Revue de presse du 13 novembre 2023

Mali: nouveaux combats entre armée et rebelles dans la région de Kidal
L’armée malienne et la rébellion touareg se sont livré de nouveaux combats dimanche dans la région de Kidal (nord), bastion des séparatistes et enjeu majeur de souveraineté pour l’Etat central, vers laquelle l’armée fait mouvement depuis quelques jours, ont indiqué les deux camps…L’armée qui s’est mise en mouvement en direction de Kidal à la fin de la semaine a enregistré « des avancées très significatives » grâce à l’engagement de moyens aériens et terrestres, a-t-elle dit sur les réseaux sociaux. Elle a assuré avoir « dispersé » les forces adverses…Les combats ont commencé samedi alors que l’armée se rapprochait de Kidal pour ce qui semble être le début de la bataille pour cette ville stratégique…Les quelques dizaines de milliers d’habitants de Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l’Algérie, s’attendaient à la confrontation depuis que la rébellion touareg, après s’être soulevée en 2012 et avoir accepté de cesser le feu en 2014, a repris les armes en août. Le nord du Mali est le théâtre depuis août d’une escalade entre les acteurs présents (armée régulière, rebelles, jihadistes). Le retrait de la Mission de l’ONU (Minusma), poussée vers la sortie par la junte, a déclenché une course pour le contrôle du territoire, les autorités centrales réclamant la restitution des camps, les rebelles s’y opposant et les jihadistes tâchant d’en profiter pour affermir leur emprise. AFP

RDC : au moins 11 morts après une nouvelle attaque des ADF à Beni
Vingt-six personnes ont été tuées et d’autres enlevées dimanche 12 novembre lors d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles des ADF à Kitshanga, un village de la chefferie de Watalinga dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), ont rapporté des sources locales, parlant d’un « bilan encore provisoire ». Mais l’armée parle de onze morts. Aux environs de 21 heures, heure locale, les rebelles des ADF ont attaqué le village de Kitshanga. Selon des sources locales, les assaillants ont fait « le porte-à-porte pour tuer à l’arme blanche les occupants des maisons ciblées ». Au total, vingt-six corps ont été retrouvés aux premières heures de ce lundi, selon les mêmes sources. D’autres civils, ainsi qu’un militaire des FARDC, auraient été enlevés par les rebelles des ADF. Le capitaine Anthy Mwalushay, porte-parole des opérations Sokola 1 des FARDC, confirme cette attaque mais parle d’un bilan provisoire de onze civils tués et sept maisons incendiées par les ADF. Il annonce cependant que l’armée est parvenue à faire libérer quelques otages, parmi lesquels un nourrisson. Cette attaque par les ADF de la localité de Kitshanga a occasionné un déplacement massif de la population. Certains déplacés se sont dirigés vers la localité voisine de Nobili et d’autres ont traversé la frontière ougandaise. Radio Okapi

Burkina Faso : Des terroristes éliminés après avoir émis un ultimatum aux habitants de Nango et de Yarcé
Dans la région de Yatenga, près de Ouahigouya, des terroristes ont émis samedi dernier un ultimatum de 72 heures aux habitants des villages de Nango et de Yarcé pour évacuer les lieux. Quelques heures plus tard, une opération parfaitement exécutée par l’armée de l’air a annihilé la menace. Le 11 novembre 2023, une bande de criminels ont ordonné aux populations de Nango et de Yarcé, de quitter les lieux dans un délai de 72 heures. Informée de la situation, une opération coordonnée par l’armée de l’air a été déployée avec succès pour contrer cette menace assurant ainsi la sécurité des habitants locaux, selon l’AIB. Initialement repérés vers Tangari, à l’est de Gomboro, les terroristes ainsi que leur base, ont été attaqués par les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Selon des sources, les opérations se poursuivent dans la région. Sahel Intelligence

Soudan : les atrocités commises au Darfour il y a 20 ans risquent de se reproduire (HCR)
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est gravement préoccupé par les derniers développements au Soudan alors que les combats s’intensifient dans la région du Darfour. Les civils fuient en masse le pays. Plus de 8.000 personnes ont trouvé refuge au Tchad voisin au cours de la seule semaine dernière – un chiffre probablement sous-estimé en raison des difficultés rencontrées pour enregistrer les nouveaux arrivants. Le HCR, en collaboration avec le gouvernement et ses partenaires sur le terrain au Tchad, se prépare à de nouvelles arrivées de réfugiés alors que le conflit au Soudan fait rage…Plus de 800 personnes auraient été tuées par des groupes armés à Ardamata, dans l’ouest du Darfour, une région jusqu’à présent moins touchée par le conflit, qui abritait également un camp de personnes déplacées à l’intérieur du pays, où près de 100 abris ont été rasés. Aussi, d’importants pillages – y compris des produits de secours du HCR – ont eu lieu dans la région. Les informations faisant état de la poursuite des violences sexuelles, de la torture, des exécutions arbitraires, de l’extorsion de civils et du ciblage de groupes ethniques spécifiques sont très alarmantes, a indiqué l’Agence pour les réfugiés. D’autres rapports indiquent également que des milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays ont dû fuir un camp à El Geneina. ONU Info

Egypte : al-Sissi rencontre l’émir du Qatar pour un cessez-le-feu à Gaza
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, se sont rencontrés vendredi au Caire pour faire le point sur « les efforts » déployés pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas, selon la présidence égyptienne. L’Egypte et le Qatar sont d’importants médiateurs depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque d’une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre…Les dirigeants égyptien et qatari « ont discuté de l’escalade militaire israélienne » à Gaza et « des défis régionaux qui en découlent et qui poussent la région sur une pente dangereuse », selon un communiqué de la présidence égyptienne. Les deux hommes « ont discuté des meilleurs moyens de protéger les civils innocents à Gaza et de mettre fin à l’effusion de sang », est-il ajouté…Le passage de Rafah, entre l’Egypte et la bande de Gaza, unique ouverture sur le territoire palestinien qui ne soit pas aux mains d’Israël, permet notamment que de l’aide soit acheminée…Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, s’était rendu jeudi en Egypte pour des discussions sur Gaza avec le chef du service de renseignement égyptien. L’Egypte, médiateur historique du conflit israélo-palestinien, et le Qatar, ont été impliqués dans de précédents pourparlers ayant permis la libération, fin octobre, de deux femmes enlevées par le Hamas. Africanews

À Madagascar, une élection présidentielle sous tension
Les Malgaches se rendent jeudi aux urnes, pour le premier tour d’une présidentielle sous tension, l’opposition appelant depuis plus d’un mois à manifester dans les rues de la capitale Antananarivo pour réclamer un scrutin « juste et équitable. » Treize candidats sont en lice pour prendre les commandes de la grande île de l’océan Indien où les élections, depuis l’indépendance de la France en 1960, se sont rarement conclues sans être assorties d’une crise ou de contestations. Le président sortant Andry Rajoelina, 49 ans, qui se dit confiant de remporter la victoire dès le premier tour, est opposé à douze rivaux dont son ennemi en politique et ancien chef d’Etat, Marc Ravalomanana. Mais la bataille entre le candidat du pouvoir et ses opposants fait déjà rage depuis plusieurs mois dans la rue et devant les tribunaux…Depuis début octobre, les manifestations, souvent de taille modeste à quelques centaines de soutiens, se sont multipliées dans la capitale à l’appel de l’opposition. Les tentatives d’investir la place du 13-Mai, lieu emblématique des contestations politiques sur l’île, se sont soldées par des jets de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. Plusieurs manifestants ont été blessés et des opposants brièvement arrêtés…Les Etats-Unis et l’Union européenne ont exprimé leur « préoccupation » et dénoncé un usage disproportionné de la force. Jusqu’ici, la plupart des candidats du collectif ont refusé de faire campagne tant que les conditions pour un scrutin « démocratique » ne sont pas réunies. AFP

Sénégal: une nouvelle coalition de l’opposition voit le jour
Au Sénégal, à l’approche de l’élection présidentielle de février 2024, une nouvelle coalition d’opposition a vu le jour, hier, samedi 11 novembre. Le Front pour l’inclusivité et la transparence des élections (Fite), constitué de 35 membres, prône l’organisation d’une élection transparente, libre, et dénonce un recul démocratique sous la présidence de Macky Sall. Parmi ses membres, des figures de l’ancien Pastef d’Ousmane Sonko, et des personnalités politiques de premier plan comme Aminata Touré, l’ancienne Première ministre. La nouvelle coalition d’opposition sénégalaise s’appelle le Front pour l’inclusivité et la transparence des élections (Fite). Cela veut aussi dire « courage » en wolof. Ses 35 membres sont tous candidats à l’élection présidentielle, mais veulent s’unir autour d’un même combat. Cheikh Tidiane Dieye, membre du Fite : « Appelons les forces politiques résolument déterminées à restaurer la démocratie sénégalaise malmenée par le régime de Macky Sall et à unir nos efforts en vue d’assurer la participation de tous les candidats hors de toute exclusion illégale afin de protéger la transparence, la sincérité et la régularité de l’élection présidentielle du 25 février 2024. » RFI

Côte d’Ivoire: Guillaume Soro annonce mettre fin à son exil
C’est dans une courte vidéo de cinq minutes, publiée sur son compte X (ex-Twitter), que Guillaume Soro annonce son intention de rentrer en Côte d’Ivoire…« Je n’irai pas plus loin dans mon exil, je refuse d’être fugitif. Je ne suis coupable d’aucun forfait », poursuit-il, affirmant vouloir « contribuer a la réconciliation des fils et des filles » de la Côte d’Ivoire…Déjà en exil, Guillaume Soro avait été condamné en Côte d’Ivoire en juin 2021 à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », accusé d’avoir fomenté une « insurrection civile et militaire » visant à renverser le régime de l’actuel président Alassane Ouattara, en 2019. En avril 2020, il avait déjà été condamné à vingt ans de prison pour recel de détournement de deniers publics…Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement d’Alassane Ouattara, puis président de l’Assemblée nationale en 2012, avant une rupture début 2019, en raison, selon plusieurs observateurs, de ses ambitions présidentielles. En mai, il avait affirmé qu’aucune « raison » ne l’empêchait d’être candidat à la prochaine présidentielle en 2025. Jeune Afrique avec AFP

Inondations en Somalie: au moins 31 morts et 500 000 déplacés
Au moins 31 personnes sont mortes et quelque 500 000 ont dû quitter leurs habitations en Somalie en raison d’inondations dues à des pluies incessantes. La Somalie connaît depuis début octobre de fortes pluies, dues au phénomène météorologique El Niño, qui ont inondé habitations et terres agricoles. Les plus importantes destructions ont eu lieu dans la région de Gedo dans le sud, et dans celle de Hiran au centre où la rivière saisonnière Shabelle a submergé des routes et emporté des habitations dans la ville de Beledweyne. La Somalie est confrontée à des inondations qui n’arrivent qu’une fois par siècle. La situation est exacerbée par l’impact combiné d’El Niño et du dipôle de l’océan Indien, une divergence des températures de surface de la mer entre les zones occidentales et orientales de l’océan. Africanews

Gabon : levée des sanctions financières imposées par la BAD
La Banque Africaine de développement a décidé de lever, le 6 novembre, les sanctions financières imposées au Gabon après le coup d’Etat du 30 aout. L’annonce a été faite par le ministre gabonais de l’économie jeudi. La décision intervenue après des négociations entre l’institution bancaire continentale et les autorités gabonaises. Marrakech, Libreville et Brazzaville, , fin octobre, des rounds de négociations ont été nécessaires pour dissiper les zones d’ombre. Le Gabon s’engageait dans la capitale congolaise, au plus niveau, à apurer ses arriérés de paiement auprès de l’institution panafricaine. Relançant dans la foulée, sa coopération avec la Banque Africaine de développement. Au Gabon, la BAD finance un important projet d’adduction d’eau dans plusieurs villes dont Libreville la capitale. La Bad devient la première institution à lever les sanctions infligées au Gabon depuis le coup d’Etat contre Ali Bongo, il y a un peu plus de deux mois. Africanews