La mort d’Idriss Déby est un aboutissement de l’instabilité persistante perpétuée par son régime. Le coup d’État qui a ensuite été mené par le fils du président défunt risque d’envenimer la violence politique dans ce pays géographiquement stratégique. Le président tchadien Idriss Déby est décédé le 20 avril à la suite de blessures reçues au front de combats menés contre le groupe rebelle Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Bien que généralement décrite comme ouvrant la voie de l’instabilité, la mort au combat d’Idriss Déby souligne de façon frappante le résultat de l’instabilité qui existait sous son régime. L’instabilité couve au Tchad depuis des dizaines d’années, ponctuée d’explosions de violence périodiques. La corruption, l’exclusion politique, les disparités croissantes et la répression de la contestation ont depuis longtemps marqué le régime d’Idriss Déby au Tchad, et ce n’est pas une coïncidence que ce pays soit au 187e rang sur 189 de l’indice de développement humain du PNUD. Tant que ces problèmes ne sont pas résolus, il faut prévoir que l’instabilité du Tchad persistera. Cela a des répercussions au niveau régional, étant donné la position stratégique du Tchad qui fait le lien entre l’Afrique centrale et de l’ouest avec le Soudan et le Maghreb. L’insécurité croissante au Tchad a des implications sur les conflits qui concernent le bassin du lac Tchad, la Libye, la région du Darfour au Soudan, la République centrafricaine et le Sahel occidental. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La mission de suivi de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Mali a pris fin dimanche 9 mai. L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan et sa délégation ont, pendant quatre jours, rencontré notamment les autorités maliennes, la classe politique et la société civile pour évaluer le chemin parcouru depuis le coup d’État du 18 août 2020. Ils ont évoqué des pistes afin de respecter le délai de 18 mois fixé pour l’organisation des présidentielles et des législatives. RFI
Le chef de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020 demeure influent. Mais, ses proches l’assurent, il s’effacera à l’issue de la transition. Et ce malgré ceux qui l’appellent à participer à la présidentielle. … Dix mois après son irruption sur le devant de la scène politique, le colonel demeure une énigme. Militaire et fils de militaire, pur produit des écoles militaires maliennes et passé par des centres de formation à l’étranger, Goïta, 38 ans, tient à rester discret. « Pour l’instant, il ne veut pas communiquer, glisse un membre de son entourage. Il se concentre sur ses dossiers. » … Assimi Goïta serait-il en train de mettre en place un système destiné à le maintenir au pouvoir ? Depuis quelques semaines, Issa Kaou Djim, le quatrième vice-président du CNT, le presse de se porter candidat à la présidentielle prévue en février 2022. Jeune Afrique
L’ONU se félicite des avancées politiques de ces dernières semaines en Libye avec notamment la création d’un nouveau gouvernement unifié pour l’ensemble du pays. Mais la réalité du terrain est un territoire toujours fragmenté, contrôlé par des groupes armés. Depuis la chute du Colonel Kadhafi, les milices règnent. Elles se sont réparti chaque parcelle du pays qui ne compte ni armée, ni véritable police. Elles se nourrissent des trafics d’armes, d’essence, de drogue, de migrants tout en terrorisant la population.Tarhuna est emblématique de cette violence. Située à 80 kilomètres au sud-est de la capitale Tripoli, cette ville agricole a vécu pendant 6 ans sous de joug de la milice des frères Kani avant qu’une partie de sa population ne parvienne enfin à chasser cette fratrie et ses hommes. Issa, la quarantaine, compte parmi ces habitants qui ont pris les armes pour chasser la milice de sa ville. Une fois libérée, il a découvert l’ampleur des violences exercées. Les frères Kani se sont servis de ses terres pour y jeter leurs victimes. Dans des fosses communes. Des tracteurs étaient utilisés pour les enterrer. 170 corps ont pour l’heure été retrouvés, dont des femmes et des enfants. RTBF
Depuis la semaine dernière, l’Italie exprime sa colère contre la Libye. Des pêcheurs accusés d’avoir violé l’espace maritime disent avoir été attaqués a balle réelle par des gardes-cotes libyens. Malgré le courroux italien, l’ambassadeur libyen à Rome estime que cet incident n’aura pas de conséquences sur les relations entre les deux pays. Le jeudi 6 mai, l’Italie dénonce une attitude inadéquate de la part des garde-côtes libyens, demandant aux pécheurs italiens de ne pas s’approcher d’une zone qualifiée de « dangereuse ». Les garde-côtes libyens, eux, ne réagissent que ce dimanche 9 mai en précisant qu’ils ont seulement fait des tirs de sommation. Ils dénoncent alors une « incursion illégale », et une « violation répétitive » des bateaux de pêche italiens, dans les eaux territoriales libyennes. RFI
La situation humanitaire à Mekelle est inquiétante. La capitale de la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, où le conflit dure depuis novembre, accueille de plus en plus de réfugiés. La ville compte désormais plus d’une vingtaine de camps installés notamment dans des écoles. Des organisations humanitaires construisent des abris mais en attendant, les autres sites sont saturés. Une semaine après son ouverture, plus de 5000 déplacés s’entassent déjà dans l’école primaire Mayweli. Ils dorment à l’intérieur des salles de classe, sur des matelas ou sur des bancs, dans une hygiène déplorable. Hadoush vient de Humera, dans l’ouest du Tigré. « On manque de tout. Les gens ont faim. Hier une femme en train d’accoucher est morte car il n’y avait pas d’ambulance. Ma ville a été attaquée par des miliciens Amharas. Quand j’ai vu des femmes enceintes se faire poignarder, j’ai pris ma famille et j’ai fui sans rien emporter. » RFI
Un nouveau contretemps dans la crise politique que traverse la Somalie. Le gouvernement fédéral a rejeté la nomination, le 8 mai 2021, de l’ancien président ghanéen John Mahama comme envoyé spécial de l’Union africaine. Ce dernier avait été mandaté la semaine dernière pour participer aux discussions entre les forces politiques et les États fédérés, en conflit avec le président sortant Mohamed Farmajo, dont le mandat a officiellement expiré en février. Depuis la désignation de John Mahama comme envoyé spécial de l’UA pour la Somalie, on disait le président Farmajo dubitatif. Mais, c’est un rejet en bonne et due forme qu’a en fait exprimé son ministre des Affaires étrangères, le 9 mai, dans une lettre au président de la Commission Moussa Faki Mahamat ayant finalement fuité mercredi. Après toutes sortes de remerciements pour l’attention portée à la Somalie, le ministre Mohamed Abdirazak Mohamud exprime sa surprise qu’ait été choisi comme médiateur « un candidat ayant un lien si étroit avec les dirigeants du Kenya », sans toutefois préciser lequel. Le Kenya avec lequel la Somalie a de nombreux différends. RFI
Au pic de la troisième vague kényane de Covid-19 en mars, ils ont bien cru que l’oxygène allait manquer. Depuis, les hôpitaux kényans s’empressent de sécuriser leur accès à ce gaz, scrutant avec effroi le cauchemar vécu par l’Inde. Sur le toit du Metropolitan Hospital, avec vue imprenable sur Nairobi, une unité de production d’oxygène flambant neuve vient d’être installée sous une tente battue par le vent. « L’installation capte l’air ambiant et sépare l’oxygène des autres composants », explique Davis Mareka, directeur de O2 International, la société kényane qui a posé ces machines. Passant à travers un compresseur d’air, puis des filtres, et enfin stocké dans de grosses bonbonnes métalliques, cet oxygène est « purifié, séché, jusqu’à un niveau de pureté d’au moins 95%, ce qui est la norme requise par l’Organisation mondiale de la santé », ajoute l’expert.mL’oxygène est devenu un enjeu crucial dans de nombreux pays, particulièrement ceux en développement, avec notamment une pénurie en RD Congo, une spéculation sur les prix au Pérou et un marché noir en expansion au Brésil. AFP
Le premier ministre ivoirien, Patrick Achi, se trouve en France depuis trois jours pour des soins médicaux et doit rentrer vendredi en Côte d’Ivoire. Selon l’agence Reuters, le premier ministre a été admis dans un hôpital parisien dans un état de « fatigue extrême ». Il doit y passer une série d’examens de routine avant de regagner son pays, selon deux sources issues de son entourage. Patrick Achi est le troisième premier ministre que connaît la Côte d’Ivoire en un an, après les décès subits des deux précédents. Proche du président Alassane Ouattara, il a été nommé le 26 mars chef du gouvernement, succédant à Hamed Bakayoko, mort deux semaines plus tôt à 56 ans des suites d’un cancer. Ce dernier avait lui-même succédé en juillet 2020 à Amadou Gon Coulibaly, mort à 61 ans des suites de problèmes cardiaques. A la tête de son gouvernement nommé le 6 avril, M. Achi a la difficile mission de poursuivre la politique de réconciliation nationale dans un pays à l’histoire récente marquée par les violences politiques. Le Monde avec AFP et Reuters
L’Élysée a décidé de décaler cet événement qui devait se tenir du 8 au 10 juillet 2021. Selon nos informations, le sommet Afrique-France, qui devait se tenir à Montpellier du 8 au 10 juillet, a été reporté du 7 au 9 octobre. En cause, selon l’Élysée, « des contraintes sanitaires trop lourdes ». Les organisateurs craignent que les différentes mesures sanitaires qui seront toujours en place en juillet prochain perturbent le bon déroulement de l’événement et compliquent la venue des 1 000 participants non institutionnels originaires de tout le continent et issus de milieux variés : entrepreneuriat, culture, sport, enseignement supérieur et recherche… « Nous avons donc préféré décaler le sommet de quelques semaines », explique une source élyséenne. Jeune Afrique