Revue de presse du 13 mars 2023

129.000 personnes risquent de mourir de faim dans l’est de l’Afrique
Quelque 129.000 personnes ont atteint le niveau maximal d’insécurité alimentaire dans la région de la Grande Corne de l’Afrique en proie depuis plusieurs années à une terrible sécheresse, a alerté vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est l’équivalent de la population d’une grande ville comme Limoges ou Annecy. «Quand je parle de la Grande Corne de l’Afrique, je fais référence à Djibouti, à l’Éthiopie, au Kenya, à la Somalie, au Soudan du Sud, au Soudan et à l’Ouganda», a expliqué une responsable de l’OMS dans la région, Liesbeth Aelbrecht, en visioconférence depuis Nairobi. Dans cette région, a-t-elle dit, «nous observons une recrudescence des épidémies et le nombre le plus élevé d’enfants souffrant de malnutrition depuis des années, avec des millions de personnes touchées, le tout dans un contexte de détérioration des perspectives en matière d’insécurité alimentaire». Le Figaro

Le Togo accélère la mise en place d’une justice militaire, une première dans le pays
Après la création d’un tribunal militaire et d’une Cour d’appel militaire en décembre 2022, le président Faure Gnassingbé en a nommé le 27 février les juges, des civils. Le tribunal militaire et la cour d’appel militaire seront présidés respectivement par le vice-président et le président de la cour d’appel de Lomé, Awal Ibrahim et Amégboh Kokou Wottor. La justice militaire devient opérationnelle au Togo et certaines sources n’hésitent pas à faire le lien avec l’aggravation de la situation sécuritaire dans la région des Savanes, mais aussi avec l’arrestation, en janvier, de l’ancien chef d’état-major Félix Kadangha, suspecté d’être impliqué dans l’assassinat du lieutenant-colonel Bitala Madjoulba, dans le bureau de sa caserne. C’était le 4 mai 2020, au lendemain de l’investiture présidentielle de Faure Gnassingbé. RFI

Tunisie : le Parlement reprend du service après 2 ans
Le parlement tunisien reprend du service, deux ans après sa fermeture et sa dissolution par le président Kaïs Saïed, en mars 2022. Décision justifiée par la nécessite de “préserver l’Etat, ses institutions et le peuple tunisien”, déclarait le chef de l’Etat tunisien à l’époque. Dans la foulée, le président du parlement tunisien dissous, Rached Ghannouchi, avait été accusé d’avoir comploté contre la sécurité de l’Etat, et convoqué par la police. L’opposant dénonçait pour sa part “la destruction du parlement”. La session inaugurale du parlement issus des élections législatives de décembre 2022 et janvier 2023 a lieu ce lundi. Les 154 députés vont élire le nouveau président de l’institution. Marquant son nouveau départ. Mais leur parlement ne sera pas comme celui d’avant a prévenu le président tunisien samedi. Les réformes politiques initiées dans le pays ont en effet considérablement restrient la marge de manœuvre de l’Assemblée nationale. Kaïs Saïed ayant décidé de mettre une croix sur système semi-parlementaire. AfricaNews

RDC: une dizaine de tués dans une attaque attribuée aux ADF
Une nouvelle attaque attribuée aux ADF dans l’est de la République démocratique du Congo a fait une dizaine de morts, ont annoncé dimanche les autorités locales. Cet incident parvient quelques jours après un massacre imputé à ces rebelles affiliés au groupe Etat islamique. Elle s’est produite aux premières heures dimanche à Kirindera, sur le territoire de Beni dans le Nord-Kivu, selon le chef du village, Katembo Kahongya. « Nous avons 17 morts et quatre blessés. Ils ont utilisés des armes blanches et des armes à feu pour exécuter la population », a-t-il affirmé à l’AFP, ajoutant que les assaillants avaient également incendié des bâtiments. L’ancien gouverneur du Nord-Kivu Carly Nzanzu Kasivita a fait état sur Twitter d’un bilan provisoire de 19 morts. Une partie des tués se trouvaient dans un hôtel, incendié ensuite par les assaillants, et d’autres dans un centre de santé qui a connu le même sort, a indiqué un habitant, Mukondano Kambale. « C’est la peur et la désolation ici chez nous au centre de Kirindera », a-t-il confié. VOA

RDC : des déplacés insatisfaits après une visite de l’Onu
A Goma, dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, la délégation du Conseil de sécurité de l’Onu a appelé à des négociations pour mettre fin aux violences dans la région. Mais les déplacés du camp de Bushagara dans le nord de Goma se disent insatisfaits de ce que propose cette délégation quant à la résolution du conflit. C’est dans ce camp de déplacés de Bushagara, que la délégation du Conseil de sécurité a rendu visite aux déplacés. Les déplacés étaient heureux de voir les représentants du Conseil de sécurité venir s’enquérir de leur situation politique. Solange Karikumutima explique que « Nous sommes ici, nous les personnes déplacées qui vivons dans ce site de personnes déplacées de Bushagara, au nom de tous, depuis que nous sommes ici, nous n’avons reçu aucune aide, quand nous voyons cette délégation arriver, nous avons l’espoir que nous aurons de l’aide et la paix. » La délégation du Conseil de sécurité a reconnu dans une interview à la presse que la RDC se trouve dans une situation très grave. Nicholas de Rivière, représentant permanent de la France au sein de l’organe onusien, s’exprime sur la solution à proposer à la crise. DW

Au Soudan, l’ambitieux Hemedti, numéro 2 de la junte, marque son indépendance
Le militaire prend ses distances avec les forces conventionnelles alors que lui-même et son frère sont à la tête des Forces de soutien rapide. Au Soudan, le processus devant mener à la restitution du pouvoir à un gouvernement civil avance. Samedi s’est ouverte l’avant-dernière des « conférences » prévues par l’accord-cadre du 5 décembre entre l’opposition et les militaires. Cette fois, le travail concerne la justice transitionnelle. Il ne restera qu’une conférence à mener : celle concernant la réforme des forces armées. Or c’est là que la tension politique grandit. Le général Mohammed Hamdan Dogolo « Hemedti », chef des forces paramilitaires dites Forces de soutien rapide et numéro 2 de la junte, s’affiche désormais publiquement en porte-à-faux avec l’armée régulière, qu’il accuse de collusion avec les islamistes et les forces de l’ancien régime d’Omar el-Béchir. RFI

Au Sénégal, la société civile vent debout contre les propos de Kaïs Saïed sur les migrants
Trois semaines après les déclarations incendiaires de Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens et les violences racistes qui ont suivi, la colère ne désenfle pas au Sénégal. Plusieurs associations et organisations de la société civile demandent des excuses publiques du président tunisien. Des appels au boycott des produits de Tunisie ont également été lancés sur les réseaux sociaux. … « Il faut mettre rapidement fin à la présence en Tunisie de hordes de migrants clandestins source de violences, de crimes et d’actes inacceptables. » Les propos polémiques de Kaïs Saïed, prononcés le 21 février, ont entraîné licenciements, agressions, expulsions violentes de migrants subsahariens en Tunisie. Une situation qui nourrit la colère au Sénégal. France24

Cinq choses à savoir sur l’opposant sénégalais Ousmane Sonko
Ousmane Sonko, inspecteur des impôts et domaines a connu en quelques années une ascension politique fulgurante. De fonctionnaire radié, il devient député à l’Assemblée nationale, puis maire de la ville de Ziguinchor. Après être arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, l’un des plus farouches opposant au président Macky Sall veut briguer à nouveau le suffrage des Sénégalais lors de la prochaine présidentielle prévue le 24 février 2024. Pourquoi Ousmane Sonko a-t-il été radié de la fonction publique ? Il y a de cela 10 ans, il était encore inconnu du grand public. C’est sa radiation de la fonction publique qui l’a révélé. C’était le 29 Aout 2016. << Monsieur Ousmane Sonko. Inspecteur des Impôts et des Domaines principal de 2° classe 2° échelon, matricule de solde n°604.122/1, est révoqué sans suspension des droits à pension pour manquement à l’obligation de discrétion professionnelle prévue à l’article 14 de la loi n°61-33 du 15 juin 1961.>> indique le décret de révocation signé du président Macky Sall. BBC

Au Mali, des craintes après le report du référendum
Le gouvernement explique que le report permettra aussi d’installer les démembrements de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) dans les 19 régions administratives du Mali, le district de Bamako et au sein de la diaspora malienne établie à l’étranger. Ce report du premier scrutin du chronogramme électoral, dont l’issue serait la présidentielle de février 2024, pourrait avoir de graves conséquences sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel de façon globale. L’annonce faite par le gouvernement de transition malien ne cesse de susciter des réactions, notamment au sein de la société civile. Selon Ismaël Sacko du Parti socialiste démocrate Africain (PSDA), un ex dignitaire du régime d’Ibrahim Boubacar Keita « ce report est une première victoire pour l’ensemble des démocrates du Mali. Je voudrais aussi rappeler que la junte militaire au Mali et son gouvernement nous ont habitués à ne pas respecter leurs engagements. Cela s’explique par leur mauvaise foi, leur incompétence et leur volonté de se maintenir au pouvoir. » Il ajoute que « la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) au niveau national et ses démembrements à l’intérieur du pays, a malheureusement connu un grand retard. L’insécurité au centre et les bisbilles entre le gouvernement du Mali et les groupes armés sont des contraintes majeures à l’organisation du scrutin référendaire à l’échelle nationale. » DW

RCA: le préfet de la région Vakaga veut plus de sécurité sur un axe stratégique avec le Soudan
La frontière entre la RCA et le Soudan a rouvert en mars 2023, notamment au niveau de la préfecture centrafricaine Vakaga. Leonard Mbele, son préfet, annonce un renforcement de la sécurité « de part et d’autre, côté Soudan et côté Centrafrique », sur un axe stratégique pour l’approvisionnement du nord de son pays. Une semaine après la réouverture de la frontière entre la Centrafrique et le Soudan, la circulation des camions reprend doucement entre les deux pays. La frontière a été fermée en janvier par crainte d’une déstabilisation des autorités de Bangui par des éléments armés soudanais, dans une zone où sévissent les trafics d’êtres humains, de drogue et d’armes. Le 11 mars 2023, le préfet de la Vakaga, Leonard Mbele, s’est entretenu avec le consul du Soudan à Birao pour renforcer la sécurité de cet axe stratégique pour l’approvisionnement de tout le nord de la Centrafrique. RFI

En Guinée, la reprise du dialogue menacée par l’interpellation de deux militants de la société civile
Le ministère guinéen de la justice a exigé des explications, dimanche 12 mars, sur l’interpellation de deux militants de la société civile susceptible de remettre en cause une tentative de reprise du dialogue entre l’opposition et la junte au pouvoir. Le ministère laisse entendre dans un communiqué que les gendarmes ont interpellé les deux hommes en dehors des procédures. Il a réclamé au parquet un « rapport circonstancié » et assure qu’il ne « tolérera aucune démarche violant les droits de tous citoyens en conflit avec la loi ». Abdoul Sacko et Ismaël Diallo ont été interpellés samedi pour des raisons non communiquées, puis relâchés. Tous deux font partie d’organisations réclamant un retour rapide des civils à la tête de ce pays dirigé par des militaires depuis septembre 2021. Les militaires ont consenti, sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à céder la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils. Le Monde

Élections sénatoriales au Cameroun: le parti au pouvoir favori
Le RDPC, parti au pouvoir, contrôle 316 communes sur les 360 que compte le Cameroun. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président Paul Biya, qui règne sans partage sur le Cameroun depuis plus de 40 ans, devrait remporter largement des élections sénatoriales qui ont débuté dimanche matin au suffrage indirect. Le scrutin a été ouvert à 08H00 (07H00 GMT) dans les six bureaux de vote de Yaoundé, regroupés dans l’école publique de Bastos, quartier le plus huppé de la capitale, où il n’y avait pas foule aux premières heures, a constaté un journaliste de l’AFP. Dans les dix régions administrative de ce pays d’Afrique centrale peuplé de quelque 28 millions d’habitants, 10 partis présentent des candidats à 11.134 grands électeurs: conseillers régionaux, conseillers municipaux et chefs traditionnels. Mais le RDPC est le seul à avoir présenté des listes dans la totalité des dix régions et il contrôle 316 communes sur les 360 que compte le Cameroun. VOA

Côte d’Ivoire : la lutte anti-terroriste au cœur de l’exercice Flintlock
Une cinquantaine de soldats africains et américains ont entamé des exercices militaires conjoints à Jacqueville, en Côte d’Ivoire, afin de sensibiliser la population aux menaces terroristes dans la région. Près de 1 300 soldats de 30 pays participent à l’exercice annuel dirigé par les États-Unis, connu sous le nom de Flintlock, qui a débuté cette semaine. Alors que la violence extrémiste dans la région du Sahel, en Afrique de l’Ouest, s’étend vers le sud en direction des États côtiers, l’armée américaine a lancé son exercice annuel d’entraînement militaire visant à aider les armées à contenir la menace djihadiste. Quelque 1 300 militaires de 29 pays s’entraînent au Ghana et en Côte d’Ivoire, dans un contexte de flambée de la violence djihadiste liée à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui a fait des milliers de morts, déplacé des millions de personnes et plongé des pays dans la crise. AfricaNews/AP

En Côte d’Ivoire, la condamnation de militants pro-Gbagbo tend le climat politique
Rien ne laissait présager une sentence aussi lourde. Au palais de justice d’Abidjan, ce sont d’ordinaire de petits délits qui passent en comparution immédiate, pour des peines de quelques mois de prison voire de simples amendes. Jeudi 9 mars, quand le président de la Cour annonce une sanction de deux ans de prison ferme pour vingt-six des vingt-sept prévenus entassés dans le box, c’est l’effarement dans l’assistance. Vite menottés, les condamnés sortent sous étroite surveillance policière et sont ramenés à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), où ils séjournaient déjà en détention préventive. Les nerfs usés par la longue audience, qui s’est achevée à plus de 21 heures dans la petite salle surchauffée, des proches ont hurlé leur désespoir alors que les forces de l’ordre leur faisaient évacuer les lieux : pas de place pour les adieux. Le Monde

30 migrants portés disparus après un naufrage au large de la Libye
Quelque 30 migrants sont portés disparus après un naufrage dimanche au large de la Libye, pendant la tentative de sauvetage par un bateau cargo naviguant dans la zone, deux semaines après un naufrage près de l’Italie qui avait fait 76 morts. « Pendant les opérations de secours, le bateau s’est retourné en plein transfert des migrants : 17 personnes ont été secourues, mais environ 30 autres sont portées disparues », ont annoncé les garde-côtes italiens. Cette nouvelle tragédie survient deux semaines après le naufrage, au large de la Calabre (sud de l’Italie), d’une embarcation qui transportait quelque 180 personnes. Il a fait 76 morts et des corps continuent de s’échouer sur le rivage tous les jours. La justice italienne a ouvert une enquête sur ce drame, les autorités maritimes étant soupçonnées de n’avoir pas réagi assez vite aux informations faisant état de la présence d’un navire surchargé dans la zone. AfricaNews/AFP

Madagascar: au moins 22 morts après le naufrage d’une embarcation clandestine
Le drame est survenu au large de la côte nord-ouest de l’île, entre Nosy Faly et Ambilobe. 23 personnes ont été retrouvées vivantes, indique la gendarmerie. Le nombre exact de passagers n’est pas encore connu, précise-t-elle. Les opérations de recherches continuent pour retrouver d’éventuels rescapés ou victimes du naufrage, fait savoir l’Agence portuaire, maritime et fluviale. Le bateau se dirigeait vers Mayotte, d’après les témoignages recueillis par la gendarmerie, mais l’enquête est encore en cours, souligne-t-elle. RFI