Est de la RDC : la SADC met fin à sa mission militaire dans le pays
Les pays d’Afrique australe « ont mis fin au mandat » de leur mission militaire dans l’est de la RDC a annoncé jeudi 13 mars l’organisation de coopération régionale (SADC) dans un communiqué publié à l’issue d’un sommet extraordinaire. La décision intervient quelques jours avant les négociations annoncées par l’Angola entre les différentes parties dans le conflit. « Le sommet a mis fin au mandat de la SAMIDRC et a ordonné le début d’un retrait progressif des troupes de la SAMIDRC de la RDC », indique l’organisation, composée de 16 pays membres, dont la RDC. Les préparatifs de désengagement avaient déjà commencé en fin de semaine dernière selon une source consultée par Jeune Afrique…La fin de la SAMIDRC devrait être accueillie avec soulagement en Afrique du Sud qui fournissait le plus gros contingent avec environ 2 900 hommes…La fin de la SAMIRDC signe l’échec de cette mission dans un contexte de « détérioration continue de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, y compris la prise de Goma et Bukavu, et le blocage des principales routes d’approvisionnement », comme l’a noté le communiqué final de la SADC. Jeune Afrique
L’Angola annonce de possibles négociations entre RDC et AFC-M23, l’entourage de Tshisekedi reste prudent
L’Angola, qui assure la médiation dans cette crise, a annoncé son intention d’ouvrir des pourparlers entre Kinshasa et le groupe armé AFC-M23. Selon la présidence angolaise, des contacts seront établis avec l’AFC-M23 afin d’organiser des négociations directes avec Kinshasa dans les prochains jours. Mais cette annonce suscite des interrogations. La RDC se contente pour l’instant de « prendre acte » et attend d’en voir les modalités concrètes, d’autant que plusieurs zones d’ombre demeurent. Une rencontre de haut niveau entre les autorités congolaises et angolaises étaient bien prévues lundi 10 mars à Luanda, mais elle n’a finalement pas eu lieu. Mardi 11 mars, les choses se sont accélérées. Avec une équipe très réduite autour de lui, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, s’est retrouvé dans la capitale angolaise. Mais si la question de l’AFC-M23 a bien été abordée lors de cette rencontre, Kinshasa n’a pas changé sa ligne officielle : pas de discussion directe avec l’AFC-M23, groupe soutenu par le Rwanda, dit l’entourage de Félix Tshisekedi. Plusieurs sources congolaises affirment même avoir été surprises par le contenu du communiqué angolais, qui évoque l’ouverture de négociations directes avec le groupe armé. Du côté congolais, on parle d’une annonce unilatérale qui n’a pas été concertée avec Kinshasa. RFI
Est de la RDC: HRW s’inquiète des pressions exercées contre des activistes et journalistes
Human Rights Watch (HRW) s’inquiète du rétrécissement de l’espace civique dans les zones contrôlées par le M23. Dans un rapport diffusé mardi 11 mars, l’ONG de défense des droits humains affirme que ces hommes soutenus par le Rwanda ont procédé à de nombreuses pressions et arrestations d’activistes de la société civile et journalistes, allant jusqu’à assassiner certains d’entre eux. Une méthode déjà appliquée dans les zones occupées par le M23 et qui se généralise aujourd’hui dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, et ce parfois avec l’aide du Rwanda. Le rapport de Human Rights Watch (HRW) note que « le M23 a depuis longtemps recours à des menaces et à l’intimidation pour restreindre l’accès de la population à l’information et étouffer les voix critiques ». Et depuis la prise de Goma fin janvier, puis de Bukavu en février, les pressions à l’encontre des activistes, des journalistes et des réfractaires se sont multipliées. Ceux qui tentaient de s’échapper par le Rwanda n’y ont pas échappé, précise Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique de Human Rights Watch : « Dans les plusieurs cas de détentions que nous avons documenté, nous avons noté que plusieurs personnes ont été battues. Dans le cas de la personne qui a été transférée par les autorités rwandaises au M23, le porte-parole du M23 Lawrence Kanyuka, nous a confirmé que les M23 avaient demandé à ce que cette personne soit détenu puis transférée, et ce pour son travail sur le conflit, qu’ils considéraient contre le M23. ». RFI
Gouvernement parallèle au Soudan: l’UA alerte sur un « énorme risque de partition » du pays
La formation d’un gouvernement parallèle au Soudan, annoncée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et leurs alliés, conduirait à un « énorme risque de partition » de ce pays ravagé par une sanglante guerre civile, a mis en garde mercredi l’Union africaine (UA)…Le Conseil paix et sécurité de l’organisation panafricaine a exprimé mercredi dans un communiqué « sa grave préoccupation et sa ferme condamnation des récents développements au Soudan », notamment l’annonce de la formation d’un gouvernement parallèle, prévenant « qu’une telle action comporte un énorme risque de partition du pays ». La « charte fondatrice » d’un gouvernement parallèle a été signée à huis clos fin février dans la capitale kényane Nairobi. Dans ce document consulté par l’AFP, les FSR et leurs alliés, plusieurs groupes politiques et militaires dont le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord dirigé par Abdelaziz al-Hilu, prévoient de créer un « gouvernement de paix et d’unité » dans les zones du Soudan contrôlées par les rebelles…L’UA a appelé mercredi tous ses Etats membres ainsi que la communauté internationale « à ne reconnaître aucun gouvernement ou entité parallèle visant à partitionner et à gouverner une partie du territoire de la République du Soudan ou de ses institutions ». AFP
Le Soudan du Sud « aux portes de la guerre » selon le bloc régional Igad
Les récentes tensions au Soudan du Sud poussent ce pays pauvre et instable « toujours plus aux portes de la guerre », a alerté mercredi l’Igad, un bloc d’Etats d’Afrique de l’Est. Les nouveaux affrontements dans le Nord-Est menacent la paix au Soudan du Sud selon l’Igad. La semaine dernière, un hélicoptère de l’ONU, qui effectuait une mission de sauvetage de soldats sud-soudanais, a été ciblé par des tirs, tuant un membre de l’équipage et un général sud-soudanais. Plusieurs proches du vice-président Machar ont également été arrêtés. Le 4 mars, « environ 6.000 combattants de l’Armée blanche », un groupe armé réunissant des jeunes de l’ethnie nuer du vice-président Riek Machar, avaient pris un camp de l’armée sud-soudanaise, note l’Igad, un bloc regroupant Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud. AFP
Burkina Faso: de nombreux civils victimes de massacres dans l’ouest
Des exactions contre des civils ont été commises dans l’ouest du Burkina Faso, en début de semaine. Entre Bobo-Dioulasso et Nouna, plusieurs villages ont été razziés par les forces militaires burkinabè. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux sont très dures. Des hommes armés enjambent des dizaines de corps, soit ligotés, soit abattus, sans autre forme de procès. Couché à même le sol contre un de ses parents, on aperçoit un bébé de quelques mois qui semble hurler à gorge déployée, la bouche dans la latérite. Pour ajouter à ce macabre spectacle, une autre vidéo montre un triporteur, chargé de dizaines de corps. Il est difficile à dire s’ils sont morts ou vivants. Deux membres des VDP, les volontaires pour la défense de la patrie, des supplétifs de l’armée, s’assoient sur ce tas de corps humains, sans le moindre respect, plaisantant avec leurs camarades. Ces scènes se sont passées entre lundi 10 mars et mardi 11 mars dans différents villages de la zone de Solenzo. Selon certains témoignages que nous avons recueillis, elles se poursuivent encore, si bien que le nombre exact de victimes de ce massacre est, à ce stade, encore impossible à déterminer. RFI
Cameroun: 20 personnes interpellées après l’assassinat de deux chercheurs dans l’extrême nord du pays
Une dizaine de jours après la mort de Frédéric Mounsi et Bienvenue Bello, deux chercheurs de l’Institut de recherche géologique et minière de Garoua victimes de la vindicte populaire dans le village de Mbalda, 20 personnes suspectées d’avoir participé à leur assassinat ont été interpellées, mardi 11 mars. Les autorités locales ont, quant à elles, autorisé l’exhumation des corps des victimes. Elle aura lieu vendredi…Alors que les avocats des familles des trois victimes espèrent que la procédure ouverte permettra de faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé dans l’après midi du dimanche 2 mars dans le village de Mbalda, les élites du canton de Lara dont Bienvenue Bello était originaire exigent, elles, une enquête indépendante, des mesures d’apaisement de la part des autorités ainsi qu’une indemnisation pour leurs proches. C’est également le cas de l’association de développement du village de Lamé où est né Frédéric Mounsi qui demande une enquête transparente et impartiale afin que tous les coupables de ce crime odieux puissent être identifiés. En début de semaine, le ministère de la Recherche scientifique avait précisé que Bienvenue Bello et Frédéric Mounsi s’étaient rendus à Soulede-Roua en compagnie de leur guide Oumarou Kalabay pour y effectuer des recherches en vue de résoudre le problème d’accès à l’eau potable rencontré par les populations des monts Mandara. Concernant la mort des trois hommes, il avait dénoncé une « tuerie barbare » et demandé que « justice soit rendue ». RFI
Somalie : 50 terroristes d’Al-Shabab éliminés lors d’une frappe aérienne
Au moins 50 membres du groupe terroriste Al-Shabab, dont un haut responsable, ont été tués lors d’une frappe aérienne dans la région du Moyen Shabelle, au sud-est de la Somalie, selon l’armée nationale somalienne, qui a annoncé l’attaque mercredi. Cette opération, menée par l’armée somalienne en collaboration avec des partenaires internationaux, a visé des positions d’Al-Shabab dans les zones de Damasha et Shabeelow, où un responsable du groupe, chargé des véhicules de combat, a été tué. En outre, trois véhicules de combat équipés de mitrailleuses lourdes ont été détruits, précise l’armée. Par ailleurs, une attaque terroriste contre un hôtel situé dans le centre de la Somalie a fait neuf morts mardi. Des assaillants armés ont pris d’assaut l’hôtel à Beledweyne, capitale de la région de Hiran, où se tenaient des chefs traditionnels et des responsables militaires. Sahel Intelligence
Le patronat de la presse Tchadienne exige la transparence dans l’affaire Monodji Olivier et Mahamat Saleh Alhussein
Par un communiqué de presse rendu public ce 13 mars 2025, le patronat de la presse Tchadienne (Ppt) exprime son indignation et sa vive inquiétude aux accusations portées contre le Directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays, Monodji Olivier et Mahamat Saleh de l’Onama, d’intelligence de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique du Tchad, a ses intérêts économiques, de complot contre l’Etat et complicité. Selon le communiqué signé du président du patronat de la presse Tchadienne, Allahondoum Juda, le journalisme est un pilier fondamental de la démocratie…Le document poursuit que, ces accusations portées contre les journalistes Monodji Olivier et Mahamat Saleh Alhussein, suscitent de vives préoccupations quant à leur impact sur la liberté de la presse et le droit des journalistes à exercer leur métier sans crainte de représailles. « Ces poursuites risquent de fragilisées encore davantage les fondations de notre démocratie », souligne le communiqué. Le patronat de la presse Tchadienne demande instamment, la transparence totale dans cette affaire et la présentation des preuves concrètes ; le respect des droits fondamentaux des confrères inculpés, conformément au principe de l’état de droit et l’arrêt immédiat de pression qui cherchent à museler les médias indépendants. Le Pays
Au nord du Nigeria, crainte d’une reprise des violences malgré un accord de paix
Les autorités de l’État de Kaduna, dans le nord du Nigeria, ont récemment conclu un accord avec des gangs criminels pour mettre fin aux attaques meurtrières et aux enlèvements, mais la crainte d’une reprise des violences persiste. Kaduna est l’un des nombreux États du nord-ouest et du centre du Nigeria qui sont terrorisés depuis des années par des gangs criminels, localement appelés bandits, qui procèdent à des enlèvements massifs contre rançon, notamment dans des écoles, et à des pillages et tueries dans les villages. Les gangs opèrent depuis des camps cachés au coeur d’une vaste forêt s’étendant sur les États de Kaduna, Katsina, Zamfara, Kebbi et Niger. Après des mois de négociations, le gouvernement de l’État de Kaduna a signé un accord de paix avec les gangs criminels en novembre 2024 afin de mettre fin aux violences auxquelles n’ont pu remédier les déploiements militaires…[D]es sources sécuritaires ont confié à l’AFP que les termes de l’accord exigent des bandits, en grande partie des éleveurs de l’ethnie peule, qu’ils mettent fin aux attaques afin de permettre aux agriculteurs de cultiver leurs champs, en particulier dans le district de Birnin Gwari, une zone agricole dévastée par la violence. En échange, les opérations militaires contre les bandits cesseraient, permettant aux éleveurs de se rendre sur les marchés locaux pour acheter des marchandises et vendre leur bétail. AFP
Visite de Narendra Modi à Port-Louis: Maurice et l’Inde renforcent leur coopération
Le Premier ministre indien a conclu, hier mercredi 12 mars 2025, une visite de deux jours à Maurice, à l’occasion du 57e anniversaire de l’indépendance de l’île. Pour sa deuxième visite officielle dans l’île, Narendra Modi a annoncé un Partenariat stratégique renforcé. Il couvre la sécurité maritime, le commerce en devises nationales et les liens économiques. L’Inde et Maurice entrent dans une nouvelle ère de coopération. Cette alliance rehaussée entre Maurice et l’Inde répond à des impératifs économiques et géopolitiques. Elle est concrétisée par huit protocoles d’accords…En matière de sécurité, New Delhi confirme son statut de partenaire privilégié pour la protection des intérêts nationaux mauriciens dans l’océan Indien. L’Inde apportera son expertise et ses moyens pour aider Maurice à lutter contre la pêche illégale et la piraterie maritime et la contrebande qui menacent les ressources de l’île. Cette coopération se traduit également par un accord technique de partage d’informations maritimes entre la marine indienne et les autorités mauriciennes pour renforcer la surveillance des eaux territoriales. RFI
Passage du franc CFA à l’eco en 2027 : la Cedeao y croit-elle encore ?
Alors que les discussions autour de la transition du franc CFA vers l’eco semblaient au point mort, engluées dans une crise profonde à la suite du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ce processus vient de connaître un soubresaut inattendu. Début mars, le Conseil de convergence de la Cedeao, qui regroupe les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de l’organisation ouest-africaine, n’a pas manqué de mettre à l’ordre du jour la feuille de route pour le lancement de la future monnaie régionale, prévu en 2027…[L]e Comité de haut niveau (CHN) sur les modalités pratiques pour le lancement de l’eco, présidé par Wale Edun, le ministre nigérian des Finances, a fait écho des avancées du projet lors du dernier Conseil de convergence d’Abuja. Dans son rapport, consulté par Jeune Afrique, de nouveaux critères de sélection des États membres qui souhaitent participer à l’Union monétaire de la Cedeao ont été introduits, en plus de ceux relatifs à la satisfaction au Pacte de stabilité et aux critères de convergence…Le rapport ne dit rien toutefois des chances de succès de ces nouveaux critères, sachant qu’aujourd’hui, quasiment aucun pays de la Cedeao ne respecte les trois critères de convergence initiaux. Jeune Afrique