Election présidentielle au Tchad : Succès Masra demande l’annulation du scrutin
Succès Masra, arrivé deuxième à l’élection présidentielle au Tchad, a annoncé, dimanche 12 mai, avoir déposé une requête auprès du Conseil constitutionnel pour faire annuler le scrutin. « Avec l’aide de nos avocats, nous avons déposé aujourd’hui une demande au Conseil constitutionnel pour révéler la vérité des urnes », a-t-il annoncé sur Facebook. « Notre requête, c’est l’annulation pure et simple de cette mascarade électorale », a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) Sitack Yombatina, vice-président des Transformateurs, le parti de M. Masra…Jeudi soir, quelques heures avant la proclamation des résultats officiels, M. Masra revendiquait « la victoire au premier tour » selon sa propre compilation des voix, réalisée par ses militants à travers le pays. « Toutes les preuves sont dans les clés USB » jointes à la requête auprès du Conseil constitutionnel, a ajouté le vice-président du parti. M. Yombatina affirme qu’elles contiennent « des vidéos de bourrages d’urnes, de vols et de menaces, mais surtout des urnes qui ont été enlevées par les militaires pour être dépouillées ailleurs ». Le Monde avec AFP
En Tunisie, Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse, cible d’une arrestation musclée
Les forces de sécurité tunisiennes ont pris d’assaut, samedi 11 mai soir, la Maison de l’avocat à Tunis et arrêté Sonia Dahmani, une avocate et chroniqueuse qui faisait l’objet d’un mandat d’amener de la justice après des propos sarcastiques sur la situation du pays, selon ses avocats. Mardi, lors d’une émission de télévision, Sonia Dahmani a lancé d’une façon ironique : « De quel pays extraordinaire parle-t-on ? », en réponse à un autre chroniqueur qui venait d’affirmer que les migrants venus de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne cherchaient à s’installer en Tunisie. Cette déclaration a été jugée par certains utilisateurs sur les réseaux sociaux comme « dégradante » pour l’image de la Tunisie. Jeudi, Mme Dahmani avait reçu une convocation, à laquelle elle n’a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d’instruction sans que les motifs ne soient précisés, selon Me Msaddek. Mme Dahmani avait expliqué à la presse qu’elle refusait de se présenter devant la justice « sans connaître les raisons de cette convocation ». En raison de son absence, le juge d’instruction chargé de cette affaire a émis un mandat d’amener à son encontre. Selon des médias, Mme Dahmani fait l’objet d’une enquête notamment pour diffusion de « fausses informations dans le but de porter atteinte à la sûreté publique » et « incitation à un discours de la haine », en vertu du décret-loi 54. Ce décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kaïs Saied, punit jusqu’à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d’information et de communication pour « rédiger, produire, diffuser [ou] répandre de fausses nouvelles (…) dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique ». En un an et demi, plus de 60 personnes, parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied, ont fait l’objet de poursuites sur la base de ce texte, selon le Syndicat national des journalistes. Le Monde avec AFP
En Tunisie, arrestation de deux autres chroniqueurs pour avoir critiqué la situation du pays
Au lendemain de l’arrestation musclée de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani poursuivie pour des motifs similaires, la justice tunisienne a décidé, dimanche 12 mai, de placer en détention deux chroniqueurs qui ont émis des critiques sur la situation du pays, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès d’un avocat. Interpellés samedi soir, Borhen Bssais, présentateur à la télévision et à la radio et Mourad Zeghidi, chroniqueur, « font l’objet d’un mandat de dépôt de quarante-huit heures », selon Me Ghazi Mrabet. « Ils devront comparaître devant un juge d’instruction », a-t-il ajouté à l’AFP. Selon l’avocat, M. Zeghidi est poursuivi « pour une publication sur les réseaux sociaux dans laquelle il soutenait un journaliste arrêté [Mohamed Boughalleb, condamné à six mois de prison pour diffamation d’une fonctionnaire] et des déclarations lors d’émissions télévisées depuis février ». Mourad Zeghidi est commentateur politique à la télévision et travaille avec Borhen Bssais, qui présente des programmes sur des chaînes de radio et télévision privées. Les motivations exactes de l’arrestation de M. Bssais ne sont pas établies mais, selon l’avocat, il aurait été arrêté aussi en vertu de l’article 54, promulgué en septembre 2022 par le président tunisien, Kaïs Saïed, pour réprimer la production et diffusion de « fausses nouvelles », mais critiqué par les défenseurs des droits humains car sujet à des interprétations très larges. En un an et demi, plus de soixante personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saïed, auteur d’un coup de force en juillet 2021 par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs, ont fait l’objet de poursuites sur la base de ce texte, selon le Syndicat national des journalistes. Le Monde avec AFP
La Russie accroît sa présence en Libye, au grand désarroi des Occidentaux
Pièce par pièce, l’édifice stratégique ébauché par Moscou en Afrique du Nord se consolide. La présence russe en Libye, déjà tangible à partir de 2019 sous la forme d’unités de paramilitaires (ex-Groupe Wagner), connaît depuis le début de l’année une brusque accélération qui n’a pas échappé à des Occidentaux frappés d’impuissance. « La Russie transfère des militaires et combattants russes vers la Libye depuis trois mois », conclut une note publiée vendredi 10 mai par All Eyes on Wagner. Ce collectif international d’enquête sur les réseaux russes en Afrique ajoute que « la livraison d’équipements et de véhicules militaires de la Syrie vers la Libye constitue l’aspect le plus visible de [cette] implication accrue ». Citant le chiffre de 1 800 Russes désormais déployés à travers le pays, All Eyes on Wagner relève que deux bâtiments de la marine de Moscou – des navires de débarquement – partis de la base navale syrienne de Tartous ont gagné le 8 avril le port de Tobrouk en Cyrénaïque…L’autre défi est plus politique. Car au-delà de ses emprises militaires en Cyrénaïque (Tobrouk, Syrte) et dans le Fezzan méridional (Tamanhint, Brak Al-Shati), Moscou se livre à un activisme diplomatique tous azimuts, y compris à Tripoli – ville censée être plutôt sous la tutelle des Turcs –, où son ambassade a rouvert fin février. Le nouvel ambassadeur, Aydar Aghanin, parfait arabophone, multiplie les rencontres avec le personnel politique libyen de toutes les obédiences. Le Monde
Des ONG des droits de l’Homme plaident pour la fermeture des cachots clandestins en RDC
Une dizaine d’organisations des droits de l’Homme demandent au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, de fermer tous les cachots clandestins non inspectés par le ministère public, conformément à sa promesse de campagne électorale de 2018. Cette requête est consécutive à une série de plaintes de membres de familles de victimes arrêtées et gardées dans ces cachots et qui font l’objet d’enquêtes par ces organisations. Dans une déclaration à la presse samedi 11 mai à Kinshasa, ces ONG de défense des droits de l’Homme, ont évoqué le cas du Commissaire supérieur principal Michel Mukamba Mukindula, enlevé dans une affaire privée , puis mis en détention depuis plus de cinq mois, dans le cachot des services de renseignement de la garde républicaine au Camp Tshashi. Maitre Carlos Mopili, de la Dynamique chrétienne pour la défense des droits humains et de l’environnement plaide pour l’implication du chef de l’Etat pour la libération de cet officier et celle d’autres personnes, et leur transfert devant leur juge naturel pour répondre de leurs actes. Il demande aussi à l’Auditeur militaire supérieur, de continuer d’exercer la plénitude de l’action publique sur les militaires et les assimilés. Radio Okapi
RDC: des élus de la majorité critiquent une partie des candidatures présentées pour le bureau de l’Assemblée nationale
En République démocratique du Congo (RDC), ce 13 mai 2024 marque le dernier jour pour le dépôt des candidatures aux sept postes du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Le scrutin aura lieu le 18 mai. On connaît déjà le candidat de la majorité à l’issue des primaires : c’est Vital Kamerhe. Mais la coalition est divisée sur les cinq autres choix dont ceux des deux vice-présidents, le rapporteur et le questeur. Une centaine de députés nationaux exige de nouvelles figures et surtout des candidatures n’ayant aucuns liens familiaux avec les dirigeants de la coalition majoritaire « l’Union sacrée ». Le ticket présenté par le présidium de l’Union sacrée, vendredi soir, a été contesté, notamment à cause de la présence de Christophe Mboso, 82 ans, candidat à la deuxième vice-présidence après trois ans passés au perchoir de l’Assemblée nationale. Il y a aussi Serge Bahati, le fils de Modeste Bahati Lukwebo, président sortant du Sénat et l’un des dirigeants de l’Union sacrée. Jean-Pierre Bemba a pour sa part désigné sa sœur, Caroline, pour briguer le poste de questeur adjointe réservé à son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC). Des candidatures teintées de « népotisme », selon la déclaration des députés se présentant comme des « républicains » attaché à ses valeurs. RFI
Burkina Faso: une centaine de villageois tués, près de Fada-Ngourma, dans l’Est
Au Burkina Faso, plusieurs témoins font état d’une centaine de personnes tuées par des hommes habillés en uniforme appartenant aux forces armées burkinabè. Les faits se sont déroulés entre le 3 et le 9 mai 2024 durant le ravitaillement de la commune de Tankoualou. Le 3 mai 2024, un convoi quitte la ville de Fada-Ngourma pour le ravitaillement des populations de la commune de Tankoualou. Ce convoi est escorté par les soldats burkinabè. Selon les premiers témoignages, dans tous les villages traversés par le convoi, il y a eu des victimes. « La plupart des victimes sont des villageois qui avaient accepté de payer une sorte d’impôt aux groupes armés terroristes afin de pouvoir cultiver leurs terres », explique un analyste qui suit la situation sécuritaire au Burkina Faso. Accusés de complicité avec les groupes armés terroristes, plusieurs personnes avaient été embarquées par les soldats, dans les localités traversées par le convoi. Ainsi, durant plusieurs jours, des corps de dizaines de civils ont été retrouvés sur tout le trajet emprunté par le convoi. « Il y a eu aussi un accrochage violent entre les forces armées et les djihadistes », raconte un témoin. RFI
Offensive jihadiste dans le Nord du Mozambique: «Ce qui fait la différence, c’est l’envergure de l’attaque»
L’armée mozambicaine affrontait le 10 mai des jihadistes qui ont attaqué la ville de Macomia, a annoncé le président Filipe Nyusi, évoquant une escalade du conflit dans cette zone du pays. Cette attaque semble être la plus importante depuis le début de l’année dans la région de Cabo Delgado, riche en gaz. « Avec des troupes qui quittent graduellement le terrain, les combattants de l’État islamique au Mozambique profitent de cette opportunité pour relancer un peu leurs activités », souligne Meron Elias, analyste Afrique de l’Est et australe pour International Crisis Group. Des affrontements ont eu lieu dans le nord du Mozambique, en fin de semaine dernière, entre l’armée et des jihadistes. Le président Filipe Nyusi s’est exprimé à la télévision pour évoquer cette importante offensive jihadiste contre Macomia, une ville située dans la région du Cabo Delgado, riche en gaz, qui est depuis plusieurs années le théâtre d’une insurrection liée au groupe État islamique. En juillet 2021, des forces rwandaises et de pays de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) y ont été déployées pour appuyer l’armée mozambicaine…Le Mozambique place de grands espoirs dans de vastes gisements de gaz – les plus importants découverts au sud du Sahara – qui ont été trouvés à Cabo Delgado en 2010. Si tous sont exploités, le Mozambique pourrait devenir un des 10 plus gros exportateurs de gaz. Mais une insurrection liée au groupe jihadiste État islamique empêche tout progrès depuis 2017. Plus de 5 000 personnes ont été tuées et des milliers d’autres chassées de chez elles. RFI
Un génocide pourrait avoir été commis au Soudan selon Human Rights Watch
Selon un rapport publié par Human Rights Watch (HRW), un génocide pourrait avoir été commis dans la ville d’El Geneina, dans l’ouest du Darfour, au cours de l’une des pires atrocités de la guerre civile soudanaise qui dure depuis un an. Le rapport indique que des actes de nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité ont été commis contre les Massalit et les communautés non arabes de la ville par les forces paramilitaires de soutien rapide et leurs alliés arabes. Le rapport demande que des sanctions soient prises à l’encontre des responsables de ces atrocités, notamment le chef des Forces de soutien rapide, Mohammed Hamdan Dagalo, largement connu sous le nom de Hemedti. Environ 15 000 personnes auraient été tuées à El Geneina l’année dernière…Les chercheurs de HRW ont interrogé plus de 220 réfugiés soudanais au Tchad, en Ouganda, au Kenya et au Soudan du Sud, ainsi qu’à distance entre juin 2023 et avril 2024. Ils ont également examiné et analysé plus de 120 photos et vidéos des événements, des images satellites et des documents partagés par les organisations humanitaires pour corroborer les récits des abus. BBC
Au Togo, la Cour constitutionnelle confirme l’issue des législatives
À quelques exceptions près, l’Assemblée nationale sera monochrome. Djobo-Babakane Coulibaley, président de la Cour constitutionnelle, a annoncé lundi au siège de l’institution à Lomé que 108 sièges de députés revenaient à l’Union pour la République (Unir), les cinq autres ayant été remportés par différents partis d’opposition. Les résultats provisoires des législatives du 29 avril avaient été rendus publics le 4 mai, dans un contexte de vives tensions politiques après l’adoption en avril d’une nouvelle Constitution adoubée par le président Faure Essozimna Gnassingbé. « La Cour a constaté que dans l’ensemble, les opérations de vote se sont déroulées conformément aux procédures établies par le code électoral », a déclaré Djobo-Babakane Coulibaley. Tous les recours de l’opposition ont été rejetés par l’institution. Dimanche, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile) a dénoncé dans un communiqué le délai « d’à peine trois jours » entre le dépôt des recours et leur examen par la Cour constitutionnelle et fustigé le « rôle partisan » de cette dernière. Selon cette nouvelle Constitution qui fait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, le pouvoir résidera désormais entre les mains d’un président du Conseil des ministres, lequel sera automatiquement le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Jeune Afrique avec AFP
Le PPA-CI choisit Laurent Gbagbo pour la présidentielle
La convention du PPA-CI a désigné l’ancien président ivoirien comme son candidat pour 2025. Laurent Gbagbo, 79 ans, est pourtant encore inéligible. De retour sur la scène politique, en octobre 2021, Laurent Gbagbo s’était montré déterminé à propulser son parti, le PPA-CI, dans la cour des grands. Laurent Gbagbo reste pourtant inéligible en raison de sa condamnation, en 2018, à 20 ans de prison pour l’attaque de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Gracié il y a deux ans par le président Alassane Ouattara, il n’a cependant pas été amnistié. Toutefois, ses partisans espèrent rétablir ses droits avant le scrutin présidentiel de l’année prochaine…Acquitté par la Cour pénale internationale de crime contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, Laurent Gbagbo, même gracié pour le « braquage » de la banque de la BCEAO, ne peut donc, pour l’instant, pas se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Il ne jouit toujours pas de ses droits civiques. DW