Les parlementaires somaliens doivent élire dimanche 15 mai un nouveau président lors d’un scrutin attendu depuis plus d’un an dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique, confronté à l’insurrection des islamistes radicaux chabab et à une sécheresse historique. Pas moins de 39 candidatures, un record, ont été enregistrées pour l’élection, qui se tiendra sous haute sécurité dans un hangar de l’aéroport de la capitale Mogadiscio. Le chef de l’Etat sortant, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est candidat à sa réélection, ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a réussi à réaliser. Deux d’entre eux, Hassan Cheikh Mohamoud (2012-2017) et Sharif Cheikh Ahmed (2009-2012), se présentent face à lui, ainsi que son ancien premier ministre (mars 2017-juin 2020), Hassan Ali Khaire. Parmi les autres candidats figurent le président de la région du Puntland, Saïd Abdullahi Dani, et une seule femme, l’ancienne ministre des affaires étrangères et vice-première ministre Fawzia Yusuf Adan. Cette élection doit signer la fin de plus d’un an de crise politique. Le Monde avec AFP
Toute la région des savanes demeure secouée par cette attaque violente et les populations sont consternées. Cet habitant de Kpinkankandi n’en revient toujours pas. En pleine nuit vers 2h, ce mercredi, il est réveillé par des hommes qui passent dans le village. Deux groupes traversent les concessions, l’un composé d’une vingtaine d’individus, l’autre d’une trentaine : « Ils étaient à pied, ils avaient laissé les motos à côté à peine à un kilomètre avant de traverser pour le Togo. Dans nos cours, ils passaient, mais ils n’ont rien dit aux civils. On est resté enfermé dans nos chambres. Les enfants pleuraient. On avait peur. » Les coups de feu durent plusieurs heures. Les habitants apprennent le décès de huit soldats dans la journée. Un scénario inimaginable selon cet habitant d’une localité voisine, qui concède que la psychose commence à s’installer : « Nous avons la peur au ventre. Ces gens-là n’ont pas une tenue pour les distinguer. La population a doucement repris les activités. Mais mercredi, tout le monde est rentré vite et à 19 h tout le monde était dans sa chambre. » Après l’appel du gouvernement aux populations à collaborer étroitement avec les forces de défense et sécurité, chefs de villages, notables et chefs religieux se concertent, confie un élu local. Ils sensibiliseront les populations à dénoncer tout individu suspect. RFI
Depuis de nombreuses années, le Sahel symbolise le terrain par excellence où le terrorisme islamiste travaille à s’implanter durablement. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont aux prises avec des insurrections djihadistes et les États voisins, comme le Ghana, le Bénin et la Côte d’Ivoire, qui observent quelques tentatives d’incursion, s’inquiètent de débordements à leurs frontières. Selon le ministre ghanéen de la Défense, Dominic Nitiwul, en trois ans, la région a subi plus de 5 300 attaques imputées aux terroristes. Celles-ci ont fait environ 16 000 morts et davantage de déplacés. Entre janvier et mars, plus de 840 attaques ont eu lieu, mettant à mal les projets de développement dans plusieurs États ouest-africains. Ce sont autant de raisons qui ont poussé les gouvernants à décider de mutualiser leurs efforts. Aussi, la réunion de deux jours que les chefs d’état-major des pays de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont entamée ce jeudi à Accra, au Ghana, se justifie-t-elle dans la mesure où elle vise à renforcer la coopération militaire afin d’éradiquer l’insécurité dans la sous-région. Le Point
C’est une détention sans fin pour Étienne Fakaba Sissoko. Alors qu’il devait enfin être fixé sur son sort judiciaire, il devra encore attendre. Ce mercredi 11 mai, le tribunal de la commune IV du district de Bamako a décidé de proroger son délibéré et de renvoyer son jugement au 1er juin prochain. Cela doit permettre à l’économiste de produire « des preuves s’il en a » pour étayer les propos qui lui sont reprochés, explique une source proche du dossier. Il avait accusé Choguel Maïga, l’actuel Premier ministre, de favoriser les nordistes dans les nominations à des postes de responsabilités. Pointant que les Assises nationales étaient organisées. … Pour les soutiens d’Étienne Fakaba Sissoko, il ne fait aucun doute que les poursuites contre lui ont une « connotation politique ». Un proche de l’économiste ne cache pas son incompréhension : « Habituellement, aucun procureur ne poursuit quelqu’un pour ça. Il doit y avoir autre chose. » Durant les mois qui ont précédé son interpellation, l’économiste s’est illustré par ses critiques contre le gouvernement de transition, notamment Choguel Maïga, le Premier ministre. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, il avait notamment analysé les conséquences des sanctions économiques et financières infligées au Mali par la Cedeao. Ses démêlés judiciaires ont alors commencé à s’accumuler. Jeune Afrique
Le chef d’état-major de l’armée malienne, le général Oumar Diarra, a achevé jeudi 12 mai une visite de trois jours à Kigali, au Rwanda. Il y a notamment rencontré Paul Kagame, ainsi que son homologue, le chef d’état-major de l’armée rwandaise. L’objectif était de renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense. Au micro de la télévision nationale rwandaise, le général Oumar Diarra a évoqué la stabilité du Rwanda et la capacité de projection de son armée, notamment au Mozambique, avant de lister les objectifs de l’armée malienne. « Il s’agit de renforcer nos capacités et d’opérer en autonomie pour défendre notre territoire », a-t-il déclaré. La coopération bilatérale en matière de défense et d’entraînement militaire était donc au menu des discussions. … Pour le chercheur Paul Simon Handy, la venue au Rwanda de la délégation malienne cette semaine est le signe que Bamako s’est rendu compte de son isolement, et qu’il tente une offensive diplomatique envers certains pays africains. RFI
Au Sénégal, une conférence régionale sur la lutte contre la traite de personnes et le trafic illicite de migrants s’est terminé ce jeudi 12 mai. Durant trois jours, des responsables de la sécurité et de la justice de 18 pays d’Afrique et d’Europe se sont réunis pour faire le point sur les engagements de la «Déclaration de Niamey ». Adoptée en 2018, elle vise à améliorer la coordination entre les États, par exemple en matière de collecte de données ou d’entraide judiciaire. De plus en plus de «recrutements » sur Facebook, Skype et autres réseaux sociaux : la conférence a notamment insisté sur la lutte contre le trafic de migrants « dans sa version cyber ». Amado De Andrès, représentant de l’Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) pour l’Afrique de l’Ouest du Centre : « L’ONUDC avec le Niger et les États membres de la région commence à travailler sur une campagne de prévention visant les femmes, mais aussi les enfants, travaille aussi à identifier les pratiques de captation des futures victimes de traite humaine. La campagne est déjà sur internet. » RFI
Le président tunisien Kais Saied s’est dit jeudi hostile à la présence d’observateurs étrangers aux prochains scrutins prévus en Tunisie, lors de la prestation de serment de nouveaux membres de l’Autorité électorale qu’il s’était arrogé le droit de nommer. « Nous ne sommes pas un Etat sous occupation pour qu’on nous envoie des observateurs », a-t-il déclaré lors de cette cérémonie de prestation de serment au palais présidentiel des nouveaux membres de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Après des mois de blocage politique, M. Saied, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire, avant de le dissoudre en mars. Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, M. Saied a prévu un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet, avant des législatives le 17 décembre. Il s’est par ailleurs octroyé le 22 avril le droit de nommer trois des sept membres de l’Isie, dont le président. AFP
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé jeudi 12 mai les organisations internationales soutenant la vaccination contre le Covid-19 à commencer à s’approvisionner en vaccins fabriqués en Afrique, alors qu’un groupe sud-africain a annoncé qu’il risquait de mettre fin à leur fabrication faute de commandes. « Les agences internationales qui ont reçu beaucoup d’argent pour l’achat et la fourniture de vaccins pour les pays en développement n’achètent pas de vaccins fabriqués par des groupes pharmaceutiques africains, même pour les vaccins qui sont destinés aux pays africains », a déploré M. Ramaphosa lors d’un sommet mondial virtuel sur le Covid-19. « Ceci, mesdames et messieurs, doit changer », a-t-il plaidé dans un discours lors du deuxième sommet international sur le Covid-19 présidé par le président américain Joe Biden. Début mai, le géant pharmaceutique sud-africain Aspen, qui s’est lancé dans la production et la commercialisation de vaccins anti-Covid-19 en Afrique du Sud après un accord avec l’Américain Johnson & Johnson, a annoncé qu’il risquait de mettre fin au projet faute de commandes. Le Monde avec AFP
L’Afrique australe a enregistré 46.271 cas au cours de la semaine se terminant le 8 mai 2022, soit une augmentation de 32% par rapport à la semaine précédente. Ceci est en grande partie dû à un pic en Afrique du Sud, où les cas hebdomadaires enregistrés ont quadruplé au cours des trois dernières semaines. Les décès n’ont toutefois pas augmenté aussi rapidement. L’Afrique du Sud a enregistré 376 décès au cours des trois dernières semaines, soit deux fois plus qu’au cours des trois semaines précédentes. Bien que les cas aient augmenté, le nombre d’hospitalisations en Afrique du Sud reste faible, le nombre de patients actuellement admis et testés positifs à la Covid-19 se situe à environ 20% du pic de fin décembre 2021. Dans les provinces de Gauteng et de KwaZulu-Natal, où la dernière vague a été détectée pour la première fois, les hospitalisations et les décès à l’hôpital ont augmenté de 90 à 100% au cours des deux dernières semaines par rapport aux quinze jours précédents. ONU Info
En 2021, environ 1.500 élèves ont été kidnappés par des hommes armés, selon l’Unicef. Environ 18,5 millions d’enfants dont une majorité de filles n’ont pas accès à l’éducation au Nigeria, un chiffre en forte hausse par rapport à 2021, s’est alarmé le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). L’année dernière, l’Unicef estimait à 10,5 millions le nombre d’enfants déscolarisés dans le pays le plus peuplé d’Afrique. « Actuellement au Nigeria, il y a 18,5 millions d’enfants déscolarisés, dont 60% (plus de 10 millions) de filles », a déploré mercredi devant des journalistes le responsable du bureau de l’Unicef à Kano (nord), Rahama Farah. Les nombreuses attaques menées contre des écoles par des jihadistes et des gangs criminels dans le nord ont en particulier nui à l’éducation des enfants, a poursuivi M. Farah. « Ces attaques ont créé un environnement d’apprentissage précaire, découragé les parents et les tuteurs d’envoyer leurs enfants à l’école », a insisté M. Farah. AFP
Des étudiants musulmans du nord-ouest du Nigeria ont tué par lapidation une étudiante chrétienne, puis brûlé son corps, après l’avoir accusée de blasphème contre le prophète Mahomet, a indiqué la police jeudi 12 mai. L’affaire s’est produite dans l’Etat de Sokoto, où la charia est appliquée parallèlement au droit commun, comme dans d’autres Etats du nord du Nigeria. Des dizaines d’étudiants de l’école Shehu-Shagari sont devenus furieux à la lecture d’un commentaire posté sur les réseaux sociaux par une de leurs comparses, chrétienne, appelée Deborah Samuel, qu’ils ont considéré comme offensant à l’égard du prophète Mahomet, a indiqué dans un communiqué Sanusi Abubakar, le porte-parole de la police de Sokoto. « Les étudiants l’ont sortie de force de la pièce où elle avait été mise en sécurité par les responsables éducatifs, l’ont tuée et ont brûlé le bâtiment », a ajouté ce porte-parole. Deux suspects ont été arrêtés, a-t-il dit. Un étudiant, qui a donné pour seul nom celui de Babangida, a accusé l’étudiante d’avoir posté « le commentaire offensant sur un groupe estudiantin de la messagerie WhatsApp que tout le monde a vu ». « Les étudiants musulmans de l’école, qui étaient furieux après son insulte, se sont mobilisés et l’ont battue à mort », a-t-il ajouté. Le Monde avec AFP
Un réseau de séparatistes nigérians basés à l’extérieur du pays utilise les médias sociaux pour appeler à la violence et inciter à la haine ethnique contre les opposants à l’indépendance du Biafra, a révélé une enquête de la BBC. Dans une diffusion en direct sur Facebook à ses plus de 40 000 abonnés, Efe Uwanogho, également connue sous le nom d’Omote Biafra, crie un discours de haine directement dans la caméra. Le devant de sa veste en cuir comporte un patch du drapeau du Biafra, avec son drapeau tricolore rouge, noir et vert et un demi-soleil levant. BBC
Des ONG nigériennes ont déposé une plainte au parquet de Niamey après la publication d’un rapport de la Cour des comptes faisant état de surfacturations, de fausses mises en concurrence ou « d’octroi d’avantages indus » dans certains services publics. « On parle de près de 63 milliards FCA [environ 95,7 millions d’euros] de manque à gagner. Il est essentiel d’aller faire cette dénonciation au niveau du procureur pour que ce dossier ne puisse pas être enterré », explique Ali Idrissa, responsable du Réseau nigérien pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab). Le Rotab est l’une des ONG à l’origine de la plainte déposée le 11 mai au parquet de Niamey après des révélations de malversations dans des services publics. … Le président Bazoum, qui a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités, avait appelé lors de sa prise de fonction en avril 2021 différents acteurs de la société, dont les ONG, à l’aider dans ce domaine. Le chef de l’État a récemment indiqué qu’ « une trentaine de hauts cadres de l’État, coupables de malversation ou détournement, croupissent actuellement en prison et y resteront longtemps ». Le ministre de la Communication, Mahamadou Zada, a ainsi été écroué pour son implication présumée dans une affaire de détournement de trois milliards de FCFA (plus de 4,5 millions d’euros) lorsqu’il dirigeait une entreprise publique entre 2013 et 2021. Jeune Afrique
Après avoir échappé pendant deux décennies, Protais Mpiranya, le suspect de crimes de génocide et de guerre le plus recherché au monde, a finalement été localisé….dans un cimetière au Zimbabwe, ou il a été enterré incognito en 2006. La tombe de l’ex-chef de la garde présidentielle du Rwanda a été retrouvée par une équipe d’inspecteurs des Nations unies, dans un cimetière envahi par la végétation, à l’extérieur de Harare, selon « The Guardian « . « Ici repose à jamais celui qui a aimé sa patrie, son peuple et sa famille, plus que sa propre vie », affirme l’inscription, en français, sur la sépulture de Sambao Ndume, le nom d’emprunt de Mpiranya, inculpé de huit crimes de génocide et crimes contre l’humanité par le » Tribunal pénal international pour le Rwanda » (TPIR) d’Arusha (fermé en 2015). Sous ses ordres, la garde présidentielle avait tué le 7 avril 1994, le lendemain de l’attentat mortel contre l’avion transportant l’ancien président Juvénal Habyarimana, le Premier ministre de l’époque, Agathe Uwilingiyimana, une Hutu modérée, et les dix soldats belges, chargés de la protéger. Sommés de rendre leurs armes et emmenés au camp Kigali, les 10 para commandos s’étaient réfugié dans un bâtiment où ils ont tenu pendant plusieurs heures, grâce à deux armes qu’ils avaient dissimulés, en attendant un hypothétique renfort. Ils ont finalement été tués, par balles, baïonnettes et couteaux par de simples soldats. RTBF
La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) installera sa base de données dans le parc technologique du Cap-Vert, a annoncé mercredi 11 mai à Praia George Agyekum Donkor, président de l’institution financière. M. Donkor a fait cette annonce lors d’une conférence de presse, animée conjointement avec le vice-Premier ministre du Cap-Vert, Olavo Correia, et qui avait pour but de dresser le bilan du séjour qu’effectue dans le pays depuis samedi une délégation de la BIDC. Donnant ses impressions sur les avancées technologiques du Cap-Vert observées lors de sa visite, il a souligné que l’archipel disposait des conditions adéquates pour servir de plate-forme de service au niveau technologique. « Nous allons expédier tous les équipements à Praia et installer prochainement ce centre dans le pays », a-t-il indiqué, soulignant que cette décision visait à permettre à la banque de continuer à fonctionner même en cas de « catastrophe » AFRIMAG
Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire « Thiaroye 44 » se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame. France24