Massacre de Sobane au Mali: deuil national de trois jours et premières sanctions
Au Mali, un deuil national de trois jours est décrété en hommage aux victimes. C’est ce qui a été décidé hier, mercredi 12 juin, en Conseil des ministres. Le Premier ministre Boubou Cissé, qui s’est rendu dans le village de Sobane suite au massacre de 35 personnes dimanche, et après concertation avec le président malien, a annoncé les premières sanctions. Le gouverneur de la région de Mopti est révoqué. D’autres mesures sont attendues. Administrativement, le premier qui fait les frais de l’attaque de Sobane est le gouverneur de la région de Mopti, le général Sidi Alassane Touré, en poste depuis 2017. RFI
RDC: l’opposition suspend sa participation au parlement
La coalition Lamuka se retire momentanément du parlement congolais pour protester contre l’invalidation du mandat de ses députés. L’annonce a été faite par Martin Fayulu, candidat malheureux à la dernière présidentielle. La Cour constitutionnelle a en effet invalidé le mandat d’une vingtaine de députés de l’opposition au profit des partisans de l’ex président Joseph Kabila. Pour Martin Fayulu, la justice a été instrumentalisée à des fins politiques. Il a également promis d’organiser une série de manifestations pour protester contre la décision de la Cour constitutionnelle. BBC
RDC: 23 députés de l’opposition invalidés, les sièges attribués au FCC
En RDC, vingt-trois personnes de l’opposition qui siégeaient déjà à l’Assemblée nationale viennent d’être invalidées par la Cour constitutionnelle au profit des membres du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila qui obtient une majorité absolue à l’Assemblée. D’où la colère de l’opposition, qui dénonce l’escroquerie du FCC. Daniel Safu, de Lamuka, invalidé sur décision de la justice, considère que la Cour constitutionnelle a pris des arrêts en dehors du délai de deux mois qui lui est imparti par la loi, pour les contentieux électoraux : « La Cour devait statuer avant deux mois et la Cour rend ses arrêts après deux mois. Donc, sa décision est nulle et sans effet. C’est de la provocation pure et simple. Ils sont allés loin cette fois-ci. » RFI
RDC : les attaques de mardi à Djugu ont fait 38 morts
L’attaque des hommes armés d’armes blanches, survenue mardi 11 juin au village Tche peuplé de l’ethnie Hema, a fait 38 morts, selon la société civile du territoire de Djugu. Plusieurs sources dont des officiels des FARDC contactées par Radio Okapi mercredi se sont réservées à ce stade de confirmer ces chiffres. Le village de Tché a été attaqué mardi vers 5 heures du matin. Selon le président de la société civile de Djugu, des jeunes munis d’armes blanches, présentés comme ressortissants d’une autre ethnie, ont surpris la population qui était bloquée, depuis la veille dans cette localité. Ils ont lancé une attaque et tué 38 personnes, indique la même source. Radio Okapi
L’ONU doute de l’affiliation des milices ADF à l’Etat islamique
Le chef adjoint de la force des Nations unies en République démocratique du Congo a mis en cause mercredi l’affiliation au groupe jihadiste Etat islamique d’une milice armée semant la terreur dans la région de Beni, dans l’est du pays. Par au moins trois fois depuis avril, un « groupe Etat islamique – province Afrique centrale » s’est attribué des massacres et des enlèvement de civils, ainsi que des attaques contre des positions de l’armée congolaise, dans la région de Beni. Ces exactions meurtrières sont généralement attribuées par les autorités aux Forces démocratiques alliés (ADF), des rebelles musulmans ougandais installés dans l’est du Congo depuis 20 ans. VOA
Soudan du Sud: Deux ans de prison pour un défenseur des droits de l’homme
Au Soudan du Sud, un défenseur des droits humains a été condamné mardi à deux ans de prison pour espionnage après avoir accordé des interviews à des médias étrangers. Peter Biar Ajak, 34 ans, arrêté en juillet 2008, avait été détenu pendant huit mois par les services de renseignement. Mais cette accusation a été abandonnée par la suite. En mars dernier, lui et six coaccusés avaient été inculpés à la suite d’une émeute en octobre 2018 dans le centre de détention des services de renseignement. Au cours de cette rixe des prisonniers avaient pris en otage des gardiens avant de se rendre. BBC
Soudan: Khartoum sort de la paralysie en attendant de nouvelles négociations
Au Soudan, le mouvement de contestation a mis fin à la campagne de désobéissance civile lancée après la répression sanglante de l’armée. La vie dans la capitale soudanaise continue de reprendre. Même si la situation n’est pas encore revenue à la normale, le trafic s’intensifie, les transports se remettent en route et on voit davantage de boutiques ouvertes. Certains magasins sont néanmoins toujours fermés. On sait qu’une partie de la population craint encore des violences et que la situation reste volatile. Les Soudanais redoutent surtout la milice paramilitaire FSR, principale auteure du massacre du 3 juin contre le sit-in à Khartoum. RFI
Soudan : les États-Unis nomment Donald Booth émissaire spécial
L’émissaire est arrivé mercredi à Khartoum, alors que la contestation soudanaise a décidé de mettre fin à son mouvement de désobéissance civile. Les pourparlers avec les généraux au pouvoir doivent reprendre prochainement. Le département d’État a annoncé la nomination d’un émissaire spécial pour la crise au Soudan, l’ex-diplomate Donald Booth, qui avait déjà oocupé ce poste précédemment. Il est arrivé mercredi à Khartoum avec le secrétaire d’Etat américain adjoint chargé de l’Afrique, Tibor Nagy. Jeune Afrique
Libye: Tunis, Alger et Le Caire dénoncent les flux « continus » d’armes et de « terroristes »
La Tunisie, l’Algérie et l’Egypte ont condamné mercredi les flux continus d’armes et de « combattants terroristes étrangers » en Libye, où le processus politique est dans l’impasse depuis le début de l’offensive début avril du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli. Les chefs de la diplomatie de ces trois pays voisins se sont à nouveau réunis à Tunis pour discuter du développement de la situation en Libye voisine. Ils ont dénoncé, dans une déclaration commune, « les flux continus des armes en Libye de la part des parties régionales et autres, en contradiction flagrante des décisions du Conseil de sécurité ». Ces flux des armes « ravivent le conflit » dans ce pays et « renforcent la souffrance du peuple libyen », ont-ils déploré. TV5
RDC : Félix Tshisekedi veut entrer dans une East African Community minée par les tensions internes
Le président congolais a officiellement demandé à son homologue rwandais Paul Kagame l’adhésion de la RDC à l’East African Community, dans un contexte tendu entre les membres du bloc régional. La demande sera examinée lors du prochain sommet, en novembre prochain. La RDC sera-t-il le septième État à rejoindre l’EAC ? Félix Tshisekedi a exprimé, dans une lettre adressée le 8 juin au président rwandais Paul Kagame, qui préside la Communauté d’Afrique de l’Est, son souhait de voir le Congo intégrer le bloc régional. Le dernier pays a avoir rejoint l’EAC est le Soudan du Sud, en 2016. Jeune Afrique
Ouganda : sur France 24, l’opposant Bobi Wine se dit prêt à « défier » le président Museveni
France 24 a reçu dans son émission anglophone « Eye on Africa », mercredi 12 juin, l’opposant politique ougandais Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine. Ce musicien a lancé sa carrière politique en 2017 lorsqu’il a été élu député. Depuis, il est suivi par de nombreux jeunes en Ouganda qui souhaitent un changement à la tête du pays. À 74 ans, Yoweri Museveni est en effet au pouvoir depuis 33 ans. Et un amendement constitutionnel vient de supprimer la limite d’âge de 75 ans pour exercer la fonction de président. France 24
Algérie: l’ancien Premier ministre Sellal entendu par un juge de la Cour suprême
L’ancien Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal est entendu jeudi par un juge d’instruction de la Cour suprême, compétente pour instruire les faits commis par de hauts responsables dans leurs fonctions, rapporte la télévision nationale. La chaîne publique A3 rapporte sur un bandeau défilant que M. Sellal est arrivé « à la Cour suprême pour comparaître devant le juge d’instruction », sans donner d’autres détails. La radio nationale chaîne3 a indiqué qu’il était soupçonné de « corruption ». M. Sellal, Premier ministre de 2012 à 2017, figure parmi les 12 anciens ministres et préfets dont le Parquet d’Alger a annoncé avoir transmis les dossiers fin mai à la Cour suprême, dans le cadre des enquêtes visant Ali Haddad, ancien patron des patrons et PDG du n°1 privé des travaux publics en Algérie, notamment pour des faits présumés de corruption. TV5
Enquêtes anticorruption en Algérie: l’ex-Premier ministre Ouyahia écroué
Quatre fois Premier ministre et proche d’Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia a été écroué mercredi dans le cadre d’enquêtes anticorruption et est le premier haut dirigeant politique algérien à rejoindre en prison plusieurs hommes d’affaires influents. Agé de 66 ans, M. Ouyahia a été placé mercredi en détention provisoire par « le juge d’instruction près la Cour suprême » qui l’a entendu « dans des affaires (…) de dilapidation des deniers publics, d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges », écrit l’agence de presse officielle APS, sans autres détails. M. Ouyahia a été quatre fois Premier ministre entre 1995 et 2019, dont trois sous la présidence de M. Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril, après 20 ans au pouvoir, par un mouvement de contestation sans précédent. TV5
« En Guinée, tous les signaux sont au rouge »
En Guinée, tous les signaux sont au rouge depuis que le président Alpha Condé, 81 ans, a décidé d’engager son parti, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), et son gouvernement, dans le projet d’une nouvelle Constitution pour une nouvelle République. Pourquoi vouloir un nouveau texte et non une simple révision constitutionnelle ? Pourquoi attendre la fin de son second mandat pour entreprendre de telles démarches ? Aucune réponse claire n’est apportée par le clan au pouvoir. Une chose est sûre : une nouvelle Loi fondamentale pourrait permettre à Alpha Condé de se représenter à la prochaine élection présidentielle, prévue pour 2020, ce que lui interdit la Constitution actuelle. Le Monde
Mozambique : incapable de payer sa facture, le Parlement privé de courant
La situation est ubuesque : le 4 juin, l’opérateur national d’électricité EDM a cessé sa fourniture de courant à l’Assemblée mozambicaine, deux jours durant, pour cause d’impayés. “La bien nommée ‘Maison du peuple’ est alimentée à l’aide d’un générateur d’urgence depuis une semaine”, a constaté le quotidien en ligne mozambicain A Verdade. EDM, qui est une entreprise publique, n’a pas voulu révéler le montant de la dette de l’Assemblée, mais l’on sait qu’elle coupe généralement le courant après deux mois d’impayés, précise le média de Maputo. Courrier International
Menace sur le chocolat après la suspension des ventes de cacao du Ghana et de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, ont annoncé, mercredi 12 juin, qu’ils ne vendraient plus leur cacao en deçà de 2 600 dollars la tonne (2 300 euros/t), une décision présentée comme un moyen de mieux rémunérer les agriculteurs. « Ce qu’il s’est passé ces deux jours est historique », a salué le directeur général du Ghana Cocoa Board, Joseph Boahen Aidoo, à l’issue de deux jours de réunions entre producteurs, négociants et responsables politiques : « Depuis des années, ce sont les acheteurs qui déterminent les prix. » Pour essayer d’inverser la tendance, « la Côte d’Ivoire et le Ghana ont suspendu la vente des récoltes de 2020/2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place de ce prix minimum », a-t-il précisé. Ce prix a été approuvé, sur le principe, par les participants – producteurs et négociants, a-t-il précisé. Et une prochaine réunion doit avoir lieu le 3 juillet à Abidjan pour discuter de la mise en place de cette mesure. Le Monde