nourriture manque désormais. « Maintenant, il n’y a plus rien à manger chez nous. Trois enfants seraient morts de faim », poursuit le villageois. Un autre habitant de Farabougou lance un appel aux autorités maliennes. RFI
Quel chemin a mené à la libération de Soumaïla Cissé et des autres otages ? Comment les autorités de la transition mais aussi l’émir du GSIM ont-ils conclu cette opération inédite ? Vendredi dernier, à Villacoublay, Sophie Pétronin, dernière otage française au Mali, libérée après plus de quatre ans de captivité aux mains d’Al-Qaida, célébrait ses retrouvailles avec sa famille en présence du président français Emmanuel Macron. Au même moment, à des milliers de kilomètres de là, dans une zone très reculée du septentrion malien, un campement éphémère et insolite, dans cette vaste étendue désertique où il est rare de croiser quelqu’un, a rassemblé plusieurs dizaines d’hommes. … Le Point
Le soulagement et l’inquiétude, la joie et la colère. Au Burkina Faso, pays frontalier du Mali et lui aussi confronté au péril djihadiste, la libération de l’humanitaire française Sophie Pétronin et de l’homme politique malien Soumaïla Cissé a provoqué des sentiments mêlés. Ces otages étaient jusqu’alors détenus dans le nord du Mali par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la principale alliance djihadiste au Sahel liée à Al-Qaida. Dès la confirmation de la nouvelle par la présidence à bamako, jeudi 8 octobre au soir, la Toile burkinabée s’est emballée. « Enfin, Dieu merci ! », se sont exclamés de nombreux internautes sur les réseaux. « La grande délivrance », titrait jeudi soir le quotidien burkinabé Le Pays, reprenant dans son article la célèbre citation du réalisateur américain Woody Allen : « L’éternité, c’est long, surtout vers la fin. » Le Monde
Les humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) luttent contre la faim dans le monde. Le prix Nobel de la paix vient récompenser cet engagement de plus de 17.000 femmes et hommes qui travaillent pour le PAM. David Beasley, le chef de l’agence onusienne a reçu la bonne nouvelle durant un voyage en Afrique. … David Beasley le directeur exécutif du PAM se trouve actuellement (09.10.2020) au Niger après un séjour au Burkina Faso. Les populations de ces deux pays, à l’instar de celles du Sahel en général, sont confrontées à des défis liés à l’eau et à l’alimentation en raison des conflits et de l’insécurité. Peter Musoko est le directeur régional adjoint du bureau Afrique de l’Ouest et du Centre au PAM. Tout en manifestant sa joie et son émotion suite à cette récompense, il souligne les effets des changements climatiques sur le quotidien des populations. DW
La ville de Bangui tourne progressivement la page des violences communautaires dans lesquelles elle était plongée depuis 2013. Les activités économiques reprennent. Mais ces violences communautaires se sont transformés en une hausse de la criminalité, notamment des vols à mains armées. Un problème qui touche en particulier les taxis-motos devenus la cible des braqueurs. … La police de la Minusca (la mission de l’ONU en RCA) prend au sérieux le problème et appelle à la coopération de la population pour endiguer ce phénomène. « En ce qui concerne la montée des braquages dans la ville de Bangui ces derniers jours, la police de la Minusca continue d’effectuer des patrouilles jour et nuit. Il y a des cas isolés que nous essayons de gérer. A ce propos, nous appelons les habitants à signaler les vols et à donner l’alerte. La population doit prêter main forte aux forces de sécurité intérieure en alertant sur les cas de comportement et d’activités suspectes dans les quartiers, dans les zones et villages », indique le capitaine Mozola Agba, la porte-parole de cette unité. DW
L’ancien l’Etat français Nicolas Sarkozy a été entendu pendant quatre jours par les juges chargés de l’enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Il n’avait plus été entendu par les juges depuis juin 2019, interrogatoire au cours duquel il avait dit être «totalement innocent dans cette affaire», dénoncé un «complot», puis refusé de répondre aux questions des juges. Mais le Parquet national financier a élargi les investigations à des faits d’ «association de malfaiteurs», ouvrant la voie à des inculpations de nouveaux suspects et à une aggravation des poursuites contre les protagonistes déjà impliqués, dont M. Sarkozy. Fin janvier, les magistrats ont inculpé pour «association de malfaiteurs» l’un de ses ex-collaborateurs, Thierry Gaubert, soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen qui auraient pu alimenter la campagne pour la présidentielle de 2007. Puis, le 24 septembre, la Cour d’appel de Paris a rendu un arrêt validant très largement l’enquête. AFP/NXP
Le président du Liberia, George Weah, a indiqué lundi 12 octobre qu’il avait sollicité l’aide d’experts américains pour enquêter sur la mort mystérieuse de trois agents du fisc et d’un contrôleur des dépenses gouvernementales qui ont ému l’opinion dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis le début du mois. Le premier mort est un agent de l’Autorité fiscale du Liberia (LRA) qui a perdu la vie le 4 octobre lors d’un accident de voiture dans la capitale Monrovia, a indiqué la police nationale. Le lendemain, deux autres membres de la même agence, chargée de la collecte des impôts, ont été retrouvés sans vie dans une voiture garée dans un parking de la capitale. Samedi 10 octobre, le directeur général de l’agence chargée d’auditer les dépenses du gouvernement a à son tour été retrouvé mort dans son appartement de Monrovia, renforçant les rumeurs d’une campagne d’assassinats dans ce pays de 4,8 millions d’habitants. Le Monde avec AFP
Dans le cadre de la coopération militaire entre Khartoum et Moscou, la Russie a octroyé un navire-école militaire au commandement des forces navales soudanaises. La cérémonie de remise a eu lieu à la base navale du Port Soudan en présence d’une délégation russe de haut niveau, du gouverneur de l’État de la mer Rouge, du commandant de la zone militaire, de plusieurs commandants des forces navales et de représentants des industries de la défense. Lors de la cérémonie, l’amiral Haj Ahmed Yousuf a déclaré que le navire était considéré comme un véritable ajout aux capacités de formation des forces navales soudanaises, saluant le soutien de la Russie à cet égard. Sahel Intelligence
Les autorités sanitaires congolaises indiquent à Brazzaville que plusieurs centres de prise en charge des parents Covid sont vidés suite aux nombreuses guérisons. L’annonce a été faite par le professeur Alexis Elira Dokekias, de la Commission de prise en charge des patients souffrant de la maladie Covid-19. Le gouvernement n’affiche toutefois pas de triomphalisme à ce sujet et maintient quasiment toutes les mesures prises pour la lutte contre la propagation de cette pandémie. « C’est que si actuellement on arrive sur plus de 200 cas à dépister deux positifs, alors qu’il y a quelque temps, il y avait plus de 80 positifs, cela veut dire que la situation s’est améliorée. Mais cela ne veut pas dire que le virus est parti », affirme le professeur Elira Dokekias. VOA
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réclamé des mesures audacieuses pour soutenir l’Afrique, et notamment les pays africains surendettés, face aux défis économiques posés par la crise déclenchée par la pandémie de Covid-19. « Pour les pays africains, la crise a entraîné de graves contraintes de liquidité. Les dépenses ont dépassé les revenus, entraînant une augmentation des déficits. En juin, l’Afrique comptait sept des huit pays en situation de surendettement et 12 des 23 pays à haut risque de surendettement », a déclaré M. Guterres lors d’une réunion de haut niveau consacrée à l’Afrique, en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Selon le chef de l’ONU, « sans mesures audacieuses, le défi en termes de liquidité posé à l’Afrique pourrait dégénérer en crise de solvabilité ». ONU Info