Guerre au Soudan : le Kenya veut organiser une rencontre en « face-à-face » entre les généraux rivaux
Après l’échec de plusieurs cessez-le-feu, le Kenya va tenter d’organiser un « face-à-face » entre les généraux rivaux au Soudan pour mettre fin au conflit qui secoue le pays, selon la présidence. Les combats font rage depuis mi-avril entre l’armée commandée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, le dirigeant de facto du Soudan, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohammed Hamdan Daglo, son adjoint devenu son rival. « Le Kenya s’engage à rencontrer les deux généraux soudanais en face-à-face pour trouver une solution durable à la crise », a déclaré le chef de l’Etat kényan, William Ruto, selon un communiqué publié par la présidence. « Dans les trois prochaines semaines, nous entamerons le processus d’un dialogue national inclusif », a-t-il affirmé, ajoutant qu’un couloir humanitaire serait établi dans quinze jours pour faciliter l’acheminement de l’aide. Un nombre record de 25 millions de personnes – plus de la moitié de la population – ont besoin d’aide et de protection, selon les Nations unies. Le Monde
La crise au Soudan domine les discussions de la réunion de l’Igad à Djibouti
Lundi, l’Igad, l’autorité est-africaine pour le développement, s’est réunie à Djibouti pour sa 14e assemblée des chefs d’États et de gouvernement. En plus du président djiboutien, les chefs d’États du Kenya, Sud-Soudan et de la Somalie avaient fait le déplacement. Le Premier ministre éthiopien était aussi présent, ainsi que les ministres des Affaires étrangères de l’Érythrée et de l’Ouganda. Le Soudan, qui tenait jusqu’à hier la présidence de l’Igad, avait envoyé Malik Agar, le numéro 2 du général al-Burhan. Les représentants des États membres ont échangé à huit-clos. La crise au Soudan a dominé les discussions. RFI
L’Érythrée réintègre le groupe régional d’Afrique de l’Est, l’Igad
L’Érythrée a réintégré le bloc régional d’Afrique de l’Est, l’Autorité intergouvernementale pour développement (Igad), près de 16 ans après s’en être retiré, a annoncé le ministre de l’information Yemane Gebremeskel au sommet, organisé à Djibouti, de cette organisation qui regroupe sept pays, a affirmé le ministre érythréen. … Bien que l’Érythrée et l’Éthiopie aient trouvé un accord en 2018 sur leur conflit frontalier, il aura fallu cinq années supplémentaires pour que ce retour soit réel. Il est notamment dû à la diplomatie active du président kényan William Ruto. C’est d’ailleurs lors d’une visite d’Isaias Afeworki à Nairobi, que le président érythréen a annoncé son retour dans l’Igad, afin notamment de « relancer cette organisation régionale. » RFI
Les Comores accueillent la conférence sur l’économie bleue et l’action climatique en Afrique
Plus de 120 représentants de 30 délégations dont l’Afrique du Sud, le Kenya, Madagascar ou encore le Cap Vert et la Guinée-Bissau sont réunis à Moroni du 12 au 14 juin. Une conférence de trois jours qui vise à explorer les opportunités et les défis des États côtiers et insulaires concernant la gestion du réchauffement climatique. C’était l’une des priorités du président des Comores Azali Assoumani quand il a pris la présidence de l’Union africaine en février dernier : créer le débat autour de l’économie bleue et trouver des solutions aux spécificités insulaires. … Cette conférence est l’occasion de plaider la cause des pays insulaires notamment les Comores, très exposés aux catastrophes naturelles comme les cyclones couplés à la montée des eaux. Ces États estiment que leur réalité n’est pas celle des autres pays du continent et nécessite des solutions adaptées à cette spécificité. Il y a donc une nécessité de développer davantage ce qu’on appelle l’économie bleue, à savoir le tourisme balnéaire, les produits de la mer, le transport maritime ou encore la production d’énergies marines. RFI
En Libye, les fragilités d’une paix en clair-obscur
La Libye ne défraie plus guère la chronique internationale. Une stabilité apparente, des fractures internes peu lisibles, des crises ailleurs autrement brûlantes : Tripoli et Benghazi n’intéressent plus, voire lassent. Ce n’est pas franchement la paix comme l’illustrent les incidents récents en Tripolitaine (Ouest). Ce n’est pas non plus la guerre. Nulle trace d’un choc frontal entre deux coalitions politico-militaires encouragées de l’étranger comme ce fut le cas lors de la guerre civile de l’été 2014 ou de la « bataille de Tripoli » en 2019-2020. Ni guerre, ni paix : la Libye vit dans le clair-obscur, l’hybride, l’arrangement précaire et le compromis bancal. Pas assez chaotique pour convoquer urgemment un sommet international. Mais trop fragile pour ne pas inquiéter. Un géant pétro-gazier où s’enkystent des forces armées étrangères (les Turcs dans l’Ouest et les paramilitaires russes de Wagner dans l’Est et le Sud) tandis qu’à ses frontières le Soudan et le Sahel s’embrasent, ce qui n’a rien de rassurant. Le risque de rechute pourrait être neutralisé par un cadre institutionnel perçu comme légitime par la population. Or ce cadre fait – toujours – défaut. Le Monde
L’Afrique du Sud, plaque tournante financière du jihadisme
Alors qu’elle ne semble pas affectée par la montée des mouvements islamiques sur le continent, l’Afrique du Sud serait en réalité au centre de la stratégie financière du groupe État islamique (EI). Une situation que les États-Unis ont dénoncée les premiers en sanctionnant, en 2022, des entreprises et ressortissants sud-africains soupçonnés de faciliter des transferts de fonds au profit de l’EI. « La vigilance n’a pas été suffisante pendant vingt ans parce que l’Afrique du Sud n’a pas été touchée du tout par les problèmes de terrorisme », explique Hans-Jakob Schindler, directeur du centre de réflexion Counter-Extremism Project (CEP). « Le gouvernement [sud-africain] tout entier est maintenant au travail », ajoute l’ancien expert de l’ONU. En mars, le Groupe d’action financière (Gafi), organisation de lutte contre le blanchiment basée à Paris, a placé l’Afrique du Sud sur une « liste grise » de pays manquant de rigueur dans la lutte contre le financement des activités illicites. « Il est maintenant internationalement admis que nous sommes une plaque tournante », regrette l’experte sud-africaine en antiterrorisme Jasmine Opperman. Jeune Afrique
Fin des subventions du carburant au Nigeria: le président appelle à la patience
Le nouveau président nigérian Bola Tinubu a appelé les habitants à faire preuve de patience et accepter des « sacrifices » en échange d’investissements futurs, après la suppression des subventions sur le carburant qui a fait s’envoler les prix de l’essence, des transports et des denrées alimentaires. « Je vous ai douloureusement demandé, mes compatriotes, de vous sacrifier un peu plus pour la survie de notre pays. Pour votre confiance et votre foi en nous, je vous assure que votre sacrifice ne sera pas vain », a-t-il déclaré lors d’une allocution à l’occasion de la Journée nationale de la démocratie au Nigeria. « Le gouvernement que je dirige vous remboursera par des investissements massifs dans les infrastructures de transport, l’éducation, l’approvisionnement régulier en électricité, les soins de santé et d’autres services publics », a-t-il ajouté. Elu en février lors d’un scrutin aux résultats contestés, Bola Tinubu a annoncé dès son entrée en fonction le 29 mai la fin des subventions sur le carburant, qui coûtaient à l’Etat des milliards d’euros et l’obligeaient à emprunter massivement pour maintenir l’essence à des prix artificiellement bas. AFP
Cameroun : mort de John Fru Ndi, l’opposant historique à Paul Biya
John Fru Ndi, l’un des opposants historiques au président Paul Biya, qui dirige le Cameroun d’une main de fer depuis plus de 40 ans, est décédé à 81 ans « des suites d’une longue maladie ». C’est ce qu’a annoncé son parti. Le président et fondateur du Social Democratic Front (SDF, ou Front Social-Démocrate en français), premier parti d’opposition représenté à l’Assemblée nationale, est mort lundi peu avant minuit, a précisé le SDF dans un communiqué. John Fru Ndi avait été à trois reprises candidat malheureux contre Paul Biya aux présidentielles de 1992, 2004 et 2011, arrivant à chaque fois en deuxième position. Le SDF est le premier parti d’opposition représenté à l’Assemblée nationale élue en 2020, avec cinq sièges, mais il en avait 18 dans la précédente législature. Il a perdu de son influence ces dernières années face au tout-puissant Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) de Paul Biya, 90 ans et président du Cameroun depuis 1982. AFP
RDC : Salomon Kalonda devant la justice militaire
Le conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi est accusé de préparer un coup d’Etat contre le président Félix Tshisekedi mais aussi de collaborer avec le M23. Salomon Kalonda est détenu depuis le 30 mai 2023. C’est par surprise que les avocats de Salomon Kalonda ont vu leur client transféré samedi (10.06), d’abord à l’auditorat militaire puis à la prison militaire de Ndolo, où il devait être entendu lundi (12.06). Mais l’audition a été reportée à la dernière minute suite à des contraintes de service. … Accusé de collaborer avec les rebelles du M23 et des officiels rwandais, Salomon Kalonda est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, incitation des militaires à commettre des actes contraires à la discipline et détention illégale d’armes à feu. Mais certains analystes redoutent que la justice soit perçue comme un outil répressif du pouvoir politique. Pour Charles Mushizi, directeur du Centre d’échange sur les réformes juridiques et institutionnelles, « il aurait été judicieux pour le parquet de requérir un certain nombre de personnes pour que la justice puisse finalement se faire une idée précise sur l’origine des accusations. La justice apparaît comme un outil qui a plutôt fonctionné dans la précipitation. Nous espérons que les enquêtes en cours vont aboutir à un procès impartial. » DW
RDC: un an après l’attaque de Bunagana, le mouvement M23 «tient l’administration» de la zone
Le 13 juin 2022, les troupes du M23 entraient dans Bunagana. Un an plus tard, une sécurité très précaire règne toujours dans cette ville du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’administration congolaise n’a toujours pas repris son contrôle, malgré l’intervention de la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Les soldats du M23 ont, selon le porte-parole des soldats ougandais stationnés dans Bunagana, quitté la ville pour les collines de Sabino. Une partie des réfugiés qui étaient partis en Ouganda sont revenus pour cultiver leurs champs. Mais le poste-frontière n’a pas été rouvert avec ce pays par les autorités congolaises. Les produits de première nécessité arrivent donc en contrebande. « Bunagana, c’est une ville qui est sur la frontière, rappelle Reagan Miviri, chercheur au groupe d’études sur le Congo et à l’Institut congolais de recherche Ebuteli en RDC, au micro de Claire Fages. Cela veut dire qu’il y a forcément des interactions entre l’Ouganda et la RDC au travers de cette frontière qui reste quand même ouverte. En même temps, on ne peut pas dire qu’il y a la normalité. Ça reste une zone occupée et la population se sent toujours en-dehors des structures normales de l’administration congolais ». RFI
Industries extractives: le Sénégal accueille la 9e conférence mondiale de l’ITIE
Plus de 1 000 participants venus du monde entier, 4 jours de rencontres… La conférence de l’ITIE – qui vise à promouvoir une gestion ouverte et transparence des ressources pétrolières, gazières et minières – est un des grands rendez-vous pour les professionnels des industries extractives. Cet évènement est aussi un gros coup de projecteur sur le Sénégal, qui veut désormais se positionner comme un acteur incontournable du secteur des hydrocarbures. Cette année, le pays va commencer à exploiter son gaz et son pétrole. D’abord avec le gisement gazier offshore sénégalo-mauritanien de GTA au nord du pays, puis dans le gisement de Sangomar au sud de Dakar. Selon les autorités, ces nouvelles ressources pourraient générer près d’1,5 milliard d’euros de recettes entre 2023 et 2025. Politiquement, c’est aussi un des chantiers emblématiques du président Macky Sall, dont le mandat se termine en 2024 et qui reste flou sur ses intentions d’en briguer un troisième. RFI
Coupures d’Internet en Afrique: «Il n’a jamais été prouvé que ça résolvait les problèmes de sécurité»
RFI : Mathieu Pourchier, est-ce que les coupures d’Internet en Afrique résolvent vraiment les problèmes de sécurité et d’ordre public mis en avant par les États ? … Mathieu Pourchier : Il n’y a aucune donnée qui dit que ces coupures marchent. C’est la sécurité qui est mise en avant. Je prenais le cas au Niger, le cas en Guinée. Sauf que ça n’empêche ni l’activité illégale – donc les gens se sont quand même rassemblés, il y a eu des violences – et ça ne poursuit pas les coupables des soi-disant atteintes à la sécurité publique. Ça met juste en fait un rideau devant le contenu, les informations que le gouvernement veut bloquer. Elles vont toujours resurgir, après la durée de la coupure. Donc, en fait, ça va surtout retarder le problème et retarder les tensions. Pour le Niger, il y a eu, je crois, deux morts dans les violences postélectorales qui ont émergé. Parce que le fait de bloquer les informations, de bloquer la communication entre les gens, ça va radicaliser les tensions, radicaliser les volontés d’expression de la population. Il n’a jamais été prouvé que couper Internet résolvait les problèmes de sécurité et d’ordre public. RFI