Au Burkina Faso, « enlèvement » de l’oncle et ancien compagnon de lutte de Thomas Sankara
Mousbila Sankara, ancien diplomate, oncle et compagnon de lutte du père de la révolution burkinabée Thomas Sankara tué en 1987, a été « enlevé » mardi 11 juin par « des individus » disant appartenir aux services de renseignement, ont annoncé mercredi ses proches à l’Agence France-Presse (AFP). Mousbila Sankara, âgé de 74 ans, a été « enlevé hier vers 5 heures du matin à son domicile » à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, par « des individus affirmant être des agents de l’ANR [Agence nationale de renseignement] », a affirmé l’un de ses proches, ayant requis l’anonymat.… Mi-mai, Mousbila Sankara avait exprimé dans une lettre ouverte de « sérieuses inquiétudes » quant à la conduite du régime militaire au pouvoir, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. M. Sankara demandait au chef du régime de protéger les « droits fondamentaux des travailleurs acquis depuis longtemps » et d’« ouvrir l’espace public aux citoyens pour l’expression de leur liberté ». Le Monde
Mali: le journaliste Yeri Bocoum toujours porté disparu après avoir couvert une manifestation
Toujours sans nouvelles du journaliste malien Yeri Bocoum depuis le week-end dernier. Dans un communiqué publié ce mercredi 12 juin après-midi, la Synergie d’action pour le Mali dénonce « l’enlèvement » du journaliste Yeri Bocoum, qui avait couvert la manifestation organisée par cette coalition d’opposition le vendredi 7 juin. Selon les informations de RFI, il est détenu par les services maliens de la sécurité d’État. La Synergie d’action dénonce également une « chasse aux sorcières » organisée autour de ses cadres à Bamako. En exil hors du Mali, Ismaël Sacko, président du parti PSDA et membre de la Synergie d’action, n’a pas pu participer à la manifestation suite à laquelle le journaliste Yeri Bocoum a été enlevé. Mais il ne cache pas ses craintes. « Yeri Bocoum est porté disparu à la suite du reportage qu’il a fait au sujet de la manifestation organisée par la Synergie d’action, sur la contestation par rapport à une transition qui se prolonge. Il est le seul journaliste malien qui a accepté, à visage découvert, de couvrir cet évènement. Donc depuis il est porté disparu.… » Dès lundi, une source sécuritaire malienne confirmait à RFI la détention de Yeri Bocoum par la sécurité d’État, expliquant que le journaliste avait été « avisé » qu’il ne devait pas couvrir la manifestation, interdite par les autorités. RFI
Le Niger durcit une loi réprimant la diffusion numérique de données « troublant l’ordre public »
Le chef du régime militaire issu d’un coup d’Etat au Niger a durci par ordonnance une loi réprimant notamment « la diffusion » numérique « de données de nature à troubler l’ordre public », la « diffamation » et les « injures », a annoncé mercredi le ministre de la Justice dans un communiqué.… La modification de cette loi de 2019 par le général Tiani prévoit désormais « une peine de prison de deux à cinq ans et une amende de deux à cinq millions (de francs CFA, soit 3.000 et 7.600 euros) en cas » de « diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine », a-t-il indiqué. Elle inscrit également « une peine d’emprisonnement de un à trois ans et une amende de un million (1.500 euros) à cinq millions pour toute personne reconnue coupable de diffamation ou d’injures par un moyen de communication électronique », a-t-il ajouté.… Entre septembre et octobre 2023, la journaliste nigérienne Samira Sabou a été interpellée et détenue au secret, avant d’être mise en liberté provisoire et inculpée notamment pour diffusion de données de nature à troubler l’ordre public. VOA/AFP
Des preuves de l’utilisation de drones iraniens et émiratis dans la guerre au Soudan
L’Iran et les Émirats arabes unis (EAU) ont été accusés de violer l’embargo sur les armes décrété par les Nations unies en fournissant des drones aux belligérants du conflit qui ravage le Soudan depuis 14 mois. Nous examinons les preuves à l’appui de cette accusation. Au matin du 12 mars 2024, les soldats du gouvernement soudanais célèbrent une avancée militaire sans précédent. Ils avaient finalement repris le siège de la radiotélévision d’État dans la capitale, Khartoum. Comme la majeure partie de la ville, le bâtiment était tombé aux mains des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) au début de la guerre civile, 11 mois plus tôt. Cette victoire militaire est d’autant plus remarquable que des vidéos ont montré que l’attaque avait été menée à l’aide de drones de fabrication iranienne.… Selon un rapport des Nations unies présenté au Conseil de sécurité au début de l’année, des experts en repérage aérien ont observé un pont aérien composé d’avions civils qui transporterait des armes des Émirats arabes unis vers le FSR – une allégation que les Émirats arabes unis démentent.… The drones that both sides in the civil war are said to have imported violate a United Nations Security Council resolution adopted in 2005, which prohibits the supply of weapons to the Sudanese government and armed factions in Darfur. BBC
Des opioïdes synthétiques détectés en Afrique pour la première fois
Des traces d’opioïdes potentiellement mortels, connues sous le nom de nitazènes, ont été découvertes pour la première fois chez des consommateurs de drogues en Afrique, selon un rapport alarmant publié mercredi par l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational. Dans son dernier rapport, l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational a révélé une nouvelle préoccupation majeure : la présence de nitazènes, des opioïdes synthétiques puissants, chez des consommateurs de drogues en Afrique. Ces substances, déjà associées à des décès par surdose en Occident et en Asie, sont détectées pour la première fois sur le continent africain. Les nitazènes sont jusqu’à 100 fois plus puissants que l’héroïne et jusqu’à 10 fois plus puissants que le fentanyl, ce qui les rend extrêmement dangereux. Le rapport, axé sur la Sierra Leone et la Guinée-Bissau, révèle que 83 % des échantillons testés en Sierra Leone et 55 % en Guinée-Bissau contenaient des nitazènes. AfricaNews/AP
Le parti nationaliste zoulou rejoint l’ANC en vue d’une coalition en Afrique du Sud
Le parti nationaliste zoulou Inkhata (IFP), qui dispose de 17 sièges sur 400 à l’issue des législatives sud-africaines, s’alliera à l’ANC au pouvoir, qui a perdu sa majorité historique, pour former un gouvernement de coalition, a-t-il annoncé mercredi à la presse. « Il est temps pour l’IFP de renforcer le gouvernement », a annoncé son dirigeant Velenkosini Hlabisa, alors que le président Cyril Ramaphosa a appelé de ses voeux un gouvernement d’union nationale. « Nous donnons la priorité à la stabilité et aux intérêts de l’Afrique du Sud, comme nous nous sommes engagés à le faire tout au long de la campagne électorale », a expliqué M. Hlabisa lors de cette conférence de presse.… Les pourparlers entre différents partis se poursuivent, avant la première session du Parlement prévue vendredi, au cours de laquelle sera élu le président de la République.… Au sein de l’ANC, certaines voix ont fait entendre leur opposition à une alliance avec la DA, parti préféré du monde des affaires mais souvent encore perçu comme le parti des Blancs. VOA/AFP
Plus de 120 millions de déplacés en 2023, le HCR sonne l’alarme
Le nombre de personnes déplacées dans le monde a atteint un niveau record, selon le rapport annuel du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Avec 120 millions de personnes forcées de fuir en 2023, le rapport souligne une crise humanitaire mondiale croissante, mettant en lumière les défis et les négligences face aux déplacements forcés. Dans son rapport, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés a révélé que le nombre total de personnes déplacées de force a atteint 120 millions en 2023, soit six millions de plus que l’année précédente, un chiffre équivalent à la population entière du Japon. Trois quarts de ces personnes vivent dans des pays pauvres ou à revenu moyen, soulignant ainsi l’ampleur du défi mondial des déplacements forcés. AfricaNews/AP
Faux documents administratifs en Côte d’Ivoire: le cerveau de l’affaire condamné en appel à cinq ans de prison
En Côte d’Ivoire, la Cour d’appel d’Abidjan a rendu son délibéré ce mercredi 12 juin, dans la matinée, concernant l’affaire des passeports acquis dans des conditions frauduleuses. En tout, une vingtaine de personnes étaient accusées de faux et usage de faux documents administratifs.… La justice a d’abord confirmé la condamnation à une peine de 5 ans de prison pour Aboubacar Diakité, considéré comme le cerveau d’un réseau qui a permis de produire de faux documents administratifs. Ce prévenu avait été condamné en décembre dernier par le Pôle pénal économique et financier (PPEF).… On ignore l’ampleur de la fraude mais selon les parties civiles, de nombreux passeports avaient pu être établis sur la base de ces faux documents. En cause également, « de faux laisser-passer et des macarons délivrés à des personnalités pour leur faciliter la circulation », explique Me Abdoulaye Ben Meïté, avocat de l’État de Côte d’Ivoire. RFI
Au Kenya, la découverte de gisements de coltan suscite l’espoir
[Vidéo] En janvier, le gouvernement kenyan a annoncé la découverte de gisements de coltan dans six comtés du pays. Ce minéral métallique, essentiel dans la fabrication de composants électronique, pourrait placer le Kenya sur la carte des fournisseurs d’importateurs mondiaux du Coltan, dominé jusqu’ici par la République démocratique du Congo. Un moyen de créer des emplois dans une zone du pays jusqu’à présent peu développée. France24
Des journalistes s’engagent à lutter contre la désinformation dans un contexte de guerre en Ituri
Une soixantaine de journalistes des radios communautaires de Bunia et de l’intérieur de la province de l’Ituri se sont engagés à lutter contre la désinformation qui constitue une menace pour la paix surtout dans cette province frappée par des conflits armés depuis deux décennies. Ces chevaliers de la plume et du micro ont pris cet engagement mercredi 12 juin, au terme de trois jours de formation portant sur la lutte contre les discours de haine et sur le fact checking qui se définit comme la vérification approfondie des informations. Cet atelier a été organisé sous le lead de Radio Okapi (radio onusienne), dans le cadre de son projet d’appui aux radios communautaires en RDC, avec le financement de l’ambassade de France en RDC. Ces professionnels des médias venus de quatre territoires de l’Ituri notamment de Djugu, Irumu, Mahagi, Mambasa, ainsi que ceux de Bunia, ont appris des astuces nécessaires pour combattre la désinformation qui impacte le bon traitement de l’information et qui constitue une menace pour leur métier. Radio Okapi
L’intelligence artificielle, un autre défi pour l’Afrique
Sur les réseaux sociaux, des masses d’informations circulent et sont relayées par les utilisateurs de smartphones. Ces informations, largement non vérifiées, alimentent des théories sur divers thèmes de l’actualité ou de la vie politique. « Au Sénégal, c’est dans la sphère politique qu’il y a énormément de désinformations. On essaie de gérer. Et ce sont de telles initiatives qui peuvent nous donner encore plus d’outils », estime la Sénégalaise Aissata Ndiathie. Aissata Ndiathie est une habituée de la vérification des faits. Comme elle, une vingtaine de journalistes, d’experts en médias et d’activistes de huit pays d’Afrique francophone, ont échangé avec des spécialistes allemands en matière de lutte contre la désinformation. L’éducation citoyenne et le développement de l’esprit critique est une des stratégies de lutte contre les fausses informations produites à l’aide de l’intelligence artificielle.… Les campagnes de propagande conduites sur les réseaux sociaux, en utilisant désormais l’intelligence artificielle, visent à influencer le résultat d’élections, à manipuler les opinions publiques, voire, plus globalement, à remettre en cause le modèle démocratique occidental. Face à de fausses informations, qui servent aussi de relais à des Etats autoritaires comme la Chine ou la Russie, les utilisateurs de réseaux sociaux en Afrique sont encore mal armés pour se forger une opinion indépendante. DW
La musique au Cap-Vert : quand l’art devient un enjeu national
[Vidéo] Au Cap-Vert, la musique est le socle de l’identité du pays et de son économie. Sur l’archipel, un quart des emplois découlent de cette industrie. De quoi pousser les politiques capverdiens à en faire une véritable « priorité nationale ». Depuis la mort en 2011 de Cesaria Evora, la diva aux pieds nus qui a fait connaître le Cap-Vert au monde, l’archipel tente de faire éclore une nouvelle génération d’artistes, afin de continuer à faire rayonner cet art et à attirer toujours plus de touristes. France24